10h30-11h00: Alien Weaponry - Mainstage 1 (Didier)
Je viens juste de découvrir ce groupe grâce à Cédric, notre dernière recrue dans les rangs des chroniqueurs du site. J’ai pu rapidement jeter une oreille à leur premier album et cela m’a convaincu non seulement d’être présent devant Mainstage 1 ce dimanche matin à 10h30, mais aussi de demander une interview pour en savoir un peu plus sur le groupe. Première constatation, je ne suis pas le seul. Pour une heure aussi matinale, je suis surpris de voir autant de monde. Visiblement le trio néo-zélandais a déjà attisé la curiosité de nombreux fans. Le set commence fort, avec le batteur qui s’installe et entame un haka (poses guerrières, tirages de langue). Ses deux acolytes le rejoignent et il ne faut pas plus de cinq minutes pour que la foule se déchaîne. Circle pit, wall of death, à 10h40 du matin du troisième jour !? Du jamais vu ! Une nana dans le circle pit a même pris un kiwi géant (l’oiseau pas le fruit), symbole de la Nouvelle Zélande. Entre parenthèses, pendant que c’est l’éclate totale devant la Mainstage 1, je remarque que les loges VIP sont complètement désertes, on sait où sont les vrais fans, dommage qu’on investisse tant sur les autres... Pendant ce temps, le jeune groupe balance son thrash à chant maori et c’est un pur kif, j’en ai presque des frissons. C’est puissant, sans chichi (pas de solo) avec pas mal de chœurs (bassiste, batteur) derrière le guitariste/chanteur. Le bassiste est un as du headbanging et les trois jeunes nous sortent un set court, mais hyper intense et super mature. Trop content de ne pas avoir raté ça et impatient d’aller les rencontrer, je pense qu’on tient là une sacrée découverte.
Holding My Breath Kai tangata Ahi Kā Raupatu
Rū ana Te Whenua
10h30-11h00: DDent - Valley (Dominique)
Malgré l’heure et la date (le troisième jour c’est toujours un peu plus difficile de se lever…), la tente de Valley est bien remplie pour voir les Parisiens de DDENT. Un set de quatre titres issus de leurs deux derniers albums. La doom atmosphérique 100% musicale proposée va remplir l’espace alors que le jeu de scène du groupe sera minimaliste, à l’image de leur musique. Toutefois comme dans Arzel, le titre d’ouverture, minimaliste ne veut pas dire sans intérêt. Certainement pas. Le quatuor est composé d’excellents musiciens, Marc le Saux et sa batterie en tête. Des musiciens qui, au-delà des caractéristiques musicales du style proposé, arrivent à rompre le ton monocorde grâce à de subtiles variations mélodiques. Celles-ci sont principalement du fait de Louis Lambert. Concentré sur sa guitare, le jeune homme fait forte impression. Les deux titres du récent TORO sont plus volumiques et plus mélodiques. Pourtant entre Longue, Obscure et Triste Lune et Dans la Roseraie, les différences sont présentes. Le second est plus expérimental, plus travaillé. C’est du moins l’impression ressentie sur scène. Le concert se clôt sur l’intéressant et puissant Kohol. Il permet de montrer un visage sensiblement différent du groupe. Tempo un poil plus rapide et plus joueur, il termine bien le set joué. Malgré l’absence de communication avec le public, DDENT lance à merveille la journée post-rock industriel.
Setlist de DDent: Arzel Longue, obscure et triste lune Dans la roseraie Kohol
11h05-11h35: Hyrgal - The Temple (Philippec)
Mon premier concert de cette dernière journée sera celui de Hyrgal, groupe de black metal français originaire de la Côte d'Azur comme moi. C'est sous une Temple bien remplie que Hyrgal entre sur scène. Cette formation qui est avant tout un projet mené par le guitariste/chanteur, Clément Flandrois (Svart Crown, ex-Pilars) a pour particularité d'avoir son chant en français. Nicolas Muller (Svart Crown, Eon) à la batterie, Alexis Chiambretto (Deveikuth, The Dawn) à la basse, Maximilien Brigliadori (Bà'a) et Richard Fenouillet aux guitares complètent le groupe pour l'occasion (voire plus). Clem nous crache son venin à la gueule comme il le dit (voir l'interview), ses textes sont appuyés par une musique sombre et puissante rythmée par les blasts de Ranko. Le public est happé par cette déferlante de violence ! Trente minutes, c'est court pour se faire un avis, mais on peut dire que la prestation d'Hyrgal fut de grande qualité et avec les quatre titres choisis dans l'album Serpentine (Les Acteurs De L'Ombre) il a conquis le public. A revoir avec un set plus long.
Setlist de Hyrgal:
Intro: l'Appel Aux Diktats De l'Instinct Mouroir Représailles Etrusca Disciplina
11h40-12h10: Psycroptic - The Altar (Philippec)
Je suis sous The Altar sur les conseils de mon beaufils, pour y voir le groupe de death technique Psycroptic. Cette formation australienne nous joue une musique hyper technique et rapide, malgré ça Jason Peppiatt, le chanteur arrive à placer sa voix merveilleusement bien, c'est aussi une sacré bête de scène. Les notes fusent, les riffs sont acérés comme des couteaux, la cadence infligée par le batteur est insoutenable, mais le public en redemande ! Nos amis kangourous nous ont fait une super prestation. Franchement j'ai passé un très bon moment, la setlist était bien équilibrée, j'ai bien apprécié les titres We Were the Keepers, Ob(Servant), Echoes To Come et Carriers of the Plague. Pour moi c'est une belle découverte !
Setlist Psycroptic : We Were the Keepers As the Kingdom Drowns Ob(Servant) Cold Euphorinasia Directive The World Discarded Echoes To Come
Carriers of the Plague
12h50-13h30: Revocation - Altar (Deicide5000)
Ca c’est du bon groupe qu’on aurait dû voir au même niveau qu’un Alien Weaponry (que j’ai découvert et apprécié) en Main Stage. Sous l’Altar, c’est pas foule mais quand même. J’ai déjà vu Revocation et j’avais plus accroché mais ce n’était pas en extérieur (même si l’Altar est partiellement couvert mais ceux qui compareront son acoustique à une vraie salle….vous voyez ce que je veux dire). Pour ceux qui ne connaissent pas, Revocation c’est un mix entre death technique et thrash bien exécuté, manquant cependant de réelle identité mais plaisant à écouter. On a droit principalement à des extraits des albums The Outer Ones (2017) et un peu de Deathless (2013). C’est bien mais je ne reste pas jusqu’à la fin du concert.
Setlist de Revocation That Which Consumes All Things Existence Is Futile Madness Opus Of Unworldly Origin Vanitas The Outer Ones
12h50-13h30: Tesla - Mainstage 1 (Didier)
Je voulais à tout prix voir le set de Tesla. Je ne sais pas exactement pourquoi car je n’ai pas vraiment suivi le groupe depuis ses deux premiers albums dans la fin des années 80. Pourtant les Californiens sont toujours là avec un line-up quasi originel. Jeff Keith au chant fait tout son possible pour remuer un peu la foule écrasée par la chaleur. Derrière lui, Frank Hannon le guitariste historique alterne entre sa guitare électrique, une acoustique posée sur trépied et une Gibson SG double manches, (6 et 12 cordes) visiblement lui aussi est ravi d’être là. Même constat pour le reste du groupe, notamment l'imposant bassiste Brian Wheat, très concentré. Côté setlist, on dirait qu’avec ma seule connaissance des deux premiers albums je n’ai pas raté grand-chose puisque sur les sept titres joués, quatre sont issus de ces deux premiers opus. La reprise (qui les a rendus célèbres) Little Suzi met tout le monde d’accord, ça se dandine et ça a la banane dans la foule autour de moi. Content d’avoir choisi l’option Tesla, du bon vieux hard rock comme on en fait (presque) plus.
Setlist de Tesla :
Cumin' Atcha Live
Modern Day Cowboy
Miles Away
Love Song
Taste Like
Little Suzi
Signs
14h20-15h00: Blackberry Smoke - Mainstage 1 (Didier)
Je ne connaissais pas du tout ce groupe mais la description faite dans l’application Hellfest avait attisé ma curiosité. Du rock sudiste, des types d’Atlanta, tout ça sentait la bouse de vache, les stetsons et les chemises de cow-boys. Et en effet, nous voilà plongés dans un excellent moment de blues-rock, rock sudiste. Pas besoin de connaitre les albums du groupe pour en apprécier les morceaux. Les bonnes vieilles Telecaster sont de sortie, et ça slide pas mal. Le guitariste chanteur Charlie Starr discute pas mal avec le public, l’ambiance est bonne. Le bassiste caché derrière une énorme barbe nous rappelle que la relève des ZZ Top est bien présente. Outre les deux frères Turner, Richard et Brit, à la section rythmique, on a aussi un bel orgue hammond joué par Brandon Still et y a pas à chier, ça rajoute un côté sympa à leur musique. Les deux guitaristes alternent pour les solos, mais j’apprécie particulièrement ceux de Paul Jackson. Le groupe aime les mashups puisque au milieu de Sleeping Dogs, ils nous casent une belle version de Come Together et au milieu de leur dernier morceau, ils basculent sur un When The Levee Breaks rendu célèbre par Led Zep. Un très bon set, qui nous prépare à celui de Lynyrd Skynyrd plus tard dans la soirée... et un groupe à creuser, avec déjà six albums au compteur depuis 2003.
Setlist de Blackberry Smoke : Nobody Gives a Damn Waiting for the Thunder Shakin' Hands With the Holy Ghost Sleeping Dogs Run Away From It All Flesh and Bone Ain't Much Left of Me
16h00-16h50: Clutch - Mainstage 1 (Philippec)
Quand j'ai vu l'affiche du dimanche, j'ai été surpris de voir Clutch, un permanent de The Valley, programmé en milieu d'après midi sur la Mainstage 1. Mais bon, chez eux, nos chers américains ont l'habitude des grandes affluences, donc je ne me fait pas trop de soucis quant à leur capacité à dynamiter le public ! Sous une chaleur ardente, Clutch envoie une première salve avec Ghoul Wangler et H.B. Is In Control, deux titres bien groovy sortis de Book Of Bad Decisions, dernier album en date du groupe. Le public, en connaisseur, est de suite réceptif à leurs refrains accrocheurs et explose sur The Mob Goes Wild, puis les très rock'n'roll Vision Quest, Gimme The Keys et Noble Savage, sur ce dernier Tim Sult nous fait un putain de solo. Ah, voilà The Face, un titre un plus heavy que j'adore. Neil Fallon est bien en voix cet aprem, il va le prouver sur Evil, une cover de Cactus, sur ce titre la section rythmique, composée de Dan Maines à la basse et Jean-Paul Gaster à la batterie, n'a rien à envier celle d'origine (Tim Bogert et Carmine Appice). Après le ZZtopien A Quick Death In Texas, nous avons droit au très attendu Electric Worry dont le refrain "Bang, bang, bang, bang - Vamanos, vamanos - Bang, bang, bang - Vamanos, vamanos" fait exploser la Mainstage. Dans le pit, c'est de la folie, les Challengers se prennent des vagues de slammers. On reste dans l'ambiance quand Clutch enchaîne avec le furieux X-Ray Visions puis conclut avec Firebird ! Même si à deux exceptions près, la majorité des titres qu'ils ont joués sortent de leurs trois derniers opus, les musiciens de Clutch ont concocté une setlist de killers, faite de brûlots bien dansants. Que l'on se le dise, on ne sort jamais déçu d'un concert de Clutch !
Setlist de Clutch: Ghoul Wrangler H.B. Is in Control The Mob Goes Wild Vision Quest Gimme The Keys Noble Savage The Face Evil (Cactus cover) A Quick Death In Texas Electric Worry X-Ray Visions Firebirds
16h55-17h45: Testament - Mainstage 2 (Deicide5000)
Je les attendais ardemment car c’est toujours un plaisir pour moi de voir Testament en live. Ce n’est pas forcément que des chansons taillées pour le live mais la qualité est au rendez-vous. Un peu plus tôt dans la journée j’ai eu la chance de partager un court moment avec le sieur Gene Hoglan (batteur ex Death, Dark Angel, Strapping Young Lad, Fear Factory, etc) que j’ai vu flaner en terrain non protégé (pas la VIP area). J’ai aussi eu la possibilité d’interroger le sieur Chuck Billy (chant) en conférence de presse, content le Deicide5000 ! Brotherhood of the Snake entame le show avec brio. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Chuck Billy (57 ans le bonhomme !) qu’on va bien entendu lui souhaiter entre Electric Crown et Into the Pit. Là encore, comme pour Cradle of Filth, le line up (en live a minima) est en place depuis plusieurs années et l’exécution ne souffre aucun problème : quand on a Steve Di Giorgio (bassiste ex Death, Sadus), Alex Skolnick (guitare, parti puis revenu dans Testament) et Gene Hoglan pour épauler les infatigables Chuck Billy et Eric Peterson (guitare), on est blindés. La setlist du moment fait ici la part belle aux albums The New Order (1988) et The Brotherhood of the Snake (2016) sans oublier les grands hits tels Practice What You Preach que je kiffe à mort.Testament a une fois encore établi les bases de sa relation avec son public : “je t’envoie de la grosse musique et tu réagis en conséquence même si tu ne nous connais pas”. Un petit regret cependant, Testament joue encore de jour alors que les créneaux de nuit, plus intenses, sont occupés par des groupes moins importants (merci à leurs promoteurs, plus brillants).
Setlist de Testament Brotherhood of the Snake The Pale King More Than Meets the Eye Practice What You Preach The New Order Electric Crown Into the Pit Over the Wall Disciples of the Watch The Formation of Damnation
17h40-18h30: Acid King - The Valley (Philippec)
Depuis vendredi soir, je n'avais pas mis les pieds dans The Valley, là j'y suis pour voir Acid King. Cette année c'est le vingtième anniversaire de leur album Busse Woods et c'est sur l'instrumental du même nom que le trio de San Francisco mené par Lori S (chant/guitare) entre sur scène. Ils enchaînent avec encore deux titres de cet album Drive Fast, Take Chances et Silent Circle ceux-ci ont des parties chantées et passent très bien auprès d'un public qui commence à se poser la question : Vont-ils nous jouer la totalité de l'album ? Et bien la réponse est non ! Mais l'auditoire est tout de même ravi d'écouter Laser Headlights puis Free. Malgré une rythmique surpuissante on entend bien la voix de Lori sur ces deux titres. On repart avec Electric Machine, un dernier extrait de Busse Woods, ce brûlot va enfin faire exploser le public ! Et comme il l'avait commencé Acid King terminera son set avec un instrumental, celui-ci se nomme Blaze Out ! Puis on a droit à un lever de baguettes et de guitares en guise de remerciement de la part du trio, qui sort sous les applaudissements nourris du public. Voilà encore un bon concert de passé !
Setlist Acid King : Busse Woods Drive Fast, Take Chances Silent Circle Laser Headlights Free Electric Machine Blaze Out
19h40-20h40: Lynyrd Skynyrd - Mainstage 1 (Dominique)
J’étais revenu vers la grande scène tranquille en pensant à mon fils qui est un fan de Lynyrd Skynyrd. En même temps j’étais un peu refroidi par la performance d’autres anciens, Def Leppard et ZZ Top en tête, auxquels je n’avais que moyennement goûté. Toutefois, vu que c’est certainement une des dernières occasions de les voir sur scène, c’était à ne pas manquer. Lynyrd Skynyrd je connaissais, bien évidemment, mais principalement à travers quelques titres incontournables, mais quid du reste ? L’entrée sur scène se fait sur Thunderstruck d’AC/DC. Il y a du monde sur scène, trois guitares, basse, piano, batteur, chanteur et même choristes. Presque anachronique. Ils vont enchaîner les titres et les tubes sans anicroche pendant plus d’une heure. Pourtant du groupe originel, il ne reste plus que la guitare de Gary Rossington. Le public répond très positivement au rock sudiste. Je reste même surpris que beaucoup des personnes qui m’entourent connaissent les paroles, et pas seulement de Sweet Home Alabama, non, mais aussi du rock psyché d’ouverture Workin' for MCA, du très américain That Smell ou encore du superbe slow Simple Man. Personne ne tire la couverture à soi. Les solos se suivent, mettant en valeur les guitares, bien entendu, mais aussi le piano de Peter Keys. C’est à partir de Simple Man que l’émotion monte d’un cran. Le groupe ouvre progressivement son album photo et partage avec le public un peu de leur passé. La séance se clôt sur Sweet Home Alabama, reprise en cœur par la foule. Comment ça, se clôt ? Mais non, c’est pas possible ! Ils sont partis sans faire Free Bird ! WTF !? En bien, une fois n’est pas coutume, un groupe revient en rappel au Hellfest ! Oui monsieur, le concert suivant débutera avec du retard, c’est comme ça, car dès les premières notes au piano, la foule le sait, elle aura droit à son oiseau libre. Le début se fait sous la formation standard, avec Johnny Van Zant au chant, puis en fin de premier couplet, il se tait se tourne vers l’écran géant et laisse son frère Ronnie, chanteur originel décédé dans l’accident d’avion qui décima le groupe en 1977, prendre la suite. Images d’archives en noir et blanc. Montée d’émotions sur scène mais aussi, surtout, dans le public. Même les plus gros bras tatoués en vont de leur larme. Et puis il y a le solo. Putain de solo ; un Rickey Medlocke hors d’âge se donne et égraine les notes pour la plus grande joie du public présent. Trois guitares, une basse, une batterie et un piano ensemble de front. Et là c’est vraiment la fin. Le groupe salue, reste encore un peu. C’était bien, merci…
Setlist de Lynyrd Skynyrd: Workin' for MCA Skynyrd Nation What's Your Name That Smell Gimme Back My Bullets The Needle and the Spoon Saturday Night Special Simple Man Gimme Three Steps Call Me the Breeze Sweet Home Alabama Free Bird
19h40-20h40: Phil H Anselmo & The Illegals - The Valley (Philippec)
Je n'ai jamais vu Phil Anselmo sur scène en dehors de Down. Donc c'est par curiosité que je me retrouve dans The Valley pour le voir avec son projet Phil H Anselmo & The Illegals. Le grand Phil et ses acolytes entrent sur scène sur le titre Better qui n'est pas mal mais sans plus, après quelque paroles, suivent Little Fucking Heroes et Choosing Mental Illness qui sont un peu mieux. Ces trois titres seront les seuls joués du nouveau projet. Tonton Phil nous pointe du doigt et nous dit "je sais ce que vous voulez !" derrière lui les Illegals envoient les premières notes de Mouth for War et là c'est l'explosion ! Le public devient hystérique, des dizaines de slams se déclenchent en même temps ! Et cela va être comme ça jusqu'à la fin du set, une vrai boucherie ! Il faut dire qu'à partir de ce moment, ils ne joueront que des titres de Pantera, sept au total ! Mention spéciale aux Illegals qui ont exécuté les classiques Fucking Hostile, I'm Broken et Walk avec brio ! Cela faisait bien longtemps que l'on avait pas vu Phil dans une telle forme ! Lui et ses potes nous ont fait passer un super moment ! C'est un de mes coups de cœur du festival !
Setlist de Phil H Anselmo & The Illegals: The Better Little Fucking Heroes Choosing Mental Illness Mouth for War (Pantera cover) Becoming (Pantera cover) Yesterday Don't Mean Shit(Pantera cover) Fucking Hostile (Pantera cover) Hellbound (Pantera cover) I'm Broken (Pantera cover) Walk (Pantera cover)
20h45-21h45: Lamb of God - Mainstage 2 (Deicide5000)
Là, pareil, j’attendais avec impatience Lamb of God que j’ai vu un grand nombre de fois en concert aux USA et en France. La dernière fois au Hellfest, en 2015, ça m’avait un peu laissé sur ma faim. Mais là, tous les hymnes y passent, même certains dont je me passerais mais il en faut pour tous les goûts. Ca me rappelle à quel point Ashes of The Wake (2004) et Sacrament (2006) sont excellents. A l’heure où j’écris, l’annonce du départ de Chris Adler (batteur fondateur et frère de Willie Adler, le guitariste en copilote avec Mark Morton) a été faite. C’est Art Cruz (ex Prong, Winds of Plague) de 15 ans le cadet de Chris Adler, qui remplit le spot en concert pour Lamb of God depuis plus d’un an. L’histoire dit que Chris Adler, victime d’un accident de moto avec une rééducation longue a laissé son siège mais l’histoire pourrait aussi dire qu’il avait envie de faire autre chose, on verra bien. En tout cas, Art Cruz rend honneur à la partition de Chris Adler, c’est hyper fidèle. Putain que ça fait du bien de se prendre une bonne rasade de Lamb of God (j’avoue que j’ai un peu décroché depuis quelques années). Willie Adler (guitare) est très souriant et ajoute quelques notes par ci par là, pour tromper la monotonie des shows à iso-setlist. John Campbell (basse) est égal à lui-même, force tranquille, la colonne vertébrale alliée à la batterie. Il est dedans ! Très concentré, Mark Morton (guitare) exécute un show sans faille avec des lignes de solo bien léchées.Le clou du spectacle est cependant le très gigotant Randy Blythe (chant). A son âge (48 ans), je trouve ça époustouflant. Quelle forme pour quelqu’un pas spécialement sportif (il a peut-être ajusté son train de vie depuis…). Soucieux de bien entraîner son public, il se fend de petites phrases en français (tous ne le font pas !) : “chantez avec moi”, “ça va ?”, “merci beaucoup”. Il exerce son job parfaitement. Après un Laid to Rest (la chanson qui m’a fait m’accrocher à eux parce que pour une fois ils jouaient différemment de leurs influences), c’est Redneck, l’hymne entrainant à la Pantera qui vient clôturer un show très engageant.
Setlist de Lamb of God Omerta Ruin Walk With Me in Hell Now You've Got Something to Die For 512 Engage the Fear Machine Blacken the Cursed Sun Hourglass Descending Laid to Rest Redneck
21h50-22h50: The Young Gods - Valley (Dominique)
Alors que la soirée est consacrée au thrash et autres scènes extrêmes, la programmation du festival nous fait la surprise de mettre The Young Gods en tête d’affiche sous la tente de la Valley. Le groupe suisse post rock électro indus revient au Hellfest après de longues années d’absence et de travail (voir l'interview). La vraie question étant de savoir s’il est possible de proposer une alternative rock metal planante en cette soirée alors que le groupe se présente (presque) sans guitare, ni basse. Challenge intéressant et risqué si l’on en croit le bruit ambiant...et aussi un set qui devrait principalement être centré sur le récent Data Mirage Tangram. Un disque avec une trame assez expérimentale, plus fine et peut-être moins rock que les albums passés. En fait la réponse va être donnée dès Figure Sans Nom, le premier titre de la soirée ; Le son live proposé va jouer un rôle essentiel de catalyseur et de révélateur d’énergie. Sur scène, l’excellent titre va passer une étape supplémentaire, pour devenir un must. Rythmique, voix soyeuse de Franz Treichler, volume des basses ; tout est juste, parfait pour le moment et l’endroit. Tear Up The Red Sky confirme l’impression : Data Mirage Tangram contient des perles qui ne demandent qu’à être lâchées en public. Entre samples entêtants, batterie arythmique et gros riffs de guitare, le titre ne laisse pas le spectateur sur place. All My Skin Standing est plus pointu. Onze minutes assez expérimentales, guitare frottée plus que grattée, avec des basses qui vous remuent des pieds à la tête. Hellfest, festival des musiques extrêmes : en plein dans le mille pour The Young Gods. Ce trio de nouveaux titres passé, le groupe poursuit avec un quatuor de titres plus anciens. About Time, Envoyé !, Kissing The Sun et The Night Dance nous offrent un voyage de 20 ans entre 2007 et 1987. Le travail de Bernard Trontin à la batterie est sobre mais extraordinaire. Présence essentielle, alors que grâce au samples du discret Cesare Pizzi, l’absence de bassiste passe (presque) inaperçue, la présence rassurante d’un batteur matérialise le côté rock des Young Gods. Dans le public, on passe de l’impression de course contre la montre (About Time) à une sorte de transe hypnotique (Envoyé !). Franz Treichler le dit : "si tu ne bouges pas tu recules" ; donc ils enchaînent les titres plus anciens, plus électro rock et font sauter l’audience. Le groupe se sent bien, ça se voit. Franz est content et il rend au public son plaisir : "vous êtes tops...". Son retour à la guitare pour un dernier titre du dernier album annonce la fin du concert. L’atmosphère se fait plus planante et sa voix de velours, tantôt en anglais, tantôt en français, colle encore une fois à l’ambiance proposée par les samples. Il aura fallu juste deux minutes à The Young Gods pour confirmer que le groupe a sa place à Clisson et une heure pour mettre le public dans sa poche. Les Dieux existent, ils sont (toujours) jeunes et ils étaient au Hellfest en 2019.
Setlist de The Young Gods: Figure sans nom Tear Up the Red Sky All my Skin Standing About Time Envoyé ! Kissing the Sun The Night Dance You Gave Me a Name
21:50-22:55: Slash Feat. Myles Kennedy - Mainstage 1 (Didier)
J’aime bien Slash et j’aime bien Myles, son binôme au chant depuis quelques temps, donc pas moyen de rater son set. D’autant que le groupe est en forme. Myles est bien en voix, j’aime bien son style de chant, avec Alter Bridge, en solo ou avec Slash. Slash s’est entouré d'un bon groupe de scène, notamment d’un excellent bassiste, Todd Kerns, qui se mettra au micro pour remplacer Lemmy sur Doctor Alibi. Difficile de ne pas avoir une pensée pour Lemmy et de se dire qu'il aurait dû peut-être écouter un peu plus son toubib. Slash est lui même très en forme, guitaristiquement parlant. Physiquement aussi ceci dit. Portant son éternel chapeau et ses ray-ban, le bougre assure sur tous ses solos. Slash ne parle pas, ne regarde pas le public, il ne s’exprime qu’au travers de son instrument. Le reste, les blah-blah, les remerciements, l’hommage à Lemmy, c’est Myles qui s’en charge. Ils se sont bien trouvés ces deux-là. Pour la setlist de ce soir, ils ont choisi de piocher pratiquement tout dans le répertoire solo de Slash. Certains fans autour de moi sont déçus, certains de mes potes aussi. Un seul morceau de Guns ’n’ Roses à se mettre sous la dent. Personnellement, ça ne me dérange pas, j’aime beaucoup les albums solos de Slash et je suis ravi de le voir s’échiner sur ses propres titres. Il fait chaud et on peut voir la sueur dégouliner le long de son bras gauche pendant ses solos, le bonhomme en impose, c’est la classe. Il salue quand même la foule en partant. Sacré Slash !
Setlist de Slash feat. Myles Kennedy: The Call of the Wild Halo Standing in the Sun Back From Cali My Antidote Serve You Right Boulevard of Broken Hearts Mind Your Manners Driving Rain Doctor Alibi You're a Lie Nightrain Anastasia World on Fire
23h00-00h30: Slayer - Mainstage 2 (Deicide5000)
J’ai l’honneur de faire le dernier live report de Slayer sur Aux Portes du Metal (du moins pour un concert en France). C’est effectivement le dernier concert programmé en France pour les maîtres du genre, co-créateurs et pionniers du thrash. Après, il y a les adieux qui n’en sont pas. Slayer ne serait pas le premier groupe à annoncer sa tournée d’adieu …. et à l’étendre (la reprendre) deux ans plus tard, croulant sous les demandes des fans pour les satisfaire une dernière fois…. ou croulant sous les obligations financières de notre société…. On verra bien. J’ai rarement apprécié un concert de Slayer de bout en bout mais celui-là, sans doute l’enjeu, m’a captivé pendant que d’autres, restés avec moi par solidarité (hein Didier) mataient sur leur smartphone assis par terre un match de l’équipe féminine de football….
C’est le troisième jour, les dos font mal, les genoux aussi, mais c’est Slayer donc on se lève tous (c'est pas de la Danette non plus) et je vais leur donner un peu de ma nuque endolorie en offrande. Excusez-moi l’expression mais ça ne va pas débander d’un bout à l’autre du concert. Slayer en livre pour son prix et au delà.
Gary Holt, toujours en hiatus de Exodus qui tourne sans lui depuis les misères de Jeff Hannemann (RIP 2013), arbore sa bonne bouille hirsute et barbue ainsi que son célèbre t-shirt “Kill the Kardashians”, en finesse quoi ! Kerry King s’est fait tout beau... euh non… Et Tom Araya s’est bien préparé la voix (parfaite ce soir). Paul Bostaph, le fidèle batteur est survolté, je ne pourrai regretter que la prise de vues réduite à un seul angle pour lui. Signe du destin, une légère pluie sans grande conséquence s’abat sur nous avant la chanson Raining Blood, bravo les effets spéciaux (LOL). On a droit aussi à de la pyrotechnie, pas toujours le cas pour Slayer, mais là ils soignent nos oreilles et nos yeux, pas de doute sur leurs intentions. War Ensemble a été jouée par d’absolus bourrins qui n’ont renoncé à rien de leur agressivité. Mandatory Suicide me semble avoir été accélérée (légèrement). Dead Skin Mask me transcende, bref je suis bien. Pas besoin de me lire entièrement pour comprendre que j’ai passé un super moment. Le show a fait la part belle à Reign in Blood (1986) et Seasons in the Abyss (1990), pour moi leurs deux meilleurs albums et je ne dois pas être le seul à penser comme ça. Mais tous les albums significatifs ont été représentés. Impossible de repartir en pleurant parce qu’ils n’ont pas joué tel ou tel tube. Bien sûr, pas de Criminally Insane ou Eyes of the Insane, Dittohead mais à ce rythme là, ils finiraient par tout jouer.
Comme s’il pouvait oublier, Tom Araya pose sa basse et revient dire un au revoir à ce public qui a tant aimé son groupe (et continuera). Ca y est, c’est fini, et je suis content d’avoir été là !
Setlist de Slayer Repentless Evil Has No Boundaries World Painted Blood Postmortem Hate Worldwide War Ensemble Gemini Disciple Mandatory Suicide Chemical Warfare Payback Born of Fire Seasons in the Abyss Hell Awaits South of Heaven Raining Blood Black Magic Dead Skin Mask Angel of Death
00h00-01h00: Deicide - Altar (Deicide5000)
Alors, vous me direz, comment puis-je passer à côté de cette belle opportunité ? Encore une fois programmé le lundi matin (la précédente fois était le lundi de 1 à 2h). Deicide est donc mieux considéré cette année….
Le groupe de Glen Benton (basse, cris) et Steve Asheim (batterie) est loin d’être à terre même s’il est compliqué de faire une carrière dans le metal super extrême. Le son est brouillon… oui je sais, certains me diront qu’ils ne savent pas faire mieux… Envieux ! Les rangs sont parsemés dans la foule…. ça crève, 3 jours à rester souvent debout et seuls les fidèles suffisamment vaillants sont là.
On aura droit à une belle brochette de morceaux de Deicide (1990) et Once upon the Cross (1995), je me régale : du Dead by Dawn dès l’entrée et du Sacrifical Suicide.… Glen Benton est en forme phénoménale pour les cris aigus comme ses grognements caractéristiques. Après, il faut dire que pour bien apprécier l’heure entière de Deicide, je crois qu’il ne faut pas être aussi fatigué et là j’en avais un peu ma claque. Ca y est le Hellfest 2019 est bouclé pour moi !
Setlist de Deicide Dead by Dawn When Satan Rules His World Scars of the Crucifix They Are the Children of the Underworld Once Upon the Cross Trifixion Serpents of the Light Seal the Tomb Below Oblivious to Evil Excommunicated Dead but Dreaming In the Minds of Evil Sacrificial Suicide Homage for Satan Lunatic of God's Creation
00:35-02:05: Tool - MainStage 1 (Didier)
Dès l’annonce du running order j’ai trouvé dommage d’avoir mis la tête d'affiche du dimanche aussi tard. A moins que, finalement, la tête d’affiche ait été Slayer qui passait juste avant. Au vue de leur prestation c’était peut-être bien le cas. Toujours est-il que la nuit du dimanche à lundi promet d’être courte, et les 12 heures de route du retour difficiles. Heureusement, une partie du groupe a plié bagage après Slash, trop fatigués, ils ont abandonné l’idée de voir Tool, moi pas. Je n’ai jamais vu le groupe, qui se fait rare sur scène (et sur disque). Je n’ai plus de dos, quand le groupe démarre enfin son set. Le son est excellent, c’est une consolation car sur scène, il ne se passe rien. Dans la foule non plus d’ailleurs. Tout le monde semble hypnotisé par la musique et les effets de lumières de Tool. Aucun échange avec le public, Justin le bassiste fait de grands geste de temps en temps pour essayer de réveiller la foule, sans grand effet, mais j’ai envie de dire : "mec c’est de votre faute" ; Maynard, en retrait dans l’ombre n’a pas dit un mot au public, je ne sais même pas s’il nous a regardé une fois, puisqu’on l’aperçoit à peine dans la pénombre. Je ne peux m’empêcher d’être un peu déçu car au final, c’est un peu comme si, avec mes 60000 copains, on écoutait religieusement un album de Tool. On aurait pu tout aussi bien s’asseoir tous par terre, au moins mon dos m’aurait moins fait souffrir. Alors certes, le set est bon, le son aussi, les musiciens excellents, mais franchement niveau spectacle, c’est zéro, encore pire que pour A Perfect Circle que j’avais vu l’année dernière à Barcelone, avec plus ou moins la même disposition sur scène et ce bon Maynard tout aussi en retrait dans la même pénombre. Le public manifeste son enthousiasme en saluant les intros des morceaux cultes (Schism, Vicarious) mais retombe tout aussi vite dans sa torpeur nirvanesque. Je termine cet édition 2019 du Hellfest physiquement en ruine, heureux mais avec une pointe de déception.
Setlist de Tool : Ænema The Pot Parabola Descending Schism Invincible Intolerance Jambi Forty Six & 2 Part of Me Vicarious Stinkfist
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