Groupe:

Monster Truck + Royal Tusk

Date:

11 Mai 2019

Lieu:

Vauréal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Double attaque du Canada le 11 mai dernier à Vauréal ! Rassurez-vous, aucun mort ni blessé à déplorer... Aucune plainte (de toutes les oreilles présentes ayant subi les assauts hard rock de Royal Tusk d'abord et Monster Truck ensuite) enregistrée non plus. On aurait même aimé que ça dure un peu plus...

Personnellement, je me réjouissais de retrouver Monster Truck, dont j'avais beaucoup aimé la prestation dans cette même salle il y a un peu plus de deux ans et demi et dont le nouvel album, le très bon True Rockers, tourne régulièrement dans ma platine depuis sa sortie. Mais avant de retrouver le fameux quatuor, un groupe à découvrir : le fameux Royal Tusk évoqué plus haut.

Le hard rock de ces Canadiens-là est plus moderne que celui de la tête d'affiche. Cette fois-ci, ce ne sont pas les seventies ou les eighties qui viennent en tête quand on entend les rythmiques jouées par le quatuor... mais bien les années 90. A plusieurs reprises, le rock énergique de Royal Tusk me fera penser, au niveau des guitares, à Rage Against The Machine (je parle bien de rythmique, c'est tout, le groupe officiant dans un style plus soft/mélodique ou radiophonique). Les musiciens sont enthousiastes et jouent très bien. Le bassiste prend plusieurs fois la parole pour exhorter l'assistance ou remercier chaleureusement les fans. Il a l'attitude la plus "metal" du groupe (idem pour le look)...  Daniel, le chanteur/guitariste est très heureux d'être là, en plus il a de la famille dans la salle et ses membres ne se sont pas déplacés pour rien (on entendra plusieurs fois des "I love you Daniel" ou autres messages galvanisants). 


La prestation de Royal Tusk est solide, pro... certains riffs sont bien heavy, les gars se donnent à fond et il est bon de voir que Daniel est accompagné par ses collègues sur les refrains fédérateurs. Le spectre musical s'élargit avec des compos comme Control, bien lourde, ou avec la très pop Shadow Of Love et ses claviers guillerets (largement le morceau qui surprend le plus dans le set tant il est différent des autres). Je n'avais pas totalement rêvé la filiation avec Tom Morello puisqu'il y aura même une reprise... mais pas de RATM, non, ce sera Cochise d'Audioslave. Le chant de Mr. Carriere est bon, même s'il n'a pas tout à fait la puissance de celui de Chris Cornell. Cette remarque peut s'étendre aux autres morceaux du concert... la voix claire et le timbre rock du vocaliste sont très agréables et le gars se débrouille très bien mais je trouve parfois que, sur la musique jouée, ça manque un peu de rugosité. C'est juste mais un peu propre. 


En tout cas, l'accueil réservé par la salle est très chaleureux et ça fait toujours plaisir de voir une première partie (que beaucoup ne connaissent pas ce soir) aussi bien reçue. Le dernier morceau, Aftermath, est très convaincant et permet au set (qui aura duré autour de trois-quarts d'heure) de s'achever sur un rock à la rythmique bien puissante. Un bon moment.

Setlist Royal Tusk :

01. First Time
02. Freedom
03. Curse The Weather
04. Reflection
05. Stowaway
06. Die Knowing
07. Control
08. Shadow Of Love
09. Cochise (Audioslave cover)
10. Aftermath


Alors qu'on aurait pu croire que Monster Truck allait attaquer la soirée en balançant un nouveau titre bien direct issu de son album le plus récent, c'est The Lion (extrait de Furiosity, leur premier méfait) qui ouvre les hostilités. Bon groove, gros son, riff qui fait immédiatement bouger la tête... ça démarre bien et continue encore mieux quand le single Don't Tell Me How To Live, issu de Sittin' Heavy (le deuxième album) débarque. Sur ce deuxième titre, le Forum de Vauréal s'enflamme davantage et dès que Jon Harvey s'éloigne de son micro au moment de chanter le refrain... c'est le public qui prend immédiatement la relève, comme un seul homme. 

Comme en 2016, les Canadiens ne sont pas là pour bavarder... ça enchaîne sec. La star de la soirée, c'est la musique. Pas de show à l'Américaine, de grosse poses ou de blagounettes... Nan, on est venu pour du bon hard rock aux riffs bien gras, c'est ce qu'on a eu. Et comme en 2016 toujours, c'est l'album Sittin' Heavy qui se taille la part du lion dans la setlist, et non le petit nouveau (qui comporte pourtant lui aussi son lot de titres idéaux pour la scène). Evidemment qu'il y a de la nouveauté... et heureusement d'ailleurs, j'aurais été très frustré de ne pas entendre les récents brûlots que sont Thundertruck ou True Rocker par exemple (ils ont donc été joués et bien joués) mais l'album précédent est tout de même bien privilégié avec pas moins de six chansons ce soir. Maintenant, quand on se voit proposer des compos aussi bonnes que The Enforcer, Things Get Better, For The People ou la très énergique Why Are You Not Rocking? (qui sera la chanson d'ouverture du rappel), est-ce qu'on a envie de râler ou faire la fine bouche ? Non, on dit merci, c'est tout. Les fans ne s'y trompent d'ailleurs pas et entonnent d'ailleurs comme il faut les "ho ho ho" savamment placés dans certains des morceaux proposés ce soir.


Parlons-en un instant des fans d'ailleurs. Ils sont contents et le font savoir. Ca chante, ça crie, applaudit ou acclame comme il faut... mais par contre, en terme de mouvement, c'est très calme. Si on ne se fie qu'à l'audio, on se dit qu'il y a une ambiance de folie mais visuellement, c'est très tranquille, la fosse ne bouge pas (ou alors très peu)... le contraste est saisissant. Bon, on a le droit d'être fatiqué (ou de ne plus avoir vingt ans aussi... ce qui semble être le cas de pas mal d'entre nous). 
Au niveau du son, comme souvent au Forum, c'est très bon... mais pas parfait aujourd'hui (alors que souvent, il n'y a rien à redire). On entend mieux le clavier de Brandon Bliss qu'en 2016, ça c'est cool. Par contre, cette fois-ci, c'est la guitare du pourtant fougueux Jeremy Widerman qui est légèrement sous-mixée. Légèrement vraiment... parce qu'on l'entend tout de même bien, notamment sur toutes les parties rythmiques, mais quand arrivent les solos, ça ne me semble pas assez fort. 


A part ça, tout s'enchaîne bien... la voix de Jon est puissante et juste mais légèrement moins agressive que sur album... rien de bien grave. L'ambiance est bonne, la musique de qualité, la setlist se balade entre les trois albums du groupe et même le premier EP en nous servant l'énergique Sworded Beest en guise de dernier morceau. Avant cela, on aura eu le droit à de l'enlevé (True Rocker, excellente), du fédérateur (For The People, faite pour être reprise en chœur), du plus atmosphérique et bluesy (la pesante For The Sun)... Le rappel est bien bastonnant, on se dit que le groupe tient quelque chose et qu'il faudrait continuer un peu sur cette lancée... mais la soirée s'achève déjà. C'est passé un peu vite... Et pour cause, le concert a duré une petite heure et quart. Voilà donc le bémol de la soirée : c'était bien sympa mais ça a tout de même un peu manqué de générosité (à mon goût, en tout cas). Le groupe quitte vite la scène, il a l'air fatigué (il faisait bien chaud dans la salle), ceci explique peut-être cela... Bref, Monster Truck sur scène, ça vaut toujours le coup... même si j'avoue que je m'attendais à me prendre une plus grosse claque. Une prochaine fois ? Je reviendrai pour en avoir le cœur net. 

Setlist Monster Truck : 

01. The Lion
02. Don't Tell Me How To Live
03. Devil Don't Care
04. The Enforcer
05. Thundertruck
06. She's A Witch
07. Things Get Better
08. For The People
09. True Rocker
10. For The Sun
11. Denim Danger
12. Old Train
13. Sweet Mountain River
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14. Why Are You Not Rocking?
15. Sworded Beest

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