Groupe:

Epica + Eluveitie

Date:

08 Novembre 2015

Lieu:

Rennes

Chroniqueur:

Orion

Cette venue à Rennes du duo EpicaEluveitie s'annonçait d’avance comme un succès, la date étant complète depuis trois bonnes semaines (soit neuf cents spectateurs présents).
On va commencer par un petit coup de gueule, sinon c'est pas drôle : le premier groupe, Scar Symmetry, était censé commencer à jouer à 20h20. Les portes s'ouvrent à 20h... Une seule entrée. Il y a du monde, beaucoup de monde et ça n'avance pas.
Alors qu'on est à cinq minutes du début du show de Scar Symmetry et que la file dehors comprend encore plusieurs centaines de personnes, le staff se décide enfin à ouvrir une seconde entrée pour diviser la file en deux et accélérer le mouvement. Trop tard, on entend vaguement déjà les premiers accords des Suédois et on est encore nombreux à être dehors. Je ne comprendrai jamais cette tradition d'ouvrir les portes si tard quand il y a autant de monde à faire rentrer...
Du coup, j'ai raté les premiers morceaux de Scar Symmetry. Je vous avouerai toutefois que ce n'est pas trop ma came, je ne vais donc pas en faire une maladie. Le groupe a assuré un show de vingt-cinq minutes (peu pour les fans du groupe présent – il y en avait !) qui a séduit une petite partie du public, dans les premiers rangs surtout, les autres spectateurs étant plus là en phase découverte. On note par contre un son pas génial sur ce premier groupe.

La salle de l'Etage est aujourd'hui dans sa grande configuration, le dernier tiers de la salle est ouvert et bénéficie même d'un grand écran pour suivre ce qui se passe sur scène.
Le changement de plateau est assez rapide et à 21h05, les huit musiciens de Eluveitie entrent en piste.
Ca démarre sur les chapeaux de roues avec King, extrait du dernier album. La scène n'est pas bien grande pour faire tenir les huit musiciens, mais le groupe semble n'en avoir cure.

Les Suisses, qui en sont à leur troisième passage à Rennes en quatre ans, sont visiblement attendus par un bon paquet de fans. Eluveitie aime la Bretagne, la Bretagne le lui rend bien. Chrigel n'en finit plus de remercier le public. Par contre, il essaye de lancer quelques circle pits qui ne prennent pas vraiment (du moins, d’où j’étais, je n’ai rien vu, mais il ne m’a pas semblé que ça bougeait des masses…)
Si le son n’est pas optimum (on entend bien les instruments traditionnels mais un peu moins les guitares), le light show, lui, est bien au point.

Chrigel s'égosille et prend souvent une flûte ou la mandoline, Anna Murphy avec son hurdy-gurdy est tout sourire et intervient assez fréquemment (elle chante notamment Scorched Earth toute seule sur scène). Quant à la nouvelle violoniste du groupe recrutée cet été, elle assure totalement. Ce sont les trois qui bougent le plus. Il est vrai que les autres musiciens sont un peu plus sur la retenue. On pourra mettre ça sur le compte de la place sur scène, qui empêche quand même de faire de grands mouvements.




Ce qui est sympa avec ce groupe, c’est que l’on n’a pas l’impression de voir le même concert à chaque fois, il varie suffisamment la setlist. Bien sûr, les incontournables sont là (Inis Mona, Luxtos) mais on a droit à des titres plus rarement joués comme Brictom, de l’album acoustique Evocation Part 1 (on attend toujours la seconde partie !). Autre surprise : Anna Murphy annonce (en anglais) qu'elle ne parle pas bien français (elle n'était pas très attentive en cours, nous dit-elle) mais qu'elle va chanter Call Of The Mountains en français (qui devient du coup l’Appel Des Montagnes). Elle nous fait réviser le refrain avant de commencer, pour être sûr que tout le monde la soutiendra bien et c'est parti. Un des grands moments de ce concert.


Autre grand moment à mon avis, c'est Tegernako, un vieux titre tiré du premier album basé sur un air traditionnel irlandais mis à la sauce Eluveitie. Très bon titre, hyper festif en live, où les musiciens font une véritable démonstration de leur talent. Avec des morceaux comme ça, Eluveitie a toute sa place au festival interceltique de Lorient ! Et bien sûr, Inis Mona, que le groupe nous sert en unique rappel, met le feu une dernière fois. Rideau et bravo !

Setlist de Eluveitie :

King
Nil
Luxtos
Omnos
Call Of The Mountains
From Darkness
Brictom
Scorched Earth
Kingdom Come Undone
Neverland
Tegernako
Havoc
Alesia
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Inis Mona

A 22h40, l’intro de l’album The Quantum Enigma retentit. Les musiciens d’Epica sont ovationnés un par un à leur entrée sur scène et c’est évidemment Simone qui récolte le plus de cris.


Les deux premiers morceaux du dernier album sont joués à la suite, comme la dernière fois que je les ai vus (au Motocultor Festival, l’année dernière). Le groupe n’a-t-il pas changé sa tracklist depuis le début de la tournée de promotion de The Quantum Enigma ? Si, voici un titre de The Phantom Agony, Sensorium, que j’ai plaisir à retrouver. Et puis, pour le quatrième morceau, Simone nous propose de choisir entre The Last Crusade et Storm The Sorrow au volume sonore des cris. Le résultat n'est pas probant, Simone demande à ses collègues s’ils ne doivent pas jouer les deux. C'est finalement à main levé que le public choisit The Last Crusade. Ouf ! Du coup, il n'y a plus aucun titre de l'album Requiem For The Indifferent dans la tracklist. Et c'est une très bonne chose de mon point de vue, peut-être que le groupe s'est enfin rendu compte que c'était son album le plus faible.




Simone se fend de quelques mots en français : "Bonsoir ! Ca va ? Il fait chaud..." et c'est vrai que devant, c'est la fournaise. Le groupe montre d'ailleurs qu'il prend soin de ses fans puisque Simone et Mark ravitailleront les premiers rangs avec des bouteilles d'eau par deux fois.
Les deux guitaristes et le bassiste arpentent bien la scène dans tous les sens et font bouger leur tête sans ménagement. Coen est de retour avec le groupe et il est en forme. Il fait le show depuis son clavier avec de grands gestes, des grimaces ou avec son clavier portatif qu'il endosse plusieurs fois lors du concert.
C’est sympa.



En revanche, tout comme lors du show de Eluveitie, les demandes de circle pit de la part de Coen ou Mark ne prennent pas. On a bien un ou deux slammeurs de temps en temps, mais ça s’arrête là. Le public d’Epica n’aime pas être bousculé. Personnellement, ça ne me gêne pas, au contraire… Ce ne sera finalement que sur Consign To Oblivion qu'il y en aura un (pas long). Il faut dire que là, c'est Simone qui a demandé à la fosse de s'ouvrir en deux pour laisser la place au pit... et quand c'est demandé si gentiment...


Le son, pas top en début de concert, s’améliore au bout de deux, trois titres. Le light show est somptueux. Le groupe joue avec les lumières, c’est hyper carré. Même si Epica tourne quasiment sans s’arrêter depuis la sortie de l’album, on ne sent pas un groupe fatigué, ils sont heureux de partager ce moment avec leur public et ça se voit, notamment lors de Phantom Agony, sur lequel les musiciens font les pitres et Simone s’éclate visiblement en nous offrant quelques pas de danse.


On sent une vraie complicité entre eux. Ils aiment par exemple interagir sur scène : Simone se place près du clavier de Coen pour taper quelques notes ; celui-ci vient à un autre moment sur le devant de la scène prendre le manche de la guitare de Isaac pour faire les accords. Et lors du premier rappel, après un début de Marseillaise improvisé par Coen sur son clavier portable, c’est Isaac qui s'installe devant son synthé fixe pour lui répondre sur l’intro du morceau Terra Sancta. Bon esprit et ça fait plaisir aux fans.
Comme à son habitude depuis un bon moment, le groupe termine par Consign To Oblivion, après une heure trente-cinq de show.
Encore une belle soirée, sold-out dans une salle de neuf cents places, ce qui prouve une fois de plus que les concerts Metal en province, ça marche ! Merci aux promoteurs des tournées d’y penser un peu plus souvent…


Setlist de Epica :

Originem (intro)
The Second Stone
The Essence Of Silence
Sensorium
The Last Crusade
Unleashed
Martyr Of The Free World
Cry For The Moon
The Obsessive Devotion
Victims Of Contingency
The Phantom Agony
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Sancta Terra
Unchain Utopia
Consign To Oblivion