Angra

Date

17 février 20

Lieu

Ninkasi Kao, Lyon

Chroniqueur

christian

L I V E R E P O R T

 Je passerai rapidement sur le lever de rideau : un trio Parisien Fall and Bounce sans véritable âme qui vient juste de sortir son premier album Taste Of Your Medicine mais qui ne m'a pas convaincu d'investir... Certes, trois sur scène, c'est difficile à tenir : Yan le batteur et Line la chanteuse se sont bien démenés pour occuper l'espace, je serai plus dubitatif quant à l'attitude de Guillaume à la guitare : ne pas retirer sa capuche pendant la demi-heure qu'a duré leur prestation c'est un peu choquant pour le public (serais-je peut-être trop attaché aux conventions ?).

 Je m'apesantirai un peu plus sur Kattah qui porte mal son nom (!) grâce à qui le public Lyonnais retrouve le sourire et surtout se réveille après la demi-heure un peu soporifique subie : il faut dire que le chanteur Brésilien Roni Sauaf s'emploie pour communiquer de l'enthousiasme et du dynamisme !

 Kattah

 Autant je ne saisissais pas l'explication de la présence des "Tomber et Rebondir"  en ouverture, autant Kattah en première partie d'Angra s'avère complètement justifié : il y a réellement un lien de parenté (outre celui du pays d'origine...) entre les deux formations : Kattah produit assurément un power-metal de qualité. Leur set m'a rappelé les premières scènes d'Angra il y a... plus de quinze ans de cela !

 

 A l'arrivée de Kiko Loureiro et de Rafaël Bittencourt, le son monte d'au moins un cran : c'est une véritable déferlante de décibels qui assaille la centaine de spectateurs (oui, guère plus !) ! Les deux guitaristes n'ont rien perdu de leur dextérité : c'est phénoménal ce qu'ils arrivent à faire d'une six cordes et quand ils alternent les solos comme dans la plupart des morceaux enchaînés, c'est prodigieux !

Angra

 Les anciens hits du combo font mouche grâce au métier de ces orfèvres et pourtant, il manque, pour un inconditionnel comme moi, quelque chose (ou quelqu'un...) d'essentiel : l'ombre d'André Matos plane sur cette soirée comme elle plane d'ailleurs, à mon humble avis, sur la carrière d'Angra post-Rebirth ! Le retour de Ricardo Confessori aux fûts ne fait pas oublier le pilier du groupe...

 La performance d'Edu Falaschi en studio ne trouve pas son retentissement sur scène : j'avais apprécié sa voix avec Almah et sa présence auprès des virtuoses de la guitare que sont Loureiro et Bittencourt me laissait présager un retour vers les sommets du combo Brésilien mais je dois me rendre à l'évidence ce soir : Edu parait bien sympa, souriant mais manque singulièrement de charisme et de... voix ! Pour tout arranger, panne de micro, étourderie ou faute de mixage, le chanteur est souvent inaudible !

 Angra

 Est-ce une création de l'esprit mais j'ai l'étrange sentiment que ses partenaires ont conscience du manque : Rafaël veille sur l'attitude d'Edu comme un grand frère mais Kiko, lui, plus distant est (déjà ?) ailleurs : il s'ennuie ferme comme blasé d'une démonstration technique redondante et surtout, tempérée par les défaillances de son front-man : à tel point que je ne donne pas cher de l'avenir d'Angra malgré la recrudescence d'espoir créée par la sortie récente d'Aqua...

Angra

 Un constat demeure toutefois évident : Angra dispose depuis qu'il se produit d'un récital impressionnant et la setlist de ce soir balaie toute leur carrière (cf. fin de chronique)...

 Un tel tour d'horizon ne peut pas laisser insensible un vieux fan comme moi mais même si Ricardo a bien tenté l'impossible en rassurant quant à sa célérité (un solo toujours aussi spectaculaire notamment...) et même si Felipe Andreoli, à la basse (malgré un faciès qui ne laisse transparaître aucune émotion..) assure et confirme qu'il est devenu bien plus qu'un remplaçant, c'est un sentiment de grand regret qui domine lorsque les spots s'éteignent : c'était la troisième fois que je croisais la route du combo Brésilien et probablement la dernière ! Le temps a passé (autant pour eux que pour moi...) et l'enthousiasme qui les habitait à l'époque d'Holy Land  les a définitivement quittés au profit d'un professionalisme infaillible mais austère.

Angra

 

 La rotation des instruments de fin de set, vieille habitude du groupe, rappelle là encore le bon (vieux) temps mais celui-ci est désespérément révolu : Angra n'est plus ce qu'il était et la teneur du set délibérément tourné vers les morceaux d'anthologie me laisse craindre qu'ils ne se remettront décidément jamais du départ de leur leader !

 Malgré de bons moments : Carry on, Nothing to say ou Lisbon, c'est donc la nostalgie qui prévaut à l'issue de ce concert mais peut-être eût-il fallu recueillir l'avis de plus jeunes fans moins enclins à comparer avec ce que fut Angra et qu'il n'est forcément plus !  

 

Setlist Angra :

01. Intro (Viderunt Te Aque)
02. Arising Thunder
03. Angels Cry
04. Nothing To Say
05. Guitar Solo
06. Heroes Of Sand
07. The Voice Commanding You
08. Lease Of Life
09. Drums dolo
10. Intro (Deus Le Volt!) / Spread The Fire
11. Awake From Darkness
12. Lisbon
13. Rebirth

Rappel :

14. Intro (Unfinished Allegro) / Carry On
15. Nova Era

Rappel 2 :

16. Heaven and Hell (Black Sabbath)

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