Groupe:

Kingcrow

Date:

06 Septembre 2018

Interviewer:

Evanessa et Didier

Interview Diego Cafolla (par email)

Salut. Notre dernier entretien a eu lieu en 2013, le soir de votre concert à Nice. Vous partagiez l’affiche avec Spheric Universe Experience et le public était peu nombreux. J’ai trouvé que c’était dommage et je l’ai d’ailleurs mentionné dans ma chronique. N’est-ce pas parfois frustrant pour vous de jouer dans de telles conditions ?

Ça me fait plaisir d’avoir de tes nouvelles. Et bien, c’est toujours agréable de faire salle comble mais cela ne nous empêche pas de passer de très bons moments avec un public restreint. Cette situation est parfois frustrante lorsqu’on apprend que le public ne sera pas nombreux pendant que nous sommes en coulisses. Mais lorsqu’on entre en scène, nous jouons dans un état de transe mentale… Ce n’est pas facile à expliquer mais cela nous donne l’impression d’entrer dans un univers parallèle.

Est-ce difficile de trouver la motivation et l’énergie nécessaires pour jouer devant un public restreint ?

Et bien comme je l’ai dit, cela peut parfois affecter notre motivation avant d’entrer en scène mais nous donnons toujours le meilleur de nous-mêmes lorsque nous sommes devant notre public.

Vous avez participé à l’US Prog Fest et vous êtes partis en tournée aux États-Unis et au Canada avec Pain Of Salvation mais vous donnez très peu de concerts en tant que tête d’affiche. Pourquoi est-ce aussi difficile d’organiser ce type d’événement ?

A l’heure actuelle, l’industrie musicale est saturée et il est très difficile de se démarquer en tant que groupe lorsqu’on ne bénéficie pas de l’aide d’un label ou d’un producteur réputé. Quoi qu’il en soit, depuis la sortie de "In Crescendo", nous avons assuré la promotion de tous nos albums en organisant une tournée européenne. Evidemment, nous ne nous produisons pas dans tous les pays mais après la sortie de "Eidos", nous avons donné des concerts dans la quasi-totalité de l’Europe centrale. Les tournées coûtent cher, nous devons donc prendre le temps de réfléchir pour définir notre itinéraire.

La situation est-elle encore plus compliquée pour les groupes qui sont originaires d’Italie ?

Et bien, cela complique assurément les choses sur le plan logistique car nous devons souvent voyager pour atteindre les zones les plus fréquentées par les tournées (c'est à dire l’Allemagne, les Pays-Bas, etc...) J’ignore s’il y a encore des gens qui considèrent les groupes italiens comme des artistes de seconde zone. C’était souvent le cas il y a dix ou vingt ans (et je comprends pourquoi). Aujourd’hui, je pense que nous avons gagné en crédibilité et je ne considère plus vraiment nos origines comme un handicap. Certaines personnes sont encore surprises lorsqu’elles apprennent que nous sommes originaires d’Italie, elles nous disent que notre musique ne ressemble pas à celle des groupes qui viennent d’Italie. Cela arrive à chaque fois

Bref, cessons de nous plaindre. Et avant de nous intéresser à vos nouveaux morceaux, nous allons parler de "Eidos", l’album que vous avez enregistré en 2015. Cet opus a-t-il été un succès sur le plan commercial ?

Il a eu pas mal de succès, il nous a permis de doubler le nombre de nos ventes, en comparaison avec l’album précédent. C’était un véritable record pour nous sur le plan commercial. Ce n’était pas extraordinaire mais c’était un véritable progrès.

Votre nouvel album s’intitule "The Persistence" et sortira donc dans le courant du mois de Septembre. Peux-tu nous en dire un peu plus sur les thèmes et le titre de ce nouvel opus ?

Le thème central de l’album est la persévérance qui permet de surmonter les difficultés de la vie. Les morceaux sont tous liés à ce thème, même s’ils ne racontent pas une histoire spécifique.

Votre line-up n’a pas été modifié depuis un certain temps. Votre formation semble même plutôt stable.

Francesco D’Errico (le bassiste) a quitté le groupe juste après la tournée européenne qui a nous a permis de promouvoir "Eidos". Il a décidé de se consacrer à d’autres activités. A présent, c’est Riccardo Nifosì qui s’occupe de la basse. Mais j’ai enregistré les parties de basse sur l’album car Riccardo a rejoint le groupe après l’enregistrement de ce dernier. En dehors de ça, nous avons conservé le même line-up pour nos trois derniers albums.

Qui a conçu l’artwork de cet album ? C’est du beau travail !

Comme toujours, nous avons fait appel à Devilnax. Nous avons commencé à collaborer avec lui pour l’artwork de "Phlegethon" et nous avons fait de même pour tous nos albums. C’est un artiste formidable et nous avons les mêmes idées sur le plan visuel. Il comprend donc immédiatement mes attentes lorsque je lui décris mon projet.

Comment avez-vous procédé pour composer cet album ? Je sais que tu t’impliques beaucoup dans cette tâche, est-ce toujours le cas ?

Je suis le principal compositeur au sein du groupe. J’ai composé les démos de toutes les chansons, comme je le fais toujours depuis l’enregistrement de "Phlegethon". Je compose les parties de tous les instruments et nous effectuons ensuite quelques modifications au cours de l’enregistrement. Nous avons procédé de la même manière pour ce nouvel album.

Est-ce la même chose pour les textes ? Qui les rédige et quels sont vos sujets de prédilection dans ce domaine ?

Pour la première fois, c’est notre chanteur Diego Marchesi qui a écrit les textes de ce nouvel album. Il écrit sur la vie, les gens… tout ce qui l’inspire. Je sais également que certains de ses textes concernent des sujets très personnels, je ne peux donc pas répondre à sa place. Je peux juste te dire que j’apprécie sa façon d’écrire et les thèmes qu’il développe.

Tes textes sont toujours rédigés en anglais, as-tu déjà envisagé de chanter en italien ?

Et bien, nous y avons déjà pensé, mais au final cela nous semble plus naturel d’utiliser l’anglais pour ce style musical. Mais nous pourrions très bien le faire un jour… On ne sait jamais…

Pour cet album, vous avez fait appel à un invité spécial sur un superbe morceau qui s’intitule "Night's Descending", peux-tu nous en dire davantage sur cette collaboration ?

C’est très simple. Lorsque j’ai composé cette chanson, notamment la ligne de chant, j’ai tout de suite pensé qu’elle conviendrait parfaitement à la voix de Daniel Gildenlöw. J’en ai parlé à Diego Marchesi et il était d’accord avec moi après avoir écouté le morceau. J’ai donc envoyé la chanson à Daniel en lui disant qu’elle serait parfaite pour lui s’il souhaitait la chanter. Il a beaucoup apprécié le morceau et il a accepté ma proposition. Rien de très compliqué.

J’imagine que vous vous entendez bien avec les membres de Pain of Salvation. Cette amitié a-t-elle débuté pendant votre tournée aux États-Unis ?

Et bien, nous nous connaissons bien car nous avons passé quelques semaines ensemble à plusieurs reprises. Je ne dirais pas que nous sommes amis car les personnes qui font partie de mon cercle d’amis sont plus proches de moi, mais on s’entend plutôt bien, ils sont très sympas et nous rigolons bien tous ensemble.

Et vous allez sûrement continuer sur cette voie. J’ai appris que vous joueriez en première partie des 16 concerts de PoS en Europe, cette fois-ci. Est-ce exact ? Est-ce que vous partagez le même bus pendant les tournées ?

Oui, nous assurerons les premières parties de la tournée Européenne de PoS. En fait, nous faisons route vers l’Allemagne pendant que je réponds à ces questions.

Penses-tu que Daniel pourra vous rejoindre sur scène pour chanter avec toi ?

Qui sait ? Nous verrons bien...

Qu’allez-vous faire après cette tournée ?

Nous allons donner plusieurs concerts en tant que tête d’affiche, nous avons notamment une date importante à Rome. Et je pense que je recommencerai à composer par la suite.

Aura-t-on la chance de vous voir jouer en tant que tête d’affiche ? A Nice ? A nouveau en compagnie de SUE ?

Je pense que nous partirons en tournée l’année prochaine, en tant que tête d’affiche, mais je n’en suis pas certain alors je ne peux rien confirmer de manière officielle. Nous apprécions beaucoup les membres de SUE mais nous ne savons pas si nous pourrons partager une autre tournée car nous ne dépendons plus du même label. Mais en tout cas, ça nous plairait beaucoup.

Je sais que, tout comme moi, tu es un grand fan de Rush. Que penses-tu de leur départ à la retraite après plus de 40 ans de carrière ?

Oui, je suis un grand fan mais je pense qu’ils ont bien fait de prendre cette décision s’ils en ressentaient le besoin. Je peux continuer à apprécier leur formidable discographie pendant qu’ils profitent d'un repos bien mérité.

Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions, as-tu un dernier message pour nos lecteurs ?

Merci de votre soutien et j’espère vous voir à nos concerts !  

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