Groupe:

Cernunnos Pagan Fest 8

Date:

22 Février 2015

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

fimbultyr

Nous sommes le dimanche 22 février, et c’est aujourd’hui le jour du Cernunnos Pagan Fest. Il est 13h, et pas le temps de lambiner : à peine les portes ouvertes que j’entends déjà Lutèce qui joue.


Lutèce
Je suis assez content de retrouver ici Lutèce en ouverture de cette septième édition du Cernunnos pagan fest. En effet, malgré la fréquence de leurs apparitions sur Paris, je n’avais jamais réussi à les coincer sur une scène pour qu’ils me divertissent.
Leur set commence par le désormais classique Let the Carnyx Sound Again avec un son relativement brouillon, mais rien de catastrophique toutefois. La scène baigne dans une obscurité qui colle bien avec l’ambiance de la musique.
Ambiance parfaitement orchestrée pour le morceau Moonless Night, un de mes favoris de l’album ...Our Ashes Blown Away. Le refrain est fédérateur, le groupe est motivé, que demande le peuple ? Il demande I am the Sword ! Et I am the Sword il aura.
Les samples pour les chœurs sont utilisés sans abus, audibles sans être ridicules.
Le set se termine par deux morceaux du prochain album, qui ne sont pas désagréables à entendre bien que n'étant pas excessivement enthousiasmants.
Une excellente entrée en matière !

Setlist Lutèce:

Let the Carnyx Sound Again 
The Last Standing Flag 
The Path Of Glory 
Moonless Night 
I Am The Sword 
Alesia 
Architects of Doom 
From Glory Towards the Void

Drenaï
Sans transition, nous descendons à la petite salle du bas pour observer les Normands (de Normandie) de Drenaï. Vainqueur du tremplin du Cernunnos, ils sont là pour nous présenter leur groupe.
Déjà, la différence entre les deux scènes est très marquée : on passe d’une scène spacieuse avec un son adéquat et des moyens lumineux à un petit bout de planche éclairé au projecteur rouge. Bon, on ne peut pas en tenir rigueur au groupe, même s’il est difficile de prendre au sérieux six personnes agglomérées sur cinq mètres carré. La flûte est inaudible et c’est bien dommage. Le début du set est assez mou, voire monotone. Le morceau At the Edge of the Word change cet état de fait en instaurant une dynamique un brin plus agressive. On assiste à une mise en scène assez déconcertante entre deux membres du groupe, Druss et Gorben, qui nous offrent le spectacle d’un type qui s’en vient défier un roi, qui le défit à nouveau… Pourquoi pas, c’est plutôt sympa. Le concert se poursuit, avec un temps particulièrement fort sur Keepers of the Faith.

 


Furor Gallico
Aussi vite que possible dès la fin de Drenaï, nous allons rejoindre les Italiens de Furor Gallico.
Le set commence sur les chapeaux de roues avec une énergie sidérante. Le frontman, Davide « Pagan » Cicalese, est torse nu et pour ainsi dire mobile. Il voyage de chaque côté de la scène sans s’arrêter et se retrouve assez vite en sueur. Le son est propre, ce coup-ci on entend la satanée flûte ainsi que la harpe. Harpe qui apporte un petit plus dans la plastique de la scène. J’ai toujours trouvé cet instrument joli. Les compositions du groupe manquent un chouïa d’originalité mais le groupe compense ce léger souci par un investissement total de la part de ses membres. On note la présence de fans juste devant la scène, portant tee-shirts et drapeaux à l’effigie de Furor Gallico. Aux alentours de la fin du set, les Italiens utilisent leur arme secrète : La Notte dei Cento Fuochi. Une chanson à la gloire de la bière et des buveurs de bière. Infaillible. Les Italiens ont décidé pour ce concert de répartir plutôt équitablement le set entre leur album éponyme et leur nouvelle sortie : Songs from the Earth.

Setlist Furor Gallico :

Intro 
The Song of the Earth 
Wild Jig of Beltaine 
To the End 
Curmisagios 
Venti di Imbolc 
La Caccia Morta 
Steam over the Mountain 
Banshee 
La Notte dei Cento Fuochi 
Ancient Rites

 

Cerevisia
Une belle prestation en somme, mais pas le temps de nous extasier davantage car il nous faut à présent nous rendre en bas pour le set de Cerevisia, de Marseille. J’en ai loupé les premières minutes à cause des Italiens sus cités, tant pis.
Il est inutile se s’étendre sur la mauvaise qualité du son, inhérente à la salle et que nous aurons, semble-t-il, à supporter à chaque concert en bas. Bref. Cerevisia est ici pour nous montrer son mélodeath servi par des instruments conventionnels (c’est-à-dire, pas de didjeridoo). Les ambiances puissantes des morceaux (Heroic Charge en est un exemple) rendent très bien en live. Le public est empreint d’une certaine mollesse, et s’agitera légèrement lors du joyeux Summon the Nightbringer.
Leur set d’à peine trente-cinq minutes passe très vite, et on leur dit au revoir.
Il est pour moi l’heure d’aller tester les préparations de la « taverne ». Il est 15h30 et j’ai faim.
Dans la salle tout en haut, on trouve des tables, un point nourriture et un point soif. C’est fort astucieux et cela permet de réduire l’attente. Quant à la nourriture, si vous êtes déjà venus au Cernunnos, vous connaissez la musique : des salades, de la viande, de la semoule, des lentilles et de la charcuterie. Tout cela est très correct. La bière, par contre, n'est ni très bonne ni très abordable, je lui préfère l’hypocras (cher aussi mais plutôt bon.).

Setlist Cerevisia :

Intro 
Ancient Gods 
Diviciacos 
Dumnorix 
Sword's Dance 
Summon the Nightbringer 
Heroïc Charge 

Stille Volk
Une fois qu’on s’est pété la panse, je file voir Stille Volk. Je suis à la bourre, à cause de ma deuxième portion de charcuterie. Pas de doute, ces Français-là savent y faire. Ayant pris pleine possession de la grande scène, ils ont réussi à plonger l’ensemble de la salle dans leur monde. Alternant entre des atmosphères sombres et joyeuses, ces habitués du Cernunnos ont mis le public dans leur poche. Lors de l’interprétation du désormais classique Maudat, nous avons le plaisir de voir débarquer sur scène Keith Fay, de Cruachan. Leur set de quarante-cinq minutes s’achève sur Banquet suivi de la Danse de la Corne.
Sur scène, rien de particulier à noter, si ce n’est l’éternel charisme de Patrick Laforgue, qui n’est pas pour rien dans la puissance des ambiances scéniques du groupe.


Ithilien
C’est pour moi le moment d’esquiver habilement Ithilien en allant interviewer Moonsorrow dans un hôtel non loin du fest.

Ca tombe bien : Ithilien, ça ne me plait pas. Et comme je suis tout seul ici pour ce live report, vous n’aurez que la setlist :

Setlist Ithilien :
 
Battle Cry 
Her Wolf Her Beast 
Rebirth 
A World Undone 
Stare into the Deep 
Solo 
Mother of the Night 
Drinkin’ Song 
Reckless Child


Je reviens tout pile pour le début de Svartsot. Ça m’aurait fait mal de rater la formation danoise qui, à en juger par l’abondante populace occupant la fosse, était pour le moins attendue. Moi aussi je les attendais, car il faut savoir que c’est la première fois que ces énergumènes passent par la France.
Les hostilités sont engagées par Gravollet, titre du premier album du groupe. On peut dire que ça commence fort, le public est en délire. Le pit se radicalise, ça fait plaisir à voir. Les Danois nous rappellent avec Midsommer qu’ils ont très récemment sorti un album : Vaeldet. Ils ont consacré trois chansons sur huit à ce nouvel opus, qui n’est pas mal du tout sur scène.
La setlist inclut de quoi faire plaisir à tout le monde : du Mulmets Viser, encore une de Ravenes Saga, Skonne Moer et même une très agréable Dodedansen. Curieusement et malheureusement, Havfruens Kvad ne sera pas jouée ce soir.
Bref, pour leur première fois en France, Svartsot ne nous aura pas déçus. On aurait aimé les voir jouer plus tard et plus longtemps, mais bon...

Setlist Svartsot :

Gravøllet 
Højen På Glødende Pæle 
Midsommer 
Dodedansen 
Moder Hyld 
Havfruens Kvad 
Kilden 
Skønne Møer 


Après ça, il me faut parler de ma plus grosse déception de la journée : La « Démonstration de combat ». J’avais adoré ceux de l’avant dernière édition, qui étaient complètement épiques, mais là on assiste à trois pauvres chocs entre une épée et un bouclier miteux, quelques empoignades et des gens qui se roulent par terre en cotte de maille. Déception donc.

Juste après cette pseudo-démonstration, on fournit à des volontaires du public des armes en latex/mousse pour une joyeuse mêlée générale. Là, il faut bien avouer qu’il y a une bonne ambiance. C’est le moment de se foutre gentiment sur la gueule sous les applaudissements du reste du public.
C’est donc après avoir raté pour un rien les compagnons du gras jambon que je me positionne pour Cruachan.


Cruachan
Si Svartsot était attendu, que dire de Cruachan ?
Premier groupe de la journée à jouer une heure, il fallait au moins ça aux Irlandais pour déballer tout ce qu’ils avaient à nous montrer. Pendant ces soixante minutes, les Irlandais nous baladent entre violence et chansons posées. La part belle est faite à Blood for the Blood God, dernier album en date de Cruachan, mais là encore la setlist est très équilibrée. Après avoir lancé le débat avec To Invoke the Horned God et Born for War, le seul représentant de Blood on the black Robe est joué : Pagan Hate. La chanteuse guest, Rachel, rejoint la scène pour Ride On . Une fois de plus aujourd’hui, c’est une foire remarquable dans le pit, on se croirait presque à un concert de hardcore. On retrouve avec plaisir les grands classiques de Cruachan : Pagan et Ride On, que le public n’hésitera pas à entonner en chœur. Si l’on peut reprocher aux Irlandais un certain manque de patate dans leurs albums studios, ce n’est absolument pas le cas de leurs performances live.

Setlist Cruachan :

To Invoke the Horned God / Brian Boru 
Born For War 
Pagan Hate 
The Sea Queen of Connaught 
Prophecy 
Pagan 
Marching song of Feach MacHugh 
Some Say the Devil Is Dead 
Ride On 
Blood For the Blood God 
The Morrigan's Call / I Am Warrior

A ce moment précis, quelques réflexions d’ordre stratégique prennent mon esprit à partie : je décide de manger un morceau avant de me placer pour Moonsorrow, même si je dois pour cela rater le set de The Moon and the Nightspirit.

Et donc, après quelque attente, il est l’heure tant attendue de Moonsorrow !
Je ne vous cache pas que c’est la principale raison de ma présence ici.
La fatigue commence à se faire sentir dans les rangs du public, on sent la fin de cette belle journée approcher.


C’est dans un épais brouillard que les Finlandais débarquent sur scène. Scéniquement, tout est très calme, comme à l’habitude du groupe. Le terme le plus approprié que je puisse trouver pour décrire leur attitude scénique serait « mécanique ». Ils font ce qu’ils ont à faire de façon carrée et précise. Fait étrange, on trouve des gens pour slammer. Non pas que ça me gêne, je trouve ça simplement étrange, mais qu’importe après tout : à chacun sa manière de se faire plaisir.
Habituellement quasi muet, Ville nous adressera ce soir la parole, pour nous dire que cela faisait bien longtemps qu’ils n’étaient pas passés par la France.


La musique de Moonsorrow transporte énormément d’émotion et place l’auditeur réceptif dans un état de transe contemplative. Les morceaux très longs, caractéristiques du groupe, sont parfaits pour faire plonger le public dans le monde des Finlandais. Cela ajouté au fait que le son est idéal (mis à part le chant qui est un petit peu sous-mixé), nous avons la conclusion parfaite de cette journée. Nous nous séparons à la fin de Sankaritarina, qui fut un moment magique, le final le plus adapté que l’on puisse espérer.

Pour sa huitième édition, le Cernunnos Pagan Fest reste fidèle à sa réputation de rendez-vous obligatoire pour les amateurs de Folk. Mention spéciale à l’organisation solide du fest, qui une fois de plus est parvenue à gérer tous les aspects pratiques de main de maître.