I N T E R V I E W

Interview Renato Osorio

Ma chronique dans « Aux portes du Métal » dénonçait une injustice criante : le fait que trop de groupes restaient anonymes malgré leur savoir-faire évident et que le succès ne souriait que rarement aux plus méritants : que pensez-vous de ce point de vue ? Votre dernier album commence-t-il à connaître le succès qu'il mérite ? Et si c'est le cas, comment a-t-il été accueilli au Brésil ?

Je suis tout à fait d'accord avec ce point de vue. J'avoue que parfois, c'est un problème de chance, d'être au bon endroit, au bon moment. Notre album se fait connaître progressivement au Brésil. Ici, dans le sud du Brésil, où nous habitons, nous faisons beaucoup de concerts, donc le public metalleux connaît bien Magician.

Au Brésil, quelle chance a-t-on de percer quand on s'engage dans une carrière de groupe métal ?

Pratiquement aucune. Au Brésil, nous avons deux groupes très importants qui se sont formés à la fin des années 80 et au début des années 90 (Sepultura et Angra) et les médias n'accordent aucune attention aux nouveaux groupes. En plus, le public préfère les groupes venant d'Europe ou des Etats-Unis. Il y a quelques années, c'était différent, mais je crois que maintenant, c'est une mauvaise période pour le metal au Brésil.

J'ai senti à l'écoute de « Tales of the magician » un air de famille avec les premiers Angra. Qu'en pensez-vous ?

Bien sûr, nous sommes tous des fans d'Angra, surtout des premiers albums. Sur « Tales of the Magician », s'il y a des ressemblances avec la musique d'Angra, ce n'était pas intentionnel. C'est peut-être parce que nous sommes des groupes brésiliens et que nous exerçons tous deux dans le « Power Metal progressif ». Mais nous écoutons beaucoup de groupes et des genres de musiques différents, du classique au metal en passant par la musique brésilienne et nous sommes influencés par tout cela pour certains passages de nos morceaux.

Ce qui frappe le plus à l'écoute de votre dernier album, c'est une grande maîtrise technique mais aussi une remarquable homogénéité : y a-t-il longtemps que vous jouez ensemble et avez-vous beaucoup fait de scène avant d'enregistrer ?

Le groupe s'est formé en 2000 et nous avons commencé à écrire ces chansons en 2001. Pendant tout ce temps, nous avons donné beaucoup de concerts ici, dans le sud du Brésil. Pour certains d'entre eux, nous étions les première parties de groupes comme Helloween, Symphony X, Shaman et autres. Donc nous avons joué à maintes reprises ces morceaux avant l'enregistrement de l'album en 2006.

La production ne gâche rien bien au contraire : avez-vous eu du mal à contacter Dirk et Kai pour vous épauler dans votre entreprise ?

Nous avons entièrement enregistré l'album en 2006. A la fin de la production, nous ne savions pas encore où et comment nous allions mixer et masteriser l'album. J'ai vu une annonce disant que Dirk, Kai et Arne Lakenmacher avaient un nouveau Studio (High Gain Studios) et nous avons pris la décision de leur envoyer un e-mail. Plus tard, nous leur avons envoyé des chansons et des maquettes. Ils ont tout de suite accroché avec notre musique. Après cela tous les contacts se sont fait par téléphone et même s'ils ont un programme chargé, (ils doivent gérer beaucoup de concerts et plein d'autres choses en ce moment) au final, je pense que nous avons fait du bon travail !

Bien que mon vocabulaire Anglais ne soit pas des plus riches, j'ai cru comprendre que « Tales of the Magician » est un concept-album qui décrit le voyage d'un mage au « doux »nom de Zhaldor, pouvez-vous m'en dire un peu plus ?

Toute cette histoire de faire un concept-album est venue des lectures d'Elizandro Max (bassiste) et de ce que nous écoutions à l'époque où nous écrivions les premières chansons de l'album. Au début, ce n'était qu'une coïncidence, mais lorsque que nous avons enregistré la démo, Elizandro s'est aperçu que les chansons avaient beaucoup de sujets communs et qu'il serait bien que nous exploitions ce filon. Cela raconte l'histoire d'un mage qui voit sa terre natale être menacée une fois de plus par un démon qu'il pensait être sous contrôle, et nous parlons de l'affrontement qu'il va y avoir entre eux deux pour restaurer l'harmonie. Et pour le reste, je pense qu'il vaut mieux ne rien dire et laisser les fans trouver par eux-mêmes !

Quels sont vos projets : aurons-nous la chance de vous voir en France prochainement ?

Là maintenant, nous écrivons de nouvelles chansons afin de préparer un album qui devrait sortir prochainement. Si vous avez aimé « Tales of the Magician », la seule chose que je peux vous dire, c'est que celui qui arrive va être encore mieux ! Les mélodies et les chansons en général sont des tueries et les riffs de guitares le sont aussi. Avec le groupe ainsi qu'avec le label Dockyard1, nous prévoyons une tournée européenne, mais d'abord, nous voulons sortir notre nouvel album et voir comment il sera accueilli en Europe.

Merci pour m'avoir accordé un peu de votre temps ! Je me permets de vous souhaiter tout le succès que vous méritez et « longue vie à Magician ! ».

Merci à toi pour cette interview. Nous espérons venir rapidement en France pour partager une bière avec vous les gars ! Si vous voulez en savoir plus sur nous, allez sur www.magician.com.br ou www.myspace.com/magicianband. Il y a des chansons, des clips, beaucoup de photos et pleins d'autres choses à propos du groupe. Si vous aimez, achetez l'album ! Merci et « stay metal » !