Interview Vianney (face à face)

Bonjour et merci de m'accorder un peu de temps. Je m’appelle Philippe, je fais partie du webzine "Aux Portes Du Metal". Peux-tu te présenter puis nous faire un petit historique du groupe et du line-up ?

Moi c’est Vianney, bassiste de Deficiency. Le groupe existe sous ce nom actuel depuis 2008, notre membre fondateur est Laurent Gisona à la guitare et au chant que l’on entend beaucoup sur nos albums (rires). Donc moi, je suis arrivé à la basse en 2010. Actuellement, dans notre line-up, on a aussi Jérôme qui est avec nous depuis 2012 à la guitare rythmique et Thomas Das Neves qui sévit avec nous à la batterie depuis 2015 et qui a joué dans d’autres projets tels que Heavenly, Seyminhol, La Horde, etc…   

Quand es-tu arrivé à Clisson et combien de temps y restes–tu ?

Je suis arrivé jeudi soir et je reste toute la durée du festival, je repars lundi matin, histoire de profiter de la chose comme il se doit !

Votre nouvel album intitulé "The Dawn of Consciousness" est sorti le 24 mars de cette année et il a eu un excellent accueil de la part du public et des médias. Vous attendiez-vous à tant de louanges ? 

Nous attendre, non, espérer oui ! C’est vrai qu’on avait déjà eu beaucoup de très bons retours avec notre précédent album, donc la barre était entre guillemets haute. Il est vrai que nous avions quelques doutes, quelques appréhensions par rapport à ça. Mais les retours du public et des médias étant très bons, cela nous a soulagés et quelques part réconfortés.

Avez-vous pris ça comme la reconnaissance de votre talent ? Vous a-t-il ouvert de nouveaux horizons et si oui, lesquels ?

Reconnaissance de notre talent, cela fait peut-être un peu imbu de nos personnes. Donc je n’utiliserai pas forcément ces termes-là. Nous, à la base, nous faisons de la musique pour faire ce qui nous plait et ce que nous avons envie de faire, pour transmettre  un message, des émotions à des  gens. Tout en espérant que ce qui nous plait, leur plaira aussi. C’est vrai que sentir son travail de longue haleine, qui est apprécié par les auditeurs, cela reste toujours un grand plaisir et une grande fierté quelques part. Après, ouvrir de nouveaux horizons, pour l’instant ça va, après comme l’on dit il faut laisser le temps au temps, même quand nous avons sorti le précédent, nous n’avons pas eu forcément d’opportunité qui se sont présentées directement mais plutôt à force de tourner, de le défendre justement sur scène et d'en faire sa promotion, que ces opportunités se sont présentées. Je pense que le cheminement sera à peu près le même avec "The Dawn of Consciousness".

C’est apparemment un concept album, pouvez-vous nous parler de son contenu ? 

C’est un petit peu la suite logique de son prédécesseur, "The Prodigal Child". Dans lequel, pour faire bref, c’était quelqu’un qui faisait une quête sur les origines et le devenir de l’humanité puis qui s’est rendu compte que l’humanité a été créée par une entité non identifiable ce qui a amené celle-ci à la folie. Ce troisième album est un peu la continuité du précédent, le concept consiste en une sorte de seconde chance qui serait donnée à l’humanité de se reconstruire sur la base des acquis et de toutes les expériences du passé.

Comment se passe le processus de composition au sein du groupe, qui fait quoi ?

Laurent fait tout ! Non je plaisante... Mais c’est vrai que pour la plupart des morceaux, c’est essentiellement Laurent qui apporte la majorité de la structure et du squelette de la chanson. Forcément, avec les moyens technologiques d’aujourd’hui, on s’envoie les morceaux, on les écoute. Puis souvent, c’est en répétition que l’on est amené à les retravailler, et à dire si ça nous plait ou pas, là il y en a trop ; là il n’y en a pas assez... On va venir tous ensemble étayer le morceau et retravailler la structure pour que cela devienne pour nous quelque chose de cohérent et de compréhensible pour l’auditeur.

Peux-tu nous dire quelques mots sur la production, signée David Potvin (Abysse, T.A.N.K, Lyzanxia...) ? Tout en étant claire elle fait vraiment ressortir la puissance de votre musique !

Je vais dire que suite à cette phrase je n’ai rien à rajouter (rires) ! Non, mais effectivement c’est vrai que nous avions déjà travaillé avec David sur le précédent album et nous étions vraiment très, très satisfaits du résultat. Il fait du boulot, très pro, très propre, très carré. On parlait un peu avant du processus de composition, de dire quand il y en a trop ou pas assez, il n’hésite pas non plus à donner son avis objectif, il y a des riffs que nous avons pu avoir ou prévoir d'enregistrer et qui n’apparaissent pas sur l’album parce que c’est David qui a jugé qu’ils n’étaient pas à leur place. Je pense qu’il a vraiment une approche objective des choses, c’est quelqu’un qui a pas mal d’expérience et de bouteille dans le milieu et donc nous avons suivi ses conseils et on les a appliqués à la lettre. D’autres part, nous sommes très, très contents de sa production et du boulot qu’il a fait derrière. Tu l’as dit, cela fait ressortir la puissance de la musique pour reprendre tes termes, et cela est vraiment appréciable. En plus, à chaque fois que l’on passe chez lui, c’est vraiment une expérience humaine inoubliable. Sur tous les points, il n’y a rien à redire.

Envisagez-vous une tournée en France cet automne ?

Oui c’est prévu, quelques dates sont annoncées et d’autres sont à venir notamment en octobre, novembre.

Vous allez  tourner avec d’autres groupes ?

Oui, on va partir sur le même principe que lors de la sortie de "The Prodigal Child", c’est-à-dire "l’Hexagone Thrash Alliance Tour". Pour cette deuxième édition, nous allons jouer avec des groupes amis : les nantais Malkavian puis Heart Attack du sud-est qui était déjà présent sur la première édition avec nous et le groupe Arcania.

Je vous avais vus à Antibes mais vous n’aviez pas le même batteur.

Oui tu as raison, il était parti en road trip et là, il est revenu. Il est présent au Hellfest.

Depuis quelques années il y a eu beaucoup de changements ici au Hellfest, quel est votre ressenti sur tout ça ? Ambiance, décor, nouvelles tentes ?

Moi, pour le coup, c’est la première fois que je viens, mais pas notre ancien batteur, je ne vais pas prendre tous ses dires pour un acquis, mais de par ses expériences, et de ce qu’il m’a raconté, c’est vrai que j’ai l’impression, le sentiment et le ressenti, que le festival fait énormément en terme d’investissement, de décors pour les festivaliers. Là, je suis accompagné de mon frère qui n’est pas du tout un metalleux, il est comme un gamin, il regarde partout, moi de même, c’est sincèrement quelques chose d’impressionnant. J’apprécie énormément le Hellfest.

Vas-tu voir quelques concerts, si oui lesquels ?

La liste est longue, mais pour faire une petite selection : Opeth j’ai vraiment envie de les voir, d’autres que j’irais voir par curiosité comme les têtes d’affiche Deep Purple, Aerosmith etc… Slayer par habitude. On est dans un festival de trois jours, il y a énormément de groupes, et à toute heure de la journée il y en a plein à voir ! 

Quelle musique ou groupes écoutes-tu actuellement ?

Je suis assez chauvin en ce moment, j’écoute beaucoup de groupes de la scène française. Comme mon t-shirt le témoigne, il y a Gorod, j’ai un grand penchant pour Cronos qui a malheureusement arrêté. Il y a aussi Atlantis Chronicles qui sont sur notre label avec qui j’aimerais partager la scène parce que je les apprécie énormément.  

Un petit mot sur le dernier album de Heart Attack qui est aussi sur le même label que vous ?

La patate !

J'ai deux questions de Kevin, le chanteur de Heart Attack (que j'avais cachées). La première : que mets-tu de si fabuleux dans ta bouteille en forme de crâne que tu as fait boire à tes potes, pendant votre dernière tournée ?

Chuttt… Des branches mais je ne dirai pas de quoi (rires) !

La seconde : qui a le plus gros paquet dans Deficiency ?

(Blanc) Heu… (Rires)… Pour Kevin de Heart Attack, Jérome ! Excellent ! En plus ils vont jouer avec nous pour la fête de la musique, je lui ai envoyé un message « Ouais t’inquiète, je vais te préparer des liqueurs démoniaques ». (Rires) Tu as bien fait de cacher les questions !

Un dernier petit message pour nos lecteurs ?

Grand merci d’avoir pris la peine de lire cette interview puis encore merci de nous suivre et de nous soutenir de près comme de loin car c’est grâce à vous que nous pouvons faire et continuer ce que l’on fait.