Groupe:

Summer Storm

Date:

01 Janvier 2018

Interviewer:

yanng

Interview Patrice Vigier

Bonjour Patrice, merci de bien vouloir nous accorder cette interview. Nous allons donc parler de ton nouveau projet, Summer Storm. J'ai tout d'abord une petite remarque sur cet album : une communication a été faite sur un aspect "rock progressif", la pochette semble elle aussi faire penser à du progressif ; hors, la musique de First est purement du hard rock mélodique. Pourquoi ?

En effet, c'est le problème des étiquettes, on peut les imprimer de différentes façons. Oui, c'est du classic rock, du hard rock, du rock progressif, il y a un peu un mélange de tout ; c'est juste ma musique, voilà.

L'étiquette, je m'en fous. Tout ce que je veux, c'est que les gens aiment.

La pochette de First représente un foetus, une naissance. Est-ce que ça signifie qu'il y en aura plusieurs ?

Tout à fait, la pochette a été conçue par Alexi Vigier qui est mon fils. Il travaille également chez Vigier, il est directeur artistique. Il a fait la pochette en partant du principe que c'était le premier et non le dernier, j'espère bien.

Quel est le concept de cet album ? Y a-t-il un suite logique ?

Il y a l'aspect musique qui est mon travail à 100%, cet album s'est fait sur trois ans. Mais des morceaux comme Whoever You Are ont été composés il y a bien plus longtemps. L'esprit général de l'album, c'est très difficile à expliquer, c'est la frontière entre la vie et la mort. En terme de paroles, c'est différent car Renaud a posé ses paroles après. Renaud est peut-être plus festif que moi.

L'as-tu guidé dans les thèmes des paroles ?

En terme de mélodies du chant, Renaud a tout fait. Au niveau des paroles, je n'avais qu'une seule directive, c'était pour le morceau G.V., le morceau que j'ai écrit après le décès de mon père : il devait être en son hommage. Renaud m'a interrogé sur mes relations avec mon père et a écrit les paroles en fonction. Ensuite, pour Whoever You Are, je lui ai dit que ce serait bien de faire un truc sur la vie des groupes. Sinon, il était absolument libre.

Vos clips sont vraiment superbes, très professionnels. Vous avez vraiment mis le paquet.

Le paquet, on l'a mis de partout : en terme de travail sur l'album, sur l'enregistrement ou sur les vidéos. On aime ce qu'on fait, on va jusqu'au bout, on respecte vraiment le public. Pour les clips, j'ai fait appel à Mat Ninat, un réalisateur qui a une longue carrière chez Canal+ et qui travaille actuellement avec Trust. C'est moi qui ai choisi les lieux, j'ai fait un repérage, je voulais quelque chose qui soit très parisien pour le premier clip. On a trouvé un lieu sur les toits de Paris : ça s'appelle "Le dernier étage", c'est un lieu où il y a des événements, il y a une énorme plateforme de 100 m² qui donne sur Paris. On a enregistré en plein été, il faisait une chaleur de folie. On a joué à 0,01 sur les amplis, c'était à l'extérieur et Aurel ne pouvait pas taper car on a eu rapidement un coup de fil. Donc pour lui, c'était très compliqué.

Le deuxième clip est plus noir, je cherchais donc une cave, on a donc fait ça dans la cave aux moineaux à Pontoise. Le premier clip, Whoever You Are, est vraiment un classique, c'est un clin d'oeil à mon adolescence, les Deep Purple et autres Malmsteen, qui ont ouvert la route aux Dream Theater et autres.

Cet album est hyper mélodique. La mélodie avant la technique. Ce qui peut paraitre surprenant quand on voit le line-up.

La musique, c'est pas les jeux olympiques. Si tu prends des gars comme Godin ou Ron Thal, ils ont beau être techniciens, la première chose qui prime pour eux c'est la musique. La technique au service de la musique. Ils sont pas là pour faire de la démonstration. Il n'y a pas de lien avec ce que je fais en tant que luthier, aussi bien de la musique africaine que du thrash, je leur donne un outil pour qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Ma musique à moi, c'est autre chose, c'est ma sensibilité.

Comment as-tu constitué le line-up : Renaud Hantson, Pascal Mulot, Aurélien Ouzoulias ?

Le catalyseur du projet, c'est vraiment Pascal Mulot. Je travaille avec lui depuis pas mal de temps. On en a parlé, je lui ai parlé de ma musique, j'avais peur de la façon dont ça allait être perçu. Ma musique c'est ma musique et mes guitares sont mes guitares, j'avais peur qu'on mélange les deux, qu'on me critique ; bref, je n'étais pas à l'aise. Il me répond "Non mais tu déconnes ! Moi je veux faire partie du projet ! Je vais en parler à Aurélien". Je lui réponds "Mais non, tu vas pas en parler à Aurélien, c'est le batteur du Mörglbl, jamais j'en parlerai à Aurélien". Et je lui dis "Mais je veux un chanteur". Du coup, il me répond qu'il va en parler à Renaud Hantson et il l'appelle devant moi. Renaud lui répond "Ah oui, mon premier bassiste avait une Vigier, je veux bien faire un titre". En fait, à la fin, il a fait l'album. C'est Pascal qui a réuni tout le monde, je n'aurais pas osé appeler Aurélien car Pascal et Aurélien, ce sont des monstres.

Renaud avait un exercice difficile : celui de poser du chant sur des structures pas faciles. Whoever You Are, c'est du rock traditionnel mais un morceau comme Summer Storm, c'est une structure plus complexe. Ce mec est un génie. Quand il a eu fini les enregistrements, j'ai eu les larmes aux yeux. Il a un talent exceptionnel.

J'ai lu que vous annonciez des concerts dans des lieux prestigieux parisiens. C'est vrai ou juste de la promo ?

Ca dépendra si on arrive à trouver un public. L'envie est là, si on a un public, on a envie de faire des concerts dans des endroits sympas. Le problème c'est que le projet n'en est qu'au début, il faut qu'on ait un public.

Quels sont tes projets de concert à court terme ?

Je ne sais pas. On a besoin d'être entouré, d'un management mais tout cela dépendra de l'intérêt du public. Sans intérêt du public, on va galérer. Je ne vais pas faire un concert pour avoir deux pelés et un tondu. Le programme, c'est ce premier CD qui a été long à sortir, un deuxième, je l'espère, l'année prochaine ; et s'il y a un live, ce sera l'année d'après. Je recherche un clavier pour le deuxième album, j'ai mis beaucoup de claviers sur ce nouvel album. Je cherche un vrai clavier.

Tu as pensé à appeler Jordan Rudess ? Derek Sheridian ? Ou bien Manu Martin, le clavier de Patrick Rondat ?

C'est Pascal Mulot qui s'occupe de tout ça normalement !! Un clavier c'est important, ça apporte beaucoup à la musique en terme d'harmonie. Il faut que je trouve quelqu'un. Je pense que tous ces gens sont bien occupés.

Merci beaucoup Patrice pour ton temps, ta gentillesse et ton humilité.

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