Artiste/Groupe:

Harlott

CD:

Extinction

Date de sortie:

Avril 2017

Label:

Metal Blade Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

14.5/20

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Cette chronique risque de ressembler un peu à celle qui concernait l'album précédent des Australiens de Harlott, le très sympathique Proliferation. Je vais faire un petit effort pour ne pas succomber au doux appel du copier/coller mais cela ne va pas être simple dans la mesure où la recette du quatuor n'a pas spécialement évolué. Pour faire bref et vous faire gagner quelques minutes (si vous avez en tête la chronique précédente), sachez que ce nouvel opus, très joliment nommé Extinction a globalement les mêmes qualités et les même défauts que son prédécesseur. 

Les deux petites choses qui distinguent Extinction de Proliferation sont sa durée (le petit nouveau dure cinquante-et-une minutes, soit sept de plus que l'autre) et un son toujours aussi puissant mais plus riche en basse. Pour le reste, c'est quasiment pareil. On notera tout de même qu'un nouveau guitariste, Jake Weber, fait ses débuts dans le groupe mais cela ne change pas grand-chose, d'autant plus que c'est Ryan Butler qui a enregistré ses parties avant de laisser son poste vacant.

Comme ce fut le cas en 2015, la galette démarre avec la chanson titre introduite par quelques dizaines de secondes calmes et mélancoliques. A un peu moins d'une minute, tous les instruments débarquent et c'est parti pour du gros thrash agressif joué à fond les ballons. Et là, ça ne rigole pas, ça joue vite, fort, c'est précis et puissant. Le son est énorme... merci à Jens Bogren qu'on ne présente plus (voilà quand même quelques noms de groupes avec lesquels il a travaillé : Kreator, Symphony X, Paradise Lost, Soilwork... j'arrête là mais la liste est longue) de s'être occupé du mastering. A part ça, c'est la foire du gros riff velu et de la double grosse caisse. Le chant d'Andrew Hudson ne s'adresse pas aux fans de Céline Dion non plus... on pense souvent à Tom Araya ou Steve "Zetro" Souza (mais en moins aigu et nasillard). D'ailleurs, tant qu'à citer ces deux vocalistes, profitons-en pour mentionner que, musicalement aussi, vous penserez à leurs groupes respectifs, à savoir Slayer et Exodus. Allez jeter une oreille du côté de First World Solutions ou Whore par exemple... ça ne plaisante pas, hein ? Mais impossible de ne pas avoir en tête les combos qui ont inspiré nos sympathiques Australiens. 

Beaucoup de compos furieuses qui tuent sur cet Extinction. Parfois, les salves sont particulièrement intenses et courtes (Violent Conspirator et Final Weapon tournent autour des deux minutes). Des moments pour respirer ? Pas trop. Mais le groupe a tenté quelque chose d'un peu plus lent et mélodique avec And Darkness Brings The Light... et c'est une réussite. Le refrain est mémorable et je me dis que j'aurais aimé que Harlott explore davantage cette voie, l'album n'en aurait été que plus équilibré et digeste. Au rayon des pistes marquantes, j'ai également apprécié Parasite, qui, au lieu de puiser son inspiration chez les groupes de thrash US s'en va faire un petit tour du côté de l'Allemagne (ça sonne très Kreator). 

Bref, les codes du bon vieux thrash des familles sont respectés et grandement maîtrisés, aucun doute là-dessus. Harlott balance du riff meurtrier et du tempo spécial headbanging comme s'il avait fait ça toute sa vie, la hargne et la conviction sont de la partie, quelques petits leads de guitares mélodiques et mélancoliques viennent se poser sur un ensemble sauvage et carré à la fois... c'est du beau boulot. Maintenant, comme vous l'avez compris, bien que les Australiens se posent en héritiers de certains grands du thrash et que leur musique soit aussi redoutable qu'efficace, il leur manque tout de même un peu de personnalité et des compositions plus variées. Le potentiel est là, l'album décape comme il faut, tout est bien en place, l'exécution n'est pas à remettre en cause, quelques titres sortent leur épingle du jeu (il est vraiment sympa, le refrain de And Darkness Brings The Light) mais Harlott devra se montrer plus créatif s'il veut devenir une référence incontournable du genre. 

Tracklist de Extinction :

01. Extinction
02. First World Solutions
03. The Penitent
04. Whore
05. No Past
06. Conflict Revelation
07. Better Off Dead
08. Violent Conspirator
09. And Darkness Brings The Light
10. Final Weapon
11. Parasite
12. Epitaph