Silent Opera

Interview date

15 Septembre 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Romain, Olivier, Jon, Steven (par téléphone)


Tout d'abord, pouvez-vous présenter rapidement le groupe ?

Romain : C'est un groupe de metal symphonique avec des touches de progressif et quelques influences de death metal. Le groupe a été créé en 2007.
Olivier : Quand on a commencé en 2007, on était trois : Romain à la guitare, Laure au chant et moi à la basse. On a d'abord établi les compos, et une fois qu'on a eu quelques compositions bien travaillées, on a commencé à rechercher quelques musiciens pour pouvoir reproduire tout ça sur scène. Et le groupe a évolué, ce qui est normal quand on monte un groupe, jusqu'à aujourd'hui et l'entrée en studio avec le line-up définitif.

Quelles sont vos influences majeures ?

Olivier : Elles sont très différentes.
Romain : Dream Theater...
Olivier : Les miennes c'est plutôt Iron Maiden, Nightwish, Epica...
Steven : Moi, c'est plutôt Dimmu Borgir.
Jon : De mon côté, c'est tout ce qui est black en général.
Olivier : Donc en fait, ce sont des influences diverses et variées !

Il n'est pas aisé de vous classer comme on aime tant le faire, il y a du sympho, des touches de progressif, de death. Pour vous, est-ce un moyen de toucher le plus de public possible ou au contraire vous pensez toucher un public restreint mais ouvert d'esprit ?

Romain : Quand on compose les musiques, on ne pense pas forcément à ça. Nous sommes plus dans l'esprit de créer notre style.
Olivier : C'est vrai que ça a cet avantage pour nous, on peut peut-être toucher plus de personnes. Et le fait que les compostions soient variées, ça vient du fait que tous les membres du groupe sont différents.

Pourquoi seulement six morceaux ?

Olivier : A la base, ce n'était pas un album que nous voulions faire. On était plutôt parti sur une idée d'EP bien propre, bien enregistré. Mais vu la durée des six titres, on s'est dit que ça ressemblait plus à un album, donc on l'a présenté comme tel et non comme un EP. C'est aussi une question de temps.
Romain : En étant auto-produit, il fallait aussi qu'on limite notre temps dans le studio. On a choisi de faire l'album en studio.
Jon : On préfère faire moins de titres mais qu'ils soient bien pro, bien propres que de faire plein de titres, mais crades.

Avec le nom du groupe Silent Opera et le nom de l'album, "Act One", cela donne une impression de concept. Seriez-vous un groupe conceptuel ?

Olivier : Si ta question, c'est "est-ce que le deuxième album s'appellera "Act Two" ?", la réponse est non. (Rires). C'est vrai qu'on essaye de jouer avec ça. Mais si on lit et traduit les paroles, on se rend compte que le groupe n'est pas du tout dans ce concept là. C'est plus pour s'amuser par rapport à l'opéra. Pour le deuxième album, on a déjà quelques titres qui sont composés et il ne s'appellera pas "Act Two" parce qu'on trouve ça vraiment horrible. (Rires).

D'après-vous quels sont les trois mots qui décrivent le mieux cet album sans dire, symphonique, progressif et death ?

Romain : (hésitation). Des morceaux assez intenses, ils se passent beaucoup de choses. Il y a pas mal d'émotions qui entrent aussi en jeu dans les mélodies. Il y aussi de la rage, c'est un peu sombre.
Olivier : On n'est pas parti dans les paroles sur des dragons et des chevaliers. Ce sont toujours des paroles censées et réelles.
Romain : Des paroles qui peuvent toucher tout le monde.
Olivier : C'est vrai que tout le groupe en général n'a pas voulu que les paroles soient juste des mots posés sur de la musique. Ce sont des paroles qui veulent vraiment dire quelque chose et qui ont été autant travaillées que la musique.

Vous avez déjà tourné un clip. C'est assez rare pour un groupe auto-produit et qui sort son premier album. Comment cela s'est-il passé ?

Olivier : L'idée, c'était de partir sur des moments de studio. Réussir à montrer les mecs qui travaillent en studio sur une belle chanson.
Romain : Ce n'est pas une démarche commerciale. Ce n'est pas un clip que l'on pourrait avoir avec des professionnels, c'est sur un morceau qui est assez long. A la base, c'est juste un trip, comme une vidéo souvenir, une carte de visite qui permet aux gens de voir nos têtes et de voir comment on travaille. Rien n'a été retouché dans la vidéo. Mais on ne peut pas vraiment parler de clip parce que ce n'est pas un clip promotionnel avec un gros budget, un morceau court capable de passer partout. C'est quelque chose de fait pour le fun. Mais on aimerait bien tourner un clip sur un morceau un peu plus court, un peu plus approprié. Là, on comptait vraiment faire ça avec une trame, une histoire communiquée via les images. Mais du coup, ça prendra du temps. Déjà, celui là a pris du temps à notre chanteur Steven qui a monté les images et s'est occupé de la coordination du son et de l'image. Le résultat est très sympa, ça montre le côté plus détendu du groupe, de joyeux lurons alors qu'on fait une musique un peu plus sombre.

Quels sont les retours que vous avez eus sur "Act One" ?

Olivier : Tous les retours que j'ai eu ont été plutôt sympa. On a eu de bons retours. Mais il parait qu'il a voyagé, il est allé au Québec, en Espagne et les retours qu'on a eus sont bons.

Pour le moment, cherchez-vous un label ou préférez-vous être indépendants pour garder le contrôle total sur ce que vous faites ?

Olivier : Honnêtement, ça serait mieux d'avoir un label. Déjà, il y a des webzines qui n'acceptent que des groupes sous label pour commencer, et en plus, pour tout ce qui est recherche de date, c'est plus sérieux. C'est très dur de s'autoproduire et de rester seul. Jon : On ne va pas prendre un label pour prendre un label et pour qu’il décide de tout ce que l’on va faire. Quand on choisira un label, on le prendra parce qu’il nous veut pour ce qu’on est.

Saviez-vous qu'il y a un groupe Italien de metal symphonique qui s'appelle Silent Opera et qui va sortir un album sous peu ? Pensez-vous que cela pourrait vous nuire pour la suite ?

Olivier : Ce qu'il faut savoir c'est que c'est un pur hasard. Pour avoir fait quelques recherches, c'est un groupe qui a commencé quand nous on préparait déjà l'album, qu'on faisait nos premières compos. Et à la base, ils ne faisaient que des reprises. Et c'est vrai qu'après, on s'est aperçut qu'ils essayaient aussi de faire leur petit chemin dans leur pays. Mais je ne pense que ça nous va nous gêner. Chacun fait son truc, nous, tous les morceaux sont protégés par la SACEM, donc pour les droits d'auteurs, on est bon ! (Rires).

Vous n'allez pas vous retrouver dans la même situation que Rhapsody qui a du modifier son nom à cause d'un jeu.

Olivier : Oui, Rhapsody of Fire. Après, ce n'est pas à même échelle. Mais ça se joue à un détail, un détail peut avoir une incidence sur la notoriété de toute façon. Nous, savons que nous sommes protégés. A partir du moment où la SACEM accepte le nom Silent Opera, ça veut dire que le nom en lui-même n'a pas été déposé et protégé. Donc ça ne nous posera pas de problèmes !

Comment en êtes-vous arrivés à jouer de la musique et plus particulièrement du metal ?

Romain : J'habitais dans un petit village paumé où il n'y avait pas grand-chose à faire sauf de la guitare (rires). Kevin Codfert d'Adagio vient du même village que moi.
Olivier : Et puis après, ça vient aussi de ce que l'on écoute. Pour arriver à des styles assez définis, je pense que c'est parce que ça fait des années qu'on écoute des trucs de plus en plus spécifiques.
Jon : Pour extérioriser des sentiments, tu te diriges vers des musiques qui sont appropriées.
Steven : Moi, j’ai toujours écouté ça.
Olivier : Je pense que c'est la même chose pour nous tous. On a tous commencé de la même manière. On a vite écouté du metal parce que notre entourage pouvait en écouter. Moi, j'ai commencé la guitare et la basse quand j'avais douze ans, Jon a commencé la batterie à neuf ans, Romain à fait de la guitare à sept ans et Steven...
Steven : Dès que je suis né, j’ai commencé à crier ! (Rires). Quand je suis né, je faisais du black et après, j'ai fait du death. (Rires).
Olivier : Puis il faut savoir que nous sommes tous musiciens, même Steven est guitariste.

Quels sont vos projets ?

Romain : Comme tu le disais dans ta chronique, on est complètement auto-produit, donc il faut qu'on s'exporte nous même, ce qui prend pas mal de temps. Comme pas mal de membres du groupe ont des boulots à côté, on a bloqué deux semaines entre février et mars pour pouvoir partir un peu. Nos projets, c'est vraiment de tourner. Et à côté de ça, on a déjà commencé à composer pour la suite. Donc sans vouloir se précipiter, on va essayer de travailler tranquillement. Et comme te l'a expliqué Olivier, pour "Act One" on avait tout composé avant d'avoir un line-up définitif, donc ce qui serait bien cette fois, c'est que tous les membres du groupe puissent ajouter sa touche personnelle, ce qui donnera une couleur un peu différente et plus de cohérence qu'on a peut-être pas encore tout à fait sur notre premier et que l'on aura sur le second grâce à notre expérience. Donc c'est ça nos futurs projets. Mais c'est vraiment une volonté de tourner, ça nous permettra peut-être d'avoir de nouveaux contacts qui nous permettrons de distribuer dans de meilleures conditions. Ce n'est pas beaucoup sur le papier, mais c'est de longue haleine. Mais ça fait aussi revenir sur la question du label, parce qu'avec un label, c'est plus simple pour tout ça.

Oui, puis je pense que lorsqu'on est artiste, on a besoin de quelqu'un qui nous vende, parce que les artistes ne sont pas des vendeurs, ils sont là pour s’exprimer à travers leur art...

Romain : Je ne sais pas si à notre stade on peut dire que nous sommes des artistes, mais c'est vrai qu'il y a des gens qui ne sont pas très commerciaux dans le groupe, moi y compris (rires). C'est pour ça qu'on va essayer de bien faire les choses, ne pas aller trop vite et tirer des plans sur la comète. Faut vraiment réussir à exporter notre musique.

Vous vous produisez le 8 octobre en concert...

Romain : Oui, tout à fait ! On se produit dans un petit bar qui s'appelle KixKil. C'est un petit bar sympa dans Bayonne qui se bouge pour faire jouer pas mal de groupes. Il y a un concert une fois par semaine. C'est un petit endroit qui n'accueille pas cent personnes, mais c'est sympa quand même. Il y a pas mal de groupes qui y viennent, même de Paris, dans le cadre d'échanges de dates. C'est vrai que c'est sympa de pouvoir présenter l'album chez nous. En octobre, on va avoir plusieurs échanges. Le 30 octobre on va jouer dans un festival qui s'appelle Metalloween. C'est la première fois qu'ils font ça et c'est assez extrême, ça va du black metal à nous... C'est assez sympa, on s'est retrouvé là un peu par hasard, mais c'est bien. C'est sûr que par rapport à l'affiche, on n'est pas trop extrême, mais il n'y a pas de raisons pour que ça ne passe pas bien. Et sinon, on doit aller faire un showcase dans un Cultura de Mérignac le 23 octobre et actuellement on cherche une salle pour le soir pour faire suite au showcase. Les gens, si sur Bordeaux vous voulez organiser une soirée metal le 23 octobre, pensez à nous ! C'est le planning pour octobre. Après, il y a les plannings de février, mars dont j'ai parlé qui sont encore à définir.
Olivier : Logiquement, on devrait partir une quinzaine de jours sur les routes pour défendre l'album un peu partout. Comme on te l'a dit, il y a deux intermittents, le batteur est à la fac, et moi qui travaille dans un magasin, donc c'est un peu compliqué et le claviériste qui est prof de claviers. Donc, on est quand même obligés de se fixer des dates pour partir sur les routes. On va essayer de faire le plus d'endroits possible si on veut bien de nous !

Et avec quels groupes vous aimeriez vous produire ?

Olivier : On aimerait bien partager l'affiche avec Adagio. Ils ont un côté assez extrême dans leurs compositions et ça correspond pas mal à ce qu'on voudrait. Il y a aussi tout ce qui est le metal à chanteuse en général. Après, c'est une question qu'on ne se pose pas trop parce que si on a une possibilité, on fonce. On ne va pas faire les difficiles.

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour le reste de l'année ?

Olivier : Que l'album soit entendu un peu partout, que tout le monde l'écoute (rires). Que les gens aiment et soient touchés par ce que l'on fait. Et évidemment qu'on puisse jouer le plus possible et qu'on puisse proposer très vite le deuxième album.


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