DEAFENING SILENCE

Interview date

Avril 2007

Interviewer

Yann G

Site Officiel

http://www.deafeningsilence.fr.st/

I N T E R V I E W

Salut les gars, merci de bien vouloir nous accorder cette interview pour le webzine métal http://www.auxportesdumetal.com/
Vous sortez en ce moment votre second album "Backlash" chez Brennus qui succède à "Edge Of Life". En quoi ce nouvel album diffère-t-il du premier ?

Phil : Il suffit d'écouter les deux albums l'un à la suite de l'autre pour se rendre compte de la différence. "Edge Of Life" est le premier album d'un groupe sans trop de moyens qui avançait à tâton. Nos précédentes expériences en studio se résumaient à enregistrer des démos sans trop s'attarder sur la qualité du son, et le problème était que les personnes qui nous enregistraient ne connaissaient absolument rien au metal, et en plus on avait un peu de mal à exprimer nos idées. Donc "Edge Of Life" s'est quasiment déroulé dans ces mêmes conditions, ce qui explique cette production cotonneuse. Malgré tout, j'adore toujours ce disque, mais avec "Backlash", on a passé une étape tant au niveau de la production que celui de la composition. Je pense et j'espère que l'on arrêtera les comparaisons avec un certain groupe de chevaliers suédois. On a un peu laissé de côté la face happy metal de nos débuts pour avoir une musique un peu plus rentre-dedans.

Dans quels domaines pensez-vous avoir progressé ?

Phil : On s'est amélioré sur tous les points, aussi bien sur le plan technique que sur la composition. Nous nous sommes beaucoup attardés sur les arrangements et Guillaume Thillot, qui a enregistré le chant de Nico, nous a énormément aidé en ajoutant les claviers.

Gui : On s'est affirmé, c'est pour ça que le nouvel album sonne plus personnel. On a passé le cap de vouloir tous se mettre en avant, pour mettre en avant la musique et les chansons.

Parlez nous de vos influences. Vous exécutez un speed mélodique racé dans la pure tradition d'Edguy et de Helloween et on ressent également des touches de power-metal allemand. Je me trompe ?

Phil : Effectivement ! C'est ce style qui nous a bercé et nous a donné envie de faire de la musique donc pour ma part, j'aurais eu bien du mal à donner dans le néo.

Gui : Les groupes des années 80 sont une influence. Non pas que nous essayons de faire la même musique, mais nous partageons les mêmes lignes musicales, les mêmes idées directrices. Il me serait impossible de composer du Black par exemple, puisque ça ne fait pas partie de ma culture musicale. Je respecte cependant ceux qui en font, vu que j'en suis absolument incapable.

Plus généralement, quelles influences pensez-vous que "Backlash" contienne ?

Nico : Nous avons tous nos propres influences , moi c'est plutôt Maiden et Judas Priest, Guillaume est fan de Van Halen, Mika et Romain c'est Metallica, Phil les Villages People. Vous mixez tout cela et vous obtenez Deafening Silence.

Gui : Un mélange de tout ce que nous avons ingurgité pendant des années. On ne s'est pas dit : faisons un morceau de ce style, faisons en un d'un autre. On a essayé de tirer le meilleur parti des idées qu'on avait, sans se soucier de la ressemblance avec un autre groupe. C'est à ce moment qu'ont rejailli nos influences.

"The Seal Of The Damned" est certainement le morceau le plus épique dans un style Maiden-ien. Comment vous-est venu ce morceau ?

Gui : En regardant la télé ... Dans un film, je vous laisse le soin de trouver lequel, ils parlent du sceau des damnés. C'est le titre, l'ambiance qu'il portait, qui m'ont inspiré. Les paroles n'ont rien à voir avec ce film, la musique non plus, mais tout est parti de ce titre.

De quel morceau êtes vous finalement le plus satisfait ?

Nico : Tous ! ! ! Chacun a sa propre histoire, sa propre raison d'être, et nous sommes fiers de la cohérence de cet album. Les morceaux qui ne nous satisfaisaient pas n'ont tout simplement pas été enregistrés.

Gui : Justement c'est Seal of the damned. Enfin pour moi ... C'est un pic dans l'album, comme une pierre angulaire. Et c'est sans doute notre morceau le plus abouti.

Le chant de Nico est très puissant sur cet album, il démontre qu'il est capable de pousser très fort et très haut. Nico : Quelle est ta formation ?

Nico : Aucune, je suis un pur autodidacte.

Quels chanteurs admires-tu le plus ?

Nico : Rob Halford, Bruce Dickinson (j'ai appris à chanté sur les disques de Maiden) et Freddie Mercury.

Votre production est à la fois carrée et sonne très pro. Qui s'est chargé de la production ? Où avez-vous enregistré et mixé cet album ?

Phil : Nous nous sommes chargés nous même de la production car on savait exactement ce qu'on voulait. L'enregistrement s'est déroulé en plusieurs parties et s'est étalé sur plusieurs semaines. On a commencé en janvier 2006 par enregistrer la batterie et la basse au studio A.M.P.E.R. de Clouange sous la houlette de Jean Pascal Boffo. Une fois les pistes en boite, Guillaume et Mika on enregistré les guitares en home studio dans notre local de répet' et au fur et à mesure qu'une chanson était finie, Nico rajoutait ses parties de chant par dessus dans le home studio de Guillaume Thillot. Et vers mars - avril, nous sommes retournés au studio A.M.P.E.R. et JP Boffo s'est chargé du mixage.

Que représente la pochette de "Backlash" ? Comment l'avez-vous conçu ?

Nico : Nous voulions une pochette qui représente bien le fait que notre musique avait évolué vers quelques choses de plus musclé, de plus rentre-dedans. Grégory Lé, l'artiste qui a réalisé la pochette, est venu à notre local et nous en avons commencé à en parler ensemble. Au fur à mesure de la conversation il a commencé à faire des croquis et rapidement l'esquisse de la pochette est apparue. Nous avons tout de suite su que cette idée correspondait à ce que nous recherchions.

Gui : le personnage a fait table rase du passé en détruisant tout a coup de batte. Mais finalement il reste lui-même et en sort certainement grandi. Cela représente notre état d'esprit pour l'album en quelques sorte.

Quels thèmes abordez-vous dans les paroles ?

Phil : Pour ma part, les paroles que j'écris viennent d'expériences que j'ai pu avoir comme la trahison, l'envie de liberté mais je traite aussi des sujets plus légers comme pour "Backlash" qui parle de catch.

Gui : Moi aussi, je m'inspire de la vie qui nous entoure, sans tomber dans le politique, ça ne m'intéresse pas. Une émotion, un moment de faiblesse, tout est propice à la création.

Etes-vous aujourd'hui en mesure de vivre de votre musique ? Si non, que faites-vous dans la vie ?

Phil : Je bosse dans l'industrie automobile et je peux te garantir que ça n'a rien de passionnant mais ça me permet de manger à ma faim tous les mois.

Nico : Moi c'est à la SNCF et ce n'est pas non plus très passionnant mais nous savons bien que, sauf miracle, nous ne vivrons jamais de notre musique. D'ailleurs cela n'est pas un but ; le seul objectif étant de continuer à prendre du plaisir.

Gui : Absolument pas, les groupes qui le peuvent ne courent pas les rues. Mais ça nous laisse une totale liberté artistique, donc pour moi c'est un atout. Je suis un fonctionnaire, ce qui me laisse une grosse marge de manoeuvre pour la zique.

Avez-vous eu des opportunités suite à la promotion de "Edge Of Life" ?

Phil : Nous avons eu l'occasion de jouer en première partie de Jeff Scott Soto lors de son passage à Eloyes en octobre 2003, c'est malheureusement tout.

Gui : D'ailleurs, que les gens n'hésitent pas à nous contacter pour ça, nous sommes tout à fait capables de soutenir une grosse tête d'affiche.

Etes-vous satisfaits de la façon dont la presse métal l'a accueilli ?

Gui : Oui, parce que la plupart des chroniques concluait : groupe à suivre. Et ceux qui nous ont suivi ne seront sûrement pas déçus du résultat.

Le speed mélodique est fait pour la scène. Avez-vous des projets de tournée française ? En première partie d'un groupe ?

Nico : Non, pas de projets de tournée mais quelques dates dans notre région mais nous sommes ouverts à toutes propositions.....

Gui : Tant qu'un promoteur ne nous aura pas donné notre chance, il en restera malheureusement ainsi. Et nous en sommes les premiers désolés.

Quel jugement portez-vous aujourd'hui sur la scène métal française ? Y a-t-il des groupes que vous admirez ?

Phil : J'ai toujours adoré ADX et Trust. Mais aujourd'hui, il y a peu de groupes français qui m'attirent. J'aime bien Awacks, Loudblast et aussi Malédiction.

Nico : Pour ma part j'adore Nightmare et Malediction.

Vous n'envisagez pas le chant en français comme Misanthrope ou Manigance ? Pourquoi ?

Phil : Pour moi, la langue française ne rend pas sur de la musique metal. C'est une langue magnifique pour la littérature et la poésie mais définitivement pas pour le metal... enfin c'est juste mon avis.

Nico : Je suis un peu de l'avis de Phil mais peut-être tenterons nous l'expérience un jour, pourquoi pas.

Avez-vous chacun des projets parallèles ou vous focalisez-vous sur Deafening Silence ?

Phil : Non, j'ai déjà suffisamment à faire avec Deafening Silence pour vouloir faire autre chose. Nico : Je participe à l'enregistrement de l'album "solo" d'un pote (Guillaume d'Edenfall) avec entre autres Max (le chanteur de Fairytale ) et ma femme Marie (chanteuse d'Edenfall) mais aucun autres groupes, Deafening est mon unique priorité.

Si je demandais à chacun d'entre vous de me dire l'album qui l'a marqué au cours des 6 derniers mois, que me diriez-vous ?

Phil : "Backlash" de Deafening Silence !!! Mais aussi "Mask Of Sanity" de Sinner.

Nico : Le dernier Maiden.

Gui : Le dernier album de Firewind, c'est notre nouveau batteur qui me l'a fait découvrir et franchement c'est excellent. Et le dernier Maiden aussi.

Merci pour votre temps et bonne chance pour la promo de "Backlash" !