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U.D.O.
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C H R O N I Q U EA quoi reconnaît-on un nouvel album du groupe U.D.O. ? L'extérieur tout d'abord : une pochette mochissime... pas de doute, c'est bel et bien la marque du petit hargneux en treillis. Cette fois-ci, l'artiste (?) s'est dépassé, et on tient là une illustration flashy à souhait qui mérite de figurer parmi les plus ridicules arborées par nos amis teutons, ce qui n'est pas peu dire ! Et musicalement, quels sont les signes distinctifs ? Et bien, monsieur Udo Dirkschneider applique inlassablement une recette où les termes "classique" et "tradition" reignent en maîtres absolus. Du metal allemand assez basique et rentre-dedans, à mi-chemin entre du Accept (forcément... certains ignoreraient-ils que le monsieur a été le chanteur du fameux combo germanique ?) et du Judas Priest dans ses heures les plus vindicatives (comprendre : Painkiller). Vous voulez de la surprise, de la subtilité, de la remise en question ? Vous vous fourvoyez et manquez de lucidité. Peut-on vraiment attendre d'Udo aujourd'hui qu'il fasse autre chose que du U.D.O. ? Sincèrement ? Non. Si vous êtes là, c'est certainement parce que vous aimez la voix si particulière d'un des plus vieux hurleurs de la scène allemande, et que vous êtes venus vous prendre votre cocktail de bon vieux metal tradi des familles, tout en secouant la tête sur des riffs basiques mais efficaces. Si vous vous penchez sur Rev-Raptor pour d'autres raisons (ou nourrissez d'autres espoirs), vous n'êtes pas très raisonnables... ou vous trouvez peut-être en proie à une crise de masochisme aiguë. Cela dit, le terme "traditionnel" ne suffit pas à définir la qualité d'un disque. Les compositions de ce treizième effort tiennent-elles, oui ou non, la route ? Eh bien l'ensemble, s'avère assez efficace. Certes, comme on pouvait s'y attendre, le genre n'est pas renouvelé. Le père Dirkschneider, toujours épaulé par le fidèle Stefan Kaufmann à la guitare (alors qu'il était batteur chez Accept), fait dans le recyclage et nous ressert un heavy ultra familier. Tout cela sent bien les 80's, rien que les titres de certaines chansons nous font faire un bond de vingt-cinq ans en arrière (Renegade, Rock'n' Roll Soldiers...), et on ne peut décemment pas être transporté comme si l'on découvrait ce type de musique pour la première fois. D'autant plus que, dans le genre, on peut tomber sur des oeuvres plus séduisantes, comme le dernier Accept, Blood Of The Nations, avec lequel on est fatalement amené à établir une comparaison. Malgré tout cela, Rev-Raptor n'est pas ridicule et sait se montrer convaincant. N'étant pas un inconditionnel du bonhomme à la base, je dois dire que cette treizième livraison de mister Dirkschneider ne m'impressionne pas outre mesure... mais ne me déçoit pas non plus. Elle contient tout ce qu'il faut de riffs et solos bien balancés, de refrains implacables soutenus par des choeurs robustes, et d'énergie pour que l'on passe un bon moment. Pour tomber dans le bon gros cliché ethnique, je dirais même que le savoir-faire et la rigueur propres à nos voisins d'outre-Rhin sont bien présents. Tant qu'on n'en attend pas plus, les risques de déception sont, me semble-t-il, assez limités. En conclusion, c'est sans grande surprise que vous apprendrez que si vous avez adoré les albums précédents du groupe (comme les récents Mastercutor ou Dominator), ce Rev-Raptor devrait faire votre bonheur. En revanche, si vous n'avez jamais spécialement accroché à la musique proposée par U.D.O. auparavant, ce cru 2011 ne vous fera probablement pas changer d'avis. Tracklist de Rev-Raptor : 01. Rev-Raptor
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