Les italiens de Sleeping Romance présentent un troisième album et surtout un line-up modifié avec l’arrivée de Lina Victoria au chant (ce genre de changement est toujours très casse gueule dans ce style musical du métal à chant féminin), mais toujours avec Federico Truzzi aux manettes, de la composition à la production.
L’objectif du groupe et du disque est clairement de se différencier d’un style surchargé de groupes dont certains ont déjà fait leur preuves comme Nightwish, Within Temptation, Evanescence et quelques autres, et ont entrainé dans leur sillon tout une multitude d’autres combos avec plus ou moins de réussite. Donc comment sortir du lot d’un style déjà usé jusqu’à la trame dont les ingrédients sont à peu près toujours les mêmes : mélodie entrainante, chant féminin, riffs et solos de guitare ? la réponse est simple : soit on reste tout en haut de l’affiche quand on y arrive (ce que certains arrivent à faire avec brio), soit on essaye de se ré-inventer et surtout de ré-inventer le style. Sleeping Romance a sagement choisi la deuxième option avec un résultat dans lequel les « ombres » nous surveillent tout au long de ce We all are shadows.

L’album commence par une petite intro voix comme on en voit de plus en plus. C’est dispensable mais très à la mode, mais cela n’apporte rien d’original à l’album si ce n’est de l’introduire.
On entre dans le vif du sujet avec Smoke and mirrors, une chanson punchy avec une voie féminine claire, des beaux riffs de guitare et une mélodie accrocheuse : la recette classique du métal symphonique. Ghost shadows et We all are Shadows sont sur le même registre, on dirait du Delain et d’ailleurs il a fallu que je vérifie que je n’écoutais pas ces derniers. On ne copie pas j’ai dit !

Sleeping Romance nous propose aussi des titres biberonnés à la testostérone comme Call My Name ou Stuck in your Head. On retrouve tout ce qui fait le succès du groupe, avec refrains entrainants et grunts en plus d’une ambiance qui tire sur le gothique. C’est très bien fait, propre et direct, la mayonnaise alternatif / gothique prend plutôt bien sur ces morceaux. Le groupe relance avec My Own Foe pour enfin nous faire décoller grâce à tous les ingrédients d’une recette métal symphonique efficace : la mélodie, le chant de Lina, les changements de rythme. C’est un morceau typique de ce style musical à chant féminin, alors oui il ne ré-invente pas la roue, mais au moins il permet de faire avancer.

Le groupe balance du son plus heavy sur Ressemblance of light, mais revient très vite dans les clous de ce qu’il maitrise à la perfection avec claviers et mélodie symphonique, même si on ressent une envie de muscler les débats sans pour autant y arriver complètement. Allez les gars (et la fille), on enlève le pied de la pédale de frein ! L’album se conclut sur le très pop et assez lisse Bridge of Minds qui pour le coup est très bien exécuté, mais nous laisse sur notre faim avec ce final.

We all are Shadows est sympa a écouter, Sleeping Romance a essayé de se démarquer en proposant des touches de métal moderne et alternatif qui ont bénéficié à l’ensemble et donné un côté un peu plus heavy. Lina a relevé le défi du remplacement de Federica Lanna avec brio, sa voix se fond parfaitement à la musique. Un renouveau qui a tout d’un nouveau départ avec ce line up modifié, annonciateur d’un avenir musical radieux pour le groupe. Un bel essai, il ne reste plus qu’à le transformer.

Tracklisting de We All Are Shadows :

01. Of Shadows and men
02. Smoke and Mirrors
03. Call my Name
04. Ghost Shadows
05. Stuck in your Head
06. My Own Foe
07. Ressemblance of light
08. Heaven
09. We all are Shadows
10. Bridge of minds