Epica, ReVamp, Kells

Interview date

28 Octobre 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Simone Simons, Floor Jansen, Virginie Goncalves (en face à face)


Quels sont vos meilleurs et pires souvenirs de cette tournée ?

(Hésitantes) Simone : Bonne question ! (Rires) Il n'y a pas de pires souvenirs... Il y a juste ce concert que nous avons donné en Italie où il faisait vraiment chaud. Pour certaines personnes, c'est un avantage, ils aiment quand il fait chaud, mais j'ai tourné au ralenti et j'étais épuisée. J'ai aussi perdu beaucoup d'énergie donc pour moi, c'est très difficile de faire une bonne performance, parce que je transpire beaucoup, ce qui me fait perdre mon énergie et c'est difficile de continuer. Pour le reste, c'était tous de bons concerts et nous attendons tout particulièrement de rejouer à Paris ce soir. Mais ça s'est vraiment bien passé, à part cette histoire de transpiration, mais c'est personnel.

Floor : Oui, je ne vois rien de très important non plus. Peut-être... Non ! (Rires). J'essaye de penser à des situations compliquées, des douches super sales, des disputes, mais ça s'est vraiment bien passé.

Simone : Pas encore d'accident de bus !

Floor : Personne ne s'est blessé, personne n'est vraiment tombé malade. Je dirais quand même que pour moi, la pire chose qui est arrivée, c'est qu'une nuit, ils ont changé l'air conditionné dans le bus et l'ont fait de sorte que j'ai été malade toute la nuit.

Virginie : Mon meilleur souvenir, c'est quand j'ai fait mon premier stage diving en Pologne. (Rires)

Simone : Tu veux y retourner ?!

Virginie : C'était tout simplement magique !

Simone : Moi, je ne le ferai pas. (Rires). Je crois qu'ils me mangeraient toute crue ! (Rires)

Virginie : Mais ils ne l'ont pas fait. J'avais peur de ça, mais j'ai essayé et j'ai juste envie de le faire à nouveau ! (Rires)

Floor : Ils ne t'ont pas touchés les seins ou fait un truc dans le genre ?

Virginie : Oh non !

Floor : Ils sont très respectueux alors !

Virginie : Oui, mais peut-être que ça varie selon les pays ! (Rires)

Simone : Oui ! Mark a fait ça une fois au Venezuela ou quelque part en Amérique du Sud. Il est revenu avec beaucoup de griffures partout, son tee-shirt était déchiré... J'ai pensé qu'il allait se faire manger ! (Rires). Ils essayaient tous de l'attraper, et dès qu'il était poussé vers l'avant, ils le repoussaient en arrière. Mais ici, en Europe, ce genre de chose n'arrive pas. Je n'ai jamais sauté de la scène, et ce aussi parce que j'ai peur de blesser quelqu'un ou de lui casser le cou. Ce sont des choses qui peuvent malheureusement arriver. Si tu les préviens, je veux dire quand tu es encore sur scène, (rires), ils peuvent se préparer, mais si tu ne le fais pas, et que tu jettes dedans, tu peux te retrouver avec un doigt dans l'oeil... Une fois, nous jetions des bouteilles d'eau dans le public et un fan l'a reçu dans l’oeil, et je ne l'ai pas fait exprès. Donc maintenant, je les préviens et je lance toujours les choses par le bas.

Après le concert, vous arrive-t-il de parler de ce que vous faites sur scène, vous donnant des conseils ou vous ne parlez jamais de vos performances ?

Virginie : La plupart du temps, nous n'avons pas le temps de parler avec Epica après les concerts, parce que lorsqu'ils quittent la scène, ils vont voir les fans ou montent dans le tour bus... Mais parfois, Floor m'a conseillé à propos de certaines techniques.

Simone : Floor est notre professeur ! (Rires). Ouais... Floor et moi, nous parlons de maquillage, de vêtements... Nous sommes Néerlandaises, donc je suppose que c'est plus facile. Nous nous connaissons depuis plusieurs années, nous avons une histoire commune. Mais j'apprécie vraiment cette tournée, j'aime certaines chansons de Kells, certaines de ReVamp, et pour une fois, c'est aussi très sympa de ne pas être la seule femme !

Oui, parfois, ça doit être un peu spécial de n'être que trois femmes parmi tous ces hommes !

Floor : Parfois ! Mais je suis habituée à évoluer dans un environnement dominant, mais c'est véritablement chouette de ne pas être qu'avec des hommes. Avec les filles, on a des sujets de conversations différents. Elles comprennent les choses plus facilement, des petites choses mais qui comptent vraiment pour nous. Tu n'auras jamais un mec qui va te dire "hey, super le maquillage !" ou "supers chaussures". (Rires). Les garçons ne diraient pas ça !

Simone : Si, Isaac le fait ! Il me fait quelques compliments. (Rires). C'est gentil, "hey, j'ai remarqué que tu portais une nouvelle robe aujourd'hui !", et je suis très contente et fière ! (Rires).

Floor : C'est sympa, vraiment !

Simone : Parfois, ils sont aussi métrosexuels ! (Rires)

Est-ce qu'il vous arrive d'être inspirées par l'attitude de chanteuses sur scène, par exemple, quand vous voyez quelqu'un sauter et que vous ne le faites pas, vous arrive-t-il de penser "hey, je devrais essayer" ou vous avez votre propre personnalité et vous ne voulez pas en changer ?

Floor : Je pense qu'on est inspiré par ce que l'on voit des autres. Toujours. Mais tu créés ta propre manière d'être sur scène. Effectivement, tu as ta propre personnalité. Si je vois un mouvement que d'autres femmes font, je peux penser que c'est cool pour un concert, mais pas nécessairement que je dois le copier, parce que peut-être que ça me ressemblerait, mais ça ne serait pas moi. Je pense qu'inconsciemment, tu prends quand même des choses.

Virginie : Je suis d'accord ! (Rires). Mais je dois tout de même admettre que mon inspiration scénique vient de Skin de Skunk Anansie, bouger partout avec une attitude rock'n'roll ! (Rires)

Simone : Et moi, je ne regarde pas comment les autres chanteuses agissent sur scène. Pour moi, c'est important de trouver l'équilibre entre un bon spectacle et une bonne performance vocale. Et par le passé, je pensais trop à courir un peu partout et donc, je ne pouvais pas faire les deux. Donc maintenant, je préfère me concentrer sur le concert et avoir une gestuelle moins importante, ne pas courir partout et être à bout de souffle. Je fais beaucoup de sport, mais je ne peux pas bouger partout et chanter en même temps. C'est fou, en tout cas pour moi ! J'aime rester tranquille, faire de bonnes performances vocales, et quand je sens que j'ai assez d'énergie pour le faire, je bouge plus. Mais je fais ce que je pense être bien, pas ce que les autres font, et je pense que c'est une bonne chose. Je ne pourrais pas faire comme Virginie sur scène, même si ça rend bien ! (Rires). Après quelques années, tu développes ton propre style. Avant un concert, tu te poses toujours des questions, tu es un peu timide et tu ne sais pas ce que tu dois faire, mais quand le concert commence et qu'il y a la musique, tu te lances.

Êtes-vous vraiment vous sur scène ou jouez-vous un rôle ? Avez vous remarqué des différences de comportements entre la scène et la vie en dehors?

Simone (parlant de Virginie) : Elle ne saute pas partout et je ne headbangue pas non plus ! (Rires)

Virginie : Je ne le fais que lorsque la musique commence!

Quelles sont les plus grandes qualités de chanteuse de chacune d'entre vous?

Simone: (parlant de Virginie) : Elle a une super présence scénique. C'est un animal sur scène ! (Rires). Et Floor c'est plutôt la meilleure voix qu'il existe !

C'est exactement ce qu'Arjen Lucassen m'a dit à propos de toi Floor!

Floor: Oh vraiment ? C'est cool ! (Rires). Pour Virginie, j'aime vraiment sa puissance mais aussi sa présence scénique, son énergie. Et pour Simone, j'aime aussi sa présence sur scène, qui est bien évidemment différente. Je trouve que tu es vraiment toi.

Simone: Oui, je ne joue pas un rôle, je suis moi-même, dingue mais avec classe!

Floor: C'est exactement l'expression que je cherchais!

Simone : Dingue ?!

Floor: Non, non, non ! Avec classe. J'aime aussi sa voix, ce côté sombre dans ton chant lyrique qui est vraiment entier.

Simone : Un jour quelqu'un m'a dit "quand tu chantes, je m'attends à ce qu'il y ait de mauvaises filles qui se battent dans les coulisses". Il y a ce côté sombre et ce son riche. Mais je ne suis pas comme ça, même si quelqu'un l'a pensé.

Virginie: C'est à mon tour ? (Rires). (Parlant de Simone) : sa plus grande qualité est sa voix de tête qui est très claire. Et pour Floor, elle peut tout chanter ! C'est une chanteuse extra !

Et est-ce que vous ressentez toujours les mêmes émotions quand vous êtes sur scène qu'à l'époque où vous avez commencé ou maintenant vous vous y êtes habituées et vous ne vous sentez plus aussi heureuses ou excitées lorsque vous entendez et voyez le public crier et vous applaudir?

Floor : Non, je ne pense pas que tu puisses véritablement t'habituer à cela. Mais il y a des différences selon les jours. Tu sais, chaque jour est différent. Parfois, c'est un peu "aujourd'hui je suis totalement heureuse et demain je ne le serai pas ou j'aurais des émotions différentes." Mais tu ne ressens jamais la même chose quand tu montes sur scène. C'est étrange la façon dont on commence un concert. Mais normalement, je rentre dedans dès que cela commence et que j'entends le public, même quand je me sens mal, que je suis malade ou que quelque chose de négatif m'est arrivé. Cela aide vraiment si les gens se mettent à faire du bruit et montrent qu'ils sont si contents que tu sois là. C'est l'idée générale que les gens qui sont là sont contents de te voir, ils t'aiment, ils connaissent aussi ta musique... C'est... Wow ! Même s'ils ne connaissent pas ta musique, mais s'ils apprécient ce que tu fais, c'est la meilleure chose de la vie d'artiste. En ce qui me concerne, ça me donne toujours de l'énergie.

Simone : Je ne suis jamais nerveuse avant un concert. Je le suis seulement quand on doit jouer quelque chose de nouveau, de nouvelles chansons. Parce que d'une certaine manière, quand tu connais les chansons, elles sont là (elle montre sa tête), mais quand il y a de nouvelles chansons, ton cerveau est trop concentré sur les paroles, ce que je dois chanter... Et quand tu les joues plusieurs fois, tu peux laisser partir cela, ça devient naturel et tu peux te concentrer sur beaucoup plus de choses que les paroles : les émotions, la technique, le show... Et ça se fait tout seul, même si parfois je me mets à penser "quelles sont les paroles de "Cry For The Moon"?" qui est une chanson que je chante depuis huit ans maintenant... C'est la seule chose que j'ai. L'interaction qu'il y a entre le public et moi est aussi géniale. Si tu te donnes à cent pour cent pour le public et qu'il reste froid à face à ce que tu fais, c'est difficile de continuer. Mais après, je me dis "ok, je vais m'amuser pour moi-même et peut-être que quelque chose se passera dans l'audience.". Mais par exemple, si tu joues en Amérique Latine, tu ne peux même plus t'entendre tellement ils crient. Et je me demande "comment les gens peuvent-ils m'apprécier autant?". Je ne suis qu'une Hollandaise et je ne le comprends pas. Ce n'est qu'une histoire d'interaction avec le public, mais aussi de professionnalisme.

Virginie : Je suis toujours très, très, très nerveuse ! Pour tous les concerts... Cela me rend même malade parfois. (Rires).

Simone : Oh c'est la poisse ça. La seule fois où je me sens nerveuse, c'est quand je n'ai pas le temps de me préparer. Je ne suis pas angoissée, mais plutôt stressée. Il y a ce temps de préparation personnelle pour le concert et tout d'un coup j'ai réalisé à quel point j'avais mal calculé le temps. Le tour manager est venu et a dit : "Es-tu prête ?", "Nooon", "le concert commence dans dix minutes", "mais ce n'est pas ce qu'indique ma montre !". Et j'ai du changer mes plans, penser à ce que j'avais à faire. Il y a toujours des choses moins importantes que d'autres à faire, mais je préfère entrer en scène et être prête pour ça. C'était en Suède que c'était en fait mon pire souvenir si je peux revenir sur la première question. J'ai mal calculé les dix dernières minutes. Et j'étais comme ça "mer** ! Ok, qu'est-ce que je peux faire ?". Je ne voulais pas ressembler à un singe sur scène. Je me souviens que Floor était aussi dans la pièce et a été très rapide pour m'aider. Parce qu'il y a toujours huit chansons qui sont passées pendant le changement de matériel entre la représentation de Kells et celle d'Epica. La dernière chanson est toujours la même et après ça, c'est fini. C'est un peu comme un rappel, tu entends la chanson et tu sais qu'il ne te reste que quelques minutes. Et je ne l'avais pas entendu parce que les loges étaient loin de la scène. Et l'ingénieur du son ne savait pas que je n'étais pas encore prête, donc il a fait commencer le concert. Et j'ai réalisé que je n'avais plus que deux minutes pour être prête et monter sur scène. J'ai du voler, tu sais !

Virginie : C'est ce qu'il nous est arrivé en Suisse. Notre batteur a lancé la chanson, mais nous étions tous dans les loges. Donc quand nous avons entendu la musique, nous avons du courir ! (Rires).

Simone : Beaucoup de personnes ne savent pas ce qu'il se passe derrière. On devrait écrire un livre à ce propos ! (Rires).

Floor : Oui ! J'ai toujours rêvé d'une situation comme celle là. Cela n'est jamais vraiment arrivé avec mes deux groupes que nous arrivions très retard.

Simone : C'est arrivé une fois !

Floor : Oh oui, je ne m'en souvenais même plus ! C'était avec After Forever. Il y avait un gros embouteillage, et le temps d'arriver à bon port, le concert avait déjà commencé. Donc quand nous sommes arrivés, nous avons du monter sur scène et j'ai du mettre mes habits de scène sur scène et c'était horrible.

Simone : Et j'ai du te donner du sucre parce que tu tremblais puisque tu n'avais pas mangé de la journée.

Floor : C'est vrai ! J'étais épuisée et juste après le concert, j'ai du me rendre à l'hôpital. J'étais complètement déshydratée... Et je ne me souviens plus de rien.

Simone : C'est ça d'être une rockstar ! (Rires). Je crois que c'était il y a cinq ans...

Floor : Oui, je crois que nous étions en studio pour notre troisième album... En 2004, 2005...

Parfois, les metalleux sont assez grossiers avec les chanteuses. Je me souviens lorsque Within Temptation a ouvert pour Metallica, des hommes ont crié "A Poil !" à Sharon den Adel.

Floor : Oh j'entends ça tout le temps !

Comment vous vivez ça ?

Virginie : Toujours en Suisse, un mec m'a dit "A Poil !" et je lui ai répondu "d'abord, tu me montres ton kiki et ensuite on en reparle". (Rires).

Floor : Oui, c'est la meilleure manière de faire, ou aussi les ignorer. Le mieux est quand même peut-être de l'ignorer et si tu penses à quelque chose de drôle à dire dessus... La plupart des gens n'aiment pas non plus ce genre de commentaires, donc si tu te moques de la personne, tu le ridiculises et tu retrouves ton honneur. Il y a toujours des mecs, et même encore aux Pays-Bas, qui crient ce genre de choses... Il y a quelques mois, nous jouions avec ReVamp et un mec a vraiment dit quelque chose que je n'avais jamais entendu avant cela. C'était vraiment très grossier. Mais d'autres personnes dans la foule se sont énervées contre lui. Parfois, ils crient "hey, montre nous tes seins !" et je dis "Oui, j'en ai deux !" (Rires). Bon sang !

Simone : J'essaye toujours de faire une blague là-dessus quand je les entends, mais parfois je ne les entends même pas. J'essaye de ne pas les ignorer parce que parfois, il y en a qui réagissent trop fortement, alors je dis "désolée, j'ai déjà un petit ami !" (Rires). Je pense que certaines rock star ont déjà montré leurs tétons dans leurs groupes, mais... C'est une manière de faire, mais... Ces mecs sont saouls et ils n'ont probablement pas eu de rapports depuis un petit moment (rires), et quand ils te voient sur scène, ils le crient haut et fort et après se demandent "j'ai vraiment sous-entendu ça ?". Ils pensent avec la mauvaise partie de leur anatomie et vraiment pas avec leur cerveau ! (Rires).

Quelle est la chose la plus étrange qu'il vous est arrivé de vivre avec vos fans ?

Floor : Je crois que pour moi, c'est quand quelqu'un est venu dans les loges et a demandé s'il pouvait lécher mes cheveux ! (Rires).

Simone : On m'a déjà léché le visage un jour ! C'était dans un festival, j'étais descendue de scène. Je voulais aller serrer deux filles qui étaient fan et criaient "Simooooooooone" et chantaient toutes les chansons. J'ai voulu leur faire un câlin, mais il y avait ce type à côté qui m'a léché. Je n'ai pas pris de douche après ça, je ne voulais pas laver ça ! (Rires). C'est le pire pour moi. Il y a des gens qui sont vraiment sales, qui transpirent ou qui ont des mains vraiment sales et qui veulent te faire un câlin, après ça, tu es dégoutée... (Rires). Personnellement, je ne trouve plus ça bien de serrer les mains des gens, je préfère les serrer dans les bras. Tu ne sais jamais où la main a trainé. Jusque là, je n'ai pas été attrapée... Oh un jour, il y a ce mec qui m'a fait un câlin en me serrant vraiment très fort et qui n'était pas cool. Il se tenait au stand de merchandising et il est venu, m'a regardé, il était saoul et c'était vraiment pas cool. Je regrette que mon copain n'ait pas été là, il aurait pu lui mettre une claque. J'aurais probablement cassé ma main si je l'avais fait. Ce n'est pas cool, parce que comme tu es une femme et une personne publique, ils pensent qu'ils peuvent faire tout ce qu'ils veulent avec toi. Parfois, ce genre de chose arrive, mais pas de chose qui menace ta vie.

Virginie : Rien de si spécial ne m'est arrivé !

Simone : Tu es trop rapide, tu t'enfuis ! (Rires).

Virginie : Suis-moi si tu peux ! (Rires).

Avez-vous déjà été blessée par ce que des fans ont pu dire sur votre attitude sur scène ou avec eux ? Je pense par exemple aux fans d'Epica qui reprochent à Simone de ne pas sortir les rencontrer après les concerts...

Floor : Tu ne peux pas faire plaisir à tout le monde. Les gens pensent toujours à eux en premier. Quand on en arrive à ne pas pouvoir voir tout le monde, satisfaire tout le monde par ta manière de t'habiller, c'est vraiment dommage... Parfois, ils sont vraiment grossiers sur internet, c'est vraiment facile de faire des commentaires négatifs par écrans interposés. Certaines personnes pensent qu'il leur est possible d'être agressif, de s'élever contre tout. Mais j'essaye de pas trop lire tout cela, parce que ça me fait du mal. Cela me touche, ça me rend triste, mais je ne peux pas le changer et ne le veux pas.

Virginie : J'ai pris exactement la même décision.

Simone : Mais les fans voient ça avec leur point de vue. Ils forment un groupe alors que nous, nous ne sommes qu'une seule et même personne donc on doit accorder et diviser son temps pour beaucoup de personnes. Et on est constamment entouré de personnes et on a besoin de se retirer de temps en temps pour se reposer pour les concerts. Parce que le concert, c'est la chose la plus importante, les fans viennent pour voir les concerts. Si le concert n'est pas bon, ou si je ne fais pas une bonne prestation, je ne suis pas contente. Notre but premier est de faire un bon concert et j'essaye de rencontrer les fans autant que je le peux. Mais la plupart du temps, après un concert, je me rends directement à l'hôtel ou je dors. Parce que si je ne dors pas, je ne fais pas du bon travail. Certaines personnes peuvent s'amuser, les gars aiment le faire, ils trainent avec les fans, mais s'ils sont malades, ils peuvent toujours être sur scène, ce qui n'est pas mon cas. Peu importe que j'essaye de bien manger, le sport que je peux faire, dormir est la chose la plus importante pour moi. J'ai été malade un bon nombre de fois dans le passé, donc je dois faire attention à moi. S'il y a dix personnes qui te demandent un autographe, ou peut-être un seul et que tu dis oui, tout d'un coup, beaucoup de personnes viennent. Parfois tu dois dire non. Cela me fait mal parce que je veux vraiment faire plaisir à tout le monde... Par exemple, mathématiquement, si mille quatre cent personnes veulent passer dix secondes avec toi, tu peux te rendre compte du temps qu'il faut pour satisfaire tout le monde. Ils veulent avoir beaucoup de photos... Ce que je fais la plupart du temps, c'est attendre un petit peu et aller ensuite à la rencontre d'un petit groupe de fans si je m'en sens la force. C'est assez oppressant par moment, et j'ai eu quelques mauvaises expériences par le passé, par exemple en Amérique du Sud où il n'y avait pas de sécurité et où il y avait beaucoup de monde, c'était effrayant. Donc je dois être prudente et prévenante pour moi-même. Je suis juste très professionnelle. Mais nous avons beaucoup de séances de dédicaces, des "meet and greet". Aux Etats-Unis, nous avons un contrat spécial, les fans peuvent acheter des ticket VIP et nous passons une heure en leur compagnie, on signe des autographes, ils nous posent des questions, avoir une photo. Et j'aime aussi ça car ça se déroule avant les concerts, tu prends du temps pour cela, tu fais les balances après, il y a le "meet and greet" et tout se passe dans le calme. Il n'y a pas de musique derrière, personne ne fume, et puis tu peux trainer avec eux. C'est vraiment cool. Tu peux vraiment parler avec les fans, après, il y a le diner, puis on peut aller dans le bus, se relaxer et tu te sens prête pour le concert. Et après celui-ci, si je suis en forme je vais faire quelques autographes ou je vais dans mon lit pour donner un bon concert le lendemain. C'est la raison principale. Beaucoup de personnes ne comprennent pas cela, et je les comprends aussi car quand j'étais plus jeune et que j'aimais d'autres groupes, ils ne voulaient pas parler avec moi ou que sais-je... Mais maintenant, je les comprends, parce qu'il y a constamment des gens qui veulent te parler, avoir des autographes...

Bon, ça va être la fin de la tournée, quels sont vos projets ?

Virginie : Le 1er novembre, nous allons entrer en studio pour enregistrer notre troisième album, pendant un mois.

Simone : Un mois dans le studio, c'est long !

Virginie : Oui, nous revenons à peine de la tournée que nous enregistrons ! Super ! (Rires)

Floor : Nous avons seulement deux concerts en novembre, donc nous allons passer la plupart de notre temps à écrire pour un deuxième album. Il y a beaucoup de projets en fait et j'espère pouvoir les annoncer très prochainement car il y a vraiment des concerts très cool qui vont arriver et nous voulons enregistrer le deuxième album. Donc comme nous n'allons pas jouer, nous allons écrire.

Simone : Une tourné en Amérique de la mi-novembre à la mi-décembre, après ça nous avons le 70000 Tons of Metal Cruise, et puis nous retournons en Amérique du Sud. Ensuite nous avons une pause et Mark va tourner avec son nouveau groupe, Mayan. Ce sont les choses qui sont déjà programmées. Et nous allons aussi entrer en studio après l'été pour enregistrer notre nouvel album.

Simone, cela fait un an que vous parlez d'un DVD pour Epica. Comment ça avance ? Il va vraiment sortir ou vous avez abandonné l'idée ?

Simone : Non, nous voulons vraiment sortir un DVD l'année prochaine. Nous avons collecté beaucoup d'images jusqu'ici, mais je n'ai pas été informée sur une date de sortie ou sur le nombre de versions du DVD il va y avoir. Je pense qu'il sortira l'an prochain, mais je ne sais pas vraiment. C'est une chose dont nous devons parler lors d'une réunion de groupe.

Virginie, vous allez jouer avec Tarja Turunen dans moins d'un mois. Comment appréhendes-tu ce concert ?

Virginie : Et bien tout simplement comme cette tournée. Comme les autres ! (Rires). Cela fait un moment que le concert a été annoncé. Mais vraiment, je ne dis pas ça parce que Simone est à côté de moi que je dis ça (rires), mais les conditions ne vont pas être les mêmes que sur cette tournée. Epica a vraiment été très sympa avec nous.

Simone : Nous essayons de traiter les groupes de premières parties avec respect et leur donner autant que possible. Parce que nous avons aussi été maltraité par le passé et si tu as la chance de pouvoir être un groupe tête d'affiche, tu veux avoir des relations amicales avec tout le monde. Il y a certaines règles, mais si tu es un soutient, il y a ce respect professionnel, et jusqu'ici nous n'avons eu que de bons retours. C'est aussi la meilleure chose à avoir sur une tournée, tu as des visages heureux. Et c'est important parce que les grands groupes qui traitent mal leurs groupes de premières parties se retrouvent sans soutient.

Floor, tu as joué avec Arjen Lucassen pour son projet Ayreon, mais aussi sur Star One. Comment est-ce de travailler avec cet homme ?

Floor : Il est génial ! Je crois que je le connais depuis plusieurs années maintenant, nous avons passé beaucoup de temps ensemble. Il est vraiment décontracté et c'est un musicien super. Quand tu arrives, il sait ce qu'il veut entendre de toi et tu sais ce que tu veux faire. Mais il te donne assez d'espace pour être toi-même. Mais il est super et il réussi à faire ressortir le meilleur de toi-même, et tu sonnes toi, mais sur sa musique. Et j'étais vraiment contente de qu'Arjen fasse encore appel à moi pour le nouveau Star One. Je crois que ça rend vraiment bien ! (Rires).

Le principe de ma dernière question est simple. Vous allez me dire quel est le premier mot qui vous vient en tête quand j'en dis un autre. Tourner ?

Virginie : Rock On !

Simone : Tour bus ! (Rires)

Floor : N'importe quand !

Epica ?

Viginie : Symphonique

Floor (chantant la chanson d'Epica "Resign To Surrender" ce qui nous fait rire) : Que le spectacle commence !

ReVamp ?

Simone : Sweet Curse !

Virginie : C'est exactement ce que j'allais dire ! (Rires).

Simone : Douce Floor ! (Rires).

Floor : Pour moi, c'est mon nouveau bébé !

Simone : Quand tu as dit "nouveau bébé", j'ai pensé, es-tu enceinte, aurais-je manqué un épisode ? (Rires)

Kells ?

Simone : J'aime ses corsets ! Je ne comprends pas comment tu fais pour réussir à chanter dans ce genre de corsets très serrés. J'en ai quelques nouveaux qui vont arriver, mais je les ai fait ajuster pour pouvoir encore respirer.

Virginie : Disons-le, je ne fait que tricher, parce que ce n'est pas si serré que ça. C'est parce que c'est vraiment gros sur les hanches, donc ça donne cette impression.

Simone : Tu nous pièges alors ! (Rires)

Floor : La première chose à laquelle je pense pour Kells c'est Français. (Rires).

Paris ?

Simone : Oh j'aime Paris ! J'ai fait un voyage ici avec des amis, un très bon voyage. J'aime Paris, la cuisine, je connais une brasserie très sympa ici et j'y vais quand j'en ai le temps, mais aujourd'hui, je n'ai pas pu. Et y aller avant un concert, ce n'est pas une bonne idée ! (Rires).

Floor : Quand je pense à Paris, je pense aux baguettes. Je vois tout le temps des gens passer avec ces baguettes ! (Rires).

Virginie : Tu veux vraiment que je dise ce que je pense de Paris ?! Une ville très stressante. Dans cette ville, tout le monde court partout.

Simone : Et il ne faut pas conduire ici ! J'ai la chance de ne pas avoir du conduire dans Paris jusqu'ici.

Virginie : Et c'est le seul endroit où tu dois quitter la salle avant 22h30 !

Le dernier mais pas des moindres, Mark Jansen ?

(Rires). Simone : C'est probablement parce qu'il t'intéresse que tu poses cette question ! Il est célibataire ! (Rires). Mark Jansen... Et bien s'il n'était pas là, je ne serais pas dans Epica et Epica n'existerait tout simplement pas. Il a été mon copain pendant quatre ans, mais c'était il y a douze ans et nous travaillons toujours ensemble. Bien que notre relation amoureuse n'ait pas fonctionnée, Epica est quelque chose de merveilleux et Epica est notre bébé. (Rires). Mark et moi avons un rapport fort au sein d'Epica.

Oui parce que quand on vous a vu au Metal Female Voices Festival le week-end dernier, j'ai entendu des gens qui demandaient si vous étiez de nouveau ensemble car vous sembliez très proches !

Simone : Non, mais je suis proche de tous les membres du groupe parce que je suis quelqu'un qui aime le contact. Et après toutes ces années, on se connait vraiment très bien. Je suis un peu la maman de tous ces garçons et j'ai beaucoup d'amour à donner. Certaines personnes pensent que je suis toujours avec Mark. Certains ont posté des vidéos avec pour titre "Mark et Simone" et à la fin de la vidéo, il n'y a que des photos, et il y avait des photos de moi avec Oliver, puis avec Arien, et après on voyait Mark avec son ex copine et il était écrit "j'aimerais tellement qu'ils se remettent ensemble". Nous nous sommes séparés il y a des années maintenant. Mais nous sommes toujours dans le groupe tous les deux et ça fonctionne. Ce n'est pas une bonne idée d'avoir une relation amoureuse dans un groupe, avec toute cette tentation au travail ! (Rires).

Virginie : Dans mon groupe ça fonctionne pour le moment.

Simone : Oui, mais c'est différent, vous avez un enfant ensemble ! Comme Within Temptation ! Je préfère ne pas avoir ce genre de rapport avec quelqu'un du groupe parce que c'est aussi un business. Quand tu es chez toi, dans ta vie privée, ramènes toujours ça avec toi. C'est bien de prendre de la distance par rapport à cela.

Virginie : C'est vrai, parce que nous travaillons tout le temps, même à la maison puisque nous vivons ensemble.

Floor : C'est vraiment difficile de fixer une limite. Parfois il faut dire "ok, maintenant, on ne parle plus du groupe, c'est notre temps à nous deux. Nous faisons ce que nous voulons pendant notre temps libre, mais on ne parle pas du groupe.". Mais ensuite, quelqu'un arrive ou appelle et tu replonges tête la première dedans et tu ne peux pas vraiment t'en sortir, parce que c'est ton bébé. Plus tu passes du temps dessus, plus c'est difficile de s'en détacher.

Simone : C'est différent avec un homme qui vient d'un autre groupe parce que tu peux parler de tes différentes expériences, mais ce n'est pas dans le même groupe.


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