Groupe:

The Jared James Nichols Band

Date:

18 Juin 2017

Interviewer:

Didier, Evanessa

Interview Jared James Nichols (face à face)

Salut les gars, pouvez-vous présenter votre groupe à nos lecteurs ?

Mon nom est Jared James Nichols, je joue de la guitare et je chante. Erik Sandin joue de la basse et se charge des chœurs et Deniis Holm est notre batteur. Ils viennent tous les deux de Suède.

Pour commencer, pouvez-vous me dire ce que vous pensez de votre participation au Hellfest cette année ? Aviez-vous déjà entendu parler de ce festival ?

Nous avons été ravis d’apprendre que notre groupe était sélectionné pour jouer en premier sur la mainstage, cela nous a permis de réaliser un de nos rêves. Nous avons eu la chance de partager la scène avec nos idoles, notamment Deep Purple et Aerosmith, et c’est un honneur pour nous. Nous connaissions tous ce festival, on se renseignait sur la programmation, en nous demandant comment nous pourrions y participer. Et aujourd’hui nous avons atteint notre objectif.

Comment s’est déroulé votre set ? Vous avez joué à 10h30 le samedi matin, ce n’est pas vraiment le créneau idéal. Le public était-il au rendez-vous ?

Oui et franchement ça s’est super bien passé. Cela m’a même surpris. Je pensais que tout le monde aurait la gueule de bois mais le public était bien présent et très dynamique. Nous avons joué, nous étions très motivés. Nous n’avions pas dormi depuis deux jours, car nous arrivions de Los Angeles. Nous avons donc été obligés de nous secouer pour monter sur scène et donner le meilleur de nous-mêmes. Au final, je trouve que nous nous sommes plutôt bien débrouillés et le public avait l’air ravi. C’est également super d’avoir pu jouer ce style de musique pendant un festival consacré au heavy metal. Vraiment génial !

Votre groupe est sponsorisé par les amplis BlackStar. Vous pourriez aussi collaborer avec une marque spécialisée dans les fixations pour sangles, car tu as eu pas mal de problèmes avec ta sangle aujourd’hui.

Oui c’est vrai. En fait, tout s’est arraché de la guitare. Tu sais, je ne les ménage pas vraiment.

Nous avons pu lire que vous vous inspirez d’artistes rock/blues comme Kenny Wayne Shepherd, Joe Bonamassa ou Jonny Lang. Est-ce exact ?

Oui, tout à fait, ces artistes sont une source d’inspiration pour tous ceux qui essaient de se faire connaître comme moi. Ils ont surmonté beaucoup d’épreuves pour réussir. C’est formidable de voir qu’il existe des personnes qui apprécient ce style musical : le blues rock !

Votre style s’apparente principalement au blues rock. J’apprécie beaucoup ce genre, mais il ne se classe pas parmi les styles les plus populaires. Pourquoi avoir fait ce choix difficile ?

Oui en effet, ce n’est pas un choix facile. C’est drôle car quand j’ai commencé à jouer et quand je suis tombé amoureux de ce style, je considérais uniquement cela comme un loisir. Je n’imaginais pas que je pourrai en faire mon métier. Mais maintenant que je suis plus âgé, je me demande comment nous allons pouvoir vivre de notre passion et continuer à financer nos tournées. Ce problème est insoluble pour moi car j’aime trop la musique pour cesser d’en jouer. Et pour revenir à ta question précédente, c’est rassurant de savoir qu’il y a des artistes qui parviennent à vivre de leur passion. Nous devons continuer à aller de l’avant.

J’ai lu quelque part que Leslie West est l’artiste qui t’a le plus influencé. As-tu déjà joué avec lui ?

Cela me plairait. Je n’en ai pas encore eu l’occasion, mais il est toujours en activité. J’espère avoir la chance de le rencontrer bientôt et de jouer avec lui. Cela me tient vraiment à cœur car c’est le dernier artiste de cette époque que je respecte profondément. Lui et Clapton. Nous avons joué Mississippi Queen aujourd’hui pendant notre set.

J’ai remarqué qu’à la fin de votre set, vous avez quitté la scène et puis vous avez hésité pendant quelques instants avant de revenir jouer "Cat Scratch Fever" de Ted Nugent. Que s’est-il passé ?

Nous étions tous un peu confus lorsque nous avons fini de jouer. Puis Dennis ou Erik m’a regardé avant de nous annoncer qu’il nous restait encore trois minutes. Nous ne savions pas vraiment quoi faire pour conclure notre set… Puis le public a commencé à réclamer un autre morceau alors j’ai dit aux autres que nous n’avions pas fait un si long voyage pour quitter la scène trois minutes avant la fin du set. Nous sommes donc revenus pour jouer rapidement un dernier morceau.

C’est amusant que vous ayez choisi ce morceau car je me disais justement que tu ressemblais beaucoup à Ted Nugent lorsqu’il était jeune pendant que je prenais des photos.

Tu sais, je pense que ma mère a du rencontrer Ted… Non je plaisante.

Nous avons également pu lire que l’esprit de Stevie Ray Vaughan hante ta ville natale. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

La maison ou j’ai grandi se trouve près de l'endroit où il est mort suite à un accident d’hélicoptère. Lorsque j’ai commencé à jouer de la guitare, tout le monde en ville me demandait si j’allais jouer certains de ses morceaux. Les gens l’apprécient beaucoup là-bas. J’y suis retourné avec le groupe et on perçoit une sorte de présence dans cet endroit. Mais c’était peut-être juste un écureuil, qui sait ? [rires]

Vous avez choisi de former un power trio comme de nombreux groupes des années 70. S’agit-il de la formation idéale pour votre style musical ?

Je pense que oui. On perçoit les personnalités et les influences de chacun des membres dans ce type de groupe et c’est vraiment formidable. Les membres d’Hendrix ou de Cream font preuve d’une grande créativité et ont un réel désir d’innover. Je pense que ce sont des atouts indispensables pour réussir. Nous essayons toujours d’innover et de composer des morceaux originaux.

J’ai remarqué que tu te sers de ta main droite et principalement de tes doigts pour jouer, pourquoi ? N’est-ce pas plus compliqué ?

Oui ce n’est pas facile, et cela me fatigue beaucoup les doigts. C’est une question de sensation, j’aime sentir les cordes lorsque je joue. Et ce n’est pas possible lorsqu’on utilise un médiator.

Vous avez commencé à vous faire connaître en jouant en première partie d’un grand nombre d’artistes. Parmi ces derniers, nous pouvons notamment citer Aerosmith, Lynyrd Skynyrd, Glenn Hugues et de nombreux autres. Comment cela s’est-il organisé ? Est-ce dû à la chance, à vos relations ou à votre talent ? Ou à ces trois facteurs ?

Je pense que c’est grâce à notre sex-appeal [rires]. Ah mince ça ne fait pas partie des réponses... [rires] Tu veux savoir à quoi c’est dû selon moi ? Nous essayons de saisir toutes les opportunités qui se présentent et de les exploiter au maximum. Notamment en créant des liens avec les groupes et les équipes que nous avons la chance d’accompagner. C’est ce que nous avons fait avec les Doobie Brothers, ZZ Top, Kid Rock et Skynyrd. Nous avons fait de notre mieux pour leur montrer que nous voulons faire carrière dans la musique sur le long terme. Et lorsqu’ils nous voient sur scène, lorsqu’ils découvrent mon style, ils comprennent immédiatement qu’ils n’ont pas affaire à des débutants. Cela nous a pris beaucoup de temps. Mais peut-être que mon style de jeu leur rappelle certains de leurs premiers morceaux, je n’en suis pas certain, car je ne peux pas répondre à leur place.

Tous ces groupes ont connu leurs heures de gloire dans les années 70 et toi, tu n’as même pas encore 30 ans. Quel est ton sentiment à ce sujet ?

Cela me convient très bien. Cela me fait penser à "Retour vers le Futur". Je trouve génial que tous ces groupes soient encore actifs et qu’ils partent encore en tournée. C’est une période de transition formidable pour les jeunes qui les apprécient. Nous devons d’abord progresser en nous inspirant de leur musique afin de pouvoir leur succéder dignement. Et nous y parviendrons, vous pouvez nous faire confiance.

Tu joues de la guitare au sein du groupe et tu as décidé de t’occuper également du chant. Ce choix a-t-il été difficile ?

Oui. Je n’ai jamais vraiment eu envie de devenir chanteur. Quand je me suis installé à L.A, j’ai compris que je devrais m’en charger moi-même ou m’accommoder du caractère d’un nouveau membre. Et pour réussir, il faut impérativement faire appel à des personnes sérieuses et motivées. J’ai ensuite réalisé que tous mes guitaristes favoris étaient également des chanteurs. Ce sont tous des virtuoses qui maîtrisent aussi le chant, j’ai donc décidé d’essayer de faire de même.

Tu n’as jamais pris de cours de chant, si ?

J’ai commencé seul, un vrai baptême du feu. Puis mon manager nous a contacté, Eric et moi, afin de nous mettre en relation avec un coach vocal du nom de Debra Byrd ; elle travaille pour American Idol à L.A. Nous avons pris deux cours avec elle, c’était vraiment sympa.

Ton rôle de chanteur a-t-il des conséquences sur ton jeu à la guitare ? T’arrive-t-il parfois de regretter de ne pas avoir fait appel à un autre chanteur ?

Je pense que mon chant me permet à présent d’améliorer mon jeu à la guitare. J’ai eu du mal à concilier ces deux activités au début, car j’avais encore des progrès à faire. Mais ce n’est plus un problème aujourd’hui.

J’ai lu quelque part que tu travaillais pendant douze heures chaque jour avec ton instrument. Est-ce encore le cas ? Consacres-tu également beaucoup de temps au chant ?

Avant de voyager autant, j’avais beaucoup de temps libre pour jouer. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, je travaille donc principalement sur scène. Quand je suis chez moi, je joue pendant quatre ou cinq heures par jour. J’ai changé de méthode. Je ne fais plus de gammes à présent car je compose. Mais quand j’étais jeune, je m’entraînais sans relâche pour repousser mes limites. Je me souviens qu’il nous est arrivé d’essayer de jouer pendant 24 heures d’affilée. Et que j’ai fini par vomir au bout de 17 heures. Je chante tous les jours. La voix est comme un muscle, il faut la solliciter régulièrement afin de progresser. Je travaille une heure par jour. Je suis encore novice, je dois donc beaucoup m’exercer.

Quels sont vos projets après ce weekend ? D’autres festivals ? Un nouvel album ?

Nous devons aller au Royaume-Uni la semaine prochaine afin d’accompagner Blue Oyster Cult en tournée. Nous y donnerons aussi quelques concerts en tant que tête d’affiche. Nous allons ensuite participer à deux autres festivals, puis nous accompagnerons le groupe UFO en tournée. Après ça, nous allons essayer de finir d’enregistrer un album qui devait sortir au mois de septembre. Et pour finir, nous aimerions beaucoup partir en tournée en tant que tête d’affiche.

Merci beaucoup, je vous laisse à présent conclure cette interview pour nos lecteurs…

Merci pour votre soutien sans faille. N’hésitez pas à découvrir notre musique si vous ne nous connaissez pas encore. Au plaisir de vous voir au cours de nos tournées.