NEAL MORSE

Artiste/Groupe

Neal Morse

Album

Lifeline

Date de sortie

Octobre 2008

Style

Metal Prog

Chroniqueur

Didier

Note

20/20

Site Officiel

nealmorse.com

C H R O N I Q U E

Alors là je suis sur le popotin. Le nouvel album de Neal Morse (Spock's Beard, Transatlantic) est sorti le 1er Octobre et son agent a eu la bonté de m'en envoyer une copie, faisant suite aux chroniques de Question: Live et de Sola Scriptura. Je remercie d'abord Bill Evans pour ce geste, mais revenons à ce petit bijoux, je l'annonce de suite, que je vais tenter de vous décrire.

Tenter, car les superlatifs manquent à l'écoute de cette album quasi parfait. J'arrive plus à le sortir de ma bagnole, les gosses commencent à le connaitre par coeur, bref un total coup de maitre de notre évangéliste progressif. Et oui rappelez vous les épisodes précédents, Neal quitte Spock's Beard et entame une carrière solo en même temps qu'une sévère crise mystique.

Dans ce nouvel album autobiographique il nous explique comment cela c'est passé. Attention, grosses émotions en vue sur ces 69 minutes et 33 secondes de pur enchantement. Ah j'oubliais : on retrouve son compère Mike Portnoy (de Dream Theater, pour les paumés) à la batterie et Randy George (Ajalon) à la basse. Le chant, les claviers et les guitares sont assurés par Neal Morse qui, décidément, est un vrai homme-orchestre, en plus d'être un exceptionnel compositeur.

Le premier morceau éponyme de l'album est un morceau qui ravira les fans de Transatlantic, de Spock's Beard et de Yes. Tout y est. 13mn de pur génie. Une intro de piano toute en finesse. Les claviers très prog, une bonne basse. La batterie de Mike pourtant pas très en avant est fantastique (nouveau témoignage que la batterie n'est pas qu'un "boum-tchik, boum-tchik", mais un composant essentiel dans le prog métal). Le chant de Neal est superbe (après bien 4' d'intro), pleine d'émotion, et ses paroles nous expliquent comment il a reçu une "bouée de sauvetage" qui a sauvé son âme.

A peine remis de ce premier morceau qu'on adore à la première écoute, que déboule ZeBombe, mon morceau fétiche "The Way Home". Calme, intro à la guitare 12 cordes, avec une mélodie et un refrain à vous hérisser le poil dès la première écoute, un truc de dingue ! On l'écouterait presque en boucle ce petit bijoux de 4'20. Essayez voir au lieu de sourire bêtement en me lisant.

Le morceau suivant "Leviathan", est pour moi plus contrasté. D'abord il est plus heavy, la batterie y fait un boulot de dingue, mais surtout, Neal nous mélange le Portnoy déchainé avec une section cuivre au complet, et le résultat est saisissant. Pas mal de petits breaks varié. J'aime pas bien le solo de xylophone, mais bon...

On retrouve une intro de guitare acoustique pour "God's Love", probablement le morceau le plus religieux. Le refrain est encore une fois exceptionnel, et on se demande comment Neal fait pour écrire des chansons aussi réussies. C'est limite indécent, surtout à l'écoute de ce que j'entends sur les ondes radios/TV. Je m'égare. Ce morceau pourrait être joué dans les églises le dimanche matin, on y trainerait surement plus nos santiags.

Le track suivant, c'est "Children of the Chosen", pour moi le meilleur morceau de l'album avec "The Way Home". Un autre bijoux, au tempo lent, avec une superbe guitare classique, un refrain génial (même remarque que précédemment sur la facilité de Neal à écrire des chansons exceptionnelles), sur laquelle Neal chante merveilleusement bien. Le solo de guitare classique est super sympa. Purée encore un morceau qui justifie à lui tout seul l'achat de cette galette...

Le morceau numéro 6 c'est "So Many Roads", avec ses 28'43. Il est d'ailleurs découpé en 6 sections et là encore les mecs (et les filles) c'est de la bombe. On est dans le méchant morceau de prog, comme vous vous en doutez. Oui, mais pas n'importe lequel. Une première section ("So Many Roads") à la mélodie somptueuse, chantée à merveille, super entrainante. Puis une seconde section, "Star for a Day", très progressive avec des choeurs à la Pink Floyd, un solo à la wha-wha et un travail de ouf coté batterie. La troisième section, ma préférée, "Humdrum Life", voit débarquer un saxophone magnifique (presque au son d'une clarinette), qui donne la réplique aux claviers de Neal. La mélodie est géniale, le solo, puis duo, de saxo est tout bonnement génial (un peu style "Gentleman in New York" de Sting). Vient ensuite un break/solo de guitare somptueux, à la Marillion, qui va vous laisser sur les fesses. Et on est encore qu'à la moitié du morceau, quelle richesse bon sang !

La section suivante c'est "All The Way to the Grave", assez rythmée, plus électrique, quelques bons breaks de guitares/batterie, de basse, bref : du progressif de très gros niveau. On attaque encore une section ou la guitare, émouvante, de Neal fait des ravages, on croirait Steve Rothery (Marillion), un bijou de section progressive nommée "The Eye of the Savior", où nos trois compères (la basse de Randy n'est surement pas en reste) dévoilent des trésors de génie musical. Notamment un refrain géant (encore ?), des gros choeurs Floyd-iens, une guitare taquine et une grosse basse ronflante. On retombe tout naturellement sur le thème de "So Many Roads Reprise" qui termine ce morceau fleuve, qui pourtant semble passer si vite tellement il est bien équilibré. Chapeau bas !

L'album termine avec une dernière perle, calme, "Fly High". Intro de piano/voix, instants magiques, vague d'émotion intense, les adjectifs décidement me manquent. Attention âme sensibles, il y a risque serieux de verser une petite larme. C'est beau ... purée.

Quelle gifle mes amis ! Autant Solo Scriptura était assez métal, autant LifeLine est un pur produit de rock progressif, somptueux où se rencontrent les deux musiciens absolument hors catégorie que sont Mike Portnoy, et Neal Morse. La batterie de Mike est exceptionnelle sur tous les morceaux, les jeux de piano et de guitare de Neal sont superbes, son chant tout simplement magnifique et sa capacité à composer des morceaux, apparemment sans limite. Quel pied ... je ne sais plus quoi dire !