Dagoba

Date

3 Juin 2013

Interviewer

Lurk

I N T E R V I E W

Interview Shawter (par mail)


Tout d’abord, bonjour à vous et merci d’accorder cette interview au webzine « Aux portes du metal ». Pour commencer, quels ont été les premiers retours suite à la récente sortie de votre album, "Post Mortem Nihil Est" ?

Ils sont excellents, les meilleurs que nous n’ayons jamais reçus. Nous avons bien entendu le retour aussi des aigris, de ceux que ça fait chier gravement que nous soyons heureux, et aussi les éternels insatisfaits qui, quoique l’on fasse, auront toujours un truc à redire, mais nous n’y prenons pas garde !! On remercie chaudement ceux qui nous poussent et qui sont heureux comme nous ! Ils n’ont jamais été si nombreux, et c’est vraiment fantastique comme sensation !

"Post Mortem Nihil Est" veut dire « Le néant est après la mort » j’imagine. Quel est le sens de ce titre, et quels sont les thèmes de l’album ?

Ce titre à un double sens, mais est très raccord avec ma façon de penser et de vivre. Puisqu’il n’est rien après la mort, autant profiter au maximum de la vie qui nous est offerte ! L’album traite de cela. C’est l’Armageddon vécu au travers de plusieurs personnages.

Comment se passe la composition d’un album de Dagoba ?

J’amène au local des compos, celles qui plaisent on les garde, celles qui ne plaisent pas on les jette. Et si dans celles qui plaisent y’a des riffs qui ne plaisent pas à l’un d’entre nous, alors je rentre chez moi et j’en ramène un nouveau. En général, ça ressemble à ça. Chacun est libre d’amener du matériel, bien évidemment.

Les samples sont-ils pensés avant ou après l’écriture des morceaux ?

Après, une fois que le groupe a décidé ensemble d’une structure fixe à chaque titre.

Il y a eu pas mal de progrès sur le chant clair, non ?

En fait pas tant que ça, techniquement. Par contre, je m’en suis plus servi sur cet album, c’est vrai ! Merci toutefois !

Vous avez conscience que tous les morceaux de cet album sont potentiellement des bombes en live ? Où va vous mener votre tournée ?

C’est ainsi que nous concevons notre musique. Il faut qu’en live ça bastonne ! On n’est pas des pseudos intellos ou des pinailleurs de forum, on se branle pas sur la technique de l’un ou les new-rock de l’autre. On fait notre musique, et il est important pour nous qu’elle soit massive, puissante, et qu’elle garde un côté rock’n’roll afin de faire bouger les foules. Les subtilités se font entendre sur les atmosphères, les orchestrations, les harmonisations des voix, mais l’envie principale du groupe, c’est de faire quelque chose de solennel et puissant avant tout.

Que vous aura apporté Logan Mader, votre producteur sur cet album ?

Un son que nous souhaitions sur ces compos. Et beaucoup de fous rires !

Quelle est l’influence de votre nouveau label ?

Nous souhaitons tout simplement à n’importe quel groupe de pouvoir bosser avec une équipe qui croit autant en eux que Verycords croit en nous. Ils développent le groupe comme s’ils en faisaient partie, et c’est un soutien absolument confortable. Nous avons également un nouveau management et de nouveaux tourneurs qui ouvrent pour nous des portes jusqu’alors inaccessibles.

Signer régulièrement avec des labels de plus en plus influents, cela doit ouvrir à pas mal d’ambitions !

Oui, mais même sans label, nous croyons en nous, et pour être honnêtes, nous avions conclu le deal et commencer à produire le disque avant d’avoir signer chez Verycords. Aide toi, le Ciel t’aidera.

Si j’ai bien compris, cet album était sur papier depuis déjà un certain temps, le prochain est-il déjà en maturation ?

Tu as très bien compris, l’album était prêt depuis Septembre 2011. Oui, nous voudrions si possible sortir notre prochain album dans un timing plus raisonnable, et donc nous réflechissons déjà à son contenu.

Parlez-nous un peu du départ d’Izakar, il a été mentionné des « incompatibilités » avec l’un des membres…

Plus envie de parler ni de ça ni de lui. Nous avançons bien mieux comme ça, c’est parfait. Je lui souhaite longue vie.

Présentez-nous donc son remplaçant, « Z » ! A-t-il eu une influence notable sur cet album ?

Z est un ami de longue date du groupe, et il devait en fait être le guitariste originel de Dagoba. A l’époque, il n’avait pu venir dans le groupe car il en avait un autre, mais maintenant que l’histoire se rappelle à nous, on ne pouvait que sauter sur l’occasion ! Il n’a pas eu l’occasion de composer pour cet album, car il est arrivé après cette phase, mais sa touche, son son et notre complémentarité guitaristique sont déjà un apport notable sur l’album !!

L’album est très homogène, toutefois "The Great Wonder" sort un peu du lot en sonnant très américain, c’est votre single pour conquérir l’Amérique ?

S’il y a encore des gens qui pensent qu’il y a une formule magique pour conquérir l’Amérique, alors qu’ils l’appliquent. on fait juste les morceaux que l’on aime, que l’on veut jouer et entendre. Le reste, c’est de l’interprétation .

Shawter, tu as collaboré avec Magoa pour un morceau bonus sur leur EP "Animal", y a-t-il ou y aura-t-il d’autres projets de ce genre ?

Si on me présente des projets cool, fun, et que les mecs sont aussi pro et motivés que les Magoa, Hell Rules Heaven, Heart Attack, avec qui j’ai collaboré notamment, alors pourquoi pas. Mais je resterai l’homme d’un seul groupe : Dagoba.

Deux questions rituelles pour finir : quels sont les albums qui vous ont marqué récemment ?

Two Door Cinema Club – Tourist History. Fleshgod Apocalypse – Agony. Mephisto – Faces in the crowd. Phoenix – United Totally Enormous Extinct. Dinosaurs – Trouble. The Presets - Apocalypso.

Quel est votre point de vue sur le téléchargement illégal ? A-t-il évolué au fur et à mesure que vous deveniez connus ?

Ça nous fait très mal. Ça touche en particulier les groupes de notre calibre, qui ont déjà du mal à rembourser l’investissement de nos labels. Les mecs tiennent un discours incohérent : soit disant, ils ne téléchargent que les gros artistes ultra riches, mais sur le net il traine plus de lien pour télécharger notre album que d’albums dans les bacs... Et faut arrêter de nous faire croire que les mecs n'ont plus de thunes pour se payer un disque : tous les jeunes s’achètent des clopes, du shit, de la coke et picolent. On leur a juste donné accès à la gratuité sans aucun risque à prendre. Donc ils ne se privent pas. Un jour ça ne vaudra plus le coup pour les maisons de disque de signer des groupes, il n’y aura plus de disques de qualité, et comme les promoteurs de concert se fixent aux chiffres de vente d’album, les concerts aussi se raréfieront. C’est déjà le cas d’ailleurs... Quand on voit le prix que sont prêts à mettre les mecs dans des concerts pour les cadors (plus de 100 euros pour les plus gros groupes de metal), et quand on voit les excuses qu’on nous sort quand on vient nous faire dédicacer nos propres albums sur cd gravés...

Sur ce, merci pour vos réponses et bonne chance pour l’avenir !

Merci les gars !


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