Unexpect

Interview date

15 Juin 2012

Interviewer

Didier

I N T E R V I E W

Interview Chaoth et Syriak (face à face)


Salut et merci de nous accorder un peu de temps, nous sommes le webzine AuxPortesDuMetal. Alors ce Hellfest, est-ce votre première participation ?

Chaoth : Oui tout à fait

Combien de temps restez–vous à Clisson ? Etes-vous venus en famille ou juste avec le groupe ?

Chaoth : On est venu qu'avec le groupe, et juste pour deux jours. On est venu que pour ça en fait.

Comment s'est passé votre set ? Son ? Ambiance?

Syriak : Tout était très bien, même si au niveau technique ça n'est pas facile pour un groupe avec notre type de setup. Pas facile de s'organiser et de tout bien coordonner, mais tout s'est bien passé. L'équipe était hyper coopératrice et puis l'ambiance dans la tente était survoltée. Il y a toujours un groupe de fans complètement ahuris quand on commence à jouer qui se disent "putain mais qu'est ce que c'est que ce truc ?" (rires). On nous a dit que la tente tenait 8000 personnes, et elle était bien remplie.

Que pensez–vous de votre horaire de passage ? Et du temps dont vous avez disposé ? N'était-ce pas un peu court ?

Syriak : C'est sûr que quarante minutes ça fait peu de temps pour jouer, surtout que nos pièces sont habituellement très longues, en général plus de huit minutes. Faut faire le choix de quelles pièces on va jouer au spectacle. Mais bon, c'est un festival, ça nous est déjà arrivé de jouer juste trente minutes, donc quarante minutes c'est bien, j'étais bien content.

Avez-vous eu le trac avant votre set ? Si oui, comment l’avez-vous géré ?

Chaoth : Non, j'ai plutôt le trac quand il y a deux personnes dans la salle, mais plus il y a de gens plus je suis confortable en fait. Et le Hellfest c'est vraiment génial, c'est ce que ça devrait être tout le temps en fait. Le vrai rêve de rock star c'est ça. Quand on jouait de la guitare sur notre lit à quatorze ans, on s'imaginait devant 5000 personnes, pas dans un bar miteux avec trente personnes. C'est plus ça la vraie vie.

Syriak : C'est toujours plus intimidant de jouer devant moins de monde, face à chaque regard. En même temps c'est très intense aussi, surtout si les gens sont vraiment dedans. Par contre s'ils sont en famille et commencent avec "joue-nous une p'tite toune ?", là c'est le pire.

Pour ce genre de festival, préparez-vous une setlist particulière ?

Chaoth : Pas nécessairement, on débattait encore au moment de monter sur scène de ce qu'on allait jouer. Comme Syriak le disait, c'est un peu difficile quand les pièces sont de sept ou huit minutes de trouver une setlist qui va faire quarante minutes.

C'est un public différent d'un concert normal. Il ne vous connaît pas forcément.

Syriak : Peut être qu'inconsciemment on y pense, mais c'est dur à dire. Parce que c'est sûr que quelqu'un qui ne nous connaît pas du tout va peut être être surpris par une pièce qui va être extrêmement technique, et un peu plus dure, et on pense un peu à ça, mais en même temps nos tounes sont tellement toutes diversifiée l'une de l'autre. Je ne pense pas qu'il y ai une approche si différente que ça en fait.

Chaoth: On est un peu habitué à être les wierdo, à chaque show, on est comme pas à notre place, enfin voilà.

Comment trouvez-vous l'organisation du Hellfest ?

Syriak : Comme vous diriez: "C'est un truc de ouf" (rires). Quand on a vu l'ampleur que ça pouvait avoir, la taille du stage, la superficie, on voit l'horizon, et on a pas encore eu le temps de se promener dans le sol, c'est ce qu'on va faire le restant de la journée. Tout est organisé au quart de tour, c'est vraiment nickel.

Chaoth : On savait que c'était gros le Hellfest, mais sérieusement ça dépasse toute nos attentes. C'est vraiment bien fait. Ils font du zèle mais c'est génial.

Mission accomplie aujourd'hui, alors ? Et si vous pouviez changer quelque chose à votre prestation, que feriez-vous différemment ?

Chaoth : Oui absolument. Il y a eu quelques problèmes techniques, c'était difficile mais on est content de l'avoir fait. Et puis il y avait une bonne réaction.

Syriak : Des petits problèmes technique, des batteries qui ont lâché, elles étaient soit disant professionnelles mais elles ont lâché en plein milieu du spectacle.

Sinon, vous préférez un créneau court dans un gros festival comme ça ou un petit concert en tête d'affiche

Syriak : Le plus longtemps on peut jouer, le mieux c'est, mais pour un créneau de festival, ils ne peuvent pas laisser deux heures à chaque groupe.

Avez-vous d’autres concerts prévus en France, pour cette année ?

Syriak : Non on est venu que pour le Hellfest.

Pourquoi, à votre avis, si peu d'artistes tournent en France quand on voit qu'un festival comme le Hellfest arrive à mobiliser de telles foules ?

Syriak : C'est dur à dire vu qu'on ne vit pas en France mais j'imagine que quand c'est un gros évènement comme ça, avec autant de groupes, il y a peut-être beaucoup de gens qui attendent l'été, les festivals. Tu vois, en Amérique, il y a plus de spectacles mais il y a beaucoup moins de festivals. On commence à en voir deux ou trois au Québec, qui prennent de l'ampleur, mais les plus gros ressemblent aux plus petits d'Europe probablement.

Vous avez rencontré des artistes dont vous êtes fans ? Si oui, qui ?

Syriak : pas encore, on a pas eu le temps, mais probablement tout à l'heure.

Vous avez goûté le Muscadet ?

Syriak : pas encore, mais la bouteille est toujours dans la loge et j'espère qu'elle sera encore pleine quand on va revenir, j'ai peur que les autres s'en occupent. On est des amateurs de vin, donc t'inquiètes pas qu'on va y gouter.

Quel sera votre meilleur souvenir de votre passage au Hellfest 2012 ?

Chaoth : C'est la première journée, le meilleur moment pour moi sera sûrement notre concert mais la journée est encore jeune, il va y avoir encore beaucoup de plaisir.

Syriak : Moi je dirais l'ambiance.

Vous voulez revenir l'année prochaine ?

Chaoth : Chaque année s'il vous plaît. (rires)

Un petit message pour les gens qui veulent interdire le festival parce ce que c'est un festival sataniste ?

Syriak : peut-être de rester un peu plus ouvert d'esprit. Ce sont, je crois, des problèmes avec des mouvements catholiques, je trouve ça triste. L'extrémisme d'un bord ou de l'autre n'a jamais sa place en tant que tel. Faut rester modéré, penser, et ne pas rester avec des préjugés surtout quand ils sont non fondés.

Chaoth : Moi j'ai une bonne prescription pour ces gens-là, c'est d'aller voir un concert metal. Tout le monde sait que les metalleux sont en fait gentils, que se sont de bons vivants. Il n'y a pas de satanisme dans le metal, ça n'existe plus ça, c'était dans les années 90, on n'a pas brûlé d'église récemment, c'est fini cette époque-là.

Syriak : même ceux qui le font, je suis sûr que c'est pour se donner une image satanique, pour la presse et les médias.

Un petit message pour ceux qui téléchargent illégalement vos albums ?

Syriak : ben continuez. Moi j'ai aucun problème avec ça parce que je comprends que c'est un outil de vente. Les gens vont sur internet où le principe de gratuité existe déjà. C'est un mouvement qu'on ne peut pas nécessairement arrêter donc il faut faire en sorte que ces gens-là, qui ont téléchargé gratuitement l'album, viennent aux spectacles, achètent un t-shirt. Notre album est en vente au format digital et c'est possible de donner plus ou moins, mais c'est pas obligé. Ils peuvent écouter intégralement l'album sur notre site, mais souvent ils l'achètent en toute bonne foi. Quand on fait confiance à la bonne foi des gens, ça marche

Un dernier petit message pour nos lecteurs ?

Syriak : On vous aime.


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