Groupe:

Kadavar + Monolord

Date:

14 Novembre 2018

Lieu:

Six-Fours-les-Plages

Chroniqueur:

Didier

L’ami Philippe n’avait pas tari d’éloges à propos de la prestation de Kadavar au dernier Hellfest. Mais pour les voir, il fallait zapper Iron Maiden, et je n’étais pas mentalement préparé à un tel sacrilège. Bien m’en a pris vu que le set de Maiden était pour moi un des meilleurs moment de cette édition. Il n’empêche que voir Kadavar en live manquait à mon expérience et que donc, forcément, quand Philippe m’a parlé de ce concert à Six-Fours-Les-Plages, un mercredi soir, j’ai répondu présent. Après 1h45 de route sans encombre, nous voilà devant l’espace culturel André Malraux. La foule est déjà présente et assez variée. Des personnes devant nous ne connaissent pas du tout ni Monolord, ni Kadavar, mais sont venus car c’est une initiative gratuite dans leur centre culturel. Pas sûr qu’elles résistent aux premiers coup de basse de Monolord, mais tant pis.

La salle (donnée pour mille places) commence à être bien garnie quand les membres de Monolord rentrent sur scène vers 20h40. Mika Häkki, le grand bassiste, annonce la couleur avec son t-shirt Fuzz Club ; car du Fuzz avec ces deux groupes, on va en bouffer. Au centre de la scène, bien en avant, Esben Willems s’installe à son kit de batterie en saluant la foule, alors que tout à gauche de la scène le tout aussi grand Thomas Jäger installe sa guitare, une Greco imitation Gibson Flying-V qu’il a customisée en supprimant le micro de manche, et dont le trou restant abrite un playmobil ( ?!). Ce qui est sympa dans ces groupes de stoner/doom, c’est que le power trio est de mise, avec souvent un excellent batteur et un surpuissant bassiste qui, grâce à ses effets Fuzz, assure la rythmique derrière la guitare.

 

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Dans les deux groupes aussi la configuration sur scène est la même avec un batteur à la même hauteur que ses deux compères. Je ne connaissais pas Monolord, mais ce que j’entends me plaît bien. La voix de Thomas est claire, assez haute. Il y a de nombreux passages instrumentaux, souvent psychédéliques et hyper saturés, mais on rentre dans une sorte de transe, clairement sur la même longueur d’onde que les artistes. Le groupe balance ses morceaux au tempo souvent lent, clairement plus doom que stoner. A droite, Mika défonce tout avec sa basse.

 

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Le bougre doit utiliser les cordes énormes pour ne pas les péter, il fait virevolter sa basse dans tous les sens. Il est relié à son rack d’effets par un jack blanc torsadé du plus bel effet. Sur un morceau, tout à coup, c’est la cata, la basse s'arrête ; c’est sûr que dans un power trio, ça s’entend de suite. Il s’énerve un peu après son instrument, sa tête d’ampli, change de basse, puis finalement se connecte directement à l’ampli et ça repart. Les autres ne se sont pas arrêtés et son assistant vient l’aider à tout remettre dans l’ordre au break suivant. Thomas avait une pédale looper devant lui et je me demandais à quoi elle allait lui servir, mais en fait c’est là-dessus que son préenregistrés les claviers qu’on entend sur un des morceaux.

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Nous sommes installés devant la barrière avec Phil qui s’en donne à cœur joie derrière son œilleton. A un moment, un truc vient nous heurter assez fort, c’est le bout d’une des baguettes d’Esben qui n’a pas résisté. Le show est bien rôdé et après environ quarante-cinq minutes, le groupe salue et quitte la scène sous les encouragements de la foule, pour revenir immédiatement, afin de remballer son matos pendant que la scène est réaménagée pour Kadavar.

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Setlist de Monolord:
Cursing The One
Lord Of Suffering
Wormland
Rust
Empress Rising

 

Je profite de la pause pour aller faire un saut au stand merchandising. Celui de Kadavar est bien achalandé et, en plus, accepte la carte bleue, clairement un plus que de nombreux fans ont apprécié. J’ai vu partir un paquet de bombers super sympa, au logo Kadavar mais à soixante-dix euros quand même. Pour ma part, ça sera le dernier album Rough Times, sorti en 2017, mais dans son édition spécial tour, qui inclut le CD Live In Copenhagen qui vient de sortir. Sympa car la setlist est assez proche de celle de ce soir.

Un peu avant 22h, le groupe monte sur scène. La batterie est au centre, sur le devant de la scène, et le fantasque Christoph "Tiger" Bartelt s’installe devant sa batterie. C’est un excellent batteur, mais aussi un vrai pitre qui passera la soirée à faire son show. Christoph "Lupus" Lindemann, le chanteur guitariste, s’installe à gauche de la scène et Simon "Dragon" Bouteloup de l’autre côté de son batteur. Le trio allemand est prêt à en découdre, Christoph nous parle en Français pour savoir si tout va bien. Les trois hommes se cachent derrière de grosses barbes et de bonnes tignasses. C’est parti pour quatre-vingt-dix minutes d’excellent stoner, tendance doom et psychédélique.

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Phil avait raison, c’est très bon. Je préfère quand même reculer vers le milieu de la salle, le son devant face à la batterie n'est pas super, on entend peu la voix de Christoph et trop la batterie. Le son d’où je suis est parfait et ne nécessite pas l’utilisation de bouchons. Même si les deux groupes opèrent dans un style similaire, les sons sont vraiment différents. La voix de Christoph est claire, assez haute, le rythme est plus soutenu, il y a plus de solos de guitare, plus de groove. Perso, j’aime mieux Kadavar, même si j’ai passé un bon moment avec Monolord.

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Le trio est intéressant à écouter mais aussi à regarder. La vedette, c’est Christoph-le-tigre, qui en fait des tonnes. Grimaces, façon de cogner, il est assez étonnant. Les deux autres ne sont pas en reste, mais clairement le batteur est un showman. Phil récuperera unes de ses baguettes pour sa collection de souvenirs. Ils terminent leur set, la foule les acclame et ils reviennent assez rapidement pour deux derniers morceaux. Ils nous remercient chaleureusement et terminent leur set et une très bonne soirée de Stoner/Doom, qui plus est gratuite. 

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Pas le temps de faire signer mon CD, il est tard et nous avons de la route pour rentrer, d’autant qu'à cause de travaux l’autoroute est fermée, ce qui nous fait perdre encore du temps. Quand enfin nous y arrivons, c’est pour y trouver un brouillard à couper au couteau.  

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Setlist de Kadavar:
Skeleton Blues
Vampires
Living In Your Head
Into The Wormhole
Eye Of The Storm
Old Man
Purple Sage
Come Back Life
Doomsday Machine
Thounsand Miles
Into The Night
Die Baby Die
Black Sun

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