Groupe:

Electric Mary + Harmonic Generator

Date:

19 Octobre 2016

Lieu:

Puget Sur Argens

Chroniqueur:

Didier

Ce soir, c’est direction le Rat’s, une fois de plus, aux avant-postes de la scène metal dans le Sud Est de la France. Cette fois, Eric et son équipe accueillent les Australiens furieux d’Electric Mary. Rusty et sa bande passent pour quelques dates en France et curieusement, on les retrouve à Marseille puis à Puget Sur Argens le lendemain. C’est gentil mais ça ne va pas aider au niveau des entrées, cette affaire-là. Nous, clairement, sommes contents, car Puget Sur Argens est à moins d’une heure de route, Marseille c’est le double. Mais le Rat’s ratisse pas mal sur les trois départements 13, 83 et 06 et ce mercredi soir était à risque côté audience. Au final c’est environ 80 personnes qui montreront le bout de leur nez (ils était 200 la veille à Marseille). Pas si mal.

Harmonic Generator

Le groupe qui ouvrait pour les Australiens à Marseille et aussi celui qui ouvre le bal pour la date de ce soir à savoir Harmonic Generator. A Marseille, ils jouaient à domicile, au Rat’s c’est presque la maison. Je ne connaissais pas le groupe, mais j’avais échangé avec leur responsable qui m’avait transmis trois EP que le groupe a sorti depuis leur premier album. La démarche n'est pas banale, puisque ces quatre EP nommés Heart, Flesh, Skulls et Bones, s’assembleront pour faire le deuxième album. Skulls est de dernier EP sorti cet automne. Le groupe est constitué de Quentin Barthes-Villegas au chant (et mégaphone), Charl' Roussel et Renaud Satre aux guitares, Nico Helinger à la basse (et harmonica) et Alex Roussel à la batterie. Ils attaquent avec un bon mix de son, d’un niveau une fois de plus un peu fort pour la taille et l’audience de la salle.

On est de suite captivé par la présence scénique de Quentin, qui ne tarde pas à tomber le t-shirt. Il utilise régulièrement un portevoix qui est posé à ses pieds. Les deux guitaristes assurent de bons chœurs derrière lui. Les deux alternent les solos sur leurs belles guitares LAG. Charl bascule sur une guitare étonnante au design très original. Renseignement pris, il s’agit d’un corps de guitare réalisé par le sculpteur et plasticien Yves Roulleau. En fait, une vraie œuvre d'art doté d’un super son !


Pas facile de jouer de la basse et de l’harmonica en même temps ? Pas de souci, le show est bien rodé et Nico refile sa basse à Quentin, qui assure les lignes de basse pendant que Nico s’occupe du solo d’harmonica. Bien vu ! Quentin assure une grosse partie du show, il bouge beaucoup, il est très expressif, il est en nage et j’aime bien son style de chant. Ils avaient attaqué leur set avec New Day Rising, un morceau du prochain EP, Bones, il en dédie un autre, Built To Last, aux mauvaises langues qui prédisaient que le groupe ne durerait pas, alors qu’il existe déjà depuis dix ans. Du coup, on peut entendre deux morceaux des deux premiers EP, trois du dernier en date, Skulls, et un morceau du tout premier album (Nobody Dies).


Les Marseillais livrent un très bon set qui donne envie de se plonger dans leurs trois EP. Leur style est assez stoner, mais pas que, puisque par exemple Dreams & Tears sonne plus punk rock. J’ai trouvé marrante l’intro de Break My Chains, qui n’est pas sans me rappeler celle de Bulls on Parade de RATM. Le tout est super groovy, en partie grâce au très bon travail de la section rythmique Nico + Alex. Ils terminent leur set par une reprise d’un vieux groupe australien des années 80, Angel (ou Angel City), des plus appropriée : Marseille. Phil, aux objectifs, est aux anges, c'est un de ses groupes fétiches.

 Setlist de Harmonic Generator :

New Day Rising
Things
Lambs And Lions
Break My Chains
I Feel Fine
Built To Last
Nobody Dies
Dance On Your Grave
Dreams & Tears
Marseille (reprise de The Angel)

Electric Mary

J’avais déjà pu assister à un set d’Electric Mary à Grenoble lors d’une soirée Halloween à l’Ampérage. J’avais même pu interviewer Rusty et Venom, son batteur de l’époque. J'ai gardé un excellent souvenir de la soirée. Rusty est un tueur et Alex, son bassiste, un furieux. J’ai hâte de retrouver tout ce petit monde sur la scène du Rat’s. Autour de Rusty, au chant, les deux fidèles sont Alex Raunjak à la basse, et Pete Robinson à la guitare. Les derniers arrivés sont Davey Porter, aux fûts (déjà là sur le dernier EP en date, The Last Great Hope) et le deuxième guitariste, le gaucher, au béret, Brett Wood.

Rusty reste le boss incontesté d’Electric Mary, sa voix et son charisme restent des atouts majeurs du groupe. A côté de lui, seul Alex fait son show. Lui aussi tombe le t-shirt au bout d’un morceau, et livre un véritable combat sur scène, il dégouline, nous mitraille (à la Lemmy) de sa grosse basse Fender au son de malade : la bête ! Un concert d’Electric Mary est un vrai concert de rock n' roll avec son lot d’imprévus et de spontanéïté. Pete commence par casser une corde, du coup pour meubler pendant qu’il file en coulisse la changer, les autres improvisent un blues et Alex sort un harmonica de sa poche pour nous faire un petit solo.

Quand Pete revient avec sa nouvelle corde, il porte des lunettes de vue (eh oui, on vieillit tous), Rusty lui fait signe et il les vire vite fait. Un peu plus tard, Rusty nous entame « Frère Jacques » sans raison particulière. Sur un autre morcea, plus calme, il pose les paroles de Whole Lotta Love, tranquille. Pete réussit à nous faire un solo de slide en utilisant l’harmonica d’Alex que d’ailleurs il laisse tomber. Le remplaçant de VenomDavey, est excellent, avec un look plus proche du pêcheur de Marseille que du batteur de hard rock (comme quoi !), il est carré comme un métronome. Il réalisera même un petit solo court, très groovy et pour une fois pas chiant.

Juste avant la fin du set, c’est au tour de Brett de casser une corde. Il arrache les bouts qui le gênent pour son solo et profite du break avant le rappel pour changer la corde cassée. Il est, en tout cas a l’air, très à l’aise dans le groupe et balance de super bons solos. Comme la semaine précédente lors de la visite de Pat McManus, la foule n’est peut-être pas énorme, mais elle est très vocale. Là encore, on peut voir que ça plait au groupe qui, mené par Rusty nous fait chanter des « Yeah, Yeah, Yeah » dans des tonalités impossibles puis des « No, no, no ». Sur un autre morceau, il tend son micro a un fan agité du premier rang et c’est lui qui chante le refrain. Autre grand moment d’improvisation : ce petit délire sur les premiers accords de Staying Alive des Bee Gees, où on finit même par arriver jusqu’au refrain et entonner les célèbres « Ha ha ha ha, staying aliiiiiive », génial ! Cette fois encore, c’est Alex qui mène le délire.

Après un bon rappel de trois morceaux, Rusty quitte la scène, il a l’air épuisé. Les autres ont l’air de vouloir en remettre une couche, et ils attaquent le riff de Live Wire d’AC/DC chanté de belle manière par Alex, le bassiste, harmoniciste et donc chanteur. Ça c’est du rock, les mecs !

 

 En fait quand Rusty a quitté la scène, il a enfilé une veste, des lunettes et il est venu direct au stand merchandising serrer des louches et signer le seul CD qui est en vente. Il s’agit d’un CD live qui vient juste de sortir et qui, étrangement n’est pas distribué par Listenable Records, comme le précédent. On ne comprend pas tout avec les labels, sauf le fait que ce live, il faut se le récupérer au stand merchandising, car on est pas près de l’avoir autrement. C’est ce que je fais et Rusty me le signe, sympa. Il se rappelle du concert de Grenoble et ne semble pas du tout affecté par le peu de monde dans la salle ce soir. Je découvre sur le retour que le CD live est bien cool car la setlist est assez similaire à celle de ce soir, ce qui nous fait un petit souvenir, même si le CD a été enregistré en 2014 au Pays Basque. Electric Mary reste une valeur sûre du hard rock australien, clairement à aller voir sur une scène…


 

Setlist de Electric Mary :

Let Me Out
On In A Million
No One Does It
Luv Me
Gasoline And Guns
Nicotine
One Foot In The Grave
Hey Now
Seet Mary C
Down To The Bone
Already Gone
Do Me
OIC
My Best Friend
Stained
So Cruel
Crashdown
Nobodies Perfect
Welcome To Otherside
Live Wire (reprise AC/DC)