Sonic Syndicate

Interview date

24 Juin 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Karin Axelsson (par téléphone)


L'album devait sortir fin mai et finalement, il ne sortira qu'en août. Que s'est-il passé ?

Et bien, après que nous ayons terminé l'album, nous l'avons écouté et nous nous sommes dit que nous devions changer quelques petites choses. Nous avons ajouté plein d'effets pour les voix et le clavier. Et puis, nous avons décidé de le mixer à nouveau donc nous sommes retournés dans le même studio, au Bohus Studio. Je pense que c'est vraiment une bonne chose parce que nous ne voulions pas sortir un album dont nous n'étions pas fiers. Et ça nous a aussi donné plus de temps pour enregistrer quelques vidéos.

Vous avez tourné pendant un an. L'énergie que vous aviez pendant cette tournée vous a-t-elle aidée à composer plus facilement ce nouvel album ?

Oui, je le pense vraiment. Je pense que lorsque Nathan a rejoint le groupe, il nous a aussi apporté beaucoup d'énergie. Et nous avons senti que c'était un nouveau départ pour nous tous, parce que durant tout l'été nous avions cherché un nouveau chanteur. Nous avons reçu et répondu à beaucoup de mail, nous avons fait une sélection et vingt personnes ont passé une audition. Et quand Nathan a rejoint le groupe, nous avons senti que c'était tout simplement parfait. C'est tout simplement comme nous voulions que ça soit. Et nous sommes partis en tournée et en Suède, nous avons joué dans une énorme arène. Et nous avons eu une nouvelle énergie. C'est ça qui nous a donné envie d'enregistrer un nouvel album aussi vite. Je pense que dans le son de l'album, ça se ressent que nous étions plus heureux et plus énergiques cette fois-ci.

J'ai lu que "tout semblait véritablement naturel pour la première fois" quand vous travailliez sur cet album. Avez-vous quelques regrets sur ce qu'il s'est passé avant ?

Non, absolument pas. Je veux dire que ça nous semblait naturel aussi avant, mais cette fois-ci, on se sentait vraiment, vraiment bien. Nous voulions vraiment faire cela. Bien sûr, nous sommes fiers des albums précédents, mais c'est le premier album dans lequel nous nous sommes investis en tant que musiciens, personnes et même en tant que groupe. Nous étions plus forts et nous allions tous ensemble dans la même direction. Au début, il n'y avait que deux personnes qui écrivaient les chansons, maintenant, nous le faisons tous. Nous avons changé notre façon de travailler et je pense que tout le monde va le ressentir en écoutant l'album.

C'est la première fois que Nathan James Biggs chante sur un album de Sonic Syndicate. Comment l'avez-vous aidé à faire ce que vous souhaitiez ?

(Rires). Je ne pense pas du tout que nous ayons du l'aider. Il a tant d'énergie qu'il était un peu comme un trublion dans la salle où nous travaillions (rires). Si nous jouions un riff de guitare qu'il ne connaissait pas encore, il se mettait à chanter des paroles qui lui venaient intuitivement. Il a écrit les paroles avec Richard et nous travaillons dans le studio, nous six, en même temps, et il venait et disait "hey, nous avons ce nouveau refrain, qu'en pensez-vous ?". Donc tout le monde travaillait ensemble, se soutenait et s'aidait quand nous n'avions pas d'idée pour les choses sur lesquelles nous travaillions. Donc, il apporte beaucoup à tout le monde.

Il y a deux chansons qui sont moins violentes sur cet album, "My Own Life" et "Miles Away". Comment avez-vous su où les placer afin qu'elles s'intègrent aux autres morceaux ?

C'est dur de faire un sommaire pour un album, autant que faire une set-list pour un concert. Nous nous sommes battus et nous avons voté. Mais au final, nous voulions avoir un bon courant, plutôt que d'avoir toutes les chansons fortes de l'album au début. Nous voulions que l'énergie s'écoule tout au long de l'album et c'est une bonne idée. Je pense que finir avec "We Rule The Night" est une bonne manière de terminer l'album, l'énergie étant à son paroxysme.

Comment s'est passé l'enregistrement de la basse ?

Cela a pris quatre jours ou quelque chose comme ça. Nous vivions dans le studio, dans la même pièce (rires). Nous ne quittons pas le studio avant la fin, c'est une sorte de règle pour que nous restions consacrés sur notre travail. Nous avons travaillé avec un nouveau producteur, Toby Wright, nous n'avions jamais travaillé avec lui avant. C'est un homme fou, fou (rires), mais il a une grande expérience. Quand nous enregistrions, il voulait utiliser ce qu'on appelle des copies, c'est-à-dire que tu enregistres une fois un passage et quand il est bon, tu le copies, comme pour un refrain par exemple, comme ça tu n'as plus à le rejouer. Mais je lui ai dit que je n'aimais pas travailler comme ça, nous aimons enregistrer dans des conditions live. C'est-à-dire que je joue la chanson encore et encore et ensuite, je choisis la meilleure version, et c'est un travail plus difficile je pense. Il faut être concentré et donner le meilleur de soi-même car ça te prend toute ton énergie. Mais je pense qu'on entend sur l'album qu'on a travaillé de cette manière.

Y a-t-il des albums qui t'ont inspirés pour ton jeu de basse sur cet album ?

Oh, c'est compliqué ça ! Il y a beaucoup de bons bassistes, j'écoute de Iron Maiden à Muse. Tous les groupes que j'écoute ont de bons musiciens. Je suis toujours inspirée quand je les regarde jouer en concert, est-ce qu'ils utilisent des picks, quel genre de cordes ils ont. Et j'ai toujours pensé que je voulais être une meilleure bassiste, parce que je ne suis pas assez bonne pour différentes raisons (rires). Mais c'est vraiment bien, car ça te pousse à donner le meilleur de toi même.

Quelle est la nouvelle chanson qui te procure le plus de plaisir quand tu la joues ?

Oh, nous avons seulement joué "Revolution Baby" en live. C'est effectivement un grand plaisir de la jouer, mais ma chanson préférée sur cet album est "Beauty And The Freak". Pendant l'écriture, c'était l'une de mes préférées. Mais c'est difficile à dire avant de les avoir joué sur scène laquelle sera la plus sympa car ça peut être celle qu'on attend le moins.

D'après toi, quelle est la plus grande force de ce nouvel album ?

Je pense que c'est la diversité des chansons. Et l'énergie qu'il y a dans tout l'album.

Et quel est ton meilleur souvenir de l'enregistrement de "We Rule The Night" ?

(Rires). Cela va apparaitre dans le DVD bonus. Quand John enregistrait la batterie pour la chanson "Turn It Up", qui est une chanson un peu démembrée je dirais (rires), une chanson pour faire la fête. Dès le début, nous l'avons écrite comme si c'était une blague. Nous avions tous une sorte de danse sur elle, car on la voit vraiment comme une chanson cool. Et donc, quand John enregistrait la batterie que l'on entend maintenant dans la chanson, Nathan est entré dans la salle d'enregistrement, dansant autour de lui, sans rien sur lui, complètement nu (rires). Et nous, nous étions assis dans la salle de contrôle et nous rions beaucoup. Cela sera montré sur le DVD.

Qu'aimes-tu le plus dans l'évolution de Sonic Syndicate et sur ce nouvel album ?

Je pense que c'est le fait que nous travaillons tous ensemble maintenant, comme un grand groupe. Nous sommes tous près les uns des autres, ce n'est absolument pas difficile entre nous. Je suis vraiment contente et cet album me procure beaucoup de joie.

"We Rule The Night" est votre quatrième album. Est-ce que vous écoutez toujours les critiques ?

Bien sûr qu'on le fait. Mais je n'achète pas tous les magazines pour voir s'il y a une chronique. Je veux dire que nous sommes fiers de sortir ce que nous faisons et bien sûr, j'espère que les gens l'aimeront, mais je dois me faire à l'idée que tout le monde n'a pas à aimer ce que nous faisons. (Rires). Bien sûr, certaines personnes écriront des choses négatives et d'autres vont l'adorer. C'est comme ça. Bien sûr, on peut prendre quelques tuyaux, et si nous avons de bonnes critiques, je serais heureuse.

Et s'il y en a qui sont mauvaises, et que tout le monde souligne le même point, est-ce que ça aura une influence sur votre manière de composer ?

Non, je ne pense pas. Même si ça dépend de ce qui est dit. C'est peut-être quelque chose qui te reste dans la tête et tu y penses, tu t'en souviens bien évidemment. Mais tu ne peux pas tout prendre au sérieux, tu dois aimer ce que tu y fais et y croire. Tu ne peux pas permettre à des gens de te faire régresser.

Cet été, vous allez jouer dans des festivals. Commencerez-vous à présenter les nouvelles chansons ou allez-vous attendre la sortie de l'album pour les jouer en concert ?

Il est certain que nous allons jouer "Revolution Baby". Peut-être "My Own Life", c'est tout ce que je peux dire. Nous devons attendre la sortie de l'album ainsi que les vidéos.

Jouer dans un groupe comme Sonic Syndicate, c'était un rêve de petite fille, d'adolescente ou tu rêvais d'une toute autre vie ?

Et bien, quand j'ai rencontré les gars pour la première fois, je travaillais pour un journal et je les interviewais. Je connaissais déjà leur batteur précédent, Christopher, avant de les interviewer, donc il savait qui j'étais, mais je ne connaissais pas les autres. Plus tard, le même été, je les ai revu, ils sont venus me voir et m'ont dit "tu joues de la guitare, peux-tu aussi jouer de la basse ?", j'ai répondu "oui, pas aussi bien que de la guitare, mais je peux en jouer". Ils m'ont dit :" d'accord, parce qu'on cherche un bassiste. Tu peux nous joindre à nous ?". Et c'est comme ça que ça a commencé. J'étais toujours à l'école à ce moment là, et je n'avais jamais joué dans un groupe, donc c'était vraiment énorme pour moi de pouvoir faire ça et d'avoir des mecs qui me voulaient dans leur groupe. C'est vraiment chouette.

As-tu déjà ressenti de l'ennui avec la basse ou la guitare ou tu as toujours su comment te renouveler pour garder l'excitation ?

Pour moi, nous faisons de nouvelles choses tous les jours. Ce n'est pas juste jouer, ça vient avec le travail sur la musique, ce qui veut dire que tu fais plein de choses différentes. Rien que le fait d'avoir une nouvelle basse, de visiter une nouvelle ville avant un concert, apprendre des nouvelles chansons, ce sont toujours des choses qui permettent à l'intérêt de rester intact. Tu peux toujours être meilleur comme je l'ai dit plus tôt, il y a toujours quelque chose que tu veux apprendre ou que tu aimerais jouer. C'est toujours un challenge pour toi-même.

Et voudrais-tu jouer d'un autre instrument ?

En fait, je peux aussi jouer du piano. J'ai essayé car ma mère en jouait. Mais je n'ai vraiment pas assez de patience pour tout apprendre. (Rires). J'ai des petites notions dans la tête. J'aurais vraiment aimé en jouer de manière plus professionnelle (rires).

Et si tu peux le faire un jour, penses-tu que tu pourras jouer quelques notes dans une composition de Sonic Syndicate ?

Peut-être. Mais il y a beaucoup de choses compliquées à faire (rires). Les claviers que nous avons sont vraiment rapides, donc il faudrait que j'entraine un peu plus mes doigts je pense.

Penses-tu que ta condition féminine joue un rôle dans le groupe ou tu penses que tu aurais le même statut et les mêmes relations avec les autres membres si tu étais un homme ?

Oui, tout à fait, ils me traitent comme si j'étais aussi un mec. (Rires). Ils ne me traitent absolument pas différemment sous prétexte que je suis une fille. Ils me voient comme l'un des leurs, et normalement, tout le monde fait de même. Ils nous voient comme des musiciens, pas comme des garçons ou des filles.

Et comme Sonic Syndicate est un groupe de musique extrême, que penses-tu de cette scène ?

Je pense qu'il y a beaucoup de groupes talentueux. Je veux dire même ceux qui ne sont pas public, il y en a tellement en Suède. Tout le monde joue dans un groupe ou dans plusieurs. Rien que dans notre ville, nous avons un million de groupes différents. C'est juste une grosse scène metal en Suède et je pense que tous devraient croire en eux et continuer de jouer en live le plus possible, parce que c'est là qu'on a un vrai plaisir.

Penses-tu qu'un jour, Sonic Syndicate puisse être un peu moins extrême qu'il ne l'est aujourd'hui ?

Tu ne sais jamais ce qu'il peut se passer. Si tu compares "We Rule The Night" à "Eden Fire" par exemple, il y a une différence énorme. Nous n'avons pas vraiment peur d'essayer de nouvelles choses. Si nous perdons le côté metal ou si nous le développons plus, ça sera dans le futur. Quand nous écrivons des chansons, nous ne planifions rien. Cela se passe comme ça doit se passer, donc tout peut arriver à priori.

Il semble que le groupe est très excité par le nouvel album. Que peux-tu dire aux gens pour les convaincre d'écouter l'album ?

Oui, nous sommes vraiment excités ! Je pense qu'ils ont besoin d'écouter entièrement l'album avant de se dire qu'ils l'aiment ou pas. Chaque chanson est différente des autres, il n'y a pas une seule chanson qui puisse résumer l'album. Donc, ils devraient tout écouter et venir nous voir sur scène et s'ils ne nous aiment pas, ce n'est pas grave. (Rires).

Penses-tu que le fait qu'ils voient l'alchimie qu'il y a entre vous, cela aidera les gens à aimer encore plus les nouveaux morceaux ?

Je pense qu'une fois que tu nous as tous rencontrés, tu peux voir que nous sommes comme une famille. Nous nous traitons comme si nous étions de vrais frères et soeurs. Et puis, sur scène, on s'amuse tellement ensemble, parfois on fait des petits jeux, peut-être que les gens ne le voient pas d'ailleurs. Mais je pense que c'est vraiment bien.

Que peux-tu dire pour nos lecteurs et les fans qui attendent ce nouvel album ?

Ils ne vont plus devoir attendre bien longtemps, même si je regrette qu'il ne soit pas sorti avant. Et j'espère que nous pourrons bientôt le jouer en live, parce que ça nous manque vraiment et que tous les concerts que nous avons fait jusque là étaient merveilleux. On est juste impatient de revenir.

Tu penses que vous passerez par la France avec cet album ?

Oui, c'est sûr ! Nous allons jouer à travers toute l'Europe et nous viendrons aussi en France !