Cannibal Corpse + Revocation + Aeon + Blood Ages + Heresic Synopsis

Date

27 Octobre 2014

Lieu

Toulouse

Chroniqueur

Deicide5000

L I V E R E P O R T

La voilà la mythique salle du Bikini… ou plutôt la salle qui naquit des cendres de “feu” la salle du Bikini soufflée par l’explosion AZF (en 2001). Depuis que je scrute les concerts dans le Sud-Ouest, je ne peux m’empêcher de lorgner à chaque fois sur le Bikini. Ils en ont de la chance, les Toulousains. Quelle programmation ! Bientôt du Kreator + Arch Enemy alors que Bordeaux n’attire que les Yodelice et consorts (à l’exception du récent Animals as Leaders, géant par ailleurs)…. Là, je m’en fous, j’ai fait le déplacement depuis Bordeaux et je suis déterminé à assister à un super concert. L’affiche est dominée par Cannibal Corpse, peu importe ce qui viendra avant eux, la soirée sera bonne.

Dès mon arrivée sur le parking, je me surprends à tenter le tout pour le tout et à me rapprocher de la salle au maximum. Ca y est je suis garé. Je questionne les métalleux deux voitures plus loin sur la possibilité de se restaurer à proximité, voire dans la salle elle-même. La réponse est sans équivoque : c’est la guigne, rien aux alentours. J’ai bien vu un Buffalo Grill mais je n’ai pas faim à ce point là, et je n’ai surtout pas tout le temps que ça va me prendre.  Et là, je suis témoin, et bénéficiaire, de tout ce que le monde du metal met à disposition de fraternité, de solidarité et de bienveillance. Un métaleux de mon gabarit (voir le live report de Didier à Toulon et notre quête désespérée d’une pizza) qui n’a pas à manger, ça pose problème. Voilà donc que mon interlocuteur m’offre non seulement un sandwich fraîchement achetée (dépaqueté devant moi) mais aussi une bière. Un grand hip hip pour mon capitaine de soirée (non, il a bu un peu je vous rassure) Dino Zorg.

Le concert de ce soir frise le mini festival. Cinq groupes à l’affiche (j’ai loupé le premier Heresic Synopsis alors que j’étais dans la queue), avec une contrainte : finir vers minuit. Des sets courts, un concert sponsorisé par la mairie, bref ça ressemble à un concert de MJC mais avec Cannibal Corpse en tête d’affiche. Géant !

 

Blood Ages

Dès 19h30, Blood Ages, un groupe local, nous fait une démonstration d’énergie. Là on entre dans le domaine de la grosse rhythmique percussive. Le chant est guttural sans concession, ça crie, c’est lourd. Le batteur a, je pense, plus de cymbales que de toms autour de lui. On constate un jeu nourri, rythmé, brutal. En fond, beaucoup de synthés rythment les morceaux et les inter-chansons. C’est sympa et nous permet de ne pas lâcher l’affaire. 

Au hasard des discussions inter sessions, j’apprends que Aniki, le chanteur, est malade comme un chien. Il a 40 de fièvre et s’est fait aménager la scène avec un seau prêt-à-vomir. C’est heureusement bien difficile à détecter. Chapeau bas l’ami. Rien n’y parût…

A la fin du concert, on apprend que c’était en fait le premier concert de leur guitariste chevelu (l’autre étant rasé, désolé, je n’ai pas les noms). Encore une fois, rien n’y parût. Belle performance, qui laisse un Bikini échauffé pour les suivants.

Setlist de Blood Ages : 


01. Godless Sandborn
02. The Beast Within
03. Dusk
04. Seth
05. Crowns collector
06. Face the Vigrid

 

Aeon

Aeon monte sur scène vers 20h20. Je ne connaissais pas non plus ce groupe qui pourtant affiche quatre albums à son compteur depuis 2005. Ils sont suédois, ça les prédestine à faire de la bonne musique. Et ça ne déçoit pas. C’est du bon Death, intense avec des passages lourds, autant que des morceaux très véloces.

Une très grosse présence du chanteur qui nous fait une séance de chauffe pour George “Corpsegrinder” Fischer avec son headbanging rageur et une putain de voix.

On oscille entre le Cannibal Corpse pompé grave (époque Gore Obsessed), le Morbid Angel pompé grave (époque Dominate),le Deicide (par moments, pas fait pour me déplaire) et des tempos à la Keep of Kalessin.

J’ai beaucoup de compassion pour le batteur qui nous fait une démo d’endurance et que je vois souffler tant il doit en voir. Il ne relâche rien à la pression et ça rend bien service à la dynamique du groupe.

Très belle prestation mais qui ne me donnera pas envie d’acheter un CD pour autant.

Setlist de Aeon :


01. Satanic Victory
02. Forgiveness Denied
03. Kill Them All
04. Aeons Black
05. Biblewhore
06. Still They Pray
07. Forever Nailed


Revocation

Dès 21h00, Revocation (Ricains originaires du Massachusetts) nous délivre un thrash très technique imprimé de multiples influences tirées de tous les genres de metal (death metal, deathcore, hard rock, black metal). C’est tantôt du Machine Head, du death brutal, du Therapy?, du Mastodon... C’est purement déroutant, d’autant plus que c’est très bien exécuté et terriblement efficace. Je suis littéralement soufflé.

Le chanteur guitariste est le Rémy Bricka de la soirée. Il fait tout. La guitare, le chant, les solos, l’animation. Bref, un monstre.

Je ne sais pas quelles sont leurs ventes d’albums mais le plus déroutant dans tout ça, c’est leur logo. Celui-ci est comparable à celui d’un bon vieux groupe de black metal, bon courage pour vendre cela à des gens qui ont des goûts plus modérés…

D’autant plus que, quand on veut acheter leur CD… ben y en a pas au merchandising… c’est ballot, j’en aurais bien pris un au passage.

 

Setlist de Revocation :


01. The Hive
02. Teratogenesis
03. Deathless
04. Dismantle the Dictator
05. Fracked
06. Madness Opus
07. No Funeral

 

Cannibal Corpse

Après 20 minutes d’entracte, le monstre sacré du death metal “old school” entre en piste vers 22h10. Pas de doute possible, c’est bien eux. Longévité exemplaire, line-up stable depuis quelques temps, la machine de destruction est fin prête. Elle va nous asséner une sacrée brochette de “tubes” aussi brutaux que dégoulinants.  George “Corpsegrinder” Fischer est en pure forme et lance le head-tourniquet à pleine allure. Les cheveux virevoltent. George s’amusera de cette foule qui joue son jeu à fond.  Un gus avec une tête de Gollum (si, si) en fera les frais et se verra dédicacer une chanson.

Le show est rôdé (environ 25 ans de scène vous feront cet effet là) et Cannibal dépèce tout sur son passage. J’ai une certaine admiration pour ces gars-là qui sont tous des quadragénaires bien tassés. Je suis déçu car Alex Webster (le bassiste fou) n’a pas beaucoup sué. A plusieurs shows, je l’ai vu dégouliner par les bras, de manière impressionnante, mais là, rien. Saleté de clim’ !  L’exécution est tout de même parfaite. Cannibal nous fera goûter à un rappel qui n’en est pas un : “do you want one more song?” après avoir fini Hammer Smashed Face et avoir dit que c’était la dernière. Mais la machine est encore chaude et nous infligera la douce ballade Devoured by Vermin sans coup férir. Le show se finit vers 23h30.  Je suis resté dans l’aire “bar” en extérieur dans l’espoir de voir poindre le nez d’un membre de groupe tête d’affiche mais seuls les locaux le feront. Elle est belle notre époque !

Le moment "culte" : Paul Mazurkiewickz, le batteur, qui envoie la setlist pliée sous forme d'avion... et qui s'écrase littéralement 1 mètre plus loin.

Lien vers les dernières chansons du set https://www.youtube.com/watch?v=aON9bTwa3I4&list=UUKhnFYciYgjtKFJgCfoI3Bg#t=343

Setlist de Cannibal Corpse : 


01. Staring Through the Eyes of the Dead
02. Fucked With a Knife
03. Stripped, Raped and Strangled
04. Kill or Become
05. Sadistic Embodiment
06. Icepick Lobotomy
07. Scourge of Iron
08. Demented Aggression
09. Evisceration Plague
10. Dormant Bodies Bursting
11. Addicted to Vaginal Skin
12. The Wretched Spawn
13. Pounded into Dust
14. I Cum Blood
15. Disposal of the Body
16. Make Them Suffer
17. A Skull Full of Maggots
18. Hammer Smashed Face
19. Devoured by Vermin

En somme, j’ai découvert une bonne salle, me suis fait un pote, ai vu un groupe culte au top de sa forme et apprécié le show des “supporting acts”. Pas mal comme soirée, non ? A refaire donc.

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