Groupe:

Psykup

Date:

23 Juin 2018

Interviewer:

JeanMichHell

Interview Julien - Milka

C’est Julien (guitare/chant/compositeur principal) et Milka (chant) qui m’accueille pour cette interview. Ce dynamique duo est encore sous l’effet de l’énorme montée d’adrénaline qu’ils viennent de prendre suite à un concert tout feu, tout flamme sur la Altar. Ce sera donc une interview, pleine de sourire et chaleureuse, mais heureusement sans Violent Brazilian Massage !

Bonjour les Psykup, c'est votre premier le Hellfest comment ça s'est passé ?

Milka : Excessivement bien, les gens étaient très excités et bienveillants en même temps. On avait deux trois appréhensions bien sûr, par rapport à la scène Altar. Compte tenu de notre style, qu'est-ce qu'on fout sur la Altar ? Mais comme bien souvent dans le metal les gens sont bien plus ouverts donc si tu envoies du bois, que tu ne triches pas, s’il y a des guitares électriques, de la double et qu’il y a du cri, tout va bien. Mais en tout cas ça a été un véritable plaisir, on a vu des sourires de partout, de devant la scène jusqu'à la console de son, bref tout le monde a pris plaisir.

Vous avez bénéficié d’une belle affluence, par exemple hier soir, devant Napalm Death c’était à moitié vide…

Julien : A moitié vide devant Napalm non… Il devait y avoir un groupe énorme en face… On avait déjà eu une belle affluence au début du set et puis ça augmentait au fur et à mesure. Et comme le groupe d'avant n’était pas fini ça s’est rempli encore plus (…) on a eu la sensation que ça débordait. C'est comme quand tu mets un slip trop petit… ça nous a fait un drôle d'effet on a été galvanisé dès le début.

C'est un peu à l'image de la dynamique de la tournée du dernier album ? Et pour vous avoir vu plusieurs fois cette année, il y avait souvent du monde au concert. Comment était accueilli cet album ?

Julien : Plutôt bien c'est vrai, on est super content parce qu'on peut jamais savoir. L'album a été bien plébiscité par la presse, les fans n'ont pas été déçus. On a eu peu de retours négatifs par les réseaux sociaux. Le public a été là dès le début. Il y a des gens qui connaissaient avant, des gens qui nous ont connus grâce à cet album. Tu vois les gens qui sont présents depuis le début, ceux qui connaissent par cœur, qui bougent à la moindre note, et les gens qui te regardent et qui découvrent. Mais tout le monde avait l'air attentif donc c'est le plus important pour moi. Pour moi, c'est pari réussi à 100 % et aujourd’hui on est là ! C'est que du bonheur mon prince comme dirait Sinsemilia (rires collectifs).

Cette itw n'aurait pas été une réussite sans avoir cité Sinsemilia :

Julien : Il fallait citer Sisemilia ! D'ailleurs on vous souhaite tout le bonheur du monde.

Milka : (en imitant le chanteur de Sinsemilia) Et que quelqu'un vous tende la main ! (rires)

Votre actualité, c'est aussi un DVD qui sort le 22 juin, en fait qui vient de sortir hier ! J'ai eu le plaisir de le chroniquer pour le site, Comment ça s’est fait ? Vous l'avez fait « à la maison », c'était un choix volontaire ?

Milka : Il y avait beaucoup de raisons logistiques parce que déjà tu as toute ton équipe vidéo qui est là. Si tu vas l'enregistrer à Pétaouchnok par définition, tu vas enregistrer avec quelqu'un que tu ne connais pas. Il faut des frais de déplacement pour tout le monde etc. C’est tout de suite plus pénible. Toulouse c'est forcément une de nos places fortes puisqu'on arrive de là. Un peu comme à Paris d’ailleurs, on a toujours été très très bien accueilli à Paris. Tu vois par exemple les deux Trabendo qu'on a fait c’était complètement fou, complètement zinzin. Le Nouveau Casino c'était blindé, c'était aussi complètement zinzin.


C'était la date qui faisait suite au 10 ans de Jerkov ?

Milka : Ouais ouais c'est ça ! Au moment où on a fait la date pour les dix ans, on a pris une espèce de claque, c'était la guerre totale. Et même si à la base on était parti juste pour cette date, et quand tu vois ce que les gens, le public nous a renvoyé. Il y avait tellement de choses, tellement d'ondes positives, c'était complètement waouh… Du coup c’était totalement naturel de la faire à Toulouse.


Et puis ça vous a surtout permis d'inviter les copains, tous les guests présents sur l'album à la base...

Julien : Ah c'est vrai que c'est l'avantage, c'est même le rêve de pouvoir le faire concrètement. Tous les potes sont là, même le nyckelharpiste, cette espèce de grand viking incroyable Florian. La batucada au milieu des gens pour faire la teuf c'était un petit challenge de le faire parce que c'est quand même quatorze invités mais ça s’est fait dans un état d'esprit où tout le monde était à fond avec le sourire et même avec les groupes qu'on a invité en première partie, comme Benighted et Smash Hit Combo. D'ailleurs un des chanteurs de Smash Hit Combo au bout de deux secondes sur scène se casse le poignet, il a fait vingt-cinq minutes avec limite une fracture ouverte ! Le mec, il a rien lâché, il a fait le concert avec la main qui pendouille. Et le plus incroyable ce sont ses potes du groupe, trop contents, pas qu’il se soit blessé, mais de le voir partir à l'hosto. Comme ça ils ont pu faire la teuf toute la nuit parce que normalement ils devaient repartir (rires). Ouais c'est trop cool, on va pouvoir picoler, le truc horrible !! (rires)

Milka : Imagine que lui, il a tout fait à l'adrénaline !

Julien : Mais pour te dire, voilà tout simplement que chacun a envie d'aller au bout du bout de cette histoire. Et puis des soirées comme celle-ci c'est comme quand tu passes au Hellfest, ça passe à une vitesse incroyable ! Trop de trucs, trop d'émotions, ça va trop vite là, maintenant tu me demandes ce qui s'est passé sur scène quand on y était, là je te réponds pffff ! Trop vite, il y a trop de trucs, tu hallucines complètement, tu te demandes ce que tu fais là, c'est complètement ouf ! Puis c'est chronométré à la seconde, difficile de prendre trois secondes pour te rendre compte. Je crois même qu'on a fini une petite minute avant donc bon, pas de problème.

Milka : C'est vrai que ça tourne, et franchement on est plutôt content.

Du coup, le bilan de votre année et demie qui vient de s'écouler est...

Milka: Très positif.


Vous semblez un peu incrédule face à tout ça, le résultat est inattendu ?

Milka: Non pas inattendu, faut pas s'imaginer des trucs invraisemblables non plus. C'est toujours un peu casse-gueule de faire un come-back. Il y a tellement de groupes qui ont tenté l'histoire et qui reviennent avec un album tout pourri, avec une version live toute pourrie. Je le disais dans l'interview précédente, on l'a tous vécu en tant que spectateur. Des groupes que tu as kiffé et vu dans les années 90-2000, tu les vois revenir plus tard sur scène et tu fais (en mimant quelqu'un que l'on pousse) "allez allez !!" ou "Non ne fais pas ça ! Je t'ai vu en 1998, c'était nettement mieux !" Ça viole carrément ton souvenir, moi j'ai pas du tout envie de ça, de faire passer ça !

Comment avez-vous évité ce piège ?

Milka : En fait on était assez sûr de nous. On a fait un album très spontané, on était sûr de ce qu'on avait produit, on ne pouvait pas faire mieux à ce moment-là. C'est comme un match de foot, tu perds de 2-1 ou 3-1 mais tu sais que tu as tout donné, tu ne pouvais pas faire mieux. Donc tu vois, même si notre retour n’avait pas été un succès, on n'avait pas de regrets, on a donné le meilleur. On a aussi mis toutes les choses en branle pour que ça se passe bien, on est très fier de cet album. Ce retour c'est une étape puisqu'il y en aura un suivant en fait. On a gagné un nouveau public, on a touché une nouvelle génération, même si certains croient qu'on est un groupe tout neuf : "Ah il est chouette votre premier album". On n’a pas de cheveux gris, ça doit aider.

Donc vous avez un nouvel album sur les rails ?

Julien : Oh oui, d'ici un an et demi ça devrait être bon, le temps que ça se fasse quoi. Après il faut créer de l'attente mais pas être trop long non plus. Si on fait un album dans six ans, on ne va pas refaire un come-back à chaque fois. Et puis c'est bien que les gens aient le temps de digérer celui-ci. Avant les gens mettaient trois ans avant de les digérer et de les comprendre (rires) . Et celui-ci, comme il est plus direct, il est plus efficace, moins tortueux, de fait on n'a plus le syndrome : « J’ai mis deux ans a entrer dans votre album et maintenant je suis bien dedans ! » Sauf que c'est trop tard, parce que tu as deux albums en plus à digérer derrière. Là on a tout de suite le retour des gens en direct, c'est plus simple, le propos est plus clair. Du coup, d'ici un an, un an et demi, ça me semble bien comme délai.

C’est un peu ce que vous disiez dans le bonus du DVD, il y a des choix pas toujours judicieux qui voient un petit peu ralentir votre avancée ?

Julien : Oui clairement... On en a fait des bons et des mauvais, c'est comme ça.


Moi, je vous ai découverts en première partie de Watcha au début des années 2000...

Milka : Ah ouais au festival Tonnay-Bon...


J'étais là et quand j'ai pris mon premier quart d'heure d'Autruche sur le museau, j'ai depuis jamais lâché.

Milka : Ah ouais énorme, on s'en souvient de cette date.


Je mange beaucoup de Psykup depuis, et donc appréhender votre nouvel album ça a été moins compliqué pour moi...

Julien : Ben oui normal.

Je dois être l'un des rares à regretter certains passages qui étaient étirés dans le temps... Par conséquent la composition de ce dernier album qui a été très spontanée, entre la réédition du premier album et la sortie de CTRL + ALT + FUCK, comment peut on garder ce côté très frais alors que tu parles d'une échéance à un an, un an et demi ?

Julien : En fait moi je marche beaucoup à l'instinct, au feeling. Et c'est vrai que pour l'album précédent, je n'ai jamais écrit aussi vite. Avant je mettais un mois pour écrire un morceau, maintenant je mets plutôt une semaine. L'album a été créé en trois mois, ça n'a jamais été aussi vite. Et puis surtout on avait une échéance à respecter. C'est surtout notre manager Michael Germond qui nous a mis cette échéance. Bon c'est sûr ça m'a mis une olive au cul, mais en même temps ça sortait facilement. Moi je m'engage pas à écrire un truc tous les jours parce que dès que j'ai un truc en tête, je le note tout de suite, après il y en a sûrement la moitié qui va dégager. Mais aujourd'hui j'ai plein de trucs dans mon sac, après quand je vais ouvrir les vannes, ça va être au feeling. Aujourd'hui j'ai plus de temps c'est sûr, c'est rassurant. Mais je n’ai pas envie de me dire que j'ai un an et demi parce que ça peut être le truc qui fera que ça ira moins bien. J'ai vraiment envie de garder ce côté spontané. Une fois que c'est écrit, on passe en préprod et puis comme ça cela permettra à chacun de travailler dessus et d'y mettre sa patte. Cela nous permettra de prendre aussi un peu de recul, de virer peut-être des morceaux, de les remplacer par d'autres.

Pour conclure qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter ?

Milka : Eh bé, d'aller parler d'autres langues ! De pouvoir nous exporter à l'étranger ! En fait moi j'ai eu la chance, par d'autres projets, de connaître beaucoup de pays différents et c'était un enrichissement culturel énorme. Rencontrer un public différent, il y a énormément de richesses, énormément de différences mais en même temps, on est tous pareils ! C'est bon de voir que tout le monde réagit aux mêmes choses. Psykup avec ce côté hyper positif qu’a le groupe sur scène, j'ai la conviction profonde que quand on va débarquer dans d'autres pays, on ne va pas être Bon Jovi tout de suite, mais je suis convaincu qu'il va se passer un truc cool. Pour l'instant on n'a pas rencontré les bonnes personnes pour faire ça dans de bonnes conditions, parce que tu vois que Psykup ce n'est pas un duo de garage, ce n’est pas très punk rock dans l’esprit. Il y a toute une infrastructure à déplacer, au niveau instrumental… Il y a plein de choses et du coup ça demande un minimum pour aller voyager. Voilà, tu peux nous souhaiter ça pour la suite ! Ça fera plaisir ! Vers l'infini et au-delà, comme dirait Buzz l'éclair !

Un grand merci à Julien et Milka pour leur accueil et leur sympathie naturel.

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