Afin d’évacuer dès le départ tout élan fanatique oui, Attila Csihar (Mayhem), Niklas Kvarforth (Shining), Sakis Tolis (Rotting Christ) et Labes C.N. (Abysmal Grief), participent au nouvel album des Italiens de Darkend. Le but ? Marketing principalement, parce qu’il faut vraiment tendre l’oreille pour déceler l’influence de l’un ou l’autre de ces invités. Et pourtant certains comme Niklas seraient plutôt facile à identifier, mais le booklet note « Ancient Incantations » pour désigner le travail de ce dernier. Autant vous dire que vous n’entendrez que d’obscurs murmures de la part du Suédois…   

Bref, si je commence par ce petit détail tracassant ce n’est pas pour décrédibiliser la nouvelle sortie de Darkend, mais pour éviter que votre vision de The Canticle Of Shadows soit biaisée par l’effet d’annonce du label ou d’éventuels webzines plus promptes au « buzz » qu’autre chose. Sachez que vous n’aurez pas besoin de ces « stars » pour apprécier ce nouvel opus, les Italiens ne doivent leur succès qu’à eux-mêmes, point barre. Ceci étant évacué, venons-en au concret.

Après Wode, c’est au tour de The Canticle Of Shadows de bénéficier d’une œuvre de Zdzisław Beksiński. Ils ne sont pas les premiers donc, et sûrement pas les derniers. L’avantage d’un tel choix c’est que ça fait toujours bel effet auprès des auditeurs.

Avec ses quelques dix ans de carrière, Darkend nous a balancé trois albums tous relativement bons. The Canticle Of Shadows passe le cap de la maturité en affinant ses harmonies symphoniques. La voix d’Animæ est, par contre, toujours la même, écoutez Assassine puis A Passage Through Abysmal Caverns (Inmost Chasm, II), vous n’y verrez que du feu. Cela permet à Darkend de préserver sa signature vocale au bénéfice d’une amélioration et d’une évolution des mélodies, qui sont plus chiadées et encore mieux travaillées que précédemment.

Certains s’extasient devant le premier album d’Hyperion, mais c’est qu’ils n’ont pas écouté The Canticle Of Shadows. Celui-ci dépasse largement les espérances de Seraphical Euphony. Les Italiens sont moins symphoniques qu’ils ne sont extrêmes. On évite donc les orchestrations bidon et arrangements « guimauves ». Darkend privilégie un style agressif mais assez théâtral.

Je ne sais pas pourquoi mais l’album m’a tout de suite fait penser au livre Le Nom De La Rose du défunt Umberto Eco. Sans doute pour l’inspiration médiévale, religieuse et latine commune. Et c’est sur cette dernière note littéraire que je vous laisse vous diriger vers le dernier excellent album de Darkend.


Tracklist de The Canticle Of Shadows :

01. Clavicula Salomonis
02. Of The Defunct
03. A Precipice Towards Abyssal Caves (Inmost Chasm, I)
04. Il Velo Delle Ombre
05. A Passage Through Abysmal Caverns (Inmost Chasm, II)
06. Sealed In Black Moon And Saturn
07. Congressus Cum Dæmone