Je ne connaissais absolument pas Scar Symmetry. Tout juste en avais-je entendu parler de par leur présence au dernier Ready For Prog sur Toulouse, en seconde position de l’affiche après Myrath. Comme je suis plutôt attentif aux sorties Nuclear Blast, je me suis laissé tenter et le démarrage fut rude. Ça part très agressif bien rentre-dedans avant que moins d’une minute plus tard, un refrain bien catchy (et méchamment efficace) chanté en voix clair ne débarque. Faut bien s’accrocher là !! Il m’a donc fallu quelques écoutes sur ce groupe quelque peu déstabilisant naviguant où éléments death et d’autres presque popisants se côtoient, le tout dans une atmosphère progressive assez typique de ce style (la production très proprette parmi d’autres éléments !).  C’est que par moments, on se croirait chez Transatlantic ! 

J’ai attaqué plein fer sur cette première approche mais c’est ainsi que j’ai appréhendé ce groupe alors il y a une cohérence même si je sens que je risque de perdre mon lecteur. Petite remise en perspective avec ce disque dont j’ai découvert qu’il était le premier du groupe depuis … 2014. A priori, la crise sanitaire n’est pas une excuse satisfaisante sur ce délai. Plus accablant pour nos scandinaves (oui ils sont suédois gage de qualité !), ce disque, comme son nom l’indique, est la suite du dernier album en question, celui de 2014 susmentionné ! Une décennie pour une suite, ce n’est pas le business-model Hollywoodien type ça. A minima, l’attente des fans doit être totale. Même si je manque de repères, à l’écoute de cette deuxième phase, ils ne seront pas déçus. Autre point d’intérêt appris dans mes modestes recherches, il y a deux chanteurs depuis 2008 ce qui m’a rassuré car sinon, le type aurait été un dingue ! A priori, c’est un point de discorde car la paire Roberth Karlsson et Lars Palmqvist semble un peu souffrir la comparaison avec l’illustre Christian Älvestam qui a quitté le navire en 2008.

Il reste que celui qui impressionne sur ce disque, c’est bien le guitariste Per Nilsson qui délivre quelques gros riffs qui vont bien et de splendides lignes mélodiques. Ce disque a donc fait l’objet d’une longue phase de gestation et le résultat s’en ressent, sonnant très abouti. Certes, sur l’ensemble, l’aspect prog prend le pas sur la dimension extrême, le démarrage en fanfare ressemblant un peu à un effet de manche. La galette avançant, les guitares se font toujours plus lumineuses mais quelques relances bien agressives font du bien par où elles passent dans une perpétuelle alternance, ma foi fort bien construite.

Avec un artwork qui n’aurait pas dépareillé chez Hypocrisy, ce second volet est une belle découverte pour moi. Même si je sens qu’il me faudra encore y revenir, je peux déjà émettre un avis positif sur cette galette bien garnie (phrase à ce jour encore jamais prononcée par un type du sud-ouest dans une crêperie bretonne). Sachant que les suédois avaient annoncé en 2014 qu’ils allaient proposer une trilogie, on espère ne pas avoir à attendre une décennie pour le troisième volet. Fait amusant, ce second volet fut un temps annoncé sous le patronyme « The Force Awakens » mais le groupe a changé son fusil d’épaule sans qu’on sache si c’est là pour s’éviter une référence par trop évidente ou un vilain procès inutile avec la firme américaine aux grandes oreilles. Reste un très bon disque, intéressant et dans lequel on revient avec plaisir. 

Tracklist de The Singularity (Phase II – Xenotaph) :