En ce vendredi 13 décembre, c’est l’association La Palène de Rouillac en
Charente qui reçoit une belle bande d’énergumènes de tout genre et de tout
poil : Les Tambours du Bronx. C'est l’ami JC, qui illustre cet article de
ses clichés, et votre serviteur qui avons l’honneur d’assister à nouveau
à une date de la tournée Weapons Of Mass Percussion. La prestation que
nous avions vécue il y a un an à la Rock School Barbey nous avait convaincus, mais celle
de ce soir va totalement nous atomiser.
Premier constat avant même que le show ne commence, c’est la capacité du groupe
à drainer un public très hétéroclite. Luc, que vous retrouverez dans
l'interview, nous avait déjà précisé qu’il y avait ce soir leurs
plus « anciennes » fans, en la présence de deux « jeunes » femmes de
quatre-vingts et quatre-vingt-deux ans qui faisaient la date de ce soir, mais également celle
de demain à Bressuire. Comme quoi, la passion n’a pas d’âge. Deuxième
constat, il y a peu de metalheads, je veux dire par là que soit le public n’a pas entendu
la dernière production, soit les Tambours ont réussi leur
pari. Réponse à la fin du concert, en fonction du nombre de survivants.
Le groupe ne va pas tarder à lancer les hostilités, Arco
Trauma nous envoie un sample dont il a le secret en guise d’introduction et
c’est avec Mirage Eternel que le groupe ouvre ce concert. Un titre qui permet
à Reuno (Lofofora…) de
s’échauffer en « douceur ». Il sera vite rejoint
par Stéphane Buriez (Loudblast…) pour
un Nerver Dead toujours aussi écrasant. La complicité évidente
entre les deux chanteurs rajoute clairement au show puisque l’un vient chanter sur les chansons
de l’autre et inversement. J’ai eu un doute sur la reprise du très
dansant The Day Is My Ennemy de The Prodigy, dont la voix,
qui est normalement assurée par Apolline Magnet sur l'album, est
assurée avec son style par Reuno et reste tout à fait
remarquable.
Cette complicité est la plus visible, mais certains signes font preuve d’une grande
camaraderie entre les différents protagonistes et surtout d’une envie sans faille de la
partager. Les batteurs vont régulièrement vers le public pour les faire hurler, ou
claquer des mains. D’autant plus que ce soir, c’est grand soir, puisque c’est la
bougie de M. Buriez. Il n’en faut pas plus à Francky
Costanza, toujours aussi impressionnant derrière son kit, pour demander au public un
petit spécial en son honneur. L’ensemble du public s’accroupit et, au signal des
deux maîtres de cérémonie, se lève comme un seul homme pour danser avec
l’homme du soir. Sympa.
Au niveau de la setlist, peu d’évolution par rapport à l’année
dernière même si le groupe s’autorise un moment avec exclusivement des percussions
sur Jungle Jazz extrait de l’album Silence. Mais quel plaisir
de retrouver des titres comme Noir, Le Mal, ou encore New Day, qui ne sont
que quelques exemples de la fougue, la puissance que le groupe transmet avec cette formule totalement
taillée pour le live. Et puis questions reprises, on sait que le groupe a une ouverture
d’esprit évidente : que dire du triptyque Refuse-Resist - Roots -
Territory de Sepultura, à part que ces titres sonnent au
final comme une évidence dans le répertoire des Tambours, tribal
et bestial, un régal ! J’ai également une tendresse particulière
pour Not Requiem qui reprend dans les grandes largeurs le Requiem Pour Un
Con de M. Gainsbourg, et
le Dragula de Rob Zombie qui conclut de manière
festive ce show haut en couleur.
Le public arbore globalement un large sourire, et il y a plus de survivants que ce que j’avais
imaginé à l’ouverture des portes. A la sortie du concert, une personne raconte
qu’elle a un ami metalleux qui la tanne depuis des années pour venir le voir en concert,
alors qu’elle ne supporte pas le Metal. Elle a été totalement bluffée par
l’énergie et la puissance du groupe malgré les guitares saturées et le
chant. Comme quoi, les Tambours réussissent le pari d’ouvrir
le Metal à un public pas forcément réceptif à la base à ce genre
musical, et ça il faut reconnaître que c’est très fort.
Setlist Les Tambours Du Bronx:
01. Mirage Eternel 02. Never Dead 03. Delirium
Demain 04. Refuse-Resist + Roots + Territory 05. L'Un Des
Nôtres 06. Noir 07. Pray 08. Jour de
Colère 09. Jungle Jazz 10. The Day Is My Enemy 11.
Le Mal 12. Tainted With Anger 13. Divine Disease 14. New
Day 15. Le Festin 16. Not Requiem 17. Dragula
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