I N T E R V I E W

Interview Toshie (face à face)

Salut Toshie, peux-tu nous présenter ton groupe ?

Je m’appelle Toshie et je suis le chanteur du groupe Audrey Horne. Nous venons de Bergen en Norvège. Nous jouons ensemble depuis onze ou douze ans. Nous avons enregistré quatre albums. Et en gros, nous sommes un groupe de hard rock. Rien de plus ou de moins, juste du hard rock en fait. Nous enregistrons des albums et nous faisons des tournées et nous en sommes très heureux.

Alors comme ça vous venez de Norvège et vous ne jouez pas de black metal ? C’est plutôt inhabituel, non ?

En effet nous ne jouons pas de black metal. D’ailleurs je n’ai jamais été fan de ce type de musique. Bien sûr il y a des groupes que j’apprécie mais je n’en ai jamais beaucoup écouté. J’ai grandi en écoutant Van Halen [Il porte un t-shirt Van Halen], Rainbow et Kiss. Nous jouons le style de musique qui nous inspire et avec lequel nous avons grandi. Et même si Arve joue dans Enslaved, il a grandi en écoutant la musique que nous jouons. Ce sont des groupes comme les Guns 'n' Roses et Led Zeppelin, de ce genre là, qui l’ont beaucoup inspiré.

Je sais que c’est une question plutôt banale, mais d’où vient le nom de votre groupe ?

Auparavant je faisais partie d’un groupe appelé Sylvia Wane, Un nom féminin imaginaire. Et quand nous avons fondé ce groupe, nous avons essayé différents noms et là, les gars ont dit : "Sylvia Wane, c’était un super nom de groupe parce que c’est un nom de femme et que personne ne sait à quoi s’attendre venant d’un groupe portant un tel nom." Cela leur plaisait et nous avons décidé d’essayer de trouver un nom similaire. Et à ce moment-là, l’un d’entre nous, je ne sais plus qui, regardait "Twin Peaks" et a eu l’idée d’utiliser Audrey Horne comme nom. Elle est difficile à cerner, un peu mystérieuse, c’est un personnage étrange. Et nous avons tous trouvé que c’était une bonne idée. C’est une bonne chose d’avoir un nom de groupe qui évoque quelque chose aux gens. Ils ne se souviendront peut-être pas l’avoir entendu dans "Twin Peaks" mais ils s’en rappelleront. Pour être honnête, c’est une bonne idée d’avoir un nom qui donne envie aux gens de se renseigner sur le groupe, parce qu’il leur rappelle quelque chose.

C’est la première fois que vous venez au Hellfest, et en France ?

Non, nous avons déjà joué plusieurs fois en France, et nous avons déjà participé au Hellfest il y a deux ans. Mais la dernière fois, nous avions eu un problème avec notre avion à Francfort et nous avions pris tellement de retard que lorsque nous sommes arrivés nous avons tout juste eu le temps de monter sur scène pour jouer, puis prendre une douche et repartir. Ce n’était pas génial. Et puis plus tard, les gens nous ont demandé : Alors c’était comment le Hellfest ? Et je ne savais pas quoi répondre, nous ne sommes restés que le temps de notre set. Alors c’est vraiment sympa cette fois d’être là et de pouvoir en profiter, car c’est un super festival. Le décor est super, les coulisses sont sympas, et voir autant de groupes différents présents, c’est fantastique. De P.O.D à Def Leppard, en passant par Immortal. J’aime beaucoup ce festival.

Etes-vous venus avec vos familles ou juste avec le groupe ?

Seulement le groupe cette fois.

Comment s’est passé votre set ?

Cela m’a beaucoup plu. Quand nous avons quitté la scène, j’ai dit aux autres que je ne m’étais pas autant éclaté sur la scène d’un festival depuis longtemps. Jouer pendant 30 minutes, c’est vraiment court. C’est pour cela qu’il faut y mettre toute notre énergie, pas le temps de jouer des morceaux lents. Il ne faut pas laisser au public le temps de respirer. On y va comme ça, bang, bang bang. L’ambiance était géniale, le public a vraiment bien réagi. Je me suis vraiment beaucoup amusé. J’ai trouvé ça super et les autres sont d’accord avec moi.

Votre set a eu lieu très tôt dans la matinée, le public a-t-il tout de même répondu présent ?

Si vous jouez à midi pendant un festival en Norvège, personne ne viendra vous écouter. Mais nous avons participé au FortaRock la semaine dernière en Hollande, nous avons joué à peu près à la même heure et c’était plein à craquer. Et c’était pareil ici. Apparemment, les gens se lèvent tôt pour assister aux concerts. En Norvège, les gens font la fête et viennent voir les trois derniers groupes sans s’intéresser aux autres. Les gens s’intéressent plus à la musique ici. Ce qui se passe sur scène leur plaît vraiment.

Comment avez-vous trouvé l’organisation du festival ?

Vraiment très bien. Comme je l’ai dit, les coulisses sont super, la nourriture est délicieuse, les boissons sont bonnes. Et les groupes se baladent un peu partout alors nous pouvons rencontrer d’autres musiciens. Certains que nous connaissons déjà, d’autres avec qui nous sommes amis, d’autres encore que nous admirons. Comme ça, nous pouvons rencontré plein de nouvelles personnes et l’atmosphère est vraiment détendue. Par exemple, j’ai pu rencontrer les membres de Korn, je ne suis pas un grand fan de leur musique mais j’ai grandi en écoutant leurs morceaux alors c’était sympa. J’ai aussi croisé les membres de Parkway Drive, qui est un de mes groupes favoris, et qui est aussi d’ailleurs un des groupes préférés de ma femme [rires]. Je vais devoir leur demander de lui envoyer une petite vidéo souvenir ou quelque chose du même genre car elle préfère de loin ce groupe au mien [rires].

Sinon vous préférez un créneau court dans un gros festival comme ça, ou un petit concert en tête d'affiche ?

Jouer plus longtemps en tant que tête d’affiche c’est toujours plus sympa, parce qu’on sait que le public est venu spécialement pour nous. Et quand nous jouons dans des petits clubs, l’ambiance est différente, tout devient plus intense. Il y fait plus chaud, tout le monde transpire et on ressent une énergie beaucoup plus puissante. Mais j’aime aussi beaucoup participer à des festivals comme celui-ci, parce qu’on joue devant un public beaucoup plus large. Et parfois, pendant une séance de dédicace, une personne vient nous dire qu’elle ne nous connaissait pas avant de nous voir jouer et que nous l’avons vraiment épatée. Quand on donne un concert en tant que tête d’affiche, on ne rencontre pas de nouveaux fans car le public présent n’est composé que de fans. Pendant un festival, nous pouvons faire connaître notre groupe et élargir notre fan club.

Pour ce festival avez-vous préparé une setlist particulière ?

Nous avions peu de temps alors nous avons fait en sorte de mettre le plus d’énergie possible dans notre set. Nous avons évité de jouer nos morceaux les plus lents, ou les plus progressifs. Nous avons aussi joué quelques morceaux de "Youngblood". Avant cet album, j’avais l’habitude d’écrire une chanson à deux, avec Thomas, ou une autre avec Espen et après nous occupions de la postproduction, puis nous entrions en studio pour enregistrer le tout morceau par morceau en commençant par la batterie. Mais cette fois-ci, nous avons tout écrit ensemble, en groupe. Ensuite nous avons beaucoup répété et puis nous avons enregistré en studio. Nous avons fait en sorte d’enregistrer le plus possible en live. C’est ce qui fait que tous les morceaux de "Youngblood" conviennent bien mieux à la scène que tous nos titres précédents. D’ailleurs ce sont les morceaux que nous préférons jouer en live. Et bien entendu il s’agit de notre dernier album donc c’est une bonne façon de le promouvoir.

Nous avons beaucoup aimé votre album et nous lui avons consacré une très bonne critique, a-t-il eu du succès en termes de vente ?

Merci ! Parmi tous nos albums c’est celui qui a eu le plus du succès. Nous avons également eu de très bonnes critiques.

Avez-vous assisté à des concerts pendant votre séjour ?

Je suis allé voir Whitesnake hier car je suis un de leur plus grand fan. Ca a été génial de les voir sur scène. Bien sûr, la voix de David Coverdale n’est plus aussi puissante qu’autrefois. Mais comme je l’ai dit à mon bassiste qui m’a fait la même remarque : C’est comme la course à pieds, on court toujours plus vite quand on a 25 ans que lorsqu’on en a 60. C’est un fait. Je trouve qu’ils ont super bien joué, le groupe est vraiment génial. Après ça j’ai assisté au concert de Def Leppard, c’est un bon groupe mais… pour être honnête on s’ennuie assez vite quand on les voit jouer en live, mais j’adore leurs chansons.

Avez-vous pu goûter le vin blanc de la région : le Muscadet ?

J’ai remarqué les vignes, mais non je n’y ai pas encore goûté. Je le ferais car j’adore le vin.

Qu’aimeriez-vous dire aux gens qui veulent interdire le festival parce ce que c'est un festival satanique ?

Vous savez chez nous à Bergen, il y a un festival de black metal appelé le Hole in The Sky. Les gens viennent des quatre coins du monde pour y assister. Et bien la police de Bergen a dit que c’était le plus paisible et le plus calme de tous les festivals. Ils ont raconté qu’ils avaient eu des problèmes lors de festivals de jazz et de pop, car les gens étaient complètement ivres et se battaient. Mais au Hole in the Sky, les gens restent calmes même quand ils sont bourrés, il n’y a aucune bagarre. Et si être satanique cela veut dire prendre soin de ses amis et s’amuser alors je suis totalement pour.

Avez-vous d’autres concerts de prévu en France, en Europe ?

Nous allons participer à d’autres festivals en Allemagne, en République Tchèque, un autre en France, je ne me souviens plus du nom, et un autre en Suisse. Ensuite, pendant l’automne, nous allons partir en tournée en Europe pour promouvoir "Youngblood". Après ça nous commencerons à composer pour notre prochain album. Auparavant nous avons espacé nos albums d’au moins trois ans, mais cette fois-ci, nous espérons avoir fini de composer au mois de janvier. Comme ça, nous pourrons accélérer la cadence pour qu’il n’y ait qu’un an et demi d’écart entre le prochain album et "Youngblood".

Merci de vos réponses, amusez vous bien à Clisson !

Merci beaucoup, cela a été un plaisir de vous rencontrer.

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