Groupe:

Klone

Date:

23 Avril 2017

Interviewer:

Didier

Interview Guillaume, Aldrick, Yann

Salut les gars et bienvenus chez moi. Ca me fait bien plaisir de vous recevoir dans mon jardin. C’est pas banal !

Guillaume : Oui c’est vrai c’est cool.

Petit quizz pour commencer : est-ce que vous vous rappelez notre première interview ?

Guillaume : Ca doit dater…

C’était à Lyon au Ninkasi, en 2011…

Guillaume : Ah oui, en première partie de King’s X.

Aldrick : J’étais pas encore dans le groupe.

Pouvez-vous nous dire d’abord comment cette idée d’album Unplugged a germé ?

Guillaume : C’est venu à la suite d’un ou deux concerts qu’on a faits en acoustique. On ne voulait pas forcément faire un disque au départ, juste quelques dates comme ça pour voir comment ça fonctionnait. Mais après les concerts de Paris et de Lille avec Anneke, on s’est dit que c’était cool, et qu’on avait envie de prolonger cette aventure. On nous a proposé d’enregistrer dans un théâtre à Rochefort, celui qu’on voit sur la pochette. Donc on a visité le lieu, on a de suite vu qu’il y avait un truc à faire. On a trouvé deux ou trois jours où c’était dispo, seulement trois mois après avoir commencé les concerts acoustiques. Un petit coup de pression, on a bossé et ça c’est enregistré très rapidement du coup, sur trois jours.

En l’appelant de la sorte vous avez lorgné sur la célèbre série des "MTV Unglugged" non ?

Guillaume : Pas vraiment non. C’est des anciens morceaux donc on n'allait pas mettre un nouveau nom à l’album donc "Unplugged", c’est précis, c’est clair.

Dans la catégorie metal, je pense au Nirvana, au Scorpions, mais surtout au Korn, qui révèle vraiment une autre facette du groupe. Y en a-t-il quelques-uns de la série qui vous ont particulièrement inspirés ?

Guillaume : Le Korn est bien c’est vrai, je l’ai écouté, mais pas plus que ça au niveau inspiration. J’avais aussi les vieux de l’époque comme le Alice In Chains et le Pearl Jam.

On a vu, côté média, que les retours ont été très bons, mais qu’en est-il du côté des fans de Klone de la première heure ?

Guillaume : Ca dépend, il y a un peu des deux en fait. Après sur les concerts on ne les voit pas trop.

Aldrick : Ca se diversifie un peu oui.

Guillaume : Oui c’est de plus en plus varié et on voit de moins en moins de metalleux.

Aldrick : On se doutait un peu que ces fans seraient un peu moins là.

Guillaume : On voit de tout, puisque j’ai aussi vu des fans qui préfèrent l’unplugged au dernier album, qui s’y retrouvent plus et qui trouvent ça plus cohérent.

Ca doit faire plaisir quand même ces articles élogieux dans les médias non spécialisés, je pense à Télérama, Le Parisien et pas mal d’autres ?

Guillaume : Oui bien sûr…

Aldrick : C’est aussi le résultat d’un réseau qui s’étend. Le résultat d’un travail aussi. Avec quelque chose de plus mainstream entre les mains, on peut étendre un peu notre public.

Guillaume : Sur les disques, on a toujours eu d’assez bonnes critiques sur nos albums, unplugged ou pas, donc c’est pas nouveau non plus. Ce sontt des plus gros médias, mais sur des emplacements assez petit. Mais oui il y a quand même eu des ouvertures sur des nouveaux médias.

Est-ce que ça s’est aussi ressenti sur les ventes de l’album ? En France et à l’étranger ?

Guillaume : On ne sait pas encore. On a pas encore les retours. Par contre, on voit sur nos stocks qui sont vendus aux concerts et là, ça part bien. Ca c’est cool. A l’étranger c’est Pelargic Records qui distribue notre album, mais là encore pas de retour pour l’instant.

Comment avez-vous choisi les morceaux de l’album unplugged ?

Aldrick : On avait déjà les chansons du dernier album qui s’y prêtaient beaucoup plus et qu’on avait composées à l’acoustique à la base. C’était du coup plus facile à retranscrire. On a rajouté des arrangements spécifiques, et ça a donné cette magie.

Guillaume : Le choix a été assez naturel. Il y avait beaucoup à piocher dans le dernier album.

En avez-vous enregistré d’autres qui n’ont pas été mis sur l’album ?

Guillaume : Non. On n'a pas vraiment eu le temps au théâtre. Et puis, comme en live le line-up change pas mal, on est resté sur les titres de l’album. Ah si, on a juste "Drifter", qu’on fait aussi en acoustique et qui n’est pas sur l’Unplugged.

La majeure partie de cet album est réalisée par les deux guitares de Aldrick et Guillaume mais vous avez aussi ajouté quelques instruments moins conventionnels, comme l’accordéon ou le saxo. Vous pouvez nous expliquer ces choix ?

Guillaume : Pour l’accordéon, on cherchait un instrument qui amène des basses comme on n'a pas de basse sur l’album. Armelle [Doucet, accordéoniste sur Unplugged], c’est quelqu’un qui fait du son avec Matthieu Metzger [NTLR : le saxophoniste de Klone]. Ils ont un projet qui s’appelle Rhizottome. Un duo. On savait comment son accordéon sonnait. On a fait des tests avec Armelle, une journée, et ça a vite fonctionné et on s’est fixé là-dessus. Après elle n'est pas toujours disponible. Alors on a essayé aussi avec une violoncelliste sur une date à Paris. Ca rendait super bien aussi. Après on a ajouté des percussions, et pour le sax, on a un morceau sur le disque qui est plus ancien, "Into The Void", auquel Matthieu avait déjà participé avec son sax.

On parlait des MTV Unplugged en début d’interview, mais dans votre cas, il a été enregistré en live, dans une belle salle de spectacles, mais sans public. Pourquoi ce choix ?

Aldrick : Oui là c’était différent, c’était pas autour d’un événement live mais juste d’un enregistrement tous ensemble.

Guillaume : On a pas mal de bouts enregistrés pendant nos concerts aussi. Celui de Paris par exemple. Il était retransmis en direct sur Facebook. L’image est de bonne qualité, le son, un peu moins. Mais je ne pense pas qu’on en fasse un album. Peut-être sur Internet. On verra plus tard.

Dernière question sur l’album, à propos des reprises. On connaissait votre capacité à transposer des morceaux dans votre univers avec le "Army of Me", on connaissait aussi la reprise de "Summertime", comment s’est décidé cette reprise de Depeche Mode ?

Aldrick : C’était une idée de Yann, qui avait entendu une version un peu plus jazzy d’Elise Carron qui nous a plus touchée et on s’en est servi pour remanier la nôtre.

Pour l’album "Here Comes The Sun", vous aviez fait appel à un financement participatif, qui avait remporté un franc succès avec 125%. Mais il ne me semble pas que vous y ayez eu recours pour le "Unplugged".

Guillaume : Non mais on a fait des préventes donc ca revient au même.

Arrivez-vous à vivre de votre musique aujourd’hui ?

Guillaume : Oui , nous avons déjà bouclé trois fois notre intermittence avec le groupe sur la base de cachet minimum legal , donc on s'en sort pas si mal et je touche aussi de la sacem sur les compositions . Pour être plus precis il faut faire 43 cachets de 12h pour y arriver et cela ouvre des droits chomage / intermittence sur 8 mois

Depuis quelques mois, vous tournez en acoustique, le calendrier est d’ailleurs assez dense. Comment ça se passe jusque là ?

Aldrick : Ca se passe très bien. On touche des lieux inhabituels et différents Des petits bars comme des temples protestants, des cabarets ou des clubs de motards. Mais le retour du public est toujours bon.

Les dates sont surtout en France, mais y aura-t-il aussi des dates à l’étranger ?

Guillaume : Oui, on en aura à la rentrée mais on ne peut pas encore les annoncer.

Yann : On a fait déjà deux dates en Hollande.

Armelle et son accordéon ne sont pas présents sur toutes les dates, pourquoi donc ?

Guillaume : Elle fait plein d’autres trucs à côté. Du son, du théâtre, donc c’est juste des problèmes de disponibilité. Mais bon on a d’autres personnes avec qui on joue donc ça permet de varier les plaisir en fait.

Et pour les percussions aussi vous avez plusieurs musiciens ?

Aldrick : On a Romain Bercet et Caryl Marolleau ici présents aujourd’hui.

Guillaume : A Poitiers, on a fait une date à cinq avec Romain et Armelle, c’était super, et c’est l’idéal bien sûr. Mais les autres fois, il faut faire en fonction des présents et retravailler les orchestrations.

Vous êtes annoncés pour le festival des Nuits Carrées à Antibes le 1er Juillet, avec des groupes bien plus lourds, comme Trust et surtout Sepultura. Vous n'avez pas peur de détonner dans le paysage ?

Guillaume : On va passer en début de soirée, avant Trust, en plein air. On sera normalement à cinq.

Aldrick : Il y a aussi Carpenter Brut à l’affiche, et Yann a enregistré "Maniac" avec lui, et Florent [NDLR : batteur de Klone et Hacride] est le batteur live.

Guillaume : Ca fait une grosse soirée avec des musiques variées.

Aldrick : On va passer pour des hippies [rires].

Vous tournez encore combien de temps dans ce format ?

Guillaume : Jusqu’en juillet, et ça fera une quarantaine de dates. Il y en aura encore d’autres à la rentrée en France et à l’étranger.

Que pensent de tout ça les membres de Klone non présents dans l’expérience acoustique ? Rassure-nous, ils font toujours partie de Klone ?

Guillaume : Oui bien sûr. Notre batteur est venu nous voir à Poitiers. Il était plutôt content. Ils sont tous bien occupés. Il n’y a pas de soucis.

Quel est le programme ensuite pour Klone ? Retour à l’électrique ou bien ?

Aldrick : Oui retour à l’électrique.

Est-ce que le succès de cette expérience acoustique aura un impact sur l’évolution de Klone ?

Guillaume : On sait déjà qu’on fera encore des concerts acoustiques. On verra aussi, il est possible qu’on mette un ou deux morceaux acoustiques dans un concert électrique. On n'y a pas encore vraiment réfléchi. Mais ça pourrait être marrant. Un peu comme le fait Hypno5e avec Tio.

Ca vous a fait quoi de voir vos potes de Gojira nommés au Grammy Awards ?

Guillaume : C’est cool. On les a vus il n’y a pas longtemps. C’était la veille de leur concert à l’Olympia, et ils sont venus nous voir aux balances.

Vous pensez que le rock français s’exporte un peu mieux qu’avant ?

Aldrick : C’est plutôt le regard sur le rock français qui change. Question exportation je ne suis pas sûr, et c’est surtout aux groupes de faire le boulot.

Merci et bon concert ce soir Nice

Guillaume : Merci pour l’accueil, et à ce soir.

Aldrick : Merci de nous avoir accueillis.

Yann : Merci à toi.