Kvelertak

Interview date

13 Octobre 2013

Interviewer

Fimbultyr

I N T E R V I E W

Interview Vidar (face à face)


Merci de m’accorder cette interview pour auxportesdumetal.com

Merci à toi !

Il est très difficile de classer votre musique dans un genre particulier. D’où provient ce mélange de genres ?

Hum, nous nous inspirons de tous les groupes et de tous les styles de musique que nous aimons et que nous écoutons. Ce n’est pas plus compliqué. Nous écoutons beaucoup de styles différents. Nous essayons d’inclure tout ce que nous aimons dans notre musique.

Et selon toi, est-ce à ce mélange que vous devez votre succès ?

Je pense que oui. Je crois que c’est ce qui plaît aux gens lorsqu’ils écoutent notre musique pour la première fois. Je suis persuadé que si nous avions opté pour un style plus conventionnel, nous ne jouerions qu’en Norvège.

Comment se passe votre collaboration avec Roadrunner ?

Cela se passe très bien. Nous sommes très satisfaits de leur travail. Ils sont très professionnels. Nous enregistrons un nouvel album avec eux, ce sera une sortie mondiale, ils nous ont beaucoup aidés. Nous nous entendons très bien avec eux. Ils ne ménagent pas leurs efforts, ils aiment beaucoup notre groupe, et pas uniquement d’un point de vue professionnel. Toutes les personnes que nous avons rencontrées chez Roadrunner sont des fans de longue date, ils aimaient notre musique bien avant que l’on signe chez eux. C’est vraiment génial pour nous de travailler avec un label qui apprécie notre groupe.

Certaines personnes disaient que votre collaboration avec un label aussi connu que Roadrunner aurait forcément un impact sur votre musique. Qu’en penses-tu ?

Quand nous avons signé chez Roadrunner, notre album était déjà terminé. En fait, lorsque nous les avons contactés, nous avions déjà terminé l’enregistrement, ils n’ont eu aucune influence sur notre travail. Ils n’auraient rien pu y changer même s'ils l’avaient voulu. Cela n’a jamais été un problème, il n’y a aucune inquiétude à avoir de ce côté-là.

Toutes les paroles de vos chansons sont en norvégien, qui est une langue assez peu répandue ailleurs qu’en Norvège. De quoi parlent vos chansons ?

Celles de notre premier album avaient principalement pour sujet la mythologie nordique. Cela a été la base de tous nos textes. Dans notre nouvel album, nos chansons parlent de voyages, nous avons choisi des thèmes en rapport avec la science fiction, comme la fin du monde et la vie après la mort. Nous ne pouvons pas écrire constamment sur les mêmes sujets.

Pourquoi avez-vous choisi un hibou pour la pochette de votre album ?

Oh ça, ça date de l’époque de notre premier album en 2006-2007. Nous devions choisir ce que nous voulions pour notre pochette et notre bassiste nous a suggéré le hibou. Nous avons gardé ce symbole depuis. Il figurait sur nos premiers tee-shirts, et ce dessin a beaucoup plu à nos fans. C’est pour ça que nous avons décidé de le garder, c’est sympa d’avoir une mascotte. Et cela permet au gens de reconnaître notre groupe, comme Iron Maiden. Eux, ils ont Eddie comme mascotte, nous c’est un hibou.

Qu’est-ce qui, selon toi, vous a permis de vous faire connaître ailleurs qu’en Norvège ?

Je ne sais pas vraiment, nous avons fait beaucoup de tournées. Depuis la sortie de l’album en 2010, nous avons passé presque tout notre temps en tournée. Nous avons eu la chance de jouer avec beaucoup de bons groupes. C’est un peu cliché de dire ça, mais la musique est un langage universel, alors peu importe d’où on vient et en quelle langue nous chantons tant que notre musique plaît aux gens.

Et ceux qui disaient que chanter en norvégien nuirait au succès de votre groupe ? Finalement ils avaient tous tort.

Oui, exactement (rires). Je crois qu’on leur a prouvé qu’ils se trompaient.

As-tu toujours voulu poursuivre une carrière musicale, ou bien avais-tu d’autres projets avant de faire partie d’un groupe célèbre ?

Hum, non, pas vraiment. Nous nous sommes intéressés à la musique très tôt, tout jeunes nous jouions déjà tous d’un instrument et nous étions passionnés par la musique, sans être professionnels. En tout cas, nous n’avions pas d’autre ambition que celle de donner de bons concerts, et de pouvoir peut-être un jour entrer en studio pour enregistrer un album. Personne ne peut imaginer devenir un musicien professionnel et vivre de sa passion du jour au lendemain. Pour nous, c’est un rêve devenu réalité mais lorsque nous avons commencé nous ne pensions pas arriver jusque là.

Que penses-tu des groupes de metal norvégiens actuels ?

Je pense qu’ils sont très bons. Je m’intéresse surtout aux groupes de rock, en particulier ceux qui nous ont accompagnés pour cette tournée, Gerilja et Arabrot. Leur musique me rappelle un mélange étrange de rock S-F et de Van halen, Faith No More et Darkthrone. J’aime beaucoup leur son, celui d’Arabrot est le plus lourd. Ils viennent de sortir leur deuxième album, qui m’a d’ailleurs beaucoup plu. Il y a beaucoup de très bons groupes en Norvège actuellement, que cela soit des groupes de rock ou de metal. En tout cas, je trouve cela génial.

Vos origines norvégiennes ont-elles une influence sur votre musique ?

Je ne pense pas, car nous écoutons beaucoup de groupes et de styles différents, et qui sont pour la plupart des groupes anglais ou américains… En tout cas, je peux te dire que pour notre premier album, nous nous sommes inspirés de groupes de black metal et de la musique folk pour composer les riffs folk metal que vous pouvez entendre dans des morceaux comme "Fossegrim" et "Liegthorn". Je ne crois pas qu’il y ait d’autres influences, à part nos paroles en norvégien bien entendu.

C’est un gros cliché, mais on imagine souvent que le metal norvégien ne se réduit qu’au black metal. Est-ce que cela t’énerve ?

Non cela ne m’énerve pas, cela me fatigue (rires). Peut-être que nous arriverons à faire évoluer les choses, en prouvant aux gens qu’il n’y a pas que du black metal en Norvège.

Quels sont tes groupes favoris actuellement ?

En ce moment, juste avant l’album de Gerilja, qui était mon album préféré dernièrement, il y a l’album de Rory Gallagher, dont j’ai oublié le nom (rires) Il faut que je vérifie ça. (Il prend son téléphone). Je n’utilise plus que Spotify maintenant, ce qui est plutôt merdique, parce qu’avant on avait les albums et on les connaissait par cœur… Ah il y a aussi Doomriders, c’est le dernier album sorti sur Spotify, avec celui de Gerilja.

Vous avez joué au Japon en Septembre. Ca s’est bien passé ?

C’était génial, surtout le concert à Tokyo, ça a vraiment été super, il y avait beaucoup de monde. C’était formidable d’être là-bas. J’étais en vacances deux semaines plus tôt et j’ai visité le pays en prévision des concerts. Je n’y étais jamais allé auparavant, c’est un pays extraordinaire. Ca a été une super expérience, vraiment cool, donc on va essayer d’y retourner bientôt. Les tournées sont vraiment particulières au Japon, tout comme en Australie. Ce n’est pas comme en Europe ou en Scandinavie. Les gens sont vraiment accueillants et s’occupent de nous comme personne ne le fait en Europe. C’est vraiment très sympa.

Que peux-tu me dire sur la Norvège ?

C’est un beau pays. Je crois que nous sommes l’un des plus riches pays du monde, les gens y vivent bien. Nous avons de très bons groupes. Chez nous, il fait peu trop froid et sombre pendant une grande partie de l’année. C’est peut être pour ça que nous aimons tellement les musiques sombres comme le black metal. C’est également un pays où il y a beaucoup de pétrole. Nous venons de Straedlinsk, sur la côte Ouest, et c’est un peu la capitale du pétrole en Norvège. Dans les années 70, nous avons été assez malins pour garder notre pétrole pour nous et maintenant nous en vivons. Il y a quelque chose qui t’intéresse en particulier ?

Dans une interview, tu as dis que le gouvernement norvégien finance généreusement les activités culturelles et artistiques…

Oui et c’est une très bonne chose. Nous venons juste de changer de gouvernement donc il est possible que les sommes diminuent un peu à présent, mais ces aides ne disparaitront pas et c’est ce qui compte. Elles permettent de soutenir financièrement beaucoup de groupes, afin qu’ils puissent partir en tournée par exemple, mais également des clubs sportifs. La Norvège est un petit pays alors le gouvernement encourage et finance tout ce qui peut améliorer la réputation culturelle du pays. Ils aident les groupes à trouver des studios d’enregistrements, ils financent la production d’un album, ce genre de choses.

Il y a quelques temps, une compagnie aérienne norvégienne a voulu décorer l’un de ses avions avec le visage d’Euronymous. Qu’en penses-tu ?

C’est amusant, beaucoup de gens ont voté pour lui mais il n’a pas été choisi, ils ne pouvaient pas mettre sa photo sur un avion, ce n’était pas possible. Je ne sais pas ce qu’ils ont choisi de mettre sur leur avion finalement. Mais oui ce serait génial, j’adorerais voir Euronymous sur un avion.

Que peux-tu me dire sur votre dernier album ?

Je l’aime beaucoup, je le trouve meilleur que le premier. Il est plus rock’n roll, et j’adore le rock’n roll ! Je pense que les parties de guitares sont meilleures, plus dynamiques, le jeu est bien plus intéressant à écouter pour un guitariste. Les compositions sont meilleures, même si celles du premier album me plaisaient aussi. Je pense que nous avons évolué en tant que groupe et que cela s’entend sur cet album.

Allez-vous écrire des chansons en anglais ou dans une autre langue que le norvégien ?

Non, nous continuerons d’écrire en norvégien, c’est une des particularités de notre groupe. Bien sûr, si nous reprenons une chanson en anglais, nous la chanterons en anglais. Mais ce n’est pas prévu pour l’instant.

Merci beaucoup, as-tu un message pour vos fans pour conclure cette interview ?

Merci de votre soutien, en France et surtout à Paris. La dernière fois que nous avons joué ici, c’était vraiment génial. Cela a été le meilleur moment de notre tournée. Nous espérons pouvoir revenir car nous adorons venir en France. Merci... (en français) : "merci beaucoup !".


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