Groupe:

Hellfest 2016 - Dimanche

Date:

19 Juin 2016

Lieu:

Clisson

Chroniqueur:

Jojo, Didier, Deicide5000, PhilipeC

RavenEye - Main Stage 1 - 11h05 (Didier)

J'attendais de pied ferme le power trio anglais ce dimanche matin. Je remercie nos labels partenaires de nous faire découvrir ce genre de groupe régulièrement. L'EP m'avait beaucoup plu, et je me demandais ce que Oli et sa bande allaient donner sur scène. Eh ben peuchère, ce fut une tuerie, et les lève-tard peuvent se les bouffer en sauce, car Oli est un super showman, un excellent guitariste doublé d'un très bon chanteur. Leur set fut court mais superbe, leur son était nickel. Aaron le bassiste et le batteur assurent un groove démoniaque. Clou du spectacle, Oli grimpe sur les épaules de son bassiste, à la Angus, sauf que le bassiste continue de jouer ; enfin, il essaye, car dans les mouvements il arrive à débrancher sa guitare et forcément ça marche moins bien. Oli utilise des guitares toutes aussi magnifiques les unes que les autres, souvent des demi-caisses Hoffner. Sur un morceau, il pose sa guitare et descend au contact des premiers rangs, laissant Aaron assurer seul la mélodie. La foule n'est pas énorme mais elle répond bien, les musiciens sont visiblement ravis. Sur le dernier morceau, assez bluesy, Oli réalise la prouesse de le jouer uniquement de la main gauche (celle du manche), et garde son micro dans la droite. Très impressionnant. Mon coup de cœur, d'autant que je les ai ensuite rencontrés pour l'interview et qu'ils étaient vraiment charmants.


Setlist de RavenEye :

Get It Started
Hero
Come With Me
Nobodies Soul
Hey Hey Yeah
Breaking Out
You Got It

RavenEye-Hellfest2016

RavenEye-Hellfest2016

RavenEye-Hellfest2016

RavenEye-Hellfest2016

 

Alea Jacta Est – Warzone – 11h05 (Jojo)

Troisième jour, pas facile-facile mais c’est le jour du seigneur, et le seigneur se nomme Hardcore aujourd’hui. Direction la Warzone donc pour commencer à casser des bouches en compagnie de nos guerriers romains de Toulouse (et je ne pensais pas dire ça un jour). La fosse est pleine à craquer, et dès les premiers riffs ça commence à piter sévère. Pas de pitié pour les vrais gars, Alea Jacta Est envoie la sauce, de la putain de sauce arrabiatta qui poutre les derniers espoirs des gens qui voulaient voir un petit concert pépère en buvant du Schweppes : désolé les mecs, si Alea Jacta Est s’est tapé 400 bornes pour jouer à 11h du matin, c’était plus pour faire sauter des dents que des crêpes, du champagne ou tout autre mets festif. Par contre, en plus du concert, on a droit à une belle fosse de gladiateurs. Ave Caesar, morituri te salutant.

 

Agressor - The Altar - 11h40 (Philippec)

Je ne pouvais pas manquer Agressor pour sa première au Hellfest. La dernière fois que j'ai vu jouer Alex, son leader, c'était dans son garage antibois milieu des années quatre-vingt. Il en a fait du chemin depuis trente ans.  

Je suis content car malgré l’horaire, The Altar est pleine. Je n’en doutais pas car, pour beaucoup, Agressor est un groupe culte, un pionnier du Death Metal ! Le set commence avec Overloaded, c’est de suite la furie devant la scène. C’est compliqué de réduire trente ans de carrière en trente minutes, c’est pourquoi Alex et ses sbires ne joueront que de vieux titres tirés de Neverending DestinySymposium of Rebirth et Medieval Rites. Ils ne cherchent pas la finesse, ils envoient du bois avec Bloodshed, puis le brûlot Elemental Decay. L'ambiance devient explosive sur Someone to Eat. Ca headbangue à donf, les crinières volent.  Je ne peux pas m’empêcher non plus d’headbanguer ! Sur Dark Power et Neverending Destiny, je me sens téléporter trente ans en arrière dans un garage du quartier antibois "les Semboules". Sur ces titres, The Altar explose. Dommage que ce ne soit pas plus long, ce seront les derniers titres joués. Agressor, content du devoir accompli, sort sous les ovations de fans heureux ! Pour ma part, j’ai pris une claque mais surtout une cure de jouvence ! 

Setlist Agressor :

Overloaded
Bloodshed 
Elemental Decay
Someone to Eat
Dark Power 
Neverending Destiny

 


Municipal Waste - Main Stage 1 - 12h15 (Didier)

Je ne connaissais pas Municipal Waste, mais mon regard a été attiré par le backdrop hyper agressif du groupe. En effet, sur dix mètres de large et quatre de haut, on peut y voir clairement un dessin de Donald Trump en train de se faire sauter la cervelle, avec pas mal de détails. La vache ! On n'est pas dans l'approche la plus subtile et les paroles recherchées (comme peut le faire No One Is Innocent ou Mass Hysteria chez nous). Non, ici pas de chichi. Ça défouraille sec et leur set est très agressif. Le backdrop existe en version t-shirt pour les accros. Le chanteur explique qu'ils avaient écrit un morceau à l'époque de Bush : I Want To Kill The President. Ils le commencent, puis s'arrêtent et proposent de le chanter en version : I Want To Kill Donald Trump. Bing ! Deuxième couche. Le chanteur s'excuse et nous explique que grosso modo, tous les américains ne sont pas aussi cons. Et ça repart. Je ne suis pas fan de thrash en live, ou alors à petite dose et de qualité, ce qui était exactement le cas. Le chanteur rend hommage à leur batteur décédé il y a quelques mois. Le nouveau blaste sa race. Il balance une dernière vanne sur Trump lors de l'organisation d'un énorme wall of death. "Écartez-vous !" crie-t-il, puis il ajoute, "if you like Donald Trump, you can stay in the middle". Vers la fin du set, pourtant court, c'est l'émeute dans le pit. Une godasse atterrit sur scène en provenance d'un dernier circle pit. Le chanteur la renverra gentiment. A noter que le groupe ne pourra pas terminer son set comme prévu car ils ont dépassé leur temps. Du coup, le chanteur jettera son micro.

Setlist de Municipal Waste :

Unleash The Bastards
Mind Eraser
You're Cut Off
The Thrashin' Of The Christ
Beer Pressure
The Inebriator
Toxic Revolution
I Want To Kill The President
I Want To Kill Donald Trump
Wrong Answer
Terror Shark
Bangover
Hazardous Mutation
Substitute Creature
Headbanger Face Rip
Sadistic Magician

MunicipalWaste-Hellfest2016

MunicipalWaste-Hellfest2016

MunicipalWaste-Hellfest2016

MunicipalWaste-Hellfest2016

Backtrack – Warzone – 12h15 (Jojo)

Bon, je n’ai rien contre le Hellfest (je pense que vous l’avez compris) mais PUTAIN les mecs, c’est quoi ce délire de programmer Municipal Waste à 12h15 en MainStage, donc super tôt et EN MÊME TEMPS que Backtrack, l’un des plus grands espoirs de la scène New-York Hardcore actuelle ? Niveau division du public on est pas mal, autant faire un concert de Black Sabbath et un concert de Maiden en même temps ! Ou une soirée crêpes chez maman et une soirée pizzas chez papa ! Bref, donc Backtrack se retrouve devant trois fois moins de monde qu’Alea Jacta Est, les deux tiers des coreux ayant voté pour Municipal Waste et son circle pit géant de 30 minutes. Et lorsqu’on connait la faculté du public français à apprécier un concert dans un immobilisme quasi-religieux (vous savez, avec les bras croisés et/ou une bière à la main) on se dit que ça risque de pas mosher comme des porcs. Bingo : malgré des moshers qui arrivent au fur et à mesure, c’est pas la folie dans la fosse. Conséquence prévisible, Backtrack se met en mode pilote automatique. Alors, le pilotage automatique, dans le hardcore, ça veut dire que ça défonce tout, mais que ça pourrait être encore mieux. Et ça c'est dommage. Mais bon, seuls les absents ont tort, et au final on s’amuse bien devant Backtrack !


Setlist de Backtrack :

Darker Half
Nailed to the tracks
Too close
The Worst of Both Worlds
Under your Spell
Life’s Plan
Their Rules
Retrace the Lines
Soul Sucker
Lost in Life
Welcome to the Pound
Erase the Rat

Death Alley - The Valley - 12h50 (Didier)

Je décide alors de faire une petite visite à la tente Valley. L'année dernière, j'y étais passé régulièrement. Je dois avouer qu'avec les difficultés à se déplacer, je n'ai pas beaucoup bougé. J'ai aussi trouvé que la connotation stoner que l'on retrouvait souvent sur cette scène n'était plus tout à fait respectée cette année. Le son est un peu brouillon, ou bien mon oreille moins habituée au son dans la tente. Néanmoins, ce que je vois me plaît bien. Death Alley est un groupe néerlandais de stoner assez classique, avec une bonne grosse Rickenbacker, un batteur puissant, un guitariste et un chanteur moustachu et remuant. Le chanteur possède une bonne voix et une belle présence scénique. On se laisse facilement capturer par leurs compos. Étonnant dans ce style musical, le guitariste change de guitare pour utiliser une guitare neuf cordes !!

Setlist de Death Alley :

Over Under
Black Magick Boogieland
The Fever
Stalk Eyed
Supernatural Predator

DeathAlley-Hellfest2016

DeathAlley-Hellfest2016

DeathAlley-Hellfest2016

DeathAlley-Hellfest2016

Turnstile  - Warzone – 13h35 (Jojo)

Alea Jacta Est, Backtrack, pas l’temps de niaiser : place au troisième groupe HxC de la matinée, sous un soleil toujours radieux qui va de pair avec le gros kiff qui nous attend. Comme prévu, les mecs de Baltimore ont tout défoncé. Imaginez Rage Against the Machine qui rencontre Gorilla Biscuits, la force groovy de l’un et la puissance, la hargne de l’autre, et vous avez l’esprit Turnstile, qui a réussi à ajouter un groove imparable à des mosh-parts qui sont là pour casser des bouches. Un enfant né de deux familles différentes qui terrasse tout sur son passage, un bâtard positif, jeune, frais, dynamique, presque naïf, qui fait entrevoir l’espoir à toute une génération : Turnstile, c’est le Jon Snow du hardcore. FOR THE WALL !

Setlist de Turnstile :

Canned Heat
Fazed Out
Drop
7
Keep It Moving
Gravity
Pushing Me Away
Death Grip
Blue By You

 

Dragonforce - Main Stage 2 - 14h20 (Didier)

Je n'avais jamais vu Dragonforce en concert et, même si aujourd'hui j'ai un peu lâché le groupe, j'avoue avoir eu une certaine impatience à les voir ; et du coup, je me suis rapproché de la scène. Ça ne commence d'ailleurs pas trop bien pour eux, puisque le chanteur se plaint de soucis avec ses écouteurs de retour. Au point qu'il doit arrêter et filer sur le côté de la scène pour essayer de régler le problème. Du coup, il tend son micro à Frédéric Leclercq, le bassiste français du groupe qui tente de discuter avec la foule quelques minutes. Ça peut repartir quelques minutes plus tard. Le son est brouillon, pas facile. La voix de Marc Hudson est assez impressionnante, il pousse dans les aigus sans soucis, y compris dans les morceaux de son prédécesseur. Sur scène, les deux guitaristes font le show, ils se baladent de droite et de gauche sur la scène et montent sur les estrades qui y sont installées. Herman Li martyrise son instrument le soulève par le vibrato, le fait sauter en l'air à coups de genou. Le claviériste, en retrait, bascule sur un clavier portatif qui lui permet de rejoindre les guitaristes sur l'estrade centrale. Frédéric arrive à casser une corde de sa basse, du coup il balance qu'on est un public de dingue car ça ne lui arrive jamais. Ça bouge bien dans la foule, on voit même se former un circle pit. Ils terminent bien sûr par Through The Fire And Flames, qui a été pour moi un petit moment de bonheur. Je n'étais pas le seul. Il faut dire que j'ai passé des heures dessus à mon époque Guitar Hero. Ça a laissé des traces.

Setlist de Dragonforce :

Holding On
My Spirit Will Go On
Heroes Of Our Time
Cry Thunder
Through the Fire and Flames


No One Is Innocent - Main Stage 1 - 15h05 (Didier)

J'ai découvert No One sur le tard, mais je tente depuis de rattraper mon retard. Le dernier album pour moi est une des réussites de 2015. J'ai en plus une interview avec le groupe plus tard dans l'après-midi, donc aucune chance de rater ce moment. Et je ne suis pas déçu ! Le son est absolument nickel et, après celui de Dragonforce, j'avoue que c'est bien agréable. Le groupe apparaît, bien regroupé autour de leur batteur, et tous portant leur veste kaki avec le nom du groupe dans le dos. Leur set n'est que de quarante minutes, ils ont choisi de frapper fort et attaquent avec Nomenklatura, dont le son des machines fait prodigieusement bien monter la tension dans le public, de sorte que quand Kemar lance le décompte en espagnol, "un, dos, tres", c'est l'explosion dans le pit qui commence à pogoter. L'ambiance est géniale. Ils enchaînent ensuite trois des pièces maîtresses du dernier album, dont Charlie. Kemar lève le poing et nous demande de résister à "ces fils de putes de Daesh". Son hurlement sur l'intro de Djihad Propaganda et son rire démoniaque font encore leur effet. Sur Johnny Rotten, Shanka nous fait son numéro de parler à travers le corps de sa guitare. Sur le petit break, Kemar saute de la scène et vient chanter au contact du premier rang. Kemar annonce que le morceau suivant est toujours malheureusement d'actualité et qu'il est content de pouvoir le jouer ici au Hellfest, et c'est parti pour La Peau. Juste après ça, le groupe a décidé de rendre hommage à Motörhead, avec qui, explique Kermar, ils ont tourné. Ils ont choisi de reprendre (We Are) The Road Crew, qu'ils interprètent fort bien. Finalement, à part Twisted Sister, je n'ai entendu personne d'autre rendre hommage à Lemmy sur scène lors de ces trois jours. Ils terminent par Chile, toujours très puissant avec quelques belles phrases bien punchy : "Nous gagnerons même si tu ne le crois pas" reprises en chœur par une foule toute acquise à la cause. Au final, je ne suis pas déçu de cette prestation qui rentre dans mes coups de cœur 2016.

Setlist de No One Is Innocent :

Nomenklatura
Silencio
Charlie
Djihad Propaganda
Johnny Rotten
La Peau
(We Are) The Road Crew (Motörhead)
Chile


Gojira - Main Stage 1 - 16h45 (Didier)

Et dire que j'ai failli ne pas assister au set de Gojia, que je n'avais pas aimé il y a deux ans au même endroit. Mais finalement, je me suis ravisé, curieux d'entendre des extraits de leur nouvel album, qui me plaît pas mal. Et j'ai bien fait. Car je trouve le groupe beaucoup plus serein qu'en 2014. Le son est excellent alors que je l'avais trouvé bien trop fort la dernière fois. Les nouveaux morceaux sont excellents en live, ils sont annoncés par un Joe posé et calme. Le groupe semble avoir pris une autre dimension. Ils enchaînent anciennes tueries et nouvelles avec calme et brutalité. Pas non plus de mouvement de foule cette année (on se rappelle le wall of death géant de la fois précédente). C'est au final Jean-Michel, le bassiste, qui semble le plus déchaîné et qui bouge un maximum. Joe annonce que c'est l'anniversaire de Mario ce soir ; c'est un sacré cadeau, une telle foule devant le groupe. La foule est hyper dense, bien plus que pour Black Sabbath par exemple, le groupe est vraiment populaire. Certains fans ont des banderoles pour souhaiter un bon anniversaire à Mario, c'est sympa. Celui-ci en profite pour nous faire un bon solo de batterie. Je trouve que ce fut un très bon concert et j'espère pouvoir choper le groupe sur le tournée de Magma.

Setlist de Gojira :

Toxic Garbage Island
L'Enfant Sauvage
The Heaviest Matter Of The Universe
Silvera
Stranded
Flying Whales
Wisdom Comes
Backbone
Solo de batterie
Only Pain
Vacuity

Gojira - Hellfest 2016

Gojira - Hellfest 2016


Slayer - Main Stage 1 - 18h35 (Deicide5000)
 
J’ai arrêté de compter le nombre de fois où j’ai vus nos amis de Slayer en concert.  J’ai du voir tous les line-up possibles avec les combinaisons de batteur (Dave Lombardo, Jon Dette, Paul Bostaph), de guitariste (Hannemann RIP) même si le line-up fait partie des plus solides du business. Une large place est laissée aux grands tubes avec la palme pour leurs plus grands albums (Reign in Blood et Seasons in the Abyss) avec trois chansons chacun. Avec Slayer, c'est pro de chez pro, le son est bon sans être grandiose non plus. Va falloir compter avec ces affreux encore longtemps, vu l'énergie qu'ils arrivent encore à déployer.

Setlist de Slayer :

Delusions of Savior
Repentless
Disciple
Postmortem
Hate Worldwide
War Ensemble
You Against You
Mandatory Suicide
Fight Till Death
South of Heaven
Born of Fire
Dead Skin Mask
Raining Blood
Angel of Death


Walls of Jericho – Warzone - 20h30 (Jojo)

“Circle pit ! Circle pit ! Open this fucking pit ! Open this fucking pit ! Get the fuck up ! Get the fuck up ! People on the fucking side, get closer ! Get fucking closer ! Make a fucking circle pit ! Move this fucking pit ! Break this fucking stage ! Sing with me: fuck ! Fuck ! Fuck ! Fuck the american dream !". C’était Walls of Jericho au Hellfest 2016, quand le pied rencontre la bouche, merci bonsoir.


Megadeth - Main Stage 1 - 20h45 (Deicide5000)

J’ai déjà vu Megadeth en concert mais je comptais bien les revoir. D’une part, ils ne sacrifient rien sur les vieux tubes, avec pas moins de cinq titres sur quatorze de l’époque Rust in Peace et Symphony of Destruction. D’autre part, c’est Dirk Verbeuren (Soilwork), l’un de mes batteurs préférés, derrière les fûts en remplacement de Chris Adler (Lamb of God). Le show est très propre, même s’il m’est toujours difficile de supporter la voix nasillarde de Dave Mustaine. Le côté musical est très bien exécuté. Le mec a un égo démesuré mais a au moins la chance, il est super capable ! On notera une dédicace (sincère ?) à Nick Menza le batteur presque historique, du moins le plus marquant, sur Tornado of Souls.  Megadeth reste digne de sa réputation de machine de guerre.

Setlist de Megadeth :

Hangar 18
The Threat Is Real
Tornado of Souls
She-Wolf
Post American World
Sweating Bullets
Poisonous Shadows
Trust
Dystopia
A Tout Le Monde
Fatal Illusion
Symphony of Destruction
Peace Sells
Holy Wars... The Punishment Due

Megadeth - Hellfest 2016

Megadeth - Hellfest 2016

 

Ghost - Main Stage 2 - 22h05 (Didier)

Contrairement à pas mal d'entre nous, je ne suis pas fan du dernier album de Ghost. J'aime bien mais sans plus, par contre je suis bien content de pouvoir assister à leur set en ouverture de Black Sabbath ce dimanche soir. Je suis resté côté Main Stage 1, ça n'est pas idéal, mais j'attends de pied ferme la dernière apparition de Ozzy et son team. La scène de Ghost est assez sobre, le son est excellent. Après une brève intro de cantiques, les goules font leur apparition, suivis du pape de pacotille. L'accoutrement est un peu spécial, c'est sûr, notamment le fait qu'on dirait que Papa Emeritus n'ouvre pas la bouche quand il chante ou quand il nous parle. On dirait que, sous le maquillage, il porte aussi un masque sur le bas du visage. En plus, il communique beaucoup avec nous autres fidèles et nous fait de petites blagues souvent pince-sans-rire. Il se moque des Français en répétant "oui, oui, baguette" à tout bout de champ. Assez cliché, mais bon. Côté animation, on est gâté. Il nous présente une dizaine de nonnes, toutes aussi mignonnes les unes que les autres, qui descendent aux premiers rangs distribuer du sang dans des grandes coupelles. Les premiers rangs sont ravis de jouer le jeu. Un peu plus tard, Papa Emeritus se lance dans un discours un peu étrange sur l'orgasme féminin, et suite à cela, les nonnes redescendent au premier rang pour distribuer des capotes. Le plus drôle, c'est qu'à ce moment-là (Monstrance Clock) une trentaine de gosses avec des t-shirts Hellfest sont sur scène pour faire des chœurs. C'est un projet qui a été monté avec une école de Clisson et les gosses ont bossé dur pour cette grande soirée. Le résultat est très réussi. Ils chantent en accompagnant un faux pape, sur fond de messe pour Lucifer et pendant que des fausses nonnes jettent des capotes dans la foule. J'imagine que des dents ont dû grincer dans le diocèse du pays nantais. En tout cas, nous, pauvres gueux infidèles, nous nous marrons bien pendant que Ghost, pour son final, se paye un joli petit feu d'artifice. Au final, le concert fut bien sympa, même si je reste assez insensible à leur musique (et encore plus à leur thématique).


Setlist de Ghost :

Spirit
From The Pinnacle To The Pit
Body And Blood
Devil Church
Cirice
Year Zero
He Is
Absolution
Mummy Dust
Monstrance Clock

Black Sabbath - Mainstage 1 – 23h10 (Jojo)
Venir voir Black Sabbath en concert au Hellfest, c’est présupposer deux choses : la première, c’est que vous ne pourrez pas venir à moins de 100 mètres de la scène à cause des mecs assis sur leur chaise de camping (ce qui a le don de m’agacer très fortement). La deuxième, c’est qu’avec Ozzy qui avait la voix massacrée en 2012 ET en 2014, on était légitimement en droit d’avoir peur d’un concert un peu pété par ses cordes vocales probablement décédées. Donc effectivement, on a eu plein de campeurs qui ont confondu une salle de cinéma et un festival de metal. En revanche, le Prince des Ténèbres était dans une forme olympique, et si son jeu de scène est limité, sa voix était exceptionnelle. On aurait presque dit celle des années 1970. Une voix parfaite, posée sur une musique toujours juste et propre. Tommy Iommi n’a plus rien à prouver, sa sobriété et son élégance sont si complémentaires avec la justesse de son jeu que c’en est presque indécent. Les morceaux sont parfaitement exécutés, l’alchimie entre Iommi, Butler et Brad Wilk (le batteur de Rage Against the Machine, dont la jeunesse apporte un vent de fraîcheur toujours bienvenu) n’est plus à prouver et Black Sabbath rappelle à tous qui est le roi du metal. Comme un signe, la setlist est composée exclusivement de morceaux pré-1980 (voir ci-dessous). Autant dire que ça sentait bon la nostalgie. Une ambiance phénoménale, des musiciens au top, un son imparfait mais tout de même de bonne qualité : cette ultime date française de l’histoire de Black Sabbath (!) était magistrale. Une leçon musicale, tout simplement.

Setlist de Black Sabbath :

Black Sabbath
Fairies Wear Boots
After Forever
Into the Void
Snowblind
War Pigs
Behind the Wall of Sleep
N.I.B.
Rat Salad
Iron Man
Dirty Women
Children of the Grave
Paranoid


Paradise Lost - The Altar - 23h40 (Deicide5000)

Une interprétation de Gothic (l'album phare de 1991) en intégral pour les fans, c’est bien. Je connais l’aspect iconique de cet album pour le genre qui prendra son essor et en prendra le nom. Mais personnellement, je ne suis pas fan de cet album bien trop dark et doom à mon goût. Tant pis pour moi car j’ai patienté bien (trop) longtemps devant le groupe en attente d‘une chanson bien (du moins, que j’aime). Pas de As I Die, mais OK un petit Embers Fire interprété sans conviction. Je suis déçu. Je remarque encore Adrian Erlandsson, qu'on finira par appeler le frère de Daniel (qui, lui, explose le niveau de son frère actif chez Arch Enemy) - et non l'inverse - est désormais le batteur fantôme. J'apprends qu'il vient de quitter le groupe et je trouve ça presque normal. Il n'aura pas apporté grand chose au groupe car ce n'est pas la pulsation (le ppm) où il excelle, et que depuis 2015, c'est Waltteri Väyrynen le batteur de tournée qui officie (et bien !) à presque chaque live.

Setlist de Paradise Lost :

Desolate
Gothic
Dead Emotion
Shattered
Rapture
Eternal
Falling Forever
Angel Tears
Silent
The Painless
Embers Fire
No Hope in Sight
Beneath Broken Earth

Deicide - Temple - 0h45 (Deicide5000)

Les tueurs de Floride au rapport ! Quelle énergie. Pour moi, c’est dos cassé, pieds endoloris mais heureusement que eux, ils ne se laissent pas abattre. C’est le dernier créneau horaire du Hellfest. La bande à Glen Benton déborde d’énergie. Quelle setlist de malade ! Les chansons sont courtes, donc on a droit à de nombreux titres. Meme si je suis mort de fatigue, tout endolori, quel plaisir ! Putain, c’est le groupe qui porte le nom de mon pseudo (ou l’inverse….). Quelle belle façon de finir le Hellfest 2016.

Setlist de Deicide :

Homage for Satan
Dead by Dawn
Once Upon the Cross
Scars of the Crucifix
Oblivious to Evil
Deicide
When Satan Rules His World
Serpents of the Light
In the Minds of Evil
They Are the Children of the Underworld
Dead but Dreaming
Trifixion
End the Wrath of God
Blame It on God
Sacrificial Suicide
Lunatic of God's Creation

Deicide - Hellfest 2016

Deicide - Hellfest 2016

Deicide - Hellfest 2016

Refused – Warzone – 00h45 (Jojo)

L’ultime concert de ce Hellfest 2016 était celui que j’attendais le plus. Placé au premier rang, j’attendais fermement Dennys Lyxzen et sa bande pour une heure de punk hardcore sauvage et déchaîné. Venu de la fraîche Suède réchauffer nos petits cœurs de punkophiles à tendance anarchistes, les quatre piliers de la scène hardcore mondiale ne se sont pas démontés. Pas l’temps de niaiser, les quatre gentlemen très élégamment habillés (comme à leur habitude) foutent un bordel monstre dès le riff d’Elektra, morceau d’ouverture. Sapé comme jamais (hop la petite référence bien placée) avec son costume rouge, Dennys est en feu, son micro est mieux dressé qu’un tigre chez Zapatta : il le lance, le fait tourner, le rattrape sans même le regarder, le balance dans le public et le récupère les yeux fermés...si le micro était un humain ce serait certainement son esclave sexuel. Quoiqu’il en soit, les riffs s’enchainent, avec toujours cette maestria, cette élégance dans le jeu qui donne encore plus de cachet au concert de Refused. On joue du punk hardcore, certes, mais pas n’importe lequel. Refused a toujours mis un point d’honneur à se démarquer du reste de la scène, pour mieux la marquer de son empreinte et diffuser des messages d’éveil et de prises de conscience. Dennys, le chanteur donc, est en grande forme et assure le spectacle là où les autres musiciens sont plus sobres (hormis le batteur, à la limite, qui défonce son tom à grands coups de poings). Ses discours tapent juste, sonnent vrais et sont vivement applaudis par une foule qui sait qu’elle n’est pas venue pour rien (honnêtement, je kiffe Mass Hysteria, mais on est loin de Mouss et sa p’tite démago pour faire bouger les foules). Surtout, Refused apporte quelque chose qui, selon moi, manque à beaucoup de groupes de (ce) festival : de l’humanité. On a vu durant trois jours des shows hyper-rôdés, venant de groupes dont on sait qu’ils reproduisent encore et encore la même « chorégraphie ». Ici, on ne va pas se mentir, c’était aussi le cas, mais Dennys improvise, il descend dans la foule, chante en se faisant porter debout par le public (!) et en se marrant, et lorsque le Challenger (la sécu) le porte pour remonter, on le voit afficher un grand sourire en sa direction pour le remercier. Dennys raconte aussi qu’il se souvient être venu, « il y a …trois ans, non ? Quatre ans ? C’était fucking awesome (NDLA: c'était effectivement génial), et aujourd’hui le festival a bien grandi. C’est incroyable pour nous de jouer après Black Sabbath et de vous voir tous devant nous, si nombreux. On ne prend pas tout ça comme acquis, loin de là. Du fond du cœur, merci à tous, j’espère que vous passez un bon moment avec nous ». Ce n’est pas grand-chose, me direz-vous, mais, comme Araya l’avait fait un portant un béret qu’un festivalier lui avait lancé, ça fait plaisir de voir des sourires et des rires spontanés venant de groupes qui tournent de partout dans le monde. Refused est beau, Refused est grand, et même en mettant de côté mon admiration pour ce groupe, force est de constater que tout le monde était d’accord quant à la prestation du groupe (allez, on va dire qu’un petit rappel aurait été le bienvenu). Refused a tout détruit sur son passage, a véhiculé des messages percutants et pertinents (fustigeant notamment le côté toujours patriarcal et machiste de notre société) et a rafraichi tout le monde avec une musique certes violente mais bercée par de nombreuses influences (jazz, punk, metal, classique, électro). Un charisme de l’au-delà, une prestance et une maitrise inégalables, une musique culte et carrée, Refused était le groupe tout trouvé pour clôturer cette édition 2016. « We need new noise, new art for the real people ». Qui d’autre que Refused pouvait le mieux incarner sa propre tirade ?

Setlist de Refused :

Elektra
The Shape of Punk to Come
Rather Be Dead
Dawkins Christ
The Deadly Rhythm
Destroy the Man
Coup d’état
Refused Are Fucking Dead
Servants of Death
Worms of the Senses / Faculties of the Skull
Summerholidays vs. Punkroutine
New Noise