Artiste/Groupe:

Testament

CD:

Brotherhood Of The Snake

Date de sortie:

Octobre 2016

Label:

Nuclear Blast

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15.5/20

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A chaque fois, ils ont beau dire qu'on ne les y reprendra plus, c'est ainsi, The Formation Of Damnation en 2008, Dark Roots Of Earth en 2012 et enfin, Brotherhood Of The Snake en 2016... les gars de Testament semblent avoir trouvé leur rythme de croisière : un album tous les quatre ans. En cette année 2016, pas mal de formations ont signé de belles productions. Meshiaak, Death Angel... même Flotsam And Jetsam, Megadeth et Suicidal Tendencies ont fait des efforts et présenté des disques très honorables. Dans ce contexte, Testament se montre-t-il à la hauteur avec son onzième effort ? A priori, j'avais plutôt confiance. Il nous a été annoncé que l'album serait plus thrash que le précédent, l'artwork sombre et impressionnant semblait aller dans ce sens et les extraits diffusés (Brotherhood Of The Snake et Stronghold) m'ont mis en appétit. Et après écoute ? Toujours confiant en la bonne forme de Testament ? Oh que oui ! 

D'entrée de jeu, la chanson titre met les points sur les i. Gros thrash qui tâche, riff pas spécialement surprenant mais ô combien efficace, section rythmique d'enfer (Gene Hoglan et Steve DiGiorgio, rien que ça) et un Chuck Billy à la voix puissante qui ne semble pas vieillir. Le tout est emballé par Juan Urteaga à la production et Andy Sneap au mixage et, cela se confirmera évidemment sur le reste du disque, Brotherhood Of The Snake a un son absolument énorme. La puissance de Hoglan derrière ses fûts est palpable, les guitares sont tranchantes et on appréciera que le mix équilibré fasse ressortir de si belle manière la basse de DiGiorgio. Chaque intervenant est bien servi, je ne vois pas qui, dans le groupe, pourrait se plaindre. Pour revenir à la chanson d'ouverture, vous l'avez sans doute déjà entendue, ça commence par du thrash classique avec quelques bonnes parties de blast, ça ralentit sur le couplet pour repartir au galop sur le refrain. La petite surprise, c'est la structure du morceau. Il ne se termine pas par un dernier refrain mais plutôt par quelque chose qui ressemblerait à un break plus moderne et lourd mais toujours très agressif avec un Billy qui termine en prenant sa voix la plus caverneuse... et je pense alors à l'album Demonic (le plus death metal de tous les Testament). The Pale King se montre moins agressive, laisse apparaître quelques parties plus mélodiques et heavy entre ses salves thrash et se termine par un très bon solo. Stronghold ne s'embarrasse pas de telles nuances et fait dans le thrash implacable et véloce de la première à la (quasiment) dernière seconde, avec un solo assez remarquable en prime. Le travail des guitaristes Peterson et Skolnick reste de toute façon l'un des attraits de ce combo, attendez-vous donc à une collection de riffs et soli pas piqués des hannetons !

Pour éviter l'effet pied au plancher tout du long et par conséquent une certaine monotonie, Testament a pensé à inclure quelques variations dans les tempos et styles proposés. Ainsi, Seven Seals et Born In A Rut mettent en avant la facette plus heavy metal du groupe et pourront éventuellement rappeler des albums comme Practice What You Preach (Seven Seals) voire The Ritual (Born In A Rut). Dans un style assez similaire, vous trouverez aussi Neptune's Spear, qui est peut-être la plus remarquable des trois, grâce notamment à un super solo en milieu de parcours avec un thème qui reste en tête dès la première écoute. Mais on vous a promis du brutal alors vous voulez du brutal, c'est ça ? Un truc thrash à fond les ballons qui évoque aussi bien les débuts du groupe que la férocité démontrée sur un disque comme The Gathering avec, pourquoi pas, un petite touche de death metal pour épicer le tout ? Eh bien, vous allez être content de vous prendre Centuries Of Suffering en pleine poire ! Cette petite tuerie de trois minutes trente fait partie des moments admirables offerts par Brotherhood Of The Snake. Et, pour bien enfoncer le clou, la fin de l'album propose une succession de morceaux rapides et thrashy en diable (Black Jack, Canna Business, The Number Game). En revanche, j'ai personnellement un peu plus de mal à retenir quelque chose de ces dernières pistes, pourtant toutes assez sympas et impressionnantes sur le moment (la fougue, la hargne, la technique, la production...). Enfin si, j'ai retenu que je n'aimais pas trop le refrain de Black Jack. J'avoue également que, bien que Brotherhood Of The Snake m'ait impressionné dès la première écoute, il m'a été difficile d'établir immédiatement une liste de morceaux choisis qui se démarqueraient véritablement du reste. J'ai trouvé ça carré mais très homogène et n'ai pas eu d'énorme flash comme ça a pu être le cas avec True American Hate sur l'album précédent, par exemple.

Testament n'a pas menti sur la marchandise : Brotherhood Of The Snake est bien l'album le plus thrash que le groupe ait sorti depuis The Gathering. Alors que Dark Roots Of Earth était une synthèse de tous les visages du combo, ce nouvel effort, malgré quelques variations, est globalement plus homogène, massif et méchant. Ce n'est pas sur Brotherhood que vous trouverez une ballade. Mais est-il exceptionnel pour autant ? Non, je ne trouve pas. Il lui manque simplement une poignée de compos plus mémorables et pas juste efficaces. Mais si ce onzième opus n'est pas nécessairement un chef-d'oeuvre, il reste réjouissant. C'est solide, souvent décoiffant, encore mieux produit que les deux albums précédents... Bref, c'est du travail de qualité. Brotherhood Of The Snake ne viendra donc pas égaler les vieux classiques ou une bombe comme The Gathering mais c'est un vrai bon album qui, pour ma part, se situe un petit cran au-dessus de ses deux (déjà réussis) prédécesseurs. 


Tracklist de Brotherhood Of The Snake :

01. Brotherhood Of The Snake
02. The Pale King
03. Stronghold
04. Seven Seals
05. Born In A Rut
06. Centuries Of Suffering
07. Neptune's Spear
08. Black Jack
09. Canna Business
10. The Number Game