Stephan Forte

Artiste/Groupe

Stephan Forte

CD

The Shadows Compendium

Date de sortie

Novembre 2011

Style

Guitar Hero

Chroniqueur

Didier

Note Didier

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Stéphan Forté s’est forgé une sacrée réputation de guitariste grâce à son talent mis au service de son groupe Adagio. Aujourd’hui Stéphan enfonce le clou en proposant son premier album solo, un album instrumental dans la plus pure tradition des meilleurs guitaristes de la planète. C’est un album qui me semble assez personnel et par lequel Stéphan nous dévoile des facettes de sa personnalité pas forcément encore bien connues à travers Adagio. Pourtant, que les fans d’Adagio se rassurent, cet album a aussi de quoi les ravir. Les énormissimes rythmiques typiques du son d’Adagio sont encore bien là, donnant une impression de puissance déjà ressentie sur Archangels In Black. Oui, mais ici pas de chant. Par contre, pas mal de piano. Et là, on retrouve son camarade d’Adagio, Kevin Codfert (qui assure aussi les programmations de batterie)

Le premier morceau, éponyme de l'album, est assez représentatif de l’album. Des passages de shredding endiablés, une mélodie assez alambiquée délivrée par la guitare en lieu et place d’une voix. On accroche immédiatement. Le petit break de basse fretless arabisant est absolument génial. Les fans d’albums instrumentaux type guitar-hero apprécieront aussi, forcément. On se retrouve un peu ramené vingt ans en arrière à la première écoute de Malmsteen’s Rising Force, le son de 2010 en plus. La jaquette promo indique que Jeff Loomis (Nevermore), est invité sur le morceau. Ah ? Mince, ben moi je ne dois pas être assez compétent pour savoir à quel moment il intervient, mais merci d’être venu. A la basse son pote d'Adagio, Franck Hermanny est aussi présent pour l'épauler.

Le morceau suivant, De Praestigiis Daemonum, reprend la même formule, typé Adagio, mais avec un autre invité de marque : Mattias IA Eklundh (Freak Kitchen). Là, par contre il me semble reconnaitre au détour d’un énième solo, son style déjanté. Le dernier solo, de Stéphan il me semble, est délivré dans une tonalité assez spéciale et clos le morceau de manière très abrupt.

Par contre on chavire de plaisir sur Spiritual Bliss. Un pur bijou de gammes et de sons étonnants, des solos tout en finesse. La vache ! Clairement le meilleur moment de l’album, pour son style des plus original. Pas mal de couches d’instruments se superposent ici, on entend par exemple un son de sitar. Etonnant et beau, le final en rythmique énorme et lead magnifique remet les pendules à l’heure. Dommage que ça finisse en décrescendo. Encore un invité sur le morceau suivant Duat, puisque Glen Drover (ex Megadeth) vient prêter main forte à Stéphan (en avait t-il vraiment besoin ?). Côté guitare très Adagio, très néoclassique dans les solos à la Malmsteen (Paganini avant lui). Je note une impressionnante ligne de batterie assez originale, même si globalement le morceau n’est pas le plus original du lot. Par contre il est forcement contre indiqué si vous êtes en train d’apprendre à jouer de la guitare. Quelle déprime !

J’aime beaucoup Sorrowful Centruroïde (d’où est-ce qu’il sort ces titres ?), dont la mélodie est superbe. On trouve un invité inconnu (de moi en tout cas, Derek Taylor), qu’il n’est pas facile d’identifier dans le morceau, encore une fois. Le morceau breake pour délivrer des solos de styles différents, c’est assez varié et agréable, le talent de Stéphan est indéniable à tous les niveaux. Le piano est aussi bien intégré dans ce morceau. Mais ce n'est pas fini car des duels piano/guitare de malade nous en avons dans Prophecies Of Loki XXI (?). Ambiance un peu folle, piano magnifique et un peu délirant et envolées de guitares géniales, ce morceau séduit pour ses changements de rythme. On a même un petit solo de piano classique vers les deux tiers du morceau : Incongru mais bien vu !

Dernier morceau intéressant, ce I think There’s Someone In The Kitchen, assez varié, avec des sons de guitare pas tous dans le bouquin "J’apprend la guitare pour les nuls", c’est clair. On note une certaine prise de risque dans les tonalités utilisées. Ca démonte. Un invité est encore crédité, un certain Daniele Gottardo, guitariste italien. Encore une fois difficile de faire le distinguo entre le jeux de Stéphan et celui de son invité. Une écoute commentée par l’intéressé serait nécessaire.

Par contre j’ai plutôt du mal avec le morceau qui clôt l’album, improvisé sur une sonate de Beethoven, c’est beaucoup trop mou et classique à mon goût, ça fait un peu tâche avec le reste, plutôt bien pêchu de l’album, ça n’apporte rien non plus, vu que la guitare balance une note de temps en temps. J’ai pas compris, on dirait qu’il s’est endormi à son manche.

Au final, une belle surprise tout de même. Exercice pas évident, que celui de l’album acoustique de guitariste metal. Stéphan s’en sort haut la main, grâce à ses talents de guitariste hors normes mais aussi un savoir-faire de compositeur très inspiré. La productiobn est impeccable, assurée par l'ami Kevin Codfert, déjà génial aux manettes du dernier Myrath. Je pense que Stéphan n’a pas dit son dernier mot, ni avec Adagio, ni en solo…

 

Tracklist de The Shadows Compendium :
 
1. The Shadows Compendium
2. De Praestigiis Daemonum
3. Spiritual Bliss
4. Duat
5. Sorrowful Centruroides
6. Prophecies of Loki XXI
7. I Think There’s Someone in the Kitchen
8. Improvisation on Sonata No.14, C # minor - Op.27 No 2 

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