Groupe:

Le Bal Des Enragés

Date:

18 Juin 2016

Interviewer:

PhilippeC

Interview Nico, Poun, Vincent (face à face)

Bonjour merci de m'accorder un peu de temps, je m’appelle Philippe je fais partie du webzine AuxPortesDumetal.

En chœur : Salut Philou !

Pouvez-vous vous présenter puisque aujourd'hui vous êtes les ambassadeurs du Bal ?

Nico : Moi c'est Nico chanteur de Tagada Jones et du Bal des enragés.

Vincent : Vincent chanteur d'Aqme, de The Butcher's Rodeo et du Bal des enragés.

Poun : Mariah Carrey (Poun) chanteur de Black Bomb A.

Combien de temps restez–vous à Clisson ?

Nico : Les trois jours comme ça c'est réglé ! C’est devenu une messe maintenant, on voit plein de gens, tous les copains. On a joué hier, aujourd'hui c'est notre journée interview et demain c'est repos, on va profiter !

Depuis votre dernier passage au Hellfest, il y a quelques nouveaux dans le collectif comment les choisissez-vous ?

Poun : Par la taille de leur sexe ! (rires)

Nico : C’est une entreprise d'amis ce truc-là, nous sommes un collectif de potes. Vincent, pour son cas, il fait partie des personnes avec qui on s'entend bien. Quand tu fais une tournée de six mois surtout que nous sommes vingt-cinq, on a intérêt de bien s'entendre entre nous. C'est une grosse équipe, il y a un gros côté humain et évidemment artistique.

Poun : C'est ça, on ne va pas placer tout sur l'humain, il va finir par mal le prendre (rires)

Vincent : Non, non je ne le prends pas mal… Je ne chante pas bien…

Poun : Il chante très mal mais il est sympa !

Vincent : J'ai des bonnes machines pour rectifier ma voix.

Poun : Parce que l'an dernier on avait pris un super chanteur mais quel connard ! (rires)

Nico : On la viré (rires)... En fait, mine de rien, le line-up n'a pas vraiment bougé, mais malheureusement, il y a Schultz qui est décédé il y a un an et demi et donc l'idée ce n’était pas de le remplacer, Schultz c'était Schultz ! Du coup on a trouvé plutôt bien de repartir sur un autre registre et en plus comme Poun n'est pas tout le temps là sur cette tournée, dû à ses obligations avec Black Bomb A, il nous fallait quelqu'un qui puisse aussi chanter les titres de Poun pendant ses absences. Et donc on a choisi ce bonhomme.

Vous vous réunissez à peu près tous les trois ans pour une tournée, cela doit être compliqué de réunir tout le monde ?

Nico : C’est plus simple maintenant, au début c’était plus compliqué car nous n’avions pas vraiment de calendrier qui coïncidait. Maintenant comme nous faisons une tournée tous les trois ans, nous arrivons plus facilement à avoir des calendriers qui coïncident. On dit longtemps à l’avance la tournée du Bal se fera de telle date à telle date. C’est un truc un peu éphémère, cela ne dure que six mois. Pour les groupes qui sont là dans leur intégralité comme Tagada, Lofo, ou les trois membres restant de Parabellum, c’est plus simple car il n’y a pas de dates à côté. Pour les chanteurs de Loudblast, Punish Yourself, Aqme, Black Bomb A, on essaye de faire que ça colle. C’était bon pour Punish, Loublast ou Aqme qui est en pause car il compose.

Poun : Et moi non ! Je l’ai eu dans le cul !

Nico : Oui pour Poun c’était plus dur, car Black Bomb tournait aussi.

Avez-vous eu le trac avant de monter sur scène ? Si oui comment l’avez-vous géré ?

Poun : Oui, il y a toujours une petite pression.

Nico et Vincent (ensemble) : Jouer devant autant de monde, oui c’est clair !

Poun : En fait, même dans une petite salle, il y a toujours une petite excitation, un peu de pression, mais là elle est beaucoup plus forte sur une stage comme ça, tu te dis "putain il y a plus de trente mille personnes pour te voir"... Tu fais "ho !".

Nico : Là il ne faut pas trop craquer, mais c’est aussi plus facile quand on est plus nombreux.

Poun : Oui, le collectif, c’est ce qui fait notre force aussi, c’est de se regarder de se taper sur l’épaule, s’encourager !

A vous tous, vous comptez plusieurs participations au Hellfest mais avec le Bal c’était la première sur une des mainstages. Comment avez-vous ressenti votre set ? L’ambiance ?

Nico : Oui, on est vraiment content non seulement il y avait beaucoup de monde mais il y avait une super ambiance. A la fin de notre set, il y a un gars de la sécu qui est venu me voir et qui m’a dit « eh bien merci, car on se faisait chier jusque-là, grâce à vous le festival est lancé, l’ambiance est partie enfin! ». C’est vrai qu’il y avait un gros retour du public !

Oui, J’étais dans le pit pendant Killing in the Name pour faire des photos, il y avait beaucoup de fans qui slamaient en même temps et qui arrivaient par vague de vingt dans les bras des challengers.

Poun : C’était dingue les gens surfaient, il y avait des vagues humaines de plus de dix mètres (rires)…

Nico : Après, aussi, on joue des morceaux qui sont des tubes incroyables, cela aide énormément, mais nous sommes contents qu’il y ait ce retour-là. Cela fait plaisir pour nous c’est génial. Quand tu fais de la musique au départ tu le fais peut-être pour toi mais avec le temps, ce que tu veux c’est qu’il y ait un partage et une communion avec le public. Et là, c’était extraordinaire !

Lors d’une nouvelle tournée, comment se fait la sélection de nouveaux titres que vous allez jouer ?

Nico : Oui, à chaque tournée, on rajoute des titres…

Poun : Pour le choix, chacun envoie ses préférences par mail, "moi j’aimerais bien faire ce morceau", etc... puis après il y a deux cents à trois cents mails qui passent comme ça entre tous les zicos et chanteurs.

Nico : Il y a souvent plus de conneries que de choses intéressantes à prendre, il faut le dire.

Poun : Puis Nico à la fin fait le tri.

Nico : Oui c’est des math. On essaye que ce soit démocratique, il nous faut un chanteur, un guitariste, un batteur pour chaque titre. Si on n'a pas de chanteur sur un morceau, on pose la question : "Certains veulent jouer ça, est-ce qu’il y a un des chanteurs qui est branché ?" Si personne n’est branché, et bien on le passe à la trappe. Après dans cette base de tous ces titres et si il y a tout ce qui faut pour les jouer et bien on vote puis c’est collégial, les morceaux qui ont le plus de votes, on les joue. On les bosse un peu chez nous puis en répétition si cela passe, on les garde et si on les sent moyen, cela arrive d’en changer.

Poun : En répétition souvent, ça passe mais c'est surtout sur scène qu’on les teste s'il y a la magie et du répondant, on les inclut vraiment.

Nico : le Bal est basé sur l’énergie, il y a beaucoup d’échanges avec le public, il est sûr que si sur certains titres on s’aperçoit que le feeling ne passe pas, on les retire. Il faut que le public y trouve son compte et nous aussi.

Pour ce concert, le choix a dû être difficile ?

Nico : Oui ce fut compliqué, la setlist choisie, c’est un extrait du Bal. Habituellement c’est quarante-cinq titres, là on en a joué neuf. On les a choisis en fonction des groupes présents, on ne voulait pas faire des reprises qui seraient rejouées deux heures après ou le lendemain.

Poun : Je pensais que ça allait être frustrant, mais en fait tu donnes tout sur ces neuf morceaux. Tu sais que d’habitude cela dure près de trois heures, mais sur ces quarante minutes, on a tout donné.

Vous venez de sortir un CD live qui se nomme "Triptik", cela amène une suite ?

Nico : En fait nous avons sorti un volume 1, c’est un CD que nous avons enregistré sur trois dates à Cluses en Savoie où nous avons fait la résidence du groupe, à Lyon et au Val d’Ajol. Ce volume 1 est un CD bien rempli de 72 minutes qui correspond à peu près à la moitié de la setlist. Ensuite nous avons enregistré une deuxième version en avril à Paris à l’Alambra, ce sera donc la deuxième partie en CD. Et en même temps nous avons tourné un DVD, il y aura une heure et demie à peu près de live de ce jour-là à l’Alambra. Il y aura aussi une partie road trip avec le groupe qui montrera un peu l’envers du décor. Tu peux marquer qu’ils sont en train de me tripoter, et tu as vu comme je reste professionnel.

Poun : Tu peux noter ça, Nico est le plus professionnel de la bande.

La tournée continue ?

Nico : On va faire huit festivals en juillet, en août repos puis on reprend en septembre/octobre, on fera une vingtaine de dates, un dernier au revoir et on s’en va pour trois ans, on reviendra en 2019 pour les dix ans du Bal Des Enragés déjà, cela va vite.

Je vous remercie pour cette interview, vous êtes vraiment rafraîchissant je me suis bien marré. Un dernier message pour votre public ?

Poun : Je t’aiiimeu !

Nico : Voilà tu as les mots de la fin c’est bon. On remercie aussi tous les médias et webzines underground qui nous soutiennent.