Groupe:

Hellfest 2017 - Le Bilan

Date:

18 Juin 2017

Lieu:

Clisson

Chroniqueur:

Didier

Chaque année, je fais l'effort de pondre un petit bilan de ces trois jours de Hellfest, Chaque année, je relève les bonnes choses mais aussi les moins bonnes. Il n'est pas question d'être juste un gros râleur, mais de suggérer par là même des améliorations. Et bien figurez-vous que chaque année, des choses sont améliorées. C'est à me demander même, un peu prétentieusement, si Ben Barbaud et sa bande n'épluchent pas nos reports pour trouver des choses à améliorer l'année d'après. Même constat cette année.

Quand il se met à faire beau et chaud sur Clisson, c'est pas pour rigoler. Cette année les points d'eau sont très nombreux, et placés à des endroits stratégiques et pratiques. Par exemple il y a des toilettes avec point d'eau tout proches de la mainstage. Idéal pour aller remplir une bouteille d'eau, ou bien se passer la tête sous l'eau. Je remarque aussi qu'outre les urinoirs, les toilettes sont devenus mixtes, finies les files interminables pour ces dames. Pour contrer la chaleur, il a aussi été créé une zone ombragée équipée de brumisateurs, vers la Warzone.

 

Certains s'inquiétaient des files d'attente pour la fouille. Il y avait un double contrôle avec un premier passage avec contrôle électronique des bracelets qui donnait déjà accès au Hellfest Marquet Square, puis le passage obligé sous la cathédrale pour la fouille. Au final, ça a relativement peu bouchonné à l'entrée. Dans tous les cas, les festivaliers sont des gens super patients et organisés. Les queues sont franches, pas de resquilleurs. C'est le cas par exemple au caisse cashless, elles sont très longues le premier jour, mais s'estompent petit à petit. Les bornes de rechargement n'ont pas fonctionné pour moi. Le gars du SAV Cashless était au top, il a tout résolu en deux secondes.

Les stand merchandising ont été hyper bien achalandés. Là encore, la mécanique est bien huilée. Au moins six stand de vingt mètres de large, avec six à huit personnes par stand, et une belle file devant chaque vendeur, des gars pour approvisionner en temps réel. Résultat : malgré le monde massé devant, ça défile assez vite. Je suis impressionné par la quantité de souvenirs que le festivaliers se ramènent. Ils ont de longues listes, pour les potes, pour la famille, le chien... Bref, on frôle régulièrement les 100 balles. Je serais curieux de connaitre le chiffre d'affaire des stands. Ils prennent la carte bleue, ce qui, bien entendu, est très apprécié.

Pas loin de MainStage 1, il y a le stand merchandising des groupes, l'espace est assez sympa, avec trois murs de présentation. Le souci est que les gens, à la recherche de la moindre parcelle d'ombre se sont incrustés dans l'espace, laissant de moins en moins de place aux gens qui voulaient accéder au stand. Dommage aussi que, eux, ne prennent pas la carte bleue. C'est toujours un plaisir de parcourir l'Extreme Market, même si il y fait une chaleur accablante. C'est difficile pour les clients, mais surtout pour les exposants qui y passent trois jours suffocants. C'est pas cool pour ceux, nombreux, qui proposent des vinyles. Ca n'aime pas beaucoup la chaleur, ces petites bêtes. En plus il y a des endroits où le soleil rentre par le plafond, obligeant les exposants à protéger leurs rayons avec des bâches comme ils le peuvent. Clairement, le confort de cette tente mériterait d'être amélioré. Ca ne m'a pas empêché de me trouver quelques vinyles, souvenirs de ma jeunesse. A la sortie, pas loin du Market, le stand Muscadet du pays fait le bonheur des festivaliers. Que ce soit pour la consommation sur place, ou pour ramener en souvenir liquide, les cartons défilent. Toujours dans le Market Square, on trouve les habituels boutiques Doc Martens, Woodbrass mais aussi un barbier et un tatoueur. L'ambiance y est franchement sympa tout le long du weekend. Nous y sommes arrivés tard le jeudi, et il y avait encore un groupe qui jouait, ainsi qu'un ring de catch mais nous avons raté l'animation. Le stand Billet de 2018 est pris d'assaut, comme chaque année.

 


Pour les PMR (Personnes à Mobilité Réduite), les choses ont pas mal évolué aussi. La zone est maintenant bien plus proche, située juste devant la zone des invités/partenaires du festival. J'ai aussi vu des zones PMR dans les tentes, c'est sympa, même si certaines personnes en fauteuil roulant préfèrent se mêler à la foule voire même surfer la foule, ce qui a été le cas d'un jeune que l'on a pu voir slammer avec son fauteuil tous les après-midis. C'était assez énorme, et pas mal de groupes, témoins de la scène, l'ont commenté.



Puisque nous avons le plaisir d'avoir des entrées Presse fournies par notre partenaire privilégié, laissez-moi vous présenter aussi l'expérience côté VIP/Presse. Ca commence par un couac, le premier matin, car nous voilà bloqués sous le porche en forme d'Ampli Orange (les festivaliers rentrent par un porche en forme d'ampli Marshall). Le responsable explique que ça va ouvrir dans trente minutes. Bon. Mais il répète ça toutes les quinze minutes, et ça commence à gueuler, d'autant que du côté de la cathédrale, on a lâché les fauves. Pas les VIP/Presse. Par contre, ça m'a permis de comprendre que le statut de VIP s'achète, en plus du ticket, lorsque les badges Presse sont fournis aux professionnel (ou assimilés). Du coup, ces VIP, qui ont payé pour l'être, deviennent insupportables, quand le vigile continue de leur bloquer l'entrée. Ils ont payé plus cher, on peut les comprendre aussi. Ils voulaient, par ce truchement, accéder au stand merchandising avant le bas-peuple : c'est raté ! Ca me fait marrer. C'est un peu désorganisé quand même car les vigiles ne savent pas vraiment l'heure d'ouverture et le tout donne une impression de désorganisation. Quand finalement on lâche les VIP dans le nouvel espace, plus à l'écart des Mainstages, c'est le choc. Un jardin, des fontaines, une cascade, des mini plans d'eau qui au fur et à mesure de l'avancée du week-end (et de l'évolution des températures) vont se transformer en piscine à faire barboter des métalleux poilus ou des métalleuses dénudées.

Pourtant la couleur de l'eau ne donnait franchement pas envie, le dimanche après-midi. Mais bon, le métalleux VIP en a vu d'autres. C'est aussi dans cette zone qu'on trouve le Press Area qui, du fait de l'éloignement des Mainstage, est plus au calme pour les interviews et conférences de presse. Quoique, quand il y a concert en Valley c'est encore le bordel. Mais bon, globalement, ça s'est amélioré. Il me semble aussi qu'il y avait un semblant de clim' dans la salle de presse. En parlant de salle de presse, nous découvrons le lendemain qu'il n'est encore pas possible de rentrer le matin dans la zone avant la foule. Là ça râle encore, et c'est plus justifié car certains d'entre nous veulent aller bosser dans la salle de presse le matin (accéder aux ordinateur, au Wifi, ...). Et là c'est pas possible. C'est très con. A l'avenir il faudrait peut-être différencier le VIP du Presse, après tout, certains essayent de bosser dans ce joyeux merdier. Pour en terminer avec la zone VIP/Presse, je voudrais remercier le traiteur qui était présent (et faire râler un peu mes potes qui n'avaient pas accès à la zone). Nous avons pu y manger des produits de qualité (cabillaud, tartare de bœuf, menu végétarien,...),  ainsi que des fruits frais (rare en festival), sans oublier une vérine fraises chantilly à vous damner. Le tout servi avec le sourire. Bravo ! Outre mes interviews avec Jared James Nichols, Superscream, et 6:33, j'ai pu croiser quelques artistes dans la zone comme Ultra Vomit, Pretty Maids et Stefan Forté. J'ai surtout pu discuter un bon moment avec le team Pain Of Salvation au complet : des mecs hyper abordables et hyper sympas.

Dans l'espace festivaliers, la grande roue est toujours là, l'animation tyrolienne de l'année dernière a disparu, exit aussi le skate park remplacé par la zone à brumisateur. Les décorations sont toujours magnifiques, notamment le soir quand les feux illuminent tout le site. La zone devant les Mainstages a été élargie, on respire. C'est le top. Je suis allé plusieurs fois en Valley, une fois en Altar (pour Pain Of Salvation) et j'ai tenté d'accéder à la Warzone pour Suicidal Tendendies. C'était blindé. Mon spot de prédilection aura été devant les Mainstages, on ne se refait pas.

La météo a été très clémente. C'est simple : pas un nuage pendant trois jours. Le souci c'est qu'il avait aussi fait sec les jours précédents et l'herbe n'a pas résisté plus d'une journée. Les deux jours suivants, beaucoup de poussière. Les gens portent des masques pour se protéger, le matériel photo prend cher. Le phénomène est accentué près des Mainstage car une bande de cinq mètres a été recouverte de tout-venant. Et ça, quand il y a du vent, c'est horrible ! Ca soulève des tourbillons de poussière juste dans le pit photo. A améliorer ! Chaque circle pit ou gros mouvement de foule engendre aussi énormément de poussière. Les gars de la sécurité utilisent, dès le premier jour, des lances à incendie pour arroser la foule. Ca fait un bien fou, mais gare aux appareils photos. Certains tendent leur broc de bière vide, que le gars essaye de remplir à la lance.

Avec la pression gare aux éclaboussures ! Peut-être faudrait-il prévoir, (avec le réchauffement climatique ?) d'arroser un peu l'herbe devant les Mainstages pendant la nuit ? Qui dit grosse chaleur, dit grosse soif. 350 000 litres de bière consommés par 150 000 spectateurs, ça fait quand même 1,4 millions de demis, soit 2,3 l par personne. Sachant que dans mon groupe de quatre, deux personnes n'en boivent pas, on comprend mieux l'état de certains autres. Et le dimanche, catastrophe, les déssoiffeurs (les gars qui circulent avec un bidon de bière dans le dos pour servir les feignasses qui n'arrivent plus à se trainer jusqu'au bar) sont  tombés en rade de gobelets. La loose ! Un déssoiffeur sans gobelet, impensable dans un festival de metal, et pourtant, les températures extrêmes ont eu raison de leur stock de gobelets, heureusement qu'un vrai festivalier garde son verre, et surtout évite de le jeter dans la foule.

Un mot pour les décors, géniaux, pas facile à vous décrire, alors heureusement que mon pote Patrick s'est déchaîné, pour vous donner une petite idée du délire.

Côté population, je note toujours plus de filles présentes sur le site (et amatrices de slam). Je remarque que sur site, les tabous tombent et on s'expose. Tatouages magnifiques, coiffures improbables, tenues incroyables, et même seins à l'air (je veux dire se balader torse nu, pas juste monter sur les épaules de son mec pour montrer ses seins aux caméras pendant le set de Steel Panther). On remarque aussi les "touristes" du samedi, c'est de bonne guerre. Pas mal de gosses (pas à leur place à mon avis) envahissent les lieux le samedi après-midi. Cette année, ils viennent y voir Deep Purple et Aerosmith. Normal.

 

En parlant de caméra, il faut parler des trois écrans géants qui encadrent cette année les deux Mainstages. Que dire ? Fabuleux de luminosité, de taille (jamais vu aussi grand). On comprend mieux certains festivaliers qui privilégient le confort pour ce caler plus loin, être moins oppressé et suivre les concerts sur les écrans. C'est encore Arte qui filme, et balance les images, dont certains sont dispo en live sur le Web de la chaine, et seront dispo en replay. Ca fait une très grosse différence de confort cette année. Et puisque j'en suis au confort, je dois aussi signaler que le niveau sonore pendant tout le festival a été fortement amélioré et diminué. Je n'ai pratiquement pas porté de bouchons cette année, impensable encore l'année dernière. Seuls certains groupes (DevilDriver par exemple) poussait le potard sur 11. Pour les autres, c'était le top. C'est au final la meilleure amélioration, de mon point de vue, de cette douzième édition.

Voilà, c'était mon septième Hellfest cette année. Le temps file. Encore une fois, j'en reviens enchanté. Chaque année dans la voiture, à l'aller, ça discute sec : pourquoi ne pas en tenter un autre : le Download, le Wacken, on s'interroge... Au final sur le trajet du retour, même constat : le Hellfest ce n'est pas juste un running order, c'est aussi une ambiance de dingue et un décor unique. Même les deux fois douze heures de route sont oubliées après une édition et on y revient inlassablement, enfin quoique... je dis ça mais on parle de faire l'aller-retour en avion l'année prochaine. On verra bien, en attendant, notez déjà les dates de la treizième édition dans vos agendas : du 22 au 24 juin 2018. See you there !