Groupe:

Napalm Death + Brujeria + Power Trip + Lock Up

Date:

17 Mai 2017

Lieu:

Genève

Chroniqueur:

hourkach

Dix jours après l'arrivée à l'Elysée de l’ex-banquier d’affaire chez Rothschild, Emmanuel Macron, je décide de franchir la frontière pour partager cette bonne nouvelle avec mes amis suisses. Par chance, l'Usine de Genève reçoit ce soir-là le gratin de l'extrême gauche et de la pensée révolutionnaire en accueillant les narcos mexicains de Brujeria et les death punks métalleux de Napalm Death... Drogue, révolution et lutte des classes, tel est donc le programme de cette soirée post élections qui risque de sentir le soufre... Toujours un même rituel une fois à l'intérieur de la salle, se caler une ou deux mousses avec les potes en observant le balai des techniciens chargés de la mise en place de la scène. Un rituel mis à mal très rapidement par l'afflux incessant de vieux trasheux dans la salle. Il est simplement vingt heures, la fosse grouille déjà de monde et comme dans toute révolution, certains risquent bien de ne pas se relever !!

Pour ouvrir ce bal des insoumis, Lock Up a le privilège de déverser sa rage en premier. Quelque soit la prestation délivrée, le combo peut déjà se vanter de posséder un line-up de rêve avec le monument Shane Embury (Napalm Death, Brujeria, Venomous Concept) à la basse, Kevin Sharp (Brutal Truth) au chant, Nick Barker (ex-Dimmu Borgir et Cradle of Filth) à la batterie et Anton Reisenegger (Brujeria) à la gratte. Avouez que ça claque sérieux !! Question musique, les papys sont loin d'être rouillés et nous balancent dans les oreilles du bon death/grind des familles. Au fur et à mesure des compos, Kevin Sharp se lâche de plus en plus et finit même par se débarrasser de son chapeau de cow-boy pour headbanguer sauvagement face à son batteur. Le public met deux ou trois chansons avant de se réveiller et d'applaudir chaleureusement chaque titre joué. Lock Up ne se contente pas seulement de jouer des titres de son dernier album Demonization mais passe aussi en revue sa discographie avec des vieilles chansons comme Detestation ou After Life In Purgatory. Après une quarantaine de minutes passées sur scène, les pionniers du genre quittent l'estrade sous les ovations fournies de la salle. Même si le show aurait mérité un peu plus de folie, Lock Up a réussi à me mettre quelques pulsions avec son style musical sans concession et c'est là le principal !!

1

30

2

31

 

 Setlist de Lock Up :

01. Necropolis Transparent
02. Feeding On The Opiate
03. Detestation
04. Blood And Emptiness
05. Void
06. Slaughterous Ways
07. After Life In Purgatory


Avec l'arrivée sur scène des trasheux de Power Trip, c’est à une cure de rajeunissement qu’on est soumis. Le quintet d'Austin n'est pas là pour acheter du terrain et le fait savoir en enchainant d'entrée deux titres de leur dernier album, Soul Sacrifice et Executioner's Tax (Swing Of The Axe). Le feeling passe de suite avec le public qui commence à pogoter gaiement dans la fosse. Je ne connaîs pas particulièrement ce groupe mais j'avoue que leurs compos sont sacrément efficaces : le son des grattes est puissant grâce à des riffs aggressifs et nerveux. Les titres Nightmare Logic, The Hammer Of Doubt ou Crossbreaker manquent également de me dévisser la nuque avec leurs mid tempos de folie !! Si la plupart des titres sont menés pied au plancher, les breaks et mosh parts sont nombreux et viennent vous laminer grâce à un groove absolument imparable. C'était propre et direct et le public ne s'y trompe pas en acclamant le combo à l'issue de son show.

3

5

33

6


Setlist de Power Trip :

01. Soul Sacrifice
02. Executioner's Tax (Swing Of The Axe)
03. Conditioned To Death
04. Heretic's Fork
05. Nightmare Logic
06. The Hammer Of Doubt
07. Firing Squad
08. Crossbreaker



Après vingt minutes d'attente, les Mexicains de Brujeria sortent enfin des loges et s'emparent de la salle. D'entrée, Les narcos mettent le feu en interprétant trois titres cultes, Brujerizmo, Colas De Rata et La Migra. La fosse se transforme en un champ de ruines pour le plus grand plaisir de Juan Brujo et de ses potes. Cela fait bien longtemps que Brujeria est une figure respectée du milieu et n'a plus rien à prouver mais cela ne l'empêche pas d'être sérieux, appliqué et surtout déconneur. Les mecs ne sont pas là pour enchainer bêtement tous les classiques de leur répertoire ; non, ils prennent le temps d'haranguer la foule, de lui demander quel titre jouer ou même de lancer un appel à fumer dans les loges après le concert. Je ne suis pas dupe et je sais bien que cela fait partie de leur "com" mais ils ne sont quand même pas obligés de le faire et cela crée une communion unique avec le public. Pour le plus grand régal de mes oreilles et de mes yeux, les morceaux tirés leur dernier album (Pocho Aztlan), Angel De La Frontera, Satongo et surtout Viva Presidente Trump! sont accueillis sauvagement par la salle.

0

88

35

36

Brujeria termine son show en enchaînant les titres Consejos Narcos, El Desmadre et l'inévitable Matando Gueros. C'est d'ailleurs un mec du public qui annonce cette ultime chanson et je pense que ce fan se souviendra longtemps de ce micro tendu par le deuxième chanteur, El Sangron. Après une heure vingt sur scène, Brujeria quitte l'estrade machettes à la main. Les deux chanteurs prolongent le plaisir en dansant avec le public sur le titre Marijuana. Encore un grand moment de partage que je ne suis pas près d'oublier !! Grâce à une setlist variée et à cette envie de communier avec la salle, Brujeria a fait bien plus que son job et mérite un respect total !! Hasta la Victoria siempre cabrones !!

87

89

15

16

17

 

 Setlist de Brujeria :

01. Brujerizmo
02. Colas De Rata
03. La Migra
04. Hechando Chingazos
05. Viva Presidente Trump!
06. Seis Seis Seis
07. Angel De La Frontera
08. Satongo
09. Desperado
10. Marcha De Odio
11. Revolucion
12. Consejos Narcos
13. El Desmadre
14. Matando Guëros
15. Marijuana



Pas le temps de reprendre son souffle, les lumières s'éteignent et laissent place à la douce mélodie du titre Apex Predator. Que les gens se rassurent, Barney va toujours aussi bien et ne s'est toujours pas calmé. Trente-cinq de carrière et le type continue à courir, sauter, agiter son micro, haranguer la foule...une vraie bête de scène !!! Les autres membres de Napalm-Death ne sont pas en reste et headbanguent à tout va comme des malades. Mention spéciale pour Shane Embury qui assure la basse pour la troisième fois de la soirée. Comme Barney, ce mec ne mérite qu'une seule chose, l'admiration !! Le public, qui grouille, est conquis et n’hésite pas à pogoter et slamer sur les grands classiques du groupe comme From enslavement to obliteration, Smach A Single Digit, Suffer the children, Scum, Deceiver ou encore The kill. Le show tourne à la démonstration avec cette avalanche de death/grind et ce déchainement de violence !!

18

19

20

21

Entre chaque chanson, Barney est toujours aussi bavard et nous fait part de son dégoût de la race humaine ; le public est acquis à sa cause et applaudit chaleureusement les prises de position anti capitalistes et anti fachos du frontman. C’est d'ailleurs avec ses titres cultes Nazi Punk Fuck Off et Adversarial/Copulating Snakes que Napalm Death termine son show. L'osmose avec le public est totale et le groupe met plusieurs minutes avant de disparaitre afin de profiter et prolonger cette belle ambiance. Une vingtaine de titres ont été joués ce soir, pour un show d'un peu plus d'une heure et on peut aisément dire que Napalm Death ne se moque pas de ses fans. Le combo de Birmingham lamine tout depuis plus de trente ans avec toujours autant d'envie, de rage et de sincérité. Respect et honneur !!!!

26

27

29

 Setlist de Napalm-Death :

01. Apex Predator – Easy Meat
02. Envolved As One
03. It's A M.A.N.S World
04. Necessary Evil
05. Smach A Single Digit
06. Stunt Your Growth
07. When All Is Said And Done
08. Stubborn Stains
09. Scum
10. The Killer
11. Deceiver
12. You Suffer
13. From Enslavement To Obliteration
14. The Code Is Red... Long Live The Code
15. Twist The Knife (Slowly)
16. Dear Slum Landlord
17. Christening Of The Blind
18. How The Years Condemn
19. Suffer The Children
20. Nazi Punks Fuck Off
21. Adversarial/Copulating Snakes

Il est minuit trente lorsque le concert s'achève et que les drapeaux rouges disparaissent de la salle. La révolution fut courte mais intense grâce à la rage et la motivation transmise par les quatre formations présentes ce soir. L'ambiance n'a cessé de monter tout au long du concert pour finalement exploser face au rouleau compresseur Napalm-Death !! Je ne suis pas près d'oublier cette soirée qui a ravivé chez moi la flamme contestataire et révolutionnaire !!! A la prochaine pour une nouvelle lutte et Viva la Revolucion !!!!