Groupe:

No Return + Merciless + Heboidophrenie

Date:

28 Avril 2015

Lieu:

Bordeaux

Chroniqueur:

Deicide5000

Me voici de retour à l’Heretic que j’avais découvert en février dernier pour une soirée spéciale DOOM. Bon ce soir, on est aux antipodes du metal (pas "Aux Portes du Metal", mais presque).  Ce soir c’est beugleur-land.  Si tu chantes en clair, tu t’es trompé de soirée. Si tu aimes la mélodie, c’est bien car il faut de tout pour faire un monde. Néanmoins il y en aura mais il faudra attendre patiemment. Avec trois groupes à l’affiche, dont deux accueillant en leur sein des fratries, ça va pas jouer perso. C’est donc une soirée sous le signe de la bonne humeur (il en faut pour sortir un mardi alors que t’as “école” tôt le lendemain matin, non ?)

 

Heboidophrenie

C’est la deuxième fois que je vois ce groupe local avec un nom de maladie de la tête (si si ça existe). Je les avais appréciés moyennement (désolé les gars) au Bootleg en mars, coincés entre Deathlab et Mithrodatic. Ces deux groupes étant tenus à la batterie par Kevin Paradis (véritable monstre de batterie metal extrême de moins de vingt-cinq ans), je peux leur trouver une circonstance atténuante.


Là le son est meilleur, peut être que la prestation aussi… Bref, cette fois, j’ai bien mieux accroché. C’est brutal, avec des passages techniques bien exécutés.


Le groupe bordelais est composé de Eric (look tiré d’un film d’épouvante, le mec fait 1,90m, est très souriant, a les cheveux longs, et une partie de ceux-ci sont rasés…), de Bastien (le petit nouveau) à la guitare, de Rémy Martin (non, pas le cognac) à la basse et backing vocals, de Mathieu à la batterie et de Loïc aux grognements de Wookie en rut (ça tombe bien c’est son surnom).


Il est 21h20 quand tout commence à peu près dans les temps. Le son est puissant et le matraquage en règle. Les coordinations entre guitaristes sont impressionnantes quand l’un répond à l’autre ou que tous deux se lancent sur du chugg. Leur brutal deathcore est entraînant et bien pensé, toujours centré sur l’agression. Quand le Wookie ne suffit pas, le bassiste joue le rôle de second grogneur. C’était possible au Bootleg, mais là, vu que l’Hérétic est plein à craquer, Loïc se retiendra sur les incitations aux wall of death et autres circle pit.

 

Setlist de Heboidophrenie :

01. Decay
02. Morbid Satyriasis
03. The Last Breath
04. Flush the Meat
05. Intro + Heboidophrenie
06. Hipster
07. Cadaver
08. Intro + Bonnet M
09. Left Half Dead

 

Mercyless

Il est 22h30, place aux vétérans du death metal à la française. J’ai profité de l’interview avec Alain Clément pour approcher les Mercyless avant le show.

On ouvre le bal des frangins car, intéressant ce soir, deux groupes sur trois ont dans leurs rangs des frangins. Ici c’est Matthieu (basse) et Gautier (guitare) Merklen. Gautier et Laurent Michalak (le batteur) m’expliquent ainsi que Stéphane, l’autre guitariste d’origine, a arrêté la musique. Quel dommage mais bon avec Gautier on n’a pas perdu au change car, côté expressivité sur scène, champion ! Je peux remplir un book entier d’expressions faciales horrifiantes.

Côté show, ça s’excite, Max vocifère dur et ne fait aucun quartier. Les cheveux longs des frères Merklan tournent et virevoltent façon vilain tourniquet. Excellente démonstration. Laurent Michalak est d’une efficacité redoutable. J’adore, le mec mâche son chewing-gum en blastant à fond … sans effort. Et pour bien te dégouter, l’exécution est super propre.

Le fameux Without Christ (que j’avais découvert sur la compilation Total Virulence en 1990, ça ne nous rajeunit pas) défonce l’Heretic. Séquence nostalgie. Le set est très varié et assez représentatif de la discographie de Mercyless. Je n’accroche pas à tout mais il faut bien reconnaître que ce groupe sait remuer son audience.

Avant d’aborder la dernière ligne droite de son set, Mercyless entonne un Black Magic de Slayer avec une très grosse maîtrise. Bel hommage rendu à l’une de leurs plus grosses influences. Mais ce n’est pas fini, on a droit aussi à Evil Dead, reprise de Death. Curieux mais Mercyless reprend des chansons de leurs premiers albums respectifs. Une certaine nostalgie ?

Le show se finit sur cette reprise (très old school, ça ?). La salle est à température pour accueillir les No Return qui suivent.

 

Setlist de Mercyless

01. Infamy
02. Substance of Purity
03. God is Dreaming
04. A message for all those who died
05. Without Christ
06. Eucharistic Adoration
07. Abject Offerings
08. Probably Impure
09. Burned at the Stake
10. Black Magic (reprise de Slayer)
11. I Vomit this World
12. Evil Dead (reprise de Death)

 

 

No Return

J’en avais envie, No Return l’a fait. Un bon album de thrash, bien speedé, bien senti, en 2015.  J’ai en effet bien apprécié leur dernier album, tout juste sorti (voir mon interview d’Alain Clément), qui m’a réconcilié avec le groupe après une très longue traversée du désert. Après la percée inoubliable de leur premier album Psychological Torment en 1990 qui mêlait thrash rageur et virtuosité guitaristique, et autres effets de manches, No Return était resté actif mais n’avait plus réussi à m’intéresser, ne proposant que du “déjà entendu”, calquant du Machine Head à l’époque Seasons of Soul ou se cherchant sur d’autres albums.

Mais là, ce n’est plus pareil. Est-ce la fratrie Barbosa (duo basse - guitare) ? Est-ce Mike, le nouveau chanteur ?  Est-ce la symbiose des guitaristes ? Est-ce la production très réussie ? Je ne sais pas, mais ça marche très bien.

No Return va nous asséner un set surpuissant. Pour moi, la révélation de la soirée, c’est Mike, leur chanteur.  Il ne se limite pas à grogner mais pousse la chansonnette aussi (nan, je déconne). Il harangue la foule et ne la laisse pas respirer.

Le show démarre sur Stronger than Ever, le titre ouvrant l’album. Ce titre est très bien construit, avec un chapeau bas pour le batteur qui ne fait pas que du poum tchac, varie les feelings et préserve l’intérêt du morceau. Mike est enragé dès le début. Les frères Barbosa, au naturel calmes et réservés, se transforment sans effort apparent en machines de guerre. Les guitaristes font un peu moins le show mais n’en perdent pas en efficacité car les solos sont exécutés fidèlement.

Etant fan du premier album, et en dépit de l’heure tardive en pleine semaine, je vais pousser jusqu’à la fin car j’ai vu que Vision of Decadence clôturera le set (oui j’ai triché en regardant la setlist). Ce n’est pas pour moi la meilleure du premier album mais tant pis… Et non, pas encore... ah si, ils ont organisé un rappel qui n’en est pas vraiment un puisqu’ils ne quittent pas la scène (dangereux à cette heure de la nuit où tout le monde fatigue). No Return revient donc (haha) pour deux chansons. Le public ne demande pas son reste car il se fait maintenant vraiment tard (1h15 passée).

Une bonne soirée mais dur dur le lendemain…

 

Setlist de No Return :

01. Stronger than Ever
02. Borderline
03. Rising
04. Inquisitive Hegemony
05. News Items
06. Submission Falls
07. Paint your World
08. Backdoor
09. Sworn to be
10. Virus
11. Civil War
12. Fanatic Mind
13. Vision of Decadence