Magoa

Interview date

25 Novembre 2013

Interviewer

Lurk

I N T E R V I E W

Interview Cyd (par mail)


Tout d’abord, bonjour à vous et merci d’accorder cette interview au webzine « Aux portes du metal »

Salut et merci de vous intéresser à Magoa !

Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ? Quels ont été les moments forts du groupe ?

Le groupe a vraiment commencé à "exister" et à faire un peu parler de lui avec la sortie de notre premier clip "Animal" en mai 2012. Suite à quoi nous avons enchainé avec la sortie de l'EP du même nom en novembre. La vraie surprise fut d'avoir d'aussi bons retours médiatiques sur cet EP ! Ca, c'est un moment fort... Mais la palme de la meilleure expérience de Magoa revient pour l'instant à l'enregistrement de "Topsy Turvydom" en avril-mai de cette année... Enfermés ensemble pendant deux mois complets à se supporter, s'apprécier, se détester, créer, façonner cet album et tout ce qui gravite autour : photos, vidéos, visuels...

Venons-en à votre dernier album, comment avez-vous perçu les retours sur celui-ci ?

Les retours sont pour l'instant vraiment bons et encourageants... Surtout de la part des blogueurs et des internautes du monde. La presse française, malgré les bonnes notes accordées, semble nous reprocher pas mal de choix artistiques, comme certains refrains, les choeurs, l'électronique... Je pense qu'une bonne partie d'entre eux aime le disque mais ils n'osent pas s'avouer qu'ils peuvent apprécier un refrain "chanté", ou des morceaux plus jeunes, qui changent, qui ne sont pas assez "true" selon eux.

"Topsy Turvydom" est une expression synonyme de confusion extrême… Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Car c'est exactement la situation du monde dans laquelle on vit ! Nous sommes entourés de mensonges, et il est très difficile d'accéder à la vérité. Certains abdiquent d'entrée, d'autres réfléchissent. Et étant donné que j'essaye de dépeindre ces situations chaotiques tout au long de l'album, cette expression anglophone nous a paru correspondre parfaitement.

Comment s’est passée la composition de cet album ?

Je l'évoquais un peu plus tôt... C'était absolument incroyable !

La diversité des chants est impressionnante, Cyd, quelle est ta formation de chanteur ?

Et bien merci ! J'ai découvert le chant assez tard... À dix-neuf ans, j'ai suivi une formation à l'école ATLA à Paris, où j'ai rencontré beaucoup de musiciens que je fréquente toujours... Dont Swam, qui deviendra cinq ans plus tard le nouveau bassiste de Magoa ! J'ai eu la chance de travailler avec d'excellents professeurs de chant, parmi les meilleurs de Paris (David Féron, Sarah Sanders...) et aux Etats-Unis (Brett Manning...), qui m'ont tous énormément apporté... je ne serais sûrement pas chanteur aujourd'hui sans eux !

Cet album est beaucoup plus typé metalcore US que vos précédents opus, était-ce recherché, ou est-ce venu naturellement ?

C'est possible... Je t'avoue que je ne suis pas calé en "catégorisation" musicale, et je m'en fous un peu... Ceci dit, tous les médias nous classent là dedans, donc il doit y avoir du vrai !! ;) Je peux te parler de ce qu'on voulait faire : quelque chose de plus Rock'n'roll. Plus de chant, de timbres de voix différents, des gros patterns de batterie, des refrains catchy avec plein de choeurs et le tout plutôt mid-tempo ! Voilà ce qu'on aime, et "Topsy Turvydom" en est un bon résumé je pense.

Quels sont les groupes qui vous inspirent dans ce style ?

Hum, je dirais qu'on a tous beaucoup aimé le dernier BMTH, le dernier Asking Alexandria aussi... Je ne suis vraiment pas le mieux placé pour en parler, ce n'est pas vraiment mon rayon! haha ! Je suis un fan de rock... Désolé !

Y a-t-il eu des featurings sur cet album ? Je pense au morceau "Broken Record" et son passage « rap » désarmant d’efficacité.

Les trois featurings de l'album se trouvent sur ce morceau. "Broken Record" parle des "nouvelles stars" qui sont créées de toutes pièces par internet, la télé-réalité, etc... Je me disais bien que tout le monde aurait son mot à dire là-dessus ! Le rap est signé Cavie Anvel, un jeune rappeur de L.A., presque en "one-shot" ! Le deuxième feat présente Tony Macca, un ami anglais qui a une voix d'outre tombe. Et le dernier est l'oeuvre de Jon Howard, le talentueux chanteur canadien de Threat Signal et récemment Vise Versa.

Depuis "Animal", vous êtes distribués par la Klonosphere et Season of Mist, qu’est-ce qui a changé pour vous ?

Avec "Animal" pas mal de choses ! Même si l'emploi du temps a été très chaotique sur "Animal", Klonosphere a fait du bon boulot... C'est vraiment grâce à eux que le groupe a un peu buzzé en France. Season of Mist nous permet d'être dans les bacs, ce qui n'est pas négligeable non plus. Mais nous sommes toujours autogérés et autofinancés, et je suis assez fier de ça.

Quels albums ou groupes, en dehors de ceux que vous avez pu citer plus haut, vous ont influencés ou tout simplement marqués ? Parlez-nous de vos goûts musicaux !

Comme je l'ai déjà dit, je suis principalement un fan de Rock, donc je vais te citer AC/DC, Motörhead, Mike Patton, Led Zep... Voilà tous ceux qui m'ont donné la force de chanter et me donnent toujours la force de continuer au jour le jour. Dans nos influences Metal, nous sommes TOUS de très grands fans de Pantera, Devin Townsend, The Dillinger Escape Plan... J'en oublie comme toujours...

La question rituelle sur le téléchargement illégal, qu’en pensez-vous ?

Je pense que le passage de la musique au numérique est un phénomène complexe, et que l'on a entendu trop souvent "ceux qui téléchargent sont des voleurs" de la part de personnes qui n'ont pas vraiment un jugement très impartial de la situation. Et je pense aussi qu'internet est quand même une belle chose pour la musique, vu que nous allons vers le libre accès à la musique n’importe quand via les Clouds, donc le libre accès à la culture... Et ce dernier point est pour moi indispensable pour qu'une société évolue sainement. Malheureusement, cela a aussi entraîné une dépréciation de la musique et donc du travail des artistes ou plutôt des "créateurs d'œuvres de l'esprit": Il n'est pas normal que l'immense majorité des artistes à travers le monde ait du mal à survivre de leur art. Même des groupes qui semblent avoir du succès ne gagnent presque rien... Je pense que ça va bien plus loin que l'histoire de Kazaa et eMule, et qu'il faudrait réfléchir à la condition de l'artiste en général (pas seulement les musiciens). Et de toute manière, les CDs n'ont jamais été le revenu principal des musiciens, loin de là....

Merci à vous pour le temps que vous nous consacrez, et à bientôt en live !

Un grand merci à toi et à toute l'équipe d'Aux portes du metal ! Nous serons au "Nantes Metal Fest" le jeudi 5 décembre, et à l'EMB Sannois le 14 décembre si l'envie vous en dit !


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