Trepalium

Interview date

14 Novembre 2014

Interviewer

philippec

I N T E R V I E W

Interview Harun et Nicolas


Le 14 novembre dernier, Trepalium se produisait à Nice dans la salle de l'Althérax et avant leur concert, Harun et Nicolas, les deux guitaristes du groupe poitevin, nous ont accordé cette interview.

Bonsoir. Tout d'abord peut-on revenir sur "H.N.P."? Avec le recul, que pensez-vous de cet album ? En êtes-vous contents ?

Harun : Oui on en est fier, nous avons bien bossé dessus autant artistiquement que sur scène, c'est un album que nous avons bien défendu. Nous avons fait pas loin de quatre-vingts date en France et en Europe. Que dire de plus ?

Nicolas : Il était plus traditionnel en fait.

Harun : Oui voilà, c'était un album retour au source, plus metal par rapport à ce que l'on vient de sortir, c'était un besoin de revenir vers un truc un peu plus violent, un peu plus noir, c'était une étape nécessaire dans l'histoire du groupe de faire quelque chose à l'ancienne avec les moyens techniques d'aujourd'hui. Maintenant que ce besoin est révolu, nous attaquons un nouvelle phase. Là, on revient vers de l’expérimentation.

Ah bon, je trouve "H.N.P." tout de même bien groovy...

Harun : Il est sûrement groovy mais c'est un album basé sur des rythmiques plus binaires, on trouve moins le côté shuffle que sur "Treize" ou notre deuxième album.

Nicolas : En fait, nous n'avions jamais fait de binaire avant...

Harun : Là, c'était la première fois que nous avions cette approche de notre musique, c'était plus des mosh part avec des parties plus proches des cultures Hardcore, Thrash, Death.... Avec des morceaux plus longs et alambiqués... Pour moi "H.N.P.", par notre approche plus binaire, se veut plus dans la tradition Thrash et Death avec plus de blast beats et de double caisse et des riffs influencés par Meshuggah ou Pantera. En fait, il est peut-être groovy mais ce n'est pas le groove représentatif du groupe quand je parle de groove notamment dans notre dernier EP. Pour moi, cela doit être plus swing, plus sautillant. Mais c'était un besoin qui faisait partie de nous aussi.

Donc, vous avez pas mal tourné pour le promouvoir ?

Harun : Oui pas mal, le Hellfest, le Motocultor, la tournée Klonosphère puis une tournée européenne de vingt-quatre dates en Europe avec Gojira. Nous sommes passés par la Scandinavie, le Bénélux, le Royaume-Uni...

Comment cela s'est passé et avez-vous quelques souvenirs à nous raconter ?

Harun : En fait lorsque nous avons commencé la partie européenne de la tournée, la pression est montée d'un cran. On avait beau être dans la même énergie, nous nous sommes retrouvés devant dix fois plus de monde, des gens furieux. Nous avons commencé par la Norvège à Oslo, en fait...

Nicolas : Oui la Norvège c'était impressionnant, nous sommes arrivés à Oslo, il y avait mille personnes qui scandaient notre nom comme si ils nous connaissaient à fond, donc c'était facile, il y avait vraiment une super ambiance... Après la Norvège, on est passé par la Suède, puis le Danemark, on est passé par la Hollande où on a passé une super soirée à Amsterdam... Puis l’Angleterre, on a pris le bateau pour Newcastle, on y a passé quinze jours. On est passé aussi au Pays de Gales puis nous sommes revenus en France... Une tournée marathon de deux mois ! Après avoir fait pendant un mois plusieurs dates en France avec la tournée Klonosphère, nous avons enchaîné avec la tournée avec Gojira. Et de deux cents à trois cents personnes par date, avec Gojira nous sommes passé à mille, mille six cents personnes par soir. Donc, on est vraiment monté d'un cran.

Harun : Oui c'était un autre standing, dont on gardera de supers souvenirs... Et au delà de ça, cela nous a permis d'exposer notre musique à un autre public, celui de Gojira entre autre et si c'était à refaire, on le referait avec un grand plaisir.

Venons-en à votre nouvel EP, "Voodoo Moonshine" avec lequel vous avez donc enfoncé le clou en assumant dans son intégralité votre côté jazz et swing. Pourquoi ce choix ?

Harun : Oui c'est venu naturellement en fait, ce que nous avons développé sur "Voodoo Moonshine" était déjà présent en 2006 sur notre deuxième album "Alchemik Clockwork of Disorder" à travers des titres comme "Sick Boogie Murder" ou "Vesania". Mais même si nous revendiquions le côté swing et groovy de notre musique, nous n'avions jamais poussé le délire à fond et si on écoute nos précédents albums, on retrouve par petites touches l'essence qui a permis de créer " Voodoo Moonshine". Donc ce n'est pas vraiment un changement de style, c'est juste que nous avons assumé à fond nos origines. Après, le moment déclencheur a été lors d'un day off pendant la tournée Klonosphère. Les autres étaient couchés et je me suis retrouvé à veiller très tard avec notre ingé son, Thibault Chaumont. Nous avons commencé à parler de l'univers du groupe, de son esthétique et de fil en aiguille, il m'a fait comprendre que cette identité que nous pensions propre au groupe n'avait jamais été poussée à fond et que cela ne demandait qu'à mûrir. Cette discussion a vraiment été inspirante et il a su me convaincre qu'il fallait que l'on bosse dans cette direction.

Qui a composé la musique et écrit les textes ? Comment vous est venu le concept ou le thème voodoo/New Orléans ?

Harun : De retour de tournée, j'ai pris ma gratte et j'ai commencé à poser quelques idées, puis c'est venu tout naturellement. Nous nous sommes retrouvés avec de nouvelles compos qui nous ont ouvert des portes sur une multitudes d'idées en terme d'arrangement de visuel et d'imagerie au niveau du groupe qui ne demandaient qu'à sortir. Une fois que j'ai maquetté tous ces titres, le long de l'été 2013, et que je les ai envoyés aux gars, nous nous sommes tous mis d'accord pour bosser ça à fond. Pour les textes, KK (Kéké), ça lui a sauté de suite à la gueule, il nous a dit "ça c'est de la musique voodoo, je vais écrire là-dessus". Donc, il a bouquiné, regardé des reportages pour essayer de mieux comprendre la culture voodoo. Nous avons répété la musique de notre côté pendant trois mois pour être prêts pour l'enregistrement, lui écrivait les textes et il passait de temps en temps aux répétitions pour voir l'évolution. Après, j'ai cherché une personne capable d'arranger et d'harmoniser notre musique pour intégrer des cuivres, donc j'en ai parlé à Mathieu Metzger, le sax de Klone, qui lui a travaillé pendant cinq ans dans l'orchestre nationnal de jazz et vu son bagage musical, je me suis dit qu'il aurait sûrement des contacts à me proposer. Et il m'a présenté Rémy Dumoulin, un ancien collègue de boulot à lui, qui a travaillé pour Magma, Rokia Traoré, etc... Il est venu chez Mathieu et je lui ai fait écouter les maquettes, je lui ai enregistré les parties à la guitares sèche puis nous en avons discuté, ça l'a inspiré. Il m'a dit "j'essaye des trucs et je renverrai les fichiers et tu me diras ce que tu en penses." Bien évidemment, je l'ai guidé pour les mélodies et pour les accents que je souhaitais. Après il a fait le plus gros du travail derrière il a écrit et arrangé pour chacun des instruments. Au final nous sommes arrivés à un gros travail d'équipe.

L'enregistrement s'est-il bien passé ? Racontez-nous un peu.

Nicolas : pour nous, un peu comme à la maison puisqu'on l'a fait chez notre ingé son habituel, Thibault Chaumont. Nous avons fait les parties batterie en premier, après nous avons enregistré le reste entre le boulot du matin et celui d'après midi. Dès que nous avions deux heures de libre, on passait chez lui, on faisait quelques prises de guitares. Pour finir, c'était un peu à l'arrache mais nous avions bien bossé avant. Pour les cuivres, ils les ont enregistrés de leur côté. 

Harun : En fait j'était en contact permanent avec Rémy Dumoulin, l'arrangeur brass band qui joue aussi du saxophone et de la clarinette. Comme je te l'ai dit auparavant, je lui avait donné les directives, puis nous en avons pas mal discuté au téléphone et sur internet, il m'a envoyé une première série de fichiers, je lui ai dit ce qui allait et ce qui n'allait pas puis il m'a fait un deuxième envoi puis une fois d'accord, il est monté sur Paris et a fait appel à des anciens membres de l'ONJ (Orchestre National de Jazz) : Sylvain Bardiau à la trompette et Matthias Malher au trombone. Une fois qu'ils ont enregistré leurs parties, Rémy nous a renvoyé les fichiers puis nous avons mixé ça en studio avec Thibault avec l'aide de Mathieu Metzger qui nous a bien guidés pour le mix car il a l'habitude de bosser avec Klone au niveau des sons saturés et du rapport cuivres, bois, guitares électriques. Cela c'est fait assez naturellement mais cela était aussi assez éprouvant, surtout pour Thibault, et nous, nous étions assez stressés par rapport au résultat en fait, car nous n'étions pas sûrs que cela ait fonctionné. Du fait que le spectre sonore de Trepalium est très large, nous avons un son death metal donc nous essayons d'avoir un maximum de largeur. Thibault, lui, devait absolument trouver l'équilibre par rapport à la masse sonore du brass band qui est aussi puissant voir plus puissant que groupe de metal, tu as plusieurs cuivres qui poussent en même temps donc il fallait mixer tout ça. 

Nicolas : Nous avons dû un peu changer notre son, il est plus basé sur la basse, l'association basse batterie est un peu différente, les guitares sont un peu en retrait pour pouvoir intégrer les cuivres.

Harun : Cela était aussi intéressant en terme de création que de mix, nous avons été obligés de tout reconsidérer même si nous avions déja utilisé certains outils en 2006.

Nicolas : Du fait d'avoir choisi de faire un EP, car nous aurions pu faire un album qui n'aurait peut-être pas marché et nous aurions passé deux fois plus de temps pour rien, là nous avons pris beaucoup de risques en faisant quelques morceaux test.

Harun : En gros, cela laisse sous-entendre que nous risquons de travailler dans cette direction pour le prochain album, là c'était l'occasion de pousser à fond l'arrangement, de travailler au maximum dans les détails sur peu de morceaux. Finalement, cela valait le coup car c'est la première fois que nous obtenons des chansons aussi riches au niveau de l'instrumentation et des idées. Puis, maintenant, nous savons que si nous devons faire un album complet dans cet esprit là, cela va être très long à travailler.

Nicolas : Oui il y a autant de travail pour ce EP que sur album normal en fait, avec tous les arrangements. C'est comme si nous avions fait treize morceaux sans cuivre et piano. 

Je vais rebondir sur le piano, il y a pas mal de clavier sur "Voodoo Moonshine". Qui joue ?

Harun : Il y a des samples déjà que j'ai récupérés un peu à droite à gauche pour quelques intros. Les parties d'orgue Hammond, c'est moi. Pour le piano sur le dernier titre, "Blowjob On The Rocks", j'ai invité un ami qui travaille avec moi au conservatoire de Châtellerault qui s'appelle Gérald Villain, c'est un pianiste très talentueux que j'admire beaucoup. Il a apporté beaucoup à l'ambiance de ce morceau. Je lui ai envoyé les maquettes que j'avais faites durant l'été, je lui ai expliqué comme à Rémy ce que je voulais entendre. Nous avons fait beaucoup de recherches pour arriver à ce que nous voulions, une ambiance cabaret. C'était une envie aussi de réintroduire les claviers dans Trepalium, j'en avais rajouté pas mal dans "Alchemik Clockwork of Disorder" mais pour les autres, c'était plus des nappes. Là, nous avons voulu laissé parler nos envies, on s'est dit "tiens, là, on va rajouter des cuivres, là du piano, inviter des potes..." Nous avons voulu faire les choses en grand car nous voulions quelque chose de riche pour développer l'univers de chaque morceau à fond ! Et je pense que nous ne nous sommes pas plantés !

Pouvez-vous nous faire le track by track de "Voodoo Moonshine" ?

Harun : Donc "Moonshine Limbo" est le titre introduction de ce EP. Cela commence par une ambiance un peu cabaret sous fond de bagarre pour annoncer la couleur du EP. Il se veut vraiment rock, il y a un gros black beat rock derrière, il y a même un pont très New Orléans avec une partie à la Duke Ellington avec cinq cuivres qui harmonisent un solo de guitare. C'est le titre qu'il fallait mettre en avant pour vraiment donner la couleur de ce EP...

Ensuite cela enchaîne sur "Damballa's Voodoo Doll" qui reste dans l'esprit de "Moonshine Limbo" mais qui se veut beaucoup plus Hardcore, c'est un riff beaucoup plus saccadé avec de la double pédale, il y a un solo de saxo très réussi de Mathieu Metzeger, le saxophoniste de Klone, qui nous fait une espèce d'impro légèrement orientale qui finit sur une approche très John Zorn... A la fin, il y a quelques vocalises de Jo de Gojira pour suppléér la guitare ambiante et pour amplifier l'aspect grandiloquant de ce morceau très Brutal Swing qui monte en pression et en violence...

Cela amène au titre suivant, toujours dans l'esprit mais plus dansant : "Possessed By The Nightlife", inspiré par un titre de Benny Goodman, le célèbre "Sing Sing". Ce morceau est basé sur un rythme typique que l'on peut entendre dans le Swing des années trente sur des tons très boogie...

Et On arrive ensuite à "Guede Juice" qui est un titre charnière du EP, dans les tons des trois premiers morceaux aux couleurs big band mais qui amène un aspect très dissonant au EP. En fait, il y a une approche limite Meshuggah, cela rebondit sur un accord dissonant très noir avec un solo très poussé au niveau des arrangements avec des cuivres au niveau du pont...

On arrive à "Fire On Skin", un autre tube de l'album, le titre le plus violent et le plus metal du skeud. Là-dessus, pareil, un refrain très catchy, un KK en grande forme avec des paroles très sales et rentre-dedans sur des riffs bien gras on a une ambiance vaudou qui revient en force sur ce titre. Ce EP a beau être swing brutal swing, il est aussi vaudou dans l'état d'esprit car cette culture est encore très présente en Lousiane aussi ...

Puis on finit sur "Blowjob On The Rocks", au titre aussi bizarre que sa musique. Donc c'est un morceau studio en fait, il y a de long passages très techniques, très barrés qui ne sont pas destinés à être joué en live. C'est le morceau le plus prog du EP en fait, il est là pour conclure sur une note de folie il est très alambiqué avec une partie centrale au piano qui se veut vraiment boogie dans le style Chicago, puis l'ambiance se noircit avec une fin en tapping.

Avez-vous déjà des retours des critiques ?

Harun : Oui beaucoup, nous avons eu une trentaine de chroniques plus excellentes les unes que les autres. Nous avons été "album du mois" sur plusieurs sites, on a une quinzaine d'interviews dont deux dans la presse écrite sur Rock Hard puis Hard Rock puis nous avons participé à l'émission de Stéphane Buriez sur L'Enorme TV, puis notre clip "Moonshine Limbo" a été diffusé cinq fois par jour pendant un mois sur L'Enorme TV. Nous n'avons que des bons retours, les fans du groupe sont vraiment accro à cet EP. En fait, ils retrouvent le Trepalium qu'ils ont toujours voulu entendre et nous nous sommes éclatés à le faire.

Comment sont accueillis les titres de "Voodoo Moonshine" que vous jouez sur scène ? 

Harun : Vraiment bien. Ecoute, ce sont des morceaux qui sont basés sur des couplets qui bastonnent, des gros refrains, un pont qui te rentre bien dedans ou qui amène une ambiance. 

Nicolas : Il y a un côté frais qui fait du bien. Les gens ont le smile.

Harun : Tu as vraiment l'impression que ce sont des morceaux taillés pour le live. Au départ, nous étions pas trop sûrs de nous, mais très vite nous avons pris confiance lors de la préparation de la tournée, on s'est dit "il y a vraiment un truc à faire" et il n'a fallu que deux concerts pour vraiment être sur de nous et arriver comme sur un ring de boxe, motivés et en sueur... 

Nicolas : Puis aussi, leur donner de la motivation puisque nous sommes déguisés et tout...

Harun : On se conditionne comme les groupes de black avec leur maquillage, nous sommes avec nos costumes et cela va groover !

Comment vous faites pour les cuivres sur scène ?

Nicolas : On met des samples et du coup, on joue au clic ce que nous n'avions jamais fait avant, nous avons été obligés de mettre un tempo à tous les morceaux, c'est le batteur avec le casque et un mac qui les lance. Cela l'a fait un peu flipper au début, comme il n'a jamais joué avec ça. Si il se trompe d'une seconde, tu es foutu, les cuivre arrivent décalés derrière. Si le son des guitares est trop fort dans son retour, il peut louper les clics. 

Harun : C'est arrivé une fois sur le premier concert sur "Fire Skin", mais cela passe bien. La musique a été composée de telle façon que même sans les cuivres, les morceaux fonctionnent, ce sont des riffS de guitares avant tout qui ont été orchestrés et si il y a un problème, il coupe le truc. Cela se passe bien, Sylvain s'en tire plutôt bien, il a mis deux trois répétitions à se caler et à fonctionner avec ce système là. Nous lui faisons confiance pour le tempo, c'est un batteur solide ! 

Pourriez-vous utiliser de vrais cuivres sur scène ?

Harun : On espère pouvoir le faire, mais si tu veux faire comme sur le EP un effet "big band", il te faut au moins trois ou quatre cuivres, parce qu'un seul, cela va te faire un effet ska. Pour un bon rendu, il te faut une armée de cuivres. 

Nicolas : Cela serait cool de pouvoir faire un concert avec les cuivres, mais il faut que l'on répète avant, dans une grande salle.

Harun : Oui ça serait mortel c'est sûr, mais il faut de l'espace, tu es aussi obligé de faire une résidence car notre ingé son qui est devant, il se retrouve avec quatre cuivres en plus... déjà que c'était galère pour les mixer en studio car nous avons un son vraiment touffu, il y a une telle masse sonore que ton oreille n'entend que ça à un moment donné, donc tu es obligé de passer certains instruments à la trappe. Le sample, il est vrai que c'est une bonne solution pour ça, parce que cela conserve toute la couleur que tu as mixée en studio et lui, en live, il n'a plus qu'à mixer comme tu pourrais le faire sur une chaîne hi-fi.

Nicolas : Même en live, nous avons dû enlever certaines partie de guitares pour laisser les cuivres s'exprimer alors que sur le EP, il y a les guitares en électriques plus les cuivres ensemble. Mais là, on ne peut pas se permettre de tout garder; donc nous avons épuré pour le live.

Harun : Tu es obligé de tout repenser, tout du début à la fin, toi en tant que musicien. Ce qui est intéressant, c'est que tu en as marre d'être dans ton truc plan plan ; là, si tu ne prends pas de risques, tu ne risques pas d'évoluer ! Mais ce qui est bien c'est que nous n'avons pas tous les titres sur clic, nous n'en avons que six. En fait, cinq du EP et nous avons introduit "Sick Boogie Murder" pour avoir les claviers et quelques effets qui font que cela bastonne un peu plus en live, mais les deux tiers des morceaux joués sont sans clic car nous tenons à garder cet aspect rock'n roll en live, car le clic c'est tout de même moins spontané. 

Mathieu par exemple pour ses parties de sax ?

Harun : Oui, Mathieu, il pourrait car nous avons gardé sa partie solo pour le live. Il suffit que l'on sélectionne sa partie, il y en a pour dix secondes, on prévoit un micro pour lui et dès que le morceau arrive, il monte et puis il envoie la sauce... Et voilà !

Parlez-nous de vos  visuels de scène pour cette tournée (costards, mannequin à l'effigie de l'album...) 

Nicolas : Nous avons de grandes poupées vaudou sur scène, nous avons des guirlandes graduées à led, des sigles vaudou à coller sur les amplis que nous aurons bientôt, puis des vidéos si la salle le permet.

Harun :  Nous avons des projections aussi. Nous avons récupéré des images libres de droit que nous avons calé sur la musique, il y a vraiment une ambiance avec des gens qui dansent et des cérémonies vaudou. En fait, c'est une multitude de petits détails qu'il faut prendre en considération pour le live, pour donner cette atmosphère année trente, vaudou. Il a fallu que l'on pense à la scène et que l'on prenne en compte l'aspect visuel, que l'on achète des costumes. Il n'était plus question d'être en baggy, cheveux détachés et bière à la main.

Nicolas : C'est Whisky maintenant !

Harun : Voilà, c'est ça ! Whisky et boléro !

Pour terminer l'interview, comment se passe votre tournée ? Et quelles sont vos prochaines dates ?

Harun : Cela se passe très bien, nous avons commencé le 1 octobre par Poitiers puis nous sommes passé par Grenoble (02/10), Choisy-le-Roi (03/10), Paris (18/10), nous avons fait deux dates en Belgique, une à Bruxelles (24/10) et l'autre à Liège lors du festival des Gaules (25/10), puis retour à la France par Hendaye (31/10), Pujols (01/11), Angoulème (13/11). Ce soir, nous sommes ici à Nice (14/11), demain nous serons à Istres puis on continue avec Roissy le Brie (22/11), Jarny (29/11), Nantes (05/12), Niort (12/12), Perpignan (13/12) et deux dates en Espagne à Barcelone (19/12) puis Madrid (20/12). Voilà !


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