Groupe:

Summer Breeze 2019 (Jour 3 & 4)

Date:

16 Août 2019

Lieu:

Dinkelsbuhl (Bavière)

Chroniqueur:

ced12

Jour 3 (Vendredi 16/08/2019)

Après deux premières journées particulièrement intenses, place à ce vendredi que nous avions coché dès la mise à disposition du running order avec le pote tant le programme du jour est costaud et alléchant. Comme nous prévoyons de faire la "clôture" ce soir, nous arrivons plus tardivement sur le site, vers 15h30. 

Nous reprenons les choses là où nous les avions laissés avec Aborted en guise de hors d'œuvre. Nos amis belges proposent un brutal death particulièrement agressif qui me rappelle un Benighted. C'est bien trop violent pour moi mais là encore avec un son aux petits oignons, une interprétation impeccable, et un chanteur qui, malgré son côté hargneux en lien avec la musique du combo, dégage un certain capital sympathie ; le show proposé est de qualité pour les fans de la formation. Une bonne mise en bouche (et en jambes) et nous voilà fin prêts pour le copieux menu du jour. 

Sur la scène découverte place aux jeunes Allemands de Unprocessed. Voici un djent-prog ultra technique, trois guitaristes (pour un total de vingt-quatre cordes) pour une musique plutôt intéressante, finement exécutée. En trente minutes, le groupe parvient à ne jamais ennuyer son auditoire. Une découverte sympathique.

Place ensuite à une référence thrash-death avec les Néerlandais de Legion Of The Damned. Groupe réputé qui tourne assez peu (à ma connaissance, le groupe ne joue que dans des festivals) et dont les pochettes d'album m'avaient toujours beaucoup plu sans que je pousse la curiosité jusqu'à écouter leur musique. Et en concert, belle révélation. Hyper efficace et entraînant, le thrash teinté de death de Legion Of The Damned est une pure tuerie. Très solide et doté d'un son impérial, le concert des Néerlandais offre un vrai bon moment et un groupe à investiguer pour moi. C'est vraiment un aspect que j'apprécie dans les festivals lorsque on profite de groupes vers lesquels on manque parfois de curiosité (et/ou de temps). Surtout qu'en configuration concert, les groupes ne peuvent se cacher. 

Retour à la Main Stage pour le show d'Airbourne. Si la Suède était à la fête hier, c'est l'Australie qui sera à l'honneur ce soir avec pour commencer les rock'n roll Airbourne. Que dire de ce show ? Eh bien je suis embêté car si c'est efficace, un point me bloque les concernant. En effet, le chanteur "casse le rythme" du show en permanence et ce à de trop nombreuses reprises. Et vas-y que je vais voir les premiers rangs, et allez pourquoi ne pas envoyer des bières au public. Ok une fois, la démarche est sympathique mais sur une heure et quart, ça fatigue un peu. Dommage car la musique du groupe est redoutable, et le groupe envoie quelques missiles (souvent issus du premier disque) franchement impressionnants. Pas dit que j'y revienne les concernant, la faute à ce rythme trop saccadé. A noter tout de même que le groupe a annoncé un nouvel album pour le 25 octobre prochain. 

Voici maintenant qu'arrive King Diamond, le mythique chanteur de Mercyful Fate (qu'on devrait revoir en festival en 2020 en mode reformation). Le King a retrouvé la santé et voilà qui fait plaisir. Le décor est superbe avec une maison hantée reproduite sur scène, le batteur jouant au premier étage. Si la voix me perturbe un peu au début avec ce registre que je trouve très 80's, je me laisse vite embarquer et rentre dans l'univers inspiré de l'album Abigail. Très théâtral, le groupe n'en oublie pas la musique et là, c'est un excellent heavy, accrocheur, enthousiasmant qui nous est délivré. Un super show, bien fait et musicalement entraînant. Un bien bon moment.

Ensuite, place à la tête d'affiche du festival et un groupe que personnellement j'adore : Parkway Drive. Les surfeurs australiens ont le vent en poupe depuis le génial Ire et Reverence paru l'an dernier n'a pas freiné leur irrésistible ascension, loin de là. Comme à l'Olympia en début d'année, les musiciens arrivent en fendant la foule ce qui, dans un format festival, ne manque pas de courage. Audacieux. Et le concert débute en semi-douceur avec le démarrage de Wishing Wells avant que le morceau ne se poursuive en trombe. Et le rythme ne va pas faiblir pendant l'heure et demi allouée au combo. On s'inquiète ne voyant pas le bassiste mais le chanteur explique rapidement qu'il s'est tordu le genou en jouant au foot ce qui ne l'empêche pas de jouer dans un fauteuil. Estampillé historiquement metalcore, le groupe me semble être sorti de ce registre pour aller vers des terres plus heavy tout en conservant ce fond initial et en perpétuant cette incroyable énergie qui leur va si bien. Bien équilbré, jamais ennuyeuse, d'une puissance de feu phénoménale, la musique des Aussies fait merveille et l'ambiance dans la fosse est incroyable. Le final est juste mémorable avec une débauche de pyrotechnie dont un Rammstein ne serait pas peu fier. Parkway Drive ,vous l'aurez compris, a assuré, retourné le Summer Breeze et démontré que selon moi, ils étaient de la trempe des géants. Un show monumental. 

Remonté à bloc par cette débauche d'énergie, je file voir Crippled Black Phoenix, groupe américain de post-rock dont je suis également grand fan et qui évolue dans un registre complètement différent. Là, je me prends quarante cinq minutes magiques. Seulement cinq morceaux au programme mais de belles montées en puissance parfaitement maîtrisées, des guitares inspirées pour une musique envoûtante. Quarante-cinq minutes hors du temps. Un authentique grand moment et une belle contre-offre dans une soirée pour le moins agressive.

Car les Australiens n'en ont pas fini avec le public du Summer Breeze dans cette journée bien dense. Thy Art Is Murder est dans la place et bénéficie même du matériel de pyrotechnie de Parkway Drive. Dans la foulée d'un dernier album pour le moins agressif, le groupe envoie la sauce. Circle pit géant, fosse déchaînée, chanteur en voix et musiciens déchaînés, Thy Art Is Murder réalise un beau carton avec un show d'une férocité incroyable. 

Un rapide détour sur la Main Stage me permet d'écouter Emperor pour la première fois de ma vie. Eh oui, je ne suis pas branché black metal et... je ne compte pas m'y mettre. Que le lecteur ne se méprenne pas, la prestation du groupe est très bonne, le son impressionnant (on comprend tout), c'est superbement exécuté, mais voilà cette musique c'est pas pour moi. Et ce n'est pas grave.

Il est deux heures du matin passées, et les Allemands de Cypecore viennent achever l'assistance. Belle découverte que ce jeune combo à l'univers visuel réussi (une ambiance très Mad Max - Terminator, des costumes sombres et robotiques avec des lumières rouges sur certaines parties du corps). Musicalement, il y a un côté mélodeath avec une petite touche d'indus qui peut faire penser à du Fear Factory. Solide, en place, puissant et bénéficiant là encore des effets pyrotechniques que Thy Art Is Murder a laissés, voilà définitivement un groupe à découvrir. J'espère bien les revoir et recommande le très bon disque The Alliance. Il est trois heures passées, l'heure d'aller se coucher épuisé. Quelle journée !!!

  

Jour 4 (Samedi 17/08/2019)

Après une journée mémorable se présente un dernier jour annoncé plus calme, moins de groupes m'intéressant sur le papier.

Je commence cocardier avec les Franciliens de Rise Of The North Star. Pour l'anecdote, je n'avais jamais fait le lien entre le nom du groupe et Ken le Survivant ; et voilà, j'ai dorénavant la référence, info qui, je le reconnais, n'a pas grand intérêt. Musicalement, le show inspiré de l'univers nippon est plutôt bon, c'est dynamique et quelques riffs bien hardcore font mouche tel celui de la percutante Here Comes The Boom

Les derniers titres d'Equilibrium m'invitent à approfondir ce groupe mais j'ai vu trop peu de leur show pour juger plus leur concert. Les monstres de Lordi débarquent avec leurs costumes et leur hard rock bien ficelé. Je ne suis pas transporté par la musique du groupe finlandais devenu célèbre par sa mémorable victoire à l'Eurovision mais c'est très correct, bien en place et ça s'écoute très bien. Le final Hard Rock Hallelluyah est bien fédérateur comme il faut.

Les Suisses d'Eluveitie arrivent à leur tour sur la Main Stage et...  il se met à pleuvoir. Dingue. Que mon lecteur veuille bien me croire, en cinq shows en extérieur, c'est la quatrième fois que la pluie s'invite lors de leur montée sur scène (et la cinquième fois, il faisait 35°C !!). Il y a un truc entre ce groupe avec la météo, ce n'est pas possible autrement. Côté show et musique, je renvoie le lecteur au show du Sama Rock. A la marge de quelques effets pyrotechniques très réussis, le constat est le même : très en place (voire presque trop mais on est suisse allemand ou on ne l'est pas), le concert est excellent, toujours aussi bien articulé en terme de musique proposée et d'alternance entre les différents registres musicaux abordés par le groupe, les musiciens sont au top et je passe un super bon moment, moi qui étais craintif car c'était tout de même la troisème fois que je les voyais depuis le début de l'année. Et les morceaux du dernier disque passent toujours aussi bien en live ce qui est toujours très bon signe.

Sur la T-Stage, les délicats Soen offrent un beau moment musical dans la fraîcheur de Dinkelsbuhl, la pluie ayant rafraîchi l'atmosphère. La voix du chanteur est envoûtante et la musique du groupe qui se situe entre Tool et A Perfect Circle est purement et simplement excellente. Là encore, une belle découverte pour moi que ce combo suédois qui a pourtant de belles références à son actif.

Les Gallois de Bullet For My Valentine débarquent sur la Main Stage avec un Metalcore-Heavy "à l'américaine" particulièrement efficace. Très professionnelle, la formation déroule un show très propre rempli d'excellents titres tous bien catchy. Très présent au niveau du chant, le bassiste soutient très bien son chanteur également bien occupé avec ses parties de guitare. Un très bon show qui aura fédéré un public "plus jeune".

Le temps passe à une vitesse incroyable et cette édition touche déjà à sa fin lorsque les Norvégiens de Dimmu Borgir prennent place sur la Main Stage. Proposant le même show qu'à l'Olympia (avec Kreator), la formation délivre un concert de qualité, très précis musicalement avec encore une fois un son d'une précision impressionnante. Les quelques clichés liés au Black Metal me font sourire mais rien à dire, le show proposé par les Norvégiens est très abouti. Reste à adhérer au style, ce que le lecteur attentif avait compris. 

Voilà, c'est fini pour cette édition 2019. Un cru franchement impressionnant, de belles découvertes, de superbes shows, des groupes à écouter une fois rentré chez soi, une organisation impeccable, des souvenirs plein la tête et la confirmation pour ma part que Parkway Drive est de la trempe des très grands.

Vivement 2020.

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