Nous voici de retour pour cette seconde édition du festival de Torcy, en Seine-et-Marne.
A première vue, pas de changement notable cette année quant à la configuration du site ; si ce n’est que la petite scène (le Sanctuary) a été tournée de manière à pouvoir accueillir plus de gens dans le pit. Ce qui ne fut pas plus mal, vu l’affiche. Car on n’a pas eu à se plaindre de ce côté : ça a envoyé du lourd tout au long du festival. Par contre, pas de photos cette année hélas, mes amis. On tâchera de s'équiper correctement l'année prochaine pour vous en faire plus profiter.
A mon arrivée sur le site, j’ai pu profiter d’une bande-son grindcore avec Putrid Offal en faisant la queue pour rentrer. Ça avait l’air de tabasser méchamment, je regrette de ne pas avoir pu assister à leur prestation.
Accu§er (Azagtoth)
Une fois passé à l’intérieur, je me dirige vers la scène "Blackwater" pour voir le troisième groupe du festival : Accu§er. J’avoue ne rien connaître de ce groupe de thrash teuton, qui sévit pourtant depuis 1986. Pour moi, ça sonne comme les Exumer et Assassin de l’année dernière : du thrash bien burné et énergique. Une bonne mise en bouche, en somme.
Setlist d'Accu§er :
01. Rotting From Within 02. Repent 03. Torn To Pieces 04. Who Dominates Who 05. Cannibal Insanity 06. Sacrifice Machine 07. Symbol Of Hate 08. Sadistic Terror 09. Unite Divide
Endstille (Azagtoth)
Vient le tour d’Endstille au "Sanctuary". Un groupe que j’ai beaucoup aimé, mais qui m’a grandement déçu depuis quelques albums. Par ailleurs, je n’en attends pas forcément grand-chose sur scène.
Lars Wachtfels, tout de cheveux en bataille et lunettes de soleil vêtu, est posé tranquillement sur la gauche de la scène et ne bouge pas beaucoup. Le frontman et le bassiste se donnent un peu plus de mal à gesticuler, pour un set qui ne m’a pas plus touché que ça. Ce malgré les fédérateurs Conquest Is Atheism et Frühlingserwachen qui furent joués.
C’était plus plaisant de les retrouver pour la séance de dédicace, le groupe étant franchement amical avec les fans.
Gamma Bomb (Fimbultyr)
Juste après avoir planté ma tente, je prends place pour mon premier concert de la journée. Autant dire que je ne suis pas mécontent d’être arrivé à temps pour voir les Irlandais en action. La joyeuse bande, menée par Joe McGuigan, est parfaitement à l’aise dans leurs pantalons moulants aux couleurs « vives ». Leur thrash à l’ancienne et énergique fait plaisir à entendre et leurs petites pseudo-anecdotes sont dans l’ensemble hilarantes. « Vous connaissez Willem Dafoe ? Nous, on adore ce mec et on voudrait le rencontrer ! Du coup, on a écrit une chanson sur lui, comme ça il nous fera un procès, et on pourra le rencontrer au tribunal ! » La setlist est assez équilibrée, bien que l’accent soit mis sur Tales From The Grave In Space, qui aura vu six de ses morceaux à l’honneur ce jour-là. Nous avons évidemment droit aux grands classiques du groupe : Hammer Slammer, OCP, Zombie Bloody Nightmare…
Un début de fest excellent, rempli d’énergie et de bonne humeur qui laisse présager d’une belle édition !
Setlist de Gamma Bomb :
01. Zombie Blood Nightmare 02. Slam Anthem 03. Three Witches 04. Smoke The Blow With Willem Dafoe 05. Backwards Bible 06. Hammer Slammer / Drop It Like It's Hot 07. OCP 08. Thrashoholic 09. Last Ninjas Unite 10. In The Court Of General Zod 11. Mussolini Mosh 12. Escape from Scarecrow Mountain 13. Hell Trucker 14. We Respect You 15. Terrorscope 16. Bullet Belt
Grave (Fimbultyr)
On passe de la Blackwater Stage (la plage) à la Sanctuary Stage pour les Suédois de Grave. On change tout de suite d’ambiance, car ici, ça tranche dans le vif. Dès le premier titre, un ampli dysfonctionne, mais monsieur Lindgren et ses gars ne se démontent pas pour si peu, on répare et on avance ! Les morceaux s’enchaînent avec précision et brutalité pendant quarante-cinq minutes. Grave fait partie de ces groupes qui délivrent des shows somme toute assez équivalents les uns aux autres, mais que l‘on va tout de même voir et revoir avec plaisir. C’est surtout après m’en être pris plein la face avec Into The Grave et Turning Black que je me suis dit que pour un groupe que je vois pour la quatrième fois, c’est tout de même un sacré concert !
Deströyer 666 (Fimbultyr)
Deströyer 666 est un groupe que j’ai souvent voulu voir mais que je n’ai jamais réussi à attraper et c’est donc avec impatience que j’attends que les Australiens entament leur show. Nous avons droit à une prestation extrêmement carrée et vivante. Les titres que nous propose le groupe sont assez diversifiés et c’est sur l’emblématique morceau I Am The Wargod (Ode To The Battle Slain) que le public commence à être vraiment réceptif. Passé cette chanson, tout s’enchaîne sans vraiment de pause, en passant par Black City-Black Magic et Trialed By Fire pour terminer le set par l’inoubliable single de 1998, Satanic Speed Metal !
Angel Witch (Azagtoth)
De retour au Sanctuary pour assister au set du doyen du festival, Angel Witch, puisque le groupe existe depuis 1978. Groupe de heavy culte s’il en est, leur prestation ne m’a pourtant pas fait tellement d’effet ; il faut dire que ces gars-là sont… vieux ! Eh oui, Kevin Heybourne n’est plus très en voix et une certaine mollesse se dégage de ce set, surtout avec le recul en comparaison de celui de Satan, beaucoup plus passionnant.
Mais les fans aux premiers rangs ont eu l’air d’apprécier et l’assistance était plus réactive dans l’ensemble. Et leur morceau emblématique a bien entendu été repris en chœur par tout le monde et a achevé le set sur une note plutôt positive.
Setlist d’Angel Witch :
01. Gorgon 02. Confused 03. Dead Sea Scrolls 04. White Witch 05. Atlantis 06. Sorcerers 07. Devil's Tower 08. Dr. Phibes 09. Angel Of Death 10. Baphomet 11. Angel Witch
Candlemass (Fimbultyr)
L’année dernière avait vu Pentagram fouler le sol du Fall Of Summer, et cette année c’est au tour de Candlemass de représenter le Doom Metal.
Ce soir-là, Candlemass aura eu droit à cinquante-cinq minutes de set, qu’ils auront mis à profit pour nous offrir un superbe show. Après une petite introduction avec la traditionnelle Marche Funèbre, les Suédois entament les hostilités par Mirror Mirror. Le son est excellent, comme à l’accoutumée sur la Blackwater Stage, et on profite au maximum des titres qui défilent. La majeure partie de la setlist est centrée sur les trois premiers albums avec des morceaux tels que Bewitched, Cry From The Crypt…
On peut saluer la prestation de Mats Levén, qui a remplacé en 2012 Robert Lowe et qui a vraiment assuré aujourd’hui. Ses capacités vocales impressionnantes servent admirablement les compositions du groupe. Un chouette solo de Lars Johansson vient modifier le rythme du show pour le meilleur effet possible.
Le groupe conserve les titres tirés de Nightfall et de Epicus Doomicus Metallicus pour une fin de concert extrêmement intense. L’hymne qu’est Solitude vient clore le set en beauté. Ce fut l’un de mes concerts coup de cœur de la journée.
Setlist de Candlemass :
01. Marche Funèbre 02. Mirror Mirror 03. Bewitched 04. Guitar Solo 05. Emperor Of The Void 06. Dark Reflections 07. A Cry From The Crypt 08. Under The Oak 09. At The Gallows End 10. Solitude
Asphyx (Azagtoth)
Ah, Asphyx ! Un groupe que je n’avais jamais vu sur scène et qu’il me tardait donc de découvrir sur le Sanctuary une fois la nuit tombée.
Martin Van Drunen est un frontman fantastique, on ne le dira jamais assez. Le death metal doomique old school du combo néerlandais dévaste tout sur son passage et les morceaux antiques que sont The Rack ou Asphyx (Forgotten War) fonctionnent aussi bien que le plus récent Deathhammer, tout aussi fédérateur. Leur nouveau batteur depuis le départ de Bob Bagchus, Stefan Hüskens, assure tout en discrétion derrière les fûts.
Un set des plus énergiques donc, comme ce groupe charismatique sait le faire depuis déjà tant d’années.
Destruction (Fimbultyr)
Nous revenons sur la Blackwater Stage pour le monument du Thrash allemand de la soirée : Destruction !
Ici, on ne s’embarrasse guère de subtilité parce que, comme le nom du groupe l’indique, on est là pour tout casser !
C’est Curse The Gods qui nous frappe d’abord, et on voit tout de suite que les gars sont là depuis plus de trente ans. Tout est maîtrisé (sauf le courant, qui foire plus souvent qu’à son tour) et on en prend plein la vue et les oreilles. C’est possiblement le concert avec le plus d’affluence de la journée jusqu’à maintenant, et on comprend pourquoi alors que nous sommes heurtés par le Mad Butcher. L’enchaînement de Death Trap et de Bestial Invasion nous renvoie dans le passé et bien que le son soit relativement brouillon, ça n’a pas l’air de déranger grand monde au vu du champ de bataille qui tient lieu de pit. A ce propos, un circle pit sur du sable c’est assez fun, pour ceux qui se poseraient la question.
Ces vétérans nous quittent après nous avoir offert un bon moment de destruction de cervicales avec le retour du boucher, et on se dirige pour aller voir le cirque Pinder Mayhem.
Setlist de Destruction :
01. Curse The Gods 02. Thrash Till Death 03. Nailed To The Cross 04. Mad Butcher 05. Armageddonizer 06. Eternal Ban 07. Life Without Sense 08. Death Trap 09. Bestial Invasion 10. Total Desaster 11. The Butcher Strikes Back
Mayhem (Azagtoth)
Cirque, je pense que c’est bien le mot.
Mayhem déboule sur la scène du Sanctuary qu’on aurait cru trop petite pour les accueillir à la base, mais qui a été judicieusement déplacée pour en faire profiter plus de monde, comme je l’ai dit.
D’entrée de jeu, on sent les gros moyens mis en place pour leur set : des piques enflammées avec des têtes de cochon et des barbelés sont plantées sur la scène, les jeux de lumière en mettent plein la vue et le set de batterie de Hellhammer prend limite la moitié de la place.
Par contre, une fois Attila entré en scène, on commence à se marrer : l’énergumène aura fait mumuse avec différents accessoires tout le long du set, entre un crâne, une corde pour se pendre, une cape qui est sans doute tombée plus tôt que prévu et une espèce d’objet étrange aux formes triangulaires (mon éminent collègue et moi-même avons pensé à une double équerre, à vous de voir ce que ça vous évoque). Par ailleurs, il va régulièrement vérifier que les têtes de cochon cuisent bien.
Bref, on arrête de se moquer. Autant, les nouveaux morceaux tournent plutôt bien sur scène, surtout avec le son énorme dont ils ont pu bénéficier, autant un morceau comme De Mysteriis Dom Sathanas fut un réel massacre à mes oreilles. Ce groupe n’a à mes yeux plus rien de trve et a confirmé mes a priori défavorables sur scène.
Sabbat (Fimbultyr)
Les Japonais de Sabbat nous font l’honneur de leur présence à Torcy pour terminer cette belle journée. Les Nippons menés par Gezol nous envoient leur musique pendant près d’une heure, et tout ceci est bien étrange. Amusant au début, avec les petits cris aigus poussés par le chanteur, puis irritant après quelques morceaux. Les morceaux se suivent et se ressemblent et il suffit de quelques minutes pour que je comprenne que ce groupe n’est absolument pas ma tasse de thé. La foule s’est un peu dispersée ; entre Mayhem et Sabbat, pas mal de festivaliers ont quitté les lieux. Après ce qui fut une très longue heure, je retourne au camping, car demain sera une grosse journée !
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