Soilwork passe pour la première fois à Bordeaux (c’est ce qu’ils diront quand Strid nous interrogera) et fait étape sur son Winter Tour. C’est vraiment sympa d’avoir un groupe de ce calibre qui fait pas moins de huit dates en France et va même dans des villes moyennes (Blois, ne m’en voulez pas). Ma passion pour Soilwork ne date pas d’hier. Pourtant découverts sur le tard avec A Predator’s Portrait (2001) via un impulse buy sur Amazon, je ne les ai jamais lâchés. Vus en concert plusieurs fois dès 2005 et depuis aux Key Club, House Of Blues à Los Angeles, Slim’s à San Francisco, Hellfest, etc. Le groupe me fascine. Ce soir, nous sommes au Rocher de Palmer de Cenon, en limite de Bordeaux. Une bien belle installation, mais ce soir la salle à mille deux cents places n'était pas dispo (eh oui, pas comme pour Paradise Lost un mois plus tôt) et Soilwork ne remplit que la petite salle de quatre cents places.
Les Danois de HateSphere entrent en scène à 21h00. Ca pétarade dur.
Un mélange de The Haunted pour la musique et de Madball pour la voix. Le show est très rythmé et les compositions s’enchaînent …et se ressemblent. La foule réserve néanmoins un très bon accueil à cette première partie. Ils nous le rendent bien. Le chanteur Esben « Esse » Hansen, est plein d’entrain, souriant, engageant. C’est lui qui gérait le merchandising juste avant le show.
Il ira même jusqu’à faire la police au premier rang, alors que plusieurs personnes ont installé leur veste sur la scène. Le groupe est sympa, concentré sur son set et, outre le chanteur, c’est le bassiste qui fera le show. Esse en redemandera. Il ira de son “Merci beaucoup” mais aussi de son “Let me hear some ridiculous screaming” qu’il nous fera deux, trois fois. Le show s’arrête à 21h30 après dix compos enchaînées dare dare.
Setlist de HateSphere
01. Reaper Of Life 02. The Coming Of Chaos
03. Vermin 04. Floating 05. Ressurect With A Vengeance 06. Lines Crossed Lives Lost 07. Murderlust 08. Iconoclast 09. Drinking With The King Of The Dead 10. Sickness Within
Soilwork
Les héros de ce soir arrivent sur scène dès 22h00 tel un seul homme après que le Frenchy Sylvain Coudret (guitariste) a montré sa frimousse. L’effet est garanti, c’est “Pan ! dans ta gueule” encore une fois. Je m’attendais à une autre setlist, vue sur la première partie de la tournée… mais là, j’ai été bluffé. Soilwork est capable (pas donné à tous) de varier la setlist en cours de tournée pour garantir l’effet de surprise (et sans doute limiter leur propre lassitude à toujours jouer la même chose).
Bjorn “Speed” Strid (le chanteur) prend le manche et dirige le vaisseau Soilwork sous le ciel bordelais. C’est parti pour le titre ouvrant le nouvel album The Ride Majestic. Le ton est donné. Ils cassent faussement le rythme avec le hit Nerve issu de Stabbing The Drama (2005). La foule passe ainsi en mode “sautillant” pour enchaîner ensuite avec le mode “furious headbanging” sur le titre Bastard Chain issu de A Predator’s Portrait (2001).
Soilwork marque la pause après cette brochette d’entrée. Speed s’adresse à nous, façon “merci d’être venu”. C’est bon, la foule est déjà à moitié à plat. Mais sans trop de répit, voilà The Crestfallen, aussi issu de Stabbing The Drama, envoyé dans les airs viguoureusement avec son groove de malade. On voit bien à quel point cet album a marqué nos esprits (deux chansons sur les quatre premières…) et le groupe sait le reconnaître. Bon ça y est, j’ai eu mon fix. Je suis réjoui car Stabbing The Drama (2005) était très bien représenté, juste après le dernier album.
Retour au dernier album avec Death In General et c’est là que la valse des gratteux commence. David Andersson et Sylvain Coudret prennent un panard gigantesque et visible. Chacun vient au centre de la scène dès qu’un solo va prendre de l’ampleur. Cette chanson est une très bonne occasion d’échanger la place au centre. Speed est très performant sur les changements de style vocal. Ils sont bien loin les moments de perdition où il ne pouvait pas correctement assurer les deux en live. A noter que David Andersson épaule efficacement Bjorn Strid pour renforcer le côté percutant des growls.
C’est au tour d’Alight In The Aftermath (qui sur album vient avant Death In General) de nous en foutre plein la tête (merci à Dirk Verbeuren, dans une forme très égale). Dirk déchaîne les enfers sur cette chanson.
Speed demande confirmation : Soilwork est il déjà passé ici….Cenon ? Bordeaux ? ben non, ni l’un ni l’autre. Ce qui me fait dire que je suis content de ne pas avoir été à Bordeaux toutes ces longues années à les attendre (na !).
A force de le voir tourner sur lui-même, je me méprends un instant en croyant qu’Ola Flink (le bassiste historique, parti en milieu d’année 2015) a fait son retour. Eh ben non, il s’agit bien de Markus Wibom, le nouveau. C’est à s’y méprendre : les deux sont très grands, ont les cheveux bruns mi-longs en bataille et font la “Ola dance” en jouant de leur instrument (sorte de danse bizarre : je croise les jambes une fois debout, je me dandine, un et deux et…).
Le fameux double album The Living Infinite (2013) ne fera qu’une seule apparition avec Tongue (sans compter Spectrum Of Eternity et This Momentary Bliss, ok je triche) ; ce n’est pas pour me décevoir, car je trouve cet album globalement trop dilué et gnangnan. C’est même très bien, car cela laisse de la place encore une fois pour une tuerie avec Follow The Hollow issu de Natural Born Chaos (2002). Ca fait mouche à chaque fois : “to the left, to the right, stand by my side…”. Ce n’est que pour mieux nous botter le cul avec le titre du dernier album au groove de la mort Petrichor By Sulphur. Quelle maîtrise dans les changements de feel !
Après This Momentary Bliss, très ABBA-esque (eh oui, des Suédois aussi) et son duo de guitares bien connu, le metal brutal reprend ses droits avec The Chainheart Machine puis Stabbing The Drama. Mais quelle claque magistrale ! Soilwork feint le départ après cela, alors que je me surprends à encore fredonner “I’ll be there for something to show…”.
Ce groupe est bluffant de professionnalisme. On croit même au non retour pour le rappel….
Bon, il était temps de ne pas oublier The Panic Broadcast (2010) avec le célèbre ABBA-esque (lui aussi) Let This River Flow, visuellement pâle sans Floor Jansen (la voluptueuse chanteuse de Nightwish invitée sur le DVD Live in The Heart Of Helsinki)…
On a eu droit à un set super punchy. Imaginez-vous : Soilwork package ses albums en mettant à chaque entame d’album une chanson qui casse la baraque (c’est un peu un classique en metal, mais tous ne savent pas le faire aussi efficacement). Sur dix-sept chansons ce soir, on a eu droit à sept openers : Bastard Chain, The Ride Majestic, Follow The Hollow, Rejection Role, The Chainheart Machine, Late For The Kill, Early For The Slaughter, Spectrum Of Eternity. Bref, une soirée pas pour les fragiles.
Le rappel se veut également punchy car, vous le remarquerez, sur cinq chansons, on a justement droit à trois openers. Quelle idée de finir avec Spectrum Of Eternity, tu parles d’une berceuse... On est vraiment sur le mode cher à Metallica : je te mets au lit avec Damage Inc.
Encore merci à Soilwork pour ce show super professionnel qui nous fait croire un moment que nous sommes seuls au monde. Quelle attention de tous les instants envers son public ! Un coup de chapeau à Sylvain Coudret, tellement captivant de technicité et de décontraction (Andersson n’est pas en reste, rassurez-vous) et à Dirk Verbeuren pour le premier prix de grimaces. Sans oublier Speed qui allie charisme, technicité et showmanship.
Setlist de Soilwork
01. The Ride Majestic 02. Nerve 03. Bastard Chain 04. The Crestfallen 05. Death In General 06. Alight In The Aftermath 07. Tongue 08. Follow The Hollow 09. Petrichor By Sulphur 10. This Momentary Bliss 11. The Chainheart Machine 12. Stabbing The Drama
Rappel
13. Let This River Flow 14. Late For The Kill, Early For The Slaughter 15. Rejection Role 16. Whirl Of Pain 17. Spectrum Of Eternity
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