Black Candy Store

Interview date

9 Aout 2010

Interviewer

Didier

I N T E R V I E W

Interview Julien et Arnaud (par mail)


Salut Julien et Arnaud, et merci de répondre aux questions du webzine http://auxportesdumetal.com. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pourrais-tu présenter rapidement Black Candy Store ?

Julien : Salut Didier, c'est un plaisir de se retrouver ! Nous sommes un groupe de rock, qui peut osciller entre rock mid tempo et morceaux plus heavy et nous sommes principalement influencés par la scène des années 90. Ce n’est pas évident de définir précisément notre musique car elle varie selon nos humeurs ou ce dont on veut parler. Le groupe est composé d'Arnaud au chant, Marco à la basse, Floris à la batterie et je joue de la guitare. Nous avons commencé le groupe avec Arnaud début 2008.

Nous avions chroniqué votre EP et découvert Black Candy Store en décembre 2008. Nous avions déjà beaucoup aimé. En 2010 vous revenez avec cet album "Back To The Wall", raconte nous un peu comment s’est passée cette période pour vous ?

Julien : Merci ! Nous avions déjà un peu d'expérience avec des groupes passés mais nous ne connaissions pas vraiment le «business» des maisons de disques etc.... On s'est rendu compte après avoir envoyé deux-cent démos un peu partout dans le monde que ça ne serait pas évident ! Heureusement pendant ce temps là, nous avons continué à composer et nous avons aussi eu la chance de trouver une super section rythmique pour nous accompagner. Donc nous avons répété, maquetté et joué aussi un peu partout dans notre coin pour acquérir un max d'expérience tout en continuant à multiplier les contacts pour la suite.

Vous avez changé de batteur depuis l'EP ?

Julien : Oui, mon frère était le premier batteur du groupe mais il était aussi impliqué dans un projet qui lui tenait à cœur au moment où nous avons démarré. Donc par la suite, il a préféré s'investir à fond dans son groupe et nous avons donc auditionné quelques batteurs.

Plus précisément sur cet album, comment avez-vous travaillé ? Avez-vous réenregistré les morceaux de l’EP par exemple ?

Julien : Oui ! On a changé quelques petits trucs sur les morceaux de la démo a vant de les enregistrer définitivement, surtout grâce au fait d’avoir un line-up stable et d’avoir donc pu les jouer en live. Tu te rends vite compte de ce qui est bon ou pas quand tu joues tes morceaux sur scène. Pour la suite on a enregistré l'album en juillet 2009, avec mon home studio et du matos de location. Il a été enregistré dans quatre endroits différents en fonction des disponibilités de chacun : la batterie dans le salon d'Arnaud, les guitares dans le local d'un pote, les basses chez Marco et les guitares acoustiques et le chant chez moi. Tout a été fait très rapidement, car on voulait cet album brut et sans concessions. De toute façon on savait qu'on n'aurait jamais les moyens techniques des grands studios donc autant se focaliser sur une production simple et efficace. Je pense qu'on a pris dix jours pour tout enregistrer, puis huit jours de mixage et direction Dave Collins.

On s’inquiète un peu, par rapport au titre de l’album. Vous êtes (déjà) le dos au mur ?

Julien : C’est juste en rapport avec le morceau qui ouvre l’album et qui au contraire positive sur le fait que parfois on est dos au mur, je veux dire par là qu’on a pas le choix, autant affronter la vie et en tirer le meilleur. Cela reflète aussi une période de transition dans ma vie qui m’a conduit jusqu’à l’enregistrement.

Vous m’aviez contacté à l’époque car vous partagiez mon avis sur le dernier album d’Extreme. Vous sentez vous toujours proche de ce groupe ? Quelles sont vos autres influences majeures ?

Ce que j'aime chez ce groupe c'est qu’ils font ce qu'ils veulent : ils peuvent faire des trucs groovy, des ballades, des morceaux très rock et rentre dedans avec toujours une bonne mélodie. Je dirais que le dénominateur commun est le même: un groupe de rock avec des mélodies. Mais des groupes comme King's X, Soundgarden ou même Rush qui sont des influences pour moi ont ce point en commun mais sonnent tous très différemment !

Vous semblez attacher pas mal d’importance aux paroles. Dans Swine Seed, par exemple on entend une intro qui démontre un certain engagement politique. BCS est-il un groupe engagé ?

Julien : Les paroles sont aussi importantes que la musique et doivent être en rapport avec celle-ci le plus possible. Il arrive aussi qu’elles soient plus personnelles tout comme la musique donc chacun apporte sa pierre à l'édifice. Par rapport à l'engagement, je pense que comme le groupe comporte quatre personnes, si on s'engage dans quelque chose, on doit respecter les idées des autres et on ne peut pas s'engager autant que dans nos vies privées. On est tous différents mais il y a des sujets sur lesquels nous partageons les mêmes idées comme l'écologie, la violence inutile qui est presque devenue normale aujourd'hui, la dictature des médias etc... Je suis peut être l'extrémiste du groupe mais je ne peux pas imposer ma façon de penser à tous! Donc on s'engage autant que possible.

Qui écrit les textes de vos morceaux ? Et qui compose ?

Julien : Je vais laisser Arnaud répondre à cette question.

Arnaud : J’écris les textes des morceaux, Julien amène la musique et ensuite on bosse ensemble très dur ! Donc on fonctionne un peu comme un tout, pas de dictats chez nous, si Julien n’aime pas les paroles on les refait et pour la musique pareil. L’élément principal, le moteur est Julien, je fais en sorte de faire ressortir son travail de façon encore meilleure, nous avons du respect pour notre travail mutuel, et souvent une espèce d’alchimie quand on bosse ensemble.

J’ai été surpris de trouver votre album sur la plateforme de streaming Spotify, que penses tu de cette nouvelle façon de consommer de la musique, et comment en vivre ?

Julien : Tu viens de me l'apprendre! Je ne connais pas vraiment son fonctionnement à fond, mais je suppose que c'est un peu comme itunes sauf que c'est sous forme d'abonnement. Je trouve ça bien car c'est peut être plus simple pour les gens de connaitre un groupe en leur donnant un lien par exemple ou même en surfant par hasard. Maintenant on est bien loin de l'ancienne époque ou ton pote disquaire te disais "hey mec toi qui adore Extreme, tu devrais vraiment jeter une oreille sur le dernier King's X! C'est une tuerie!". L'avantage c'est que l'artiste peut être mieux entendu car il est moins difficile d'apparaitre sur ce genre de site qu'auparavant quand il te fallait obligatoirement une maison de disque si tu voulais avoir la change de voir ton disque quelque part. Mais il y aura toujours une différence de moyens entre les artistes qui vendent et ceux qui veulent rester indépendants pour des causes monétaires évidentes. Il est certain que si tu as une grosse promo, un super producteur ainsi que le meilleur artwork, ton album à plus de chance de cartonner! Quant à en vivre, je ne peux pas vraiment te dire car ce n'est pas mon cas !

Etes vous professionnels aujourd’hui ?

Julien : Non, pas dans mon cas mais ce n'est pas vraiment important car il y a certaines concessions pour vivre de la musique que je ne souhaite pas faire. Je trouve par exemple que tout ce business d'endorsement de caleçons, de boissons énergisantes et tout ce bordel ont tué ce qu'il restait de rock'n'roll. C'est un rêve de gagner ma vie avec ma musique mais ce ne sera pas aux dépends de mes idéaux.

Une tournée de support à l’album est-elle prévue ? En France ?

Julien : Nous avons déjà effectués une série de dates dont certaines en show case acoustique, et je dois dire que j'ai adoré ça! Ensuite nous sommes passés par Paris où nous avons joué au Pacific Rock et aussi donné un concert acoustique à la radio. Une tournée européenne qui devrait passer par la France, l'Angleterre, et aussi l'Allemagne est en cours de booking en ce moment normalement pour le mois de novembre. Aujourd'hui je vis en Suède et j'espère aussi que le groupe à ses chances de jouer ici... Pour l'instant les reviews ont été bonnes!

L’accent d’Arno est vraiment excellent, et je me demandais si vous alliez aussi tenter votre chance aux US, par exemple, où le son de cet album devrait vraiment plaire. Il faudrait un peu de promotion, ouvrir pour quelques cadors (Extreme ?), et ça pourrait bien tout changer non ?

Julien : Oui c'est sur que ça pourrait changer les choses! Mais l'Amérique est un pays très difficile à couvrir car c'est loin et très grand pour y faire de la promo. Donc ça nécessite plus d'argent que pour jouer ou faire de la promo en France ou en Angleterre par exemple. Nous essayons en ce moment de trouver une distribution ou peut être même un deal aux U.S car nous ne sommes sous contrat que pour l'Europe. Et ce serait déjà un pas de plus vers les States où nous avons la plus grande partie de nos fans !

Et sinon, quelle est la suite du programme pour BCS ?

Julien : Nous travaillons déjà sur de nouveaux morceaux pour le prochain album qui devrait vraiment marquer un cap pour l'avenir du groupe. Nous réfléchissons sur un producteur pour réaliser cet album, et nous allons aller au plus loin de ce qu'on peut faire en termes de qualité. Nous allons aussi faire le maximum pour tourner le plus possible et surtout partout! Nous avons encore beaucoup de choses à faire et à dire avec Black Candy Store !

Merci et bonne chance à vous

Julien : Merci à toi et toute l'équipe des Portes du métal pour votre soutien depuis le début! Longue vie à vous et à bientôt !