Le Krakatoa, salle de spectacle de Mérignac, s'est mis sur son 31 pour recevoir une belle affiche "explosive" ce soir. J'ai interviewé Michael Amott avant le show et je suis bien remonté.


Drone

Dès 20h15, les hostilités sont lancées. Drone est un groupe avec un show très vivant. Ca gesticule, c’est rock.  Le show est soigné. On y trouve des musiciens aux looks recherchés, un éclairage dynamique, des panneaux d’affichage qui évoluent au fil des chansons. Bref, c’est très pro et le son est bien équilibré.

Le chanteur nous remercie plusieurs fois à chaque passage entre deux chansons et se fend d’un “Merci beaucoup” et rajoute “We are having a good time”. La foule est avec eux, elle est conquise à leur cause tant l’énergie de ce groupe déborde.

Le leader me fait bien kiffer avec son look, évolution de Phil Rind le leader de Sacred Reich, avec les tempes rasées, sa petite crête et le trop plein de tatouages. Il est 20h40 quand nos amis Dronesques sonnent le top “au revoir”. La dernière chanson est pour moi, et de loin, la meilleure. Quelle belle surprise. J’aurais aimé que ça dure.

Setlist de Drone :

01. Deepest Red
02. Welcome To The Pit
03. Format C
04. Making Believe
05. Hammered, Fucked And Boozed
06. Theopractical


Unearth

Je ne compte plus tout à fait le nombre de fois que j’ai vu Unearth. J’ai dû les voir au Warfield et au Slim’s à San Francisco ainsi qu’à la House of Blues de Los Angeles (lors d’une soirée spéciale côte Est avec God Forbid et Shadows Fall), donc je jouerai ce soir le rôle de public averti.

Il est 21h00, Unearth sort de sa tanière pour nous filer une vilaine claque.  La bande à Trevor Phipps (chant) ne se fait pas prier. Unearth est une formation qui date de 1998 et dont tout le front office (grattes et chant) est d’origine. Ken Susi (guitare) est un grand malade. Il a beau avoir les cheveux courts, il headbangue comme un furieux et fait tourner sa tête… Ne manquent plus que les cheveux longs… Buzz McGrath (guitare) n’est pas en reste. Je ne sais plus si c’est le cas, mais du temps où je vivais aux Etats Unis, Buzz avait confié qu’il était interdit de Walmart, la plus grande chaîne de supermarchés au monde.  Il ne s’est jamais trop étendu sur les raisons de cela, mais ça paye. Bref, vous avez compris qu’il s’agit de fous furieux.

Les Unearth ont été rejoints par Nick Pierce, un batteur style jazzeux il y a deux, trois ans et ont aussi un bassiste live en la personne de Chris O’Toole. Ils ont souvent eu de la chance avec les musiciens de session ou de live. Ainsi, le légendaire Gene Hoglan (Testament, Death, etc.) les avait accompagnés en live, ainsi que Justin Foley (Killswitch Engage), mais aussi Doc Coyle (God Forbid).

Le batteur tient ses baguettes façon tambour et n’a pas fini de m’impressionner dans sa maîtrise des descentes de toms à toute berzingue. Buzz s’amuse toujours autant à lancer sa guitare et la faire tourner autour de lui.

Trevor est monté sur ressorts et s’engage brutalement dans la mêlée. Il invite je ne sais combien de fois au circle pit. Trevor Phipps est magique, il nous remercie sans limites en assenant plusieurs fois “Merci France”.

Ca enchaîne sans concession avec My Will Be Done et sa célèbre intro tout en sweeping. Exécution parfaite, enfoiré de Buzz ! On a droit à tous les tubes du groupe.

Et c’est à 22h00 qu’Unearth plie ses basques en nous ayant encore remerciés chaudement.

Setlist de Unearth :

01. Giles
02. My Will Be Done
03. The Swarm
04. This Lying World
05. Watch It Burn
06. Never Cease
07. Last Wish
08. The Great Dividers



Arch Enemy

Ils étaient à Nîmes la veille.  Ils ont la pêche, et moi aussi car j’ai pris un sacré plaisir à interviewer Michael Amott. Quelle entrée ! Arch Enemy est appelé de tous nos voeux. L’introduction Khaos Overture met tout le monde d’accord.  Les "Khaos Legions" vont déferler sur scène…

Yesterday Is Dead And Gone (issu de l’avant-dernier album Khaos Legions) entame le set et laisse l’audience monter en température. Alissa White-Gluz est déjà chaude (allez, je les vois les mecs qui méprennent mon expression pour autre chose…). C’est comme l’a dit Michael Amott, Alissa remplit l’espace sans souci.

Je ne suis absolument pas fan de Khaos Legions, c’est donc une bonne nouvelle quand ils enchaînent sur Burning Angel, issu de Wages Of Sins, l’album qui a révélé Angela Gossow. Ca rend très bien sur scène et le public commence à bien prendre.

Très vite dans le set, Alyssa White-Gluz, la québecoise, nous lâche un “Vous êtes incroyables”. Alors ce sera marrant de voir à quel point son français n’est pas fluide. A force de parler anglais, on cherche ses mots, et c’est ce qui lui arrive. Tant et si bien qu’elle repasse à l’anglais à la moindre hésitation.

C’est le temps du single War Eternal, que je trouve personnellement moyen, sans inspiration mais qui est heureusement suivi par les hymnes Ravenous et My Apocalypse avec entre les deux la nouvelle version de Stolen Life, ré-enregistrée avec des petits soli de Jeff Loomis.

Nemesis est plébiscitée…

Sharlee di Angelo (basse) apprécie l’échange avec le public et nous applaudit une fois que You Will Know My Name est passée. Le bassiste est de loin le plus gigotant juste après la miss.

Jeff Loomis est royal dans son exécution et dans le respect des soli du groupe ; mais il a un jeu purement statique, c'est dommage. Ma foi, je ne l’avais encore jamais vu, donc je ne peux comparer sa prestation à celle dans Nevermore.

Sur Bloodstained Cross, Sharlee remet une couche d’applaudissements pendant le solo. C’est le boute-en-train de la bande.

Encore une fois, Nemesis est très demandée. Il y a vraiment des rigolos, surtout qu’ils devraient savoir qu’Arch Enemy fait partie de ces groupes qui jouent tous leurs tubes.

Ca se débride sérieusement et c’est encore et encore du crowd surfing sur Taking Back My Soul puis sur As The Pages Burn.

Sur Dead Eyes See No Future, la performance globale est au rendez-vous et c’est bien la version intégrale qui est jouée (bien dotée de son passage calme qui permet de bien engager le public).

Je suis ravi car je n’étais pas convaincu qu’ils joueraient Avalanche, titre issu du dernier album. Je l’ai découvert récemment en visionnant un clinic de Daniel Erlandsson, le batteur. Tout n’est pas bon sur le dernier album, et cette chanson est malheureusement vers la fin de l’album. Donc, je l’avais zappée… à grand tort. Je vous la conseille car elle innove sur les plans de batterie et montre une bonne partie de l’imagination de Daniel.

Alissa incite les gens à sauter en l’air sur No Gods, No Masters… et ça marche. Ben moi, je n’aime pas trop ces chansons gnangnan. Mais il en faut pour tous les goûts et c’est ce qui fait le succès d’Arch Enemy. Bon, retour aux choses sérieuses avec We Will Rise, Alissa s’en sort bien.

Encore une fois, Nemesis est très demandée….(c’est décidément le fil rouge, à croire que certains ne sont venus que pour cette chanson).

Petite déception, la setlist est la même que sur les autres dates, je m’attendais à quelques petites variations, mais Arch Enemy ne verse pas trop dans ces cheminements risqués (n’est pas Metallica qui veut).

Vient le moment du rappel, au revoir tout le monde mais je ne remets pas les lumières… ha ha. Ils sont rappelés (ouf, sauvés) et c’est Jeff Loomis qui se colle à la reprise des hostilités sur Tempore Nihil Sanat (Prelude In F minor) avec une intro en son clair, plein de réverb'.

C’est le moment tant attendu pour les fous qui ne se sont pas lassés de réclamer Ne-me-sis. Ca y est, 'faut se défouler, c’est officiel.

Il aura fallu attendre la dernière chanson pour voir la batterie de Daniel Erlandsson s’éclairer. Non satisfait d’avoir une batterie entièrement transparente, l’effet de surprise est top.

Le show se termine vers 23h30 avec un message d’Alissa : “On se revoit bientôt”.

Au bilan, une super soirée sur le signe du Khaos.


Setlist de Arch Enemy :

Khaos Overture
01. Yesterday Is Dead And Gone
02. Burning Angel
03. War Eternal
04. Ravenous
05. Stolen Life
06. My Apocalypse
07. You Will Know My Name
08. Bloodstained Cross
09. Taking Back My Soul
10. As the Pages Burn
11. Dead Eyes See No Future
12. Avalanche
13. No More Regrets
14. No Gods, No Masters
15. We Will Rise

Rappel
16. Tempore Nihil Sanat (Prelude in F minor)
17. Never Forgive, Never Forget
18. Snow Bound
19. Nemesis
20. Fields Of Desolation