Tristania

Interview date

06 Octobre 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Anders, Mariangela (par mail)


Il semble que beaucoup de chroniqueurs et personnes qui ont écouté "Rubicon" l'ont aimé. Êtes-vous rassurés ?

Anders : Les retours sur "Rubicon" ont été fantastiques, qu'ils viennent de la presse ou de nos fans si loyaux. Bien sûr, c'est flatteur de recevoir des critiques positives sur notre album, mais pour nous, ce qui est le plus important, c'est que les fans semblent apprécier ce sur quoi nous avons travaillé depuis deux ans. C'est ma quatorzième année au sein du groupe et cela fait un long moment que je ne me soucis plus des critiques qui sont faites dans les critiques, qu'elles soient positives ou négatives. Après tout, ce n'est l'opinion que d'une seule personne. Je suis très content du résultat et je suis fier de cet album. Cela n'aurait pas changé si la plupart des chroniqueurs n'avaient pas aimé l'album. Pour faire la musique qui compte, je pense qu'il est important de croire en l'intégrité d'une personne et d'avoir foi en ce que nous faisons.
Mariangela : Et bien, je suis assez contente de tout cela et je suis encore plus contente depuis que les gens l'aiment, pour certaines raisons, ça confirme le fait que nous ayons fait du bon travail.

Quand Vibeke a quitté le groupe, quelques personnes ont pensé que vous deviez changer de nom si vous aviez une nouvelle chanteuse. Est-ce quelque chose à laquelle vous avez pensé ?

Anders : Non. Les personnes créatives étaient toujours dans le groupe. C'était un défi intéressant que de trouver la bonne personne qui allait contribuer à mener le groupe dans une nouvelle période. C'est lee concept de ce qu'a fait Tristania à travers les années et heureusement nous sommes les seuls à avoir le droit de définir ce que fait le groupe.

Quand tu as rejoint le groupe, les réactions des fans ont été diverses, positives et négatives. Comment as-tu vécu ce moment particulier ?

Mariangela : Au début, c'était un peu spécial, et plus particulièrement les gens qui ont réagis de manière négative. Je n'arrivais vraiment pas à comprendre leur manière de juger quelque chose ou quelqu'un qu'ils ne connaissaient pas encore. Mais maintenant, je le vis bien depuis que j'ai réalisé que c'était superficiel.

Bien évidemment, les gens ont comparé et vont comparer ta voix à celle de Vibeke. Est-ce quelque chose qui te dérange ?

Mariangela : Je peux comprendre le fait que Vibeke soit considérée comme étant une super voix, mais je pense que la comparaison est une perte de temps puisqu'elle et moi avons des voix différentes. C'est comme comparer le surf et le football.

Avant d'être dans Tristania, tu faisais partie d'Alight et d'autres groupes. Quel sentiment as-tu ressenti quand tu as rejoint un groupe qui est reconnu dans toute l'Europe et peut-être dans le monde alors que tu étais dans des groupes "plus petits" avant ?

Mariangela : Mon principal groupe était Reel Fiction. J'ai passé peu de temps avec Alight, nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble malgré l'album. Depuis que je suis avec Tristania, ils n'ont pas sorti d'album avec moi, je pense qu'ils vont laisser la chanteuse chanter les chansons. Je leur souhaite bonne chance. Le sentiment que l'on a lorsque l'on chante devant des gens qui connaissent les chansons et les chantent avec toi, ça n'a pas de prix. Avant, c'était plus difficile de convaincre les gens dans nos concerts ou de les impliquer dedans de la manière dont je le voulais. Je dois aussi dire que j'aime jouer dans des conditions professionnelles, des grosses scènes et découvrir la vie sur la route.

Deux nouveaux chanteurs principaux dans un groupe, c'est beaucoup de changements d'un seul coup. Comment pensez-vous que les gens vont réagir quand ils vont les entendre ?

Anders : Le line-up a changé entre "Illumination" et "Rubicon" et ça a été assez radical, mais les principaux compositeurs sont toujours là. Einar et moi-même, nous avons écrit la musique sur tous les albums de Tristania et nous sommes tous deux responsables de la majeure partie des morceaux qui ont été écrits pendant cette dernière décennie. Nos fans les plus fidèles savent qu'un nouvel album de Tristania sera toujours différent de ce qui a été fait par le passé et je pense qu'ils ont appris à aimer cela. Les nouveaux chanteurs, Kjetil et Mariangela ont apporté une nouvelle dimension à notre son et les retours que nous avons eus de la part des fans ont été irrésistibles. Les nouveaux membres ont renforcé la créativité du groupe. Nous continuons de nous lancer des défis en tant que compositeurs et groupe afin de partir à la recherche de nouveautés qui font partie de l'univers de Tristania. La base de notre musique est inchangée, mais il est clair que Mariangela et Ode ont contribué au développement du groupe de manière positive.
Mariangela : L'une des choses les plus importantes et qui permet au groupe d'avancer, ce sont les fans. Pour son futur, Tristania a décidé de me choisir ainsi que les autres nouveaux membres quand les anciens sont partis. Tristania n'a jamais renié son passé, donc je pense qu'il serait bien que les vrais fans restent avec nous pour la suite des événements.

La pochette de "Rubicon" rappelle un petit peu celle d'"Illumination". Pour toi, cet album est-il la suite logique d'"Illumination" ?

Anders : Oui et non. Je vois tous nos albums comme étant la continuation de ce que nous avons fait avant, mais je les vois comme des réactions en opposition. Par exemple, "World of Glass" est notre album le plus symphonique avec des éléments industriels. Sur l'album d'après, "Ashes", nous avons ressentis que nous allions faire quelque chose de totalement différent bien que ça soit pour nous un pas en avant tout à fait naturel. Le résultat était bien plus dur, plus dénudé et un album organique. C'est la même chose qu'il s'est passé entre "Illumination" et "Rubicon" : bien qu'il y ait des similitudes entres les deux albums, nous trouvons que nous avons aussi fait quelque chose d'assez différent cette fois-ci. De manière générale, je dirais que "Rubicon" est plus énergique et plus rapide qu'"Illumination". Je pense aussi que "Rubicon" a été plus salué dès le début, ce qui n'a pas été le cas avec les derniers albums.

Pour vous, qu'est-ce que signifie la pochette et qui en a eu l'idée ?

Anders : Notre photographe et designer (angst-im-wald) est arrivé avec ce concept pour l'album. Notre label voulait présenter Mariangela sur la pochette et nous avons développé cette idée ensemble. Il n'y a pas de signification profonde, mais il est clair que nous voulions que la pochette reflète le contenu de l'album, que ça soit au niveau de la musique ou des paroles.
Mariangela : C'est le label qui a choisi cette pochette avec cette photo de moi. C'est une manière de mieux me présenter aux fans. Nous avons aussi trouvé qu'elle était appropriée au titre de l'album. Si tu regardes bien, ça peut faire penser à un fantôme qui tourne rapidement sa tête en face de l'appareil photo en ayant un côté démoniaque.

Il y a un peu moins de growls sur cet album et il semble que Kjetil est plus impliqué dans le chant. Pourquoi ?

Anders : Je pense qu'il y a légèrement plus de growls sur "Rubicon" que sur l'album précédent, mais je suis d'accord sur le fait que Kjetil a un rôle plus central dans le son. Kjetil est arrivé assez tard dans le processus, mais il a fait un boulot épatant en studio. Beaucoup de ses lignes vocales avaient déjà été écrites quand il nous a rejoint, mais sur certaines chansons, il a fait ses propres lignes vocales, comme sur "Vulture" sur laquelle il a fait un travail remarquable. J'ai vraiment hâte de travailler plus étroitement avec Kjetil de la première étape de la composition jusqu'à la pré-production du prochain album car c'est un super chanteur avec beaucoup de bonnes idées. Quand il arrive le moment de choisir les voix que nous allons utiliser sur les chansons, la question est d'actualité depuis le moment où l'on a commencé à écrire. C'est un véritable avantage de faire partie d'un groupe dans lequel il y de fortes ressources vocales et quand les quatre chanteurs qui vont intervenir en faisant ce qu'il y a de mieux pour la chanson et la partie concernée. Très souvent, nous faisons des essais avec le plus de chanteurs possibles pour trouver la meilleure solution.

Est-ce que la voix de Mariangela a eu une influence sur la composition ?

Anders : Mariangela a bien évidemment contribué à cette bonne évolution des choses. Elle a vraiment une voix puissante avec une forte personnalité et j'ai trouvé cela inspirant d'écrire de la musique pour sa voix. La grosse différence qu'il y a entre nos deux chanteuses, c'est que Mariangela a aussi pris part au processus d'écriture et elle a écrit pas mal de lignes de chant toute seule. Notre chanteuse précédente était bonne dans ce qu'elle faisait, mais elle avait du mal à écrire de la musique ou des lignes de chant. C'est évidemment un pas considérable pour nous et un avantage si les chanteurs arrivent avec leurs idées car leurs propres idées sont souvent les plus naturelles et les plus adaptées à leurs voix.

Par exemple, le violon sur "The Passing" est très mélancolique. Etait-ce important pour le groupe de mettre l'accent sur ce genre de choses alors que vous avez importé de nouveaux éléments plus énergiques ?

Anders : Ce n'est pas quelque chose à laquelle nous avons pensé avant de composer l'album. Nous commençons toujours en écrivant la musique, puis on voit à quoi cela abouti. Si nous aimons le son d'une ébauche pour une chanson, alors nous continuons à travailler dessus. Dans le processus de création, les chansons vivent leurs propres vies et nous ajoutons les nouveaux éléments qui leur vont le mieux possible. Nous n'avons pas fait appel au violon de Pete Johansen sur les deux derniers albums car nous ne pensions pas que ça allait améliorer les morceaux de ces albums. Mais quand le matériel que nous avions pour "Rubicon" a pris forme, nous avons réalisé qu'il serait parfait de travailler avec lui une fois de plus et nous sommes très content du résultat.
Mariangela : Cela dépend du sens de la chanson. "The Passing" parle d'un soldat qui est en train de mourir. Il voit la vie défiler devant ses yeux et lui dit au revoir. Une forte lumière l'aveugle et il part pour toujours. Je veux dire par là que c'est vraiment triste et le violon le rend bien.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de l'enregistrement ?

Anders : Je dirais que ça a été l'écoute du produit final. Cette fois, Ole et moi avons produit l'album avec l'aide Waldemar Sorychta comme coproducteur. Nous avons fait beaucoup de sessions d'enregistrement, ce qui signifie beaucoup de travail. Mais ça a été une très bonne sensation quand on a entendu ce que ça donnait et nous avons réalisé que les durs mois de labeur avaient payé et que l'album dans sa globalité sonnait finalement comme nous le voulions. Waldemar a aussi fait un mixage remarquable sur l'album. "Rubicon" est le premier album dont je peux dire que je suis content à cent pour cent de la production.
Mariangela : J'ai vraiment été très excitée par le résultat final et la manière dont les chansons sonnaient. J'ai trouvé ça vraiment bien quand tous les membres du groupe se sont assis en silence pour écouter ce que le groupe avait fait, un autre moment où nous avons partagé des sensations fortes.

A part le fait que Mariangela a une voix plus chaude que celle de Vibeke, d'après toi, quelles sont les nouveautés que Mariangela et Kjetil apportent à la musique ?

Anders : Mariangela et Kjetil sont tous deux de très bons chanteurs. Tous deux sont des bouffées d'air frais pour le groupe et ils apportent une nouvelle dimension au son. Dans Tristania, nous n'avons jamais eu peur d'effectuer des changements et ces nouveaux arrivants ont des idées et des approches qui ont inspirées notre travail.

A quel point t'es-tu investie dans "Rubicon" ?

Mariangela : Il y a des chansons où ma voix est plus présente et d'autres où la voix masculine est plus importante. Mais en même temps, nous avons essayé de partager notre travail et comme ce n'est pas mon projet solo, j'ai essayé de faire avec les idées des autres membres. Et nous avons trouvé une bonne combinaison finalement. J'ai mis toute mon âme et tout mon cœur dans toutes les chansons que j'ai chanté et c'était une expérience formidable de participer à "Rubicon".

Si je ne me trompe pas, c'est la première fois que tu tournes dans un clip. Que peux-tu nous dire sur cette expérience qui était tout à fait nouvelle pour toi ?

Mariangela : J'ai adoré ça. Depuis que je suis enfant, j'ai toujours aimé faire différentes performances, participer à des spectacles, jouer, chanter et autre. Et cela m'a toujours paru naturel d'être devant une camera, et même si j'étais timide, je me sens vraiment à l'aise sur scène. Je me suis bien amusée pendant le tournage de la vidéo, et plus particulièrement quand je devais faire le pantin, quand j'ai du utiliser toute ma force pour bouger mes bras de bas en haut et bouger mon corps comme un robot. La scène où je suis bohémienne est assez proche de ce que j'ai toujours été et la manière dont je me suis toujours présentée. Mais je n'ai pas pu rencontrer le chat, c'est nul... Mais je suis contente de ne pas avoir du tourner avec un serpent !!

Tu es le dernier membre du "premier Tristania". Comment vois-tu l'évolution du groupe ?

Anders : J'ai toujours vu Tristania comme étant un groupe créant des atmosphères différentes. Je suis fier que nous ayons pu sortir six albums qui sont tous différents les uns des autres, mais en même temps avec une énergie qui a toujours été présente à travers les années. Bien que l'évolution de notre musique ait toujours été dominante d'album en album, je pense que tous nos albums sont reconnaissables comme du Tristania pour un fan qui écoute les albums pour la première fois. Avec "Rubicon", nous sommes revitalisés et nous sommes un groupe affamé, et c'est super de pouvoir enfin repartir sur les routes pour une tournée intensive. Nous attendons aussi avec impatience de retourner en studio et travailler sur notre septième album car nous sommes connus comme un groupe de sept personnes qui contribuent tous à la créativité du groupe.

Vous êtes un groupe reconnu, mais quand vous allez venir à Paris, vous allez jouer dans une petite salle. Comment expliquez-vous cela ?

Anders : Cela vient des boîtes de production et des promoteurs et c'est quelque chose dans laquelle nous ne perdons absolument pas notre énergie. Ce qui est important pour nous, c'est de donner de bons concerts, sans regarder le nombre de personnes ou l'endroit. C'est aussi important de jouer devant vingt à trente milles personnes dans un grand festival en plein air que de jouer dans une salle intimiste. Et en fait, certains de mes meilleurs souvenirs de la scène viennent des années où nous jouions sur des petites ou moyennes scènes devant quelques centaines de fans très enthousiastes. Dans des lieux comme ceux-là, il est possible d'avoir une interaction qui est tout à fait différente et dynamique entre la scène et le public.
Mariangela : Cela m'est égal que nous jouions dans une petite salle. Je connais beaucoup de groupes connus qui ont fait cela avant et c'est toujours très excitant de partager ces moments spéciaux avec la foule qui se tient juste devant toi.

Vous allez tourner avec Asrai et Unsun. Que pensez-vous de ces deux groupes ?

Anders : Je dois admettre que je ne connaissais pas ces groupes avant, mais je suis impatient de faire leur connaissance aussi bien musicalement qu'humainement sur cette tournée.
Mariangela : Je n'ai pas eu le temps de me renseigner à leur sujet pour être honnête, mais je vais le faire très prochainement. De ce que j'ai entendu, ce sont tous les deux de bons groupes et je suis sûre que nous allons bien nous amuser tous ensemble.

Tu viens d'Italie et tu es dans un groupe Norvégien. As-tu déménagé en Norvège ou vis-tu toujours en Italie et donc tu travailles avec le groupe grâce à internet et des vols d’avion ?

Mariangela : J'aurais pu rester en Italie, mais j'ai choisi de déménager à partir du moment où j'ai trouvé que ça devenait vraiment ennuyant de voyager avec des personnes que je ne connaissais pas et que je ne comprenais pas. La façon la plus simple d'être proche et dévouée à un groupe c'est d'apprendre à connaître les autres membres et avoir ce sentiment que vous êtes aussi des amis. Et comme nous avons des cultures différentes, et que j'ai un peu de mal à y faire face, je préférais être sûre que nous pouvions éviter les incompréhensions d'une manière diplomatique et que nous trouvions une vraie complicité entre nous tous.

Un dernier mot ?

Anders : Merci beaucoup pour votre soutien. Nous espérons voir beaucoup de nos fans Français lors de notre tournée en octobre.
Mariangela : Merci beaucoup pour cette interview ! Je n'en peux plus d'attendre de jouer à Paris et de rencontrer tous les fans Français de Tristania. Merci de nous suivre !!!
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