Artiste/Groupe:

Queens Of The Stone Age

CD:

In Times New Roman

Date de sortie:

Juin 2023

Label:

Matador Records

Style:

Stoner Rock

Chroniqueur:

Bane

Note:

15/20

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Le nouvel album de Queens Of The Stone Age (que je compte bien écrire "QOTSA" jusqu’à la fin de cette chro, s’agirait de pas trop abuser de ma patience), honnêtement, je m’en foutais. Ouais, ça rappelle un peu l’intro de ma chronique du dernier Winger -foncez écouter ce disque-, que voulez-vous, je m’en fous de beaucoup de choses. Faut bien trier un peu ce qu’on écoute, sinon on s’en sort pas. Mais dans le cas du groupe concerné aujourd’hui, c’est un je-m-en-fous un peu plus global puisque je n’ai tout simplement aucune idée de ce qu’ils font d’habitude, à deux exceptions près : je possède et j’aime bien le cultissime Songs For The Deaf et j’avais écouté le single du précédent album, parce que monsieur Homme -ouais, ça me fait rire d’écrire ça- expliquait vouloir rendre hommage à son idole, David Bowie. Et moi, j’adore Bowie. Pour sa musique, hein, je ne fais pas partie de ces insupportables gens qui portent juste un t-shirt avec la pochette d’Aladdin Sane pour se donner un genre (souvent, ils ont aussi un Ramones, un Rolling Stones et un Nirvana, tous achetés chez H&M, et ils ne connaissent pas du tout ces groupes). Bouhouhou, que je n’aime pas ces gens !

Bref. Mes connaissances en QOTSA s’arrêtent à ca. Même que je ne connais pas franchement Kyuss non plus. Même que, outrage, le projet que j’ai le plus écouté de Josh, c’est Eagles of Death Metal, groupe tristement célèbre aujourd’hui pour les raisons que vous savez mais dont la triplette Death-Heart-Zipper est une bonne série de petits disques rock teintés stoner tout ce qu’il y a de plus agréable (d’ailleurs, les gars, c’est quand vous voulez pour un nouvel album, hein).

Mais voilà que je m’égare. Je disais donc qu’en théorie, je n’avais pas prévu d’écouter ce In Times New Roman -tu parles d’un titre à la c*n toi, en plus. Et pourtant, lors d’un long trajet en bagnole, v’là-t-i-pas qu’une playlist "rock road", un truc dans le genre, me met le premier single : Emotion Sickness. Je laisse, j’écoute, sait-on jamais. Et super bonne surprise, en fait : un p’tit tube un peu pop, un peu rock, avec un riff comme j’aime, un chouette refrain, des trucs à chantouiller pour moi et des chœurs qui me rappellent KISS. Voilà qui me surprend, je ne m’attendais pas à ça, je l’avoue.

Et puis un soir, quelques jours plus tard, je traîne tranquillou sur l’ordi, à perdre mon temps, et la chaîne YouTube d’Arte -que je vous conseille, ils ont pas mal de contenu Metal- diffuse en direct un concert du groupe à Lyon (que je vous file gentiment ici, cliquez donc). Machinalement, histoire d’avoir un fond sonore pendant que je glandouille, je lance le truc. Et j’entends des trucs pas mal. Et je vois des trucs pas mal, parce que le groupe a l’air vraiment sympa à voir en live. Et le petit bouc va particulièrement bien à Josh Homme. Bon, c’est le destin, je vais me faire l’album et p’tet même en faire un p’tit papier, histoire de vous satisfaire, amis lecteurs tellement friants de ma prose (mais pour qui il se prend, celui-là ?).

Vous aurez vu la note, vous n’aurez pas vu le CD qui trône fièrement sur mon étagère -sinon, c’est bizarre- : j’ai vraiment aimé ce disque. Il a pas mal tourné et il tournera encore pas mal. Tiens, même que je l’ai fait écouter à mon honorable papa, qu’a bien aimé aussi. Mais vous vous en foutez. Vous vous foutez aussi probablement du fait que je trouve la pochette un peu moche, quand bien même je vois ce qu’ils ont voulu faire et que ça a un peu de gueule.

Mais ne nous arrêtons pas à des détails aussi futiles, parlons un peu musique. Parce que même si je ne vais pas vers l’album à reculons, il va devoir faire ses preuves, non mais. Et il les fait tout de suite, d’entrée de jeu, il essaie de me séduire avec un bon p’tit riff, très rock et un Josh Homme qui chante comme l’enfant illégitime d’Elvis et de Bowie -désolé pour les visions d’horreur. Et de Bowie, il sera encore un peu question, sur ce À l’Heure du Nouveau Romain puisque Negative Day, c’est un peu comme si le David de la période Low s’essayait au stoner, dans une ambiance un peu barrée et un superbe refrain, parsemé ici et là de chouettes passages de gratte. Très très intéressant. Et on le retrouve même sur le dernier titre, très aride, un peu sombre et tout. Tiens, on pense un peu aux ambiances sur le dernier album de Manson (celui que j’ai adoré, rappelez-vous).

Comme d’habitude (ouais, je le sais un peu maintenant, j’ai écouté les autres albums du groupe depuis), QOTSA nous gratifie de titres un peu "bizarres", un peu "psychés". Prenez Time Place, par exemple : super accrocheur, ouais, mais c’est un peu barré, cette histoire ! Les guitares semblent sortir d’un autre monde, d’un autre titre. Mais attention, ça marche super bien. Et Sicily, ce machin rampant, presque flippant et menaçant avec ses ambiances presque orientales, c’est pas un peu zinzin ? Et que dire de Carnavoyeur, un de mes titres préférés de l’album, toujours surprenant mais bigrement addictif ! Le titre se fait d’autant plus inquiétant quand on lit les paroles et qu’on les relie au fait que Homme a souffert d’un cancer l’an passé -et qu’il a, accessoirement, perdu plusieurs potes et divorcé. Et beh, pas simple, comme période.

Cela étant dit, si vous cherchez des gros tubes à chanter tous en chœur sous la douche ou dans la fosse, ne vous en faites pas, vous en trouverez quand même ! J’ai déjà cité le premier single, Emotion Sickness, mais Paper Machete fera tout autant, si ce n’est plus, l’affaire : c’est sans aucun doute LE gros tube du disque, un genre de No One Knows de 2023 super catchy qui vous restera en tête pendant un bon moment. De toute façon, vous aurez envie de vous la remettre en boucle, pour taper du pied tous en rythme. Et du bon gros rock’n’roll qui fait remuer du popotin, on en a ? Mais bien sûr, ma bonne dame : What The Peephole Say ! Ça vous suffira, niveau morceaux bien catchys ?

Bref, j’ai bien fait de l’écouter, ce nouvel album de QOTSA, parce qu’il aura finalement pas mal tourné pendant mes vacances et qu’il m’a donné envie de me pencher de plus près sur les autre albums du groupe et sur les autres projets de m’sieur Homme. Donc n’hésitez pas plus longtemps, prenez le temps de vous caler cette chouette galette dans les esgourdes. Vous verrez, vous accrocherez direct. Et chaque écoute ne sera que plus belle, à mesure que vous allez commencer à apprivoiser l’album. Beaucoup de plaisir s’annonce. Cela dit, histoire de finir avec une note négative, je pense quand même préférer la naïve connerie d’Eagles Of Death Metal. M’enfin, hein...

 

Tracklist de In Times New Roman :

01. Obscenery
02. Paper Machete
03. Negative Space
04. Time & Place
05. Made To Parade
06. Carnavoyeur
07. What The Peephole Say
08. Sicily
09. Emotion Sickness
10. Straight Jacket Fitting

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