Year Long Disaster

Interview date

Avril 2010

Interviewer

Ostianne

I N T E R V I E W

Interview Daniel Davies


"Black Magic: All Mysteries Revealed" est votre deuxième album. Votre manière de travailler a-t-elle changé depuis 2007 ?

Oui. Je pense que pour cet album, nous nous sentions plus à l'aise. Moi-même, en tant que chanteur, je me sentais plus à mon aise. Après que nous ayons fini le premier album, j'ai pensé que je savais ce que nous devions faire par la suite. Et j'avais une vision claire de ce que nous devions faire pour cet album. Je pense que notre son est plus mâture. Donc oui, cela a véritablement changé.

Comment avez-vous partagé votre travail pour cet album ?

Habituellement, les chansons commencent par un riff et ensuite, nous jouons pour voir ce que nous pouvons faire avec les guitares. Ensuite, je vois ce qui vient pour les mélodies, les paroles.

Le son de cet album est assez rétro étant donné qu'il sonne comme dans les années 70. Pourquoi ce son ?

Je pense que ça peut paraître nostalgique, mais pour moi, c'est quand même assez moderne. Parce que d'un côté, si ça sonne un peu vieux jeu, c'est parce que les chansons sont basées sur la basse, la guitare et la batterie. Pour moi, ça ne sonne pas comme ce qui a été fait avant. Ce sont de bonnes chansons tu sais. Ce groupe est génial, même s'il a un son similaire à ce qui se faisait dans les années 70 ! (Rires) Je pense que lorsqu'on aime une musique, on a un son un peu similaire, mais il y a aussi d'autres choses que nous écoutons et auxquelles nous ne ressemblons pas du tout. Peut-être que ça donne cette impression parce qu'il y a beaucoup d'éléments du rock ; il n'y a pas de claviers, pas de sons électroniques, seulement la batterie, la basse, la guitare et la voix.

Pourquoi ce titre, "Black Magic: All Mysteries Revealed"? Es-tu intéressé par le mysticisme ou était-ce seulement une idée ?

Je m'intéresse aux choses que l'on ne peut comprendre. Mais nous avions en tête ce livre, écrit par Mikhail Bulgakov, et dans ce livre, la magie se montre. Cela commence quand la magie apparaît, ça devient plus sombre, l'argent commence à tomber du ciel et les gens deviennent fous. Ils ramassent l'argent, s'achètent tout ce dont ils ont rêvé. Ils mettent de beaux habits, mais ils sont nus, leur véritable nature étant révélée. Ils sont cupides. Et j'aime vraiment cette idée. Et peut-être que cela veut dire que lorsque quelque chose est perçue comme étant maléfique ou sinistre, les choses se construisent pour remodeler les croyances que l'on a à propos des êtres humains. Et d'une certaine manière, c'est la même chose pour la révolution Rock N Roll qui était perçue comme diabolique quand les premiers groupes ont commencé. "Tu vas aller en enfer si tu aimes ou joues du Rock N Roll." Donc, toutes ces idées nous sont venues comme un tout.

La pochette est très particulière. Peux-tu nous parler du personnage central ?

Le tableau a été fait par Ted CoConis. Nous avions utilisé l'une de ses oeuvres pour le premier album, et celui-ci, c'est un portrait de sa femme. Il l'a peint il y a quelques années. Et quand nous sommes allés chez lui, nous l'avons vu sur un mur. Il ne l'avait jamais montré à qui que ce soit. Et puis, nous lui avons demandé si nous pouvions l'utiliser. J'avais le titre de l'album, nous avions la pochette et ensuite, nous avons écrit les morceaux. Je pense donc que la pochette nous a véritablement inspiré pour cet album.

Il y a onze chansons sur cet opus. Comment les avez-vous choisies ?

Et bien, nous avions beaucoup de chansons, et nous avons pensé que c'étaient celles-ci qui étaient les meilleures. Il semble qu'elles fonctionnent bien les unes avec les autres. Nous voulions aller dans une direction précise et nous avions besoin de nous concentrer sur ces chansons. Ce sont celles que nous aimons le plus.

Quelles sont les morceaux que tu aimes le plus sur cet album ?

Il y en a plusieurs et pour différentes raisons. J'aime "Seven Of Swords", qui est une chanson acoustique. C'est un peu différent de ce que nous faisons. Et j'aime "Stranger In My Room" parce que c'est une chanson un peu solaire.

"Show me your Teeth" est le single et l'une des chansons les plus accrocheuses de cet album. Est-ce l'une des raisons pour laquelle c'est celle-ci qui a été choisie ?

Je le pense. C'est le label, ils voulaient la chanson la plus dynamique. Mais j'aime cette chanson, donc ça va !

Les chansons sont assez courtes sauf "Sparrow Hill". Peux-tu parler de cette chanson ?

Quand nous jouions cette chanson lors de la pré production, notre producteur Nick avait ce passage de milieu qui vient d'une autre chanson, et nous voulions l'utiliser. Il nous a semblé que cela s'intégrait bien dans la chanson, et après cela, nous avons tout simplement fini la chanson et sommes revenus au début et nous l'avons continué. C'est comme ça que ça s'est passé.

Tu joues de la guitare électrique, mais aussi de la guitare acoustique comme sur "Seven of Swords". Quels sont tes différents ressentis avec ces deux instruments ?

Je pense qu'avec la guitare acoustique, tu laisses le son être et ça demande plus de persévérance. Tu dois jouer beaucoup plus et tu obtiens un son moins fort, tu dois trouver le bon emplacement et faire attention pour obtenir le son que tu souhaites. Avec la guitare électrique, tu as juste à la brancher et puis, soit le son est bon, soit il ne l'est pas. Je n'aime pas avoir trop choses entre les mains et ne pas pouvoir les utiliser.

Le fait que ton père soit connu t'a-t-il aidé pour ta carrière ?

Je ne sais pas. Je ne sais pas à quel point ça m'a aidé. Je pense que certains fans des Kinks nous ont écouté à cause de ça, mais si quelqu'un ne t'aime pas... Je veux dire par là, que s'ils viennent te voir et aiment ce que tu fais, alors ils reviennent pour te revoir. Et qui est ton père ne les fera pas venir s'ils n'aiment pas ta musique. Je pense qu'on doit faire avec, tu donnes le meilleur de toi-même, et je pense que dans le milieu, ça n'aide en rien.

Oui, il est dit que nous devons encore plus faire nos preuves dans ce cas là, contrairement à ceux qui n'ont pas de personnes reconnues dans leur musique.

Oui, c'est vrai. C'est ce que nous devons faire.

Es-tu satisfait par cet album ?

Oui, je le suis. Bien sûr, il y a quelques éléments que j'aimerais changer. Si nous avions eu plus de temps... Mais je pense qu'avec le temps que nous avions, nous avons fait quelque chose de super ! Mais vraiment, j'aurais bien changé des choses, mais je suis assez content avec cet album.

Qu'est-ce qui t'a donné envie de jouer de la musique ?

Je ne sais pas. Quand j'ai pris la guitare, ça m'a simplement paru naturel. Je me sentais à l'aise, je pouvais communiquer sans utiliser de mots, et d'une certaine manière, ça me semblait plus simple. C'est ce qui me semblait, plutôt que d'essayer d'avoir une conversation, je n'avais qu'à jouer une chanson. C'est plus facile.

Tu chantes, tu joues de la guitare. Que préfères-tu ?

Parfois, c'est sympa de ne pas avoir à chanter, d'être simplement au fond de la scène et de jouer de la guitare. Maintenant, je me sens plus à l'aise quand je chante. C'est vraiment très différent, avec la guitare, tu la branches et tu as différents sons qui en sortent, mais avec la voix, tu n'en as qu'un seul.

Le bassiste a joué dans Karma To Burn, vous êtes en tournée avec eux. Que penses-tu de ce groupe ?

C'est génial. Je chante sur leur nouvel album, et je trouve ça super ! Cela devrait être sympa, nous jouons ensemble, nous faisons des choses différentes, nous écrivons des chansons ensemble.

Demain, vous jouez à Paris. Qu'attends-tu de ce concert ?

Je ne sais pas. Je n'ai jamais joué ici. J'espère que ça sera sympa.

Nous avons la réputation d'être à fond dans la musique, nous ne venons pas voir un concert, mais nous le vivons. Par exemple, nous sautons si nous le pouvons, nous headbanguons...

Il semble que les Français fassent attention aux paroles. Ils ont la passion. En Amérique, c'est plus difficile parce qu'ils ne sont pas patient. La vidéo doit être faite vite et par la même occasion, c'est pauvre.

Connais-tu quelques mots français pour finir cette interview ?

Oh non ! Quand j'essaye, c'est horrible. C'est très embarrassant ! (Rires)