Groupe:

Dream Theater

Date:

02 Mai 2017

Lieu:

Toulon

Chroniqueur:

Didier

La date semblait inespérée ! Dream Theater, au Zénith de Toulon pour la tournée des 25 ans de Images and Words ? La seule date en France avec elle était Paris, cela avait de quoi surprendre, mais c’était pourtant vrai. Le Zénith de Toulon peut accueillir 8000 personnes, on pouvait donc penser que cette date allait attirer le grand sud de la France et même bon nombre de nos voisins italiens, friands de ce style musical. Mais au final, non, seules 1500 personnes ont fait le déplacement. C’est un mardi soir, ça n’a pas dû aider et le prix élevé des places est certainement un autre critère. Je m’en suis douté en voyant passer sur Facebook un concours Rock Hard pour gagner des places. Les promoteurs organisent souvent ce genre de concours quand les places se vendent mal. J’y participe et gagne une place dans l’heure que je file à un pote, puisque finalement j’ai obtenu mon accréditation. Mais c’est un mauvais point de plus pour l’organisation des grosses dates hors des éternels Paris et Lyon. J’ai peur que cela desserve la région. C’est pourtant une grosse date, qui aurait dû réveiller les fans du groupe les plus endormis par les derniers albums du groupe. Images and Words, c’est le indéniablement le meilleur album du groupe, c’est l’album de la consécration pour Dream Theater, pourtant seulement leur second. Il est effectivement sorti il y a tout juste 25 ans, et après le succès qu’il a rencontré, la carrière du groupe a réellement décollé, et leur statut d’inventeur du genre metal progressif scellé pour toujours.

Côté organisation c’est du lourd. Bracelet pour les photographes, curieusement très peu nombreux, large pit dans lequel nous avons juste quinze minutes pour réaliser les clichés parfaits. La sécurité nous avait escortés jusqu’au pit, au moment où la salle s’est éteinte et que l’intro a retentit. C’est assez impressionnant de se retrouver au pied de James Labrie et de John Petrucci.

Dream Theater Toulon 2017 Dream Theater Toulon 2017

J’essaye de faire de mon mieux, dans les quinze minutes accordées, et file rejoindre mon pote en tribune. Depuis les gradins, le son est vraiment excellent, bien meilleur que depuis le pit photo. Je suis légèrement sur la droite, mais je vois très bien. Nous avons eu les instructions de ne plus shooter après les quinze minutes. En plus de ça, la sécurité de la salle fait la guerre totale à des gens qui tentent de filmer avec leurs mobiles. Certainement sur des consignes du groupe. Je remarque que le Zénith a été customisé pour que le groupe ne joue pas devant un truc au trois quart vide. Des rideaux ferment la partie haute et des sections entières de sièges ont été occultées par des draps noirs. C’est bien fait. La fosse est assez grande et bien pleine. L’ambiance est très bonne.

Dream Theater Toulon 2017 Dream Theater Toulon 2017

Le groupe va jouer une première heure des morceaux piochés dans leurs treize autres albums, et on notera par exemple deux extrait du tout dernier opera rock The Astonishing, que de nombreux fans ont trouvé indigeste. Ca n’était pas mon cas et je trouve qu’en live, ces deux morceaux (The Gift of Music et Our New World) passent très bien. Le meilleur moment rest As I Am, toujours aussi pêchu, d’autant qu’ils y incluent un break dans lequel il reprennent Enter Sandman de Metallica. La foule apprécie et chante en chœur. Le son est excellent, je tombe même les bouchons. James fait un petit laïus sur la France et les attentats, dont celui du Bataclan. John Myung nous fait un petit solo sous la forme d’une reprise de son idole Jaco Pastorius. C’est James qui nous l’explique puisque le John semble muet et totalement inexpressif. Il restera planté devant son pedalboard pendant tout le concert. Heureusement que ses doigts bougent, sinon on pourrait croire qu’il est mort. Tiens, on dirait qu’il a un peu coupé ses longs cheveux. Quel bassiste quand même !

Dream Theater Toulon 2017 Dream Theater Toulon 2017

De l’autre côté de la scène, John Petrucci est aussi un autre genre d’ovni. Il ne parle pas non plus, ne montre pas grand-chose à part une totale maitrise de sa guitare qui parait toute petite entre ses bras de déménageur. Il prend quelques poses, le pied sur l'un de ses deux cubes métalliques placés devant lui. Je remarque que John a ses trois têtes d’ampli et six haut-parleurs (Mesa Boogie), alors que John Myung n’a pas d’ampli du tout, et a choisi un branchement direct de son pedalboard.

Dream Theater Toulon 2017

Finalement outre James qui fait le show, mais disparait régulièrement de scène lors des parties instrumentales nombreuses, le plus actif est Jordan Rudess est son piano magique. Je l’avais déjà vu lors du concert au théatre antique d’Arles, mais on ne s’en lasse pas. En effet, son piano principal est monté sur des vérins qu’il actionne avec un bouton, et qui incline son piano d’un côté ou de l’autre. En plus, le piano est monté sur un axe lui permettant de tourner sur place. Il y a aussi suspendu de chaque côté un chapeau pointu et un jouet de gosse. Pendant ses solos, il prend soin de se tourner un peu et d’incliner le clavier et du coup, on peut voir ses doigts courir sur les touches. Pas mal du tout. Il viendra aussi faire un solo sur le devant de la scène, avec le clavier portatif du professeur maboule, un truc qu'il a dû faire lui-même à base de deux iPad. Marrant. James annonce quelques minutes d’entre-acte avant d’attaquer Images And Words.

Dream Theater Toulon 2017 Dream Theater Toulon 2017

Après une quinzaine de minutes de pause, la salle s’éteint une deuxième fois et ils envoient une intro sonore qui relate l’actualité musicale de 1992, alors en pleine période grunge. Et puis c’est le grand moment de Pull Me Under, qui à l’époque surprenait son monde en rentrant dans les charts US, malgré ses huit minutes et son style franchement très loin du grunge. J’adore ce morceau, je suis ravi de l’interprétation vraiment parfaite. Je reconnais que Mike Mangini est assez impressionnant dans son jeu, même s’il ne fait pas le show que faisait Mike Portnoy. Les plans de batterie de Images and Words sont respectés à la lettre. Tous les morceaux de Images and Words sont des tueries donc les entendre enchainés comme ça, c’est un kiff total. D’autant qu’on a droit à des petites variantes. Par exemple Another Day et Take The Time sont rallongés par des solos de John Petrucci. Sur Metropolis Pt. 1: The Miracle and the Sleeper, ils quittent la scène pour laisser Mike faire un solo de batterie.

Dream Theater Toulon 2017

Sur plusieurs morceaux (Surrounded par exemple), je note que James n’atteint plus les aigus de sa jeunesse. Il les chante du coup plus bas, mais ça passe bien. James fait un petit speech avant Waiting For Sleep, un morceau nous explique t-il qu’il avait adoré en rejoignant le groupe. Tout l’album avait déjà été composé avant son arrivée, et ce morceau l’avait convaincu d’accepter l’offre de rejoindre le team. Il explique aussi que Jordan a pris l’habitude de faire des petites improvisations qui servent d’intro au morceau. Il la chante magnifiquement, c’est pour moi un des meilleurs moments de la soirée et certainement un des plus émouvants.

Dream Theater Toulon 2017 Dream Theater Toulon 2017

Ils quittent la scène sous les applaudissements nourris de la foule. Ils reviennent pour ce que j’appellerais un rappel classieux puisqu'ils envoient les vingt trois minutes de A Change Of Season. C’est, en plus, tout à fait dans le ton de la soirée puisque les amateurs se rappelleront que ce morceau fleuve avait été composé à l’époque de Images and Words mais qu'ils n’avaient pas la place de le mettre sur l’album et l’avaient finalement sorti sur un mini album, sous la pression des fans.

On en aura eu pour notre argent ce soir, je suis ravi. Le groupe est très en forme, entendre Images and Words dans son intégralité a été un pur plaisir, ça reste LA meilleure œuvre du groupe. D’ailleurs les t-shirts à l’effigie de l’album se vendent bien malgré leurs trente-cinq euros abusifs. Il est 23 heures, on a cru un moment qu’on allait rentrer tôt, mais c’était sans compter sur des travaux de nuit sur l’A57 direction Nice, et une bonne demi-heure d’errements pour retrouver notre route.


Set 1 :

The Dark Eternal Night
The Bigger Picture
Hell's Kitchen
The Gift of Music
Our New World
Portrait of Tracy (Solo deJohn Myung)
As I Am
Breaking All Illusions

Set 2 (Images and Words) :

Pull Me Under
Another Day
Take the Time
Surrounded
Metropolis Pt. 1: The Miracle and the Sleeper
Under a Glass Moon
Wait for Sleep
Learning to Live

Rappel :

A Change of Seasons: I The Crimson Sunrise
A Change of Seasons: II Innocence
A Change of Seasons: III Carpe Diem
A Change of Seasons: IV The Darkest of Winters
A Change of Seasons: V Another World
A Change of Seasons: VI The Inevitable Summer
A Change of Seasons: VII The Crimson Sunset