Gotthard

Interview date

09 Octobre 2012

Interviewer

Didier

I N T E R V I E W

Interview Nic Maeder (en face à face)


Salut Nic, merci de nous recevoir, nous sommes le webzine AuxPortesDuMetal.com.

Salut

Alors, pour commencer, explique nous un petit peu ton parcours musical avant Gotthard ?

Oui, alors j'ai commencé comme la plupart des jeunes commencent, en jouant de la guitare dans des groupes. J'ai commencé la guitare vers treize ans et j'avais fait aussi un peu de piano à partir de huit ans, puisque mon père était pianiste. Mais j'aimais pas trop le piano, donc je me suis mis à la guitare. D'ailleurs mon prof de guitare disait à mon père: "t'inquiète pas il apprendra la guitare un jour". Et puis j'ai commencé à chanter vers seize ans. En fait à l'époque j'habitais en Suisse et en Australie et on faisait souvent des aller-retours. J'ai fait des écoles dans les deux pays du coup et en Suisse j'ai vraiment commencé à jouer dans des groupes vers l'âge de seize ans. Au fur et à mesure des années j'ai eu des groupes de mieux en mieux. J'ai fait aussi pas mal de trucs avec mon frère, on a fait pas mal de groupes ensemble, lui est guitariste. En Australie, on a eu un groupe qui s'appelait Dry et on était signé avec Mushroom Records là-bas. Ensuite on a fondé un groupe qui s'appelait Maeder, toujours en Australie, et qui était aussi signé chez Warner. Et puis voilà, ça faisait à peu près une année qu'on avait arrêté le groupe quand j'ai commencé les auditions pour Gotthard.

Et donc comment s'est passé ton recrutement au sein de Gotthard ?

C'était long déjà [rires]. Ce qui est tout à fait normal. Ca a pris environ huit mois. En plus, au départ, j'habitais en Australie, donc j'ai dû faire trois fois le voyage de Suisse à l'Australie. Et la dernière fois, je suis resté. Tout a commencé quand un pote à moi qui était copain avec eux m'a parlé de ça. Et puis j'ai fait comme tout le monde a fait, à savoir qu'il y avait trois morceaux sur un serveur, à télécharger, des anciens morceaux à eux, et il fallait juste enregistrer sa voix dessus. Les morceaux étaient : "Anytime, Anywhere", "Need To Believe" et puis "Top Of The World". J'ai donc enregistré ces trois-là, et renvoyé le tout. Je suis retourné en Suisse quelques mois plus tard pour rencontrer tout le monde. On a fait un jour ensemble au local de répétition, et puis un jour entier en studio. Il m'ont demandé ensuite d'apprendre des morceaux en plus et de revenir la semaine d'après et on s'est refait des répétitions comme ça. Ensuite je suis retourné en Australie, revenu en Suisse pour écrire pendant deux semaines des morceaux avec eux, en tout ça a pris ... oui huit mois.

Tu connaissais déjà le groupe avant cette sélection ?

Je connaissais très bien le groupe, mais pas les musiciens personnellement. On avait joué sur un même festival en 1984, en Suisse. Nous faisions une des premières parties et Gotthard était en tête d'affiche.

Gotthard est un groupe réputé dans le monde entier mais est-ce que, en Suisse, c'est un groupe reconnu ?

Alors, surtout en Suisse. En Suisse il y a le Toblerone et puis Gotthard. C'est le plus grand groupe de Suisse avec beaucoup de médias autour.

Est-ce que la mort de Steve a eu un grand retentissement en Suisse ? Et toi comment l'avais tu appris ?

Oui ça a été une grosse histoire. J'étais en Australie, mais comme je connaissais, j'en avais quand même entendu parler.

On pensais que le groupe allait peut-être s'arrêter, penses-tu qu'il en a vraiment été question ?

Pas vraiment, non. Sous le choc du moment, c'est sûr que plus personne n'a envie de jouer. C'est normal, mais ça n'a pas duré très longtemps et c'est normal aussi, c'est un truc qu'ils avaient fait pendant vingt ans ensemble, tu peux pas arrêter comme ça. Ils voulaient rester ensemble, donc ça a continué.

Est-ce que ça n'est pas difficile de prendre ce relais-là, sachant que Steve avait un gros capital sympathie auprès des fans ? C'était un peu l'emblème du groupe.

Oui tout à fait. C'est sûr que c'est un truc auquel j'ai pensé mais pendant les auditions déjà, j'avais réglé le problème dans ma tête. Je savais que ça n'allait pas être facile, même très dur, je savais aussi que les gens allaient toujours comparer, mais je savais aussi que je n'étais pas le seul à avoir fait ce genre de truc. C'est faisable.

As-tu réfléchi longtemps avant d'accepter le poste du fait des circonstances ?

J'étais pas trop sûr avant d'avoir rencontré les gars. Mais la rencontre a été capitale. Ca faisait déjà dix-sept ans que j'habitais en Australie, quand je venais en Suisse c'était pour les vacances surtout, même si on est aussi venu avec mon groupe Maeder faire des concert. Mais de venir comme ça travailler avec des Suisses, en Suisse, on s'est tout de suite bien entendu, on a bien rigolé. Tu vois, la première question quand on s'est vu à la salle de répet, c'était : qu'est ce qu'on mange ce soir ? [rires] C'était vraiment ce côté sympa qui m'a fait me dire quand j'ai rencontré l'équipe que : ouais, là ça ira. C'est vraiment une famille, c'est ça qui est important. Si ça n'avait pas été avec ce genre de personnes, je n'aurais pas dit oui.

Alors parlons maintenant un peu de l'album "Firebirth", tu as pu participer à la composition des morceaux ?

Oui bien sûr, complètement. Déjà le premier morceau qu'on avait fait, "Remember It's Me", est un morceau que j'ai amené. La façon dont on écrit est à peu près comme avant, ça n'a pas beaucoup changé. C'est Léo, Freddy et moi. Il y en a un qui amène une idée musicale. On démonte tout complètement, on remonte tout, on finit. Après je pars et je finis les paroles. Pratiquement tous les morceaux ont été faits comme ça. Les morceaux qu'on a faits pendant les auditions ont tous fini sur l'album. J'ai fait tous les textes sauf sur "Where Are You" que Léo avait écrit, et que j'ai juste aidé pour la traduction anglaise et un ou deux autres qu'on a fait ensemble avec Léo. Musicalement, je me suis impliqué aussi. J'avais l'habitude de tout faire tout seul, donc ça m'a changé, mais au final j'ai trouvé ça beaucoup plus sympa.

On a vu au Hellfest que tu jouais de la guitare sur scène, est-ce que tu en as aussi joué sur l'album ?

Un petit peu oui. Un peu de piano aussi pour composer mais pas sur l'album.

Au final, est-ce que tu es content de ce premier album avec Gotthard, et qu'est-ce que tu changerais pour le prochain ?

Oui, on est tous très content. On a eu de très bons retours. Non je ne changerais rien. On a écrit tellement de chansons, on a du arrêter, on a dit stop ça ira sur le prochain. On va faire avec tout ce qu'on a, c'est pas les idées qui manquent. Donc je pense que l'année prochaine on va recommencer à écrire le prochain. On a aussi beaucoup de chance car les fans m'ont vraiment accueilli d'une façon extraordinaire.

Est-ce que, inconsciemment ou pas, tu as essayé de garder dans cet album un style proche de celui de Steve ?

Je me suis dit que j'allais faire ce que je fais moi, à ma façon. Et puis on verra bien.

Et est-ce que ça va évoluer au fur et à mesure de ton intégration dans le groupe ?

Non je ne pense pas, ce qu'on entend là, c'est moi. Donc non.

On parlait à l'instant du Hellfest, c'était presque ton baptême de scène avec le groupe, et quelle scène ! Raconte nous un peu cette journée ?

C'était vraiment génial : super souvenirs, accueil génial aussi, ambiance fantastique, j'ai pu parler avec beaucoup de fans après, ils étaient vraiment content. On a pas eu de bol avec le temps, mais c'était bien.

Tu expliquais à cette occasion que tu étais content de pouvoir nous parler en français, que ce n'était pas souvent, du coup dans Gotthard quelle est la langue officielle ?

On a vraiment quatre langues, ça dépend de qui est avec qui. Si on est tous ensemble c'est en anglais. Si je suis avec Freddy ou Léo c'est en français, les trois ensemble, c'est en français aussi. Si ils sont toute l'équipe sans moi, c'est en suisse-allemand et ça peut aussi parler italien. Quand on est en répétition ça peut parler toutes les langues. Moi je ne parle que anglais et français, je ne suis pas aussi fort qu'eux.

Au final, le Gotthard nouveau look a séduit le Hellfest ?

Oui je pense. On avait organisé une "signing session" là-bas, donc j'ai pu parler avec du monde et c'était vraiment sympa, j'ai été super bien accueilli.

As-tu rencontré d'autres musiciens là-bas, dont tu es fan ?

On a pas eu trop le temps. On est parti assez vite. C'est souvent ce que je regrette dans les festival, c'est de n'avoir jamais le temps de voir d'autres groupes jouer. En tout cas pas cette année.

Là, vous tournez pour l'album "Firebirth", je suppose que vous allez jouer pas mal de morceaux de cet album ? Comment choisissez-vous les autres morceaux de la setlist ?

On a tourné en Amérique du Sud pour commencer. On a pu essayer beaucoup de choses. On a fait des choix par rapport à ce qui marchait bien pour ma voix. Il y a aussi des classiques qu'on doit faire et qui marchent bien avec ma voix. Parce que tout ne peut pas bien marcher non plus. On a ajouté de plus en plus du dernier album au fur et à mesure qu'on tournait. D'ailleurs, je suis surpris de voir que dans beaucoup de concerts, au Japon, en Russie, les gens chantent aussi les nouveaux morceaux, c'est vraiment sympa.

Allez-vous garder le concept de petit set acoustique que Steve faisait avec Léo ?

Oui mais ça dépend des concerts. Ca dépend surtout du temps qu'on a. Si on a un long concert on a le temps de faire un truc comme ça.

Quels sont les plans pour Gotthard pour finir 2012 et attaquer 2013 ?

Alors, en fin année, on a des concerts en Suisse. On a la croisière "70000 Tons of Metal" en Janvier, le concept est génial, je ne savais même pas que ça existait. Après on va se remettre à écrire sur le prochain album.

Je te remercie, et te souhaite un excellent concert ici au Rockstore de Montpellier.

Merci, c'est la première date de la tournée en France, ça va être super.

 


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