C H R O N I Q U E

Fondé en 2003 autour du batteur Sinn Hayek (un ancien membre de Totten Korps) et du bassiste Khmal Jauke qui ont par le suite recruté la guitariste Ma’hai Jippen, aujourd’hui membre essentiel du groupe, Siaskel est une entité chilienne qui devrait faire parler d’elle sous peu, m’est avis.
Une démo est parue en 2010, après quoi le groupe s’est doté d’un vocaliste fixe en la personne de Gorrge, en plus du second guitariste Oblimink arrivé en 2008.
C’est ce line-up qui a enregistré au cours de la période 2010-2011 ce premier album, Jatenentolpen Thejin, qui pour différents problèmes a dû être sorti de manière indépendante seulement en mars 2014.

Musicalement, Siaskel se situe dans un savant compromis entre black, thrash et death metal : le tempo est ultra rapide (ce Sinn Hayek, quel batteur !), les riffs sont immédiats mais remarquablement composés et exécutés, le vocaliste beugle comme un damné avec une rage palpable et beaucoup de conviction (et d’effets aussi). Ça alterne entre du trémolo linéaire et des riffs techniquement et surtout mélodiquement plus élaborés, avec beaucoup de variations au sein des morceaux. On sent pas mal l’influence de l’école black/death mélodique suédoise –c’est vraiment flagrant sur Habshi et Nar Kra Hohopen.
Difficile de s’ennuyer, d’autant que la galette ne dure qu’une demi-heure.

Là où, à mon avis, le groupe tire son épingle du jeu, c’est le concept développé ici : les paroles, ainsi que le nom du groupe et de ses membres sont tirés de la mythologie et de la cosmogonie Selknam ; les Selknam étaient un peuple amérindien qui habitait la grande île de la Terre de Feu, entre les actuels Chili et Argentine.
Les textes sont écrits en espagnol et en ona, la langue des Selknam.
Par contre, j’ignore si le CD contient un feuillet détaillant tout ça.
Il y a vraiment quelque chose d’épique dans leur musique, qu’on imagine aisément coller à un concept guerrier et mythologique plutôt qu’à des thèmes sataniques et anti-chrétiens.

Une bien belle surprise que ce disque, qui sort un peu des sempiternels groupes de black/death chiliens qui, s’ils sont généralement de qualité, pèchent souvent par un manque cruel d’originalité tant musicalement qu’au niveau des thématiques abordées. Voici un peu de sang neuf et d’innovation avec un concept inédit pour une formation qui devrait encore progresser dans les prochaines années. Affaire à suivre de près.


Tracklist de Jatenentolpen Thejin :

01. Shuaken Caspi K'passh'kan
02. Lo'coinishi Nar Oukas
03. Howens
04. O'oke
05. Habshi
06. Nar Kra Hohopen
07. Mehn Arwens Mak Jaspen
08. Kenos

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